mardi 31 mars 2009

Le jeu qui tue

C'est malin, quand est-ce que je vais travailler moi maintenant avec un truc comme ça dans le coin ?

lundi 30 mars 2009

Lulu Naraga

Un marron qui germe posé sur une petite assiette, quatre ou cinq mouflets assis par terre tout autour, une maman scribe et c'est parti pour "inventer une histoire". Ce fut un joli moment, tout à fait informel, qui partait un peu dans toutes les directions (d'où les quelques fils pas très noués dans la narration ci-dessous, mais qu'ils sont étonnants ces petits avec leur belle imagination !). La prochaine fois, on pourra s'asseoir et même écrire et dessiner pendant qu'on imagine. Alors, il était une fois...

C'est l'histoire d'un tout petit, tout petit garçon, pas plus grand que ça, plus petit qu'un bébé lutin. Il habite dans ce marron...
Quand on regarde bien et qu'on approche son oeil du marron, on peut voir sa tête ! (attention, ne pas se faire mordre). Il s'appelle Lulu Naraga.
Le marron germe, germe, et le petit garçon grandit, grandit. Quand la lumière arrivera par le trou du germe qui grandit, il pourra sortir.
Lulu Naraga grandit, grandit. Il devient très, très grand et il a envie de sortir, mais il a peur aussi. Il a peur du noir dans ce marron, mais il a aussi peur de sortir. Il grandit jusqu'au plafond. Pendant ce temps, le marron est devenu un arbre. Alors Lulu donne un coup de pied dans l'arbre. Ca le fait tomber. Il peut sortir ! Il y a plein de marrons par terre.
La petite fille qui avait planté l'arbre se rend compte alors qu'il y avait un petit garçon dans cet arbre.
Sihani, la sorcière, donne des graines au petit garçon. Il y a des grosses graines qui font rapetisser, et des petites graines qui font grandir. S'il prend les petites graines, il ira habiter dans les nuages, et ça fera de la neige. Il sera alors le roi des nuages.
Et voilà ! il est parti en vacances. Mais il sait faire des galipettes.

Oeuvre collective (Y, L, D, A et V), le 29 mars 2009.

dimanche 29 mars 2009

Fictions

L'inspectrice, épisode 1
L'inspectrice, épisode 2
L'inspectrice, épisode 3
L'inspectrice, épisode 4
L'inspectrice, épisode 5
L'inspectrice, épisode 6
L'inspectrice, épisode 7
L'inspectrice, épisode 8
L'inspectrice, épisode 9

samedi 28 mars 2009

La frousse

Jeudi soir, le Café Clochette ferme ses portes à 18h30 ou à peu près. Ce soir-là, j'avais négligé de fermer la porte et de tirer le rideau et ça ne se voyait pas, que c'était fermé. Un type est rentré en titubant. Il a demandé "c'est ouvert ?" avec les mots qui s'emmêlaient. J'ai dit que non. Mais dans son brouillard alcoolisé, l'information ne passait pas, il restait là le regard vague, tanguant vaguement, à réclamer une bière. C'est quand il s'est approché de moi - un pas de trop vers MiniLoup - avec l'intention avouée de m'embrasser pour me dire "au-revoir et sans rancune" que la maman louve a trouvé l'énergie de saisir le type par les manches de son blouson en cuir, de lui faire faire demi-tour et de le pousser vers la porte, malgré sa tête de plus et son poids d'homme aviné. Il s'est empêtré dans la rampe des poussettes, s'est rattrapé à la grille et il est parti.
C'est bête, mais maintenant je ferme à l'heure.

vendredi 27 mars 2009

La puce à l'oreille

C'est le commentaire d'une fidèle lectrice ici même qui m'a mis la puce à l'oreille. Et dans une maison pleine de chats, une puce à l'oreille c'est une chose qu'on n'aime pas avoir. Les inspecteurs de police, donc, ça n'existe plus. Une rapide vérification me le confirme, on parle désormais d'officiers de police mais pas d'inspecteurs. Pour votre information, l'enrichissement de votre vocabulaire et le complément de votre culture policière le cas échéant, je peux même vous préciser que leur statut prévoit plusieurs points, dont ceux-ci :

Les officiers de police assurent les fonctions de commandement opérationnel des services et d’expertise supérieure en matière de police et de sécurité intérieure. Ils secondent ou suppléent les commissaires de police dans l’exercice de leurs fonctions, hormis les cas où la loi prévoit expressément l’intervention du commissaire. Ils ont également vocation à exercer des fonctions de direction de certains services.
Dans l’exercice des fonctions définies à l’alinéa précédent, les officiers de police se voient conférer l’autorité sur l’ensemble des personnels qu’ils commandent. Ils assurent le commandement des fonctionnaires du corps d’encadrement et d’application de la police nationale.
Les officiers de police exercent les attributions qui leur sont conférées par le code de procédure pénale et les textes réglementaires spécifiques à leur service d’emploi, notamment en matière de discipline et de formation. Ils peuvent être chargés d’enquêtes, de missions d’information et de surveillance dans les services actifs de police et être appelés à exercer leurs fonctions dans les établissements publics administratifs placés sous la tutelle du ministre de l’intérieur.
Ils sont dotés d’une tenue d’uniforme.
Ils ont droit au port de l’écharpe tricolore.
Ils sont nommés par arrêté du ministre de l’intérieur.


Nom d'une crevette. Mais alors... qui sont les deux olibrius qui ont débarqué ici avec leur imperméable mastic et leurs manières de héros à la Chandler ? Dans ma partie, je ne m'émeus guère d'un pseudonyme, mais en matière de maintien de la paix civile, il me semble que se faire passer pour quelqu'un avec un grade qui n'existe pas est très nettement plus inquiétant. Alors l'inspecteur Samuel Finley, c'est qui ? et l'inspecteur Annie Jacquert-Bil - trice, oui je sais, trice - l'inspectrice Annie Jacquert-Bil, qui est-ce donc ?
Si je résume les épisodes précédents, quel est le résultat des courses ? j'ai offert un thé à une pseudo-inspectrice et elle est repartie avec mon téléphone. Toute une arnaque pour un vieux téléphone qui ne marchait plus, ça me semble quand même extraordinaire. Je me trouve parfois en situation d'être arnaquée, certes, mais là c'est un peu gros non ? Alors récapitulons. Qu'est-ce qu'il y avait de si important sur ce téléphone ? un message. Le dernier. Celui que je n'ai jamais pu écouter parce que le téléphone s'est mis en grève avant. Réfléchissons, quand était-ce déjà ? un rapide retour en arrière sur ce blog me l'indique, c'était le vendredi 20 mars. Ce jour-là, tous les appareils du Café Clochette et de la maison au-dessus sont tombés sur la tête. A part ça, je ne vois pas. Ah si, quid de Monsieur Glacière ?
M'enfin le répondeur du Café Clochette, ce n'est tout de même pas le téléphone rouge. Selon toute probabilité, le dernier message capturé par le répondeur du Café Clochette était une réservation pour quatre adultes et six enfants, comme d'habitude, ou alors un message de Jérôme de Terra Libra qui me prévenait de la livraison imminente de chocolat (et qui doit se demander ce que je fabrique). Alors de quoi il retourne et pourquoi ça intéresse tellement ces deux personnages - enfin peut-être, parce que si ça se trouve tout ça n'est qu'une vue de l'esprit - là, mystère et boule de gommettes.
Enfin si j'ai du nouveau sous peu, bien sûr, je reviens vous en parler. C'est ébouriffant, non ?

jeudi 26 mars 2009

Radis, action

J'avais fait une boulette en m'inscrivant à deux dispositifs différents mais ayant les mêmes buts et les mêmes manoeuvres, c'est-à-dire recevoir des "déclarations simplifiées" des cafelières en tout genre et des entrepreneurs en général. Déclarations simplifiées, ça veut dire qu'on remplit le même nombre de documents, pour le même nombre d'organismes, mais qu'au moins on peut le faire au même endroit. Vous n'y comprenez goutte ? normal. Enfin bref, toujours est-il qu'il existe deux dispositifs et que dans ma grande naïveté, j'avais adhéré aux deux. Vous vous souvenez, le papa qui se prend des buts ? oui c'est ça.
Alors il a bien fallu que je demande ma radiation de l'un des deux dispositifs vu que ça devenait compliqué : l'un des deux me demandait de remplir des documents que j'avais déjà remplis pour l'autre, et inversement. Sans compter que chacun des deux dispositifs prévenait de son côté les destinataires ultimes de mes déclarations, comme l'Urssaf par exemple, mais que les destinataires ultimes ne comprenaient pas pourquoi on les prévenait deux fois de la même chose. Et buggaient, forcément. Vu qu'ils n'y comprenaient goutte. Vous non plus ? c'est normal.
Alors ce matin, j'ai saisi mon téléphone, mon courage et mon numéro de Siret et j'ai appelé le dispositif avec lequel je me sentais le moins d'affinités pour lui annoncer qu'on n'allait pas continuer ensemble, que notre histoire était trop compliquée, que je ne dormais plus la nuit (inutile de préciser que ce n'était pas forcément à cause de lui). Je m'attendais à des adieux sinon déchirants du moins attristés. Penses-tu.
- Allo ? Je voudrais...
- Appuyez sur la touche étoile de votre téléphone.
- *
- Veuillez saisir les neuf chiffres de votre numéro de Siret.
- Ah ah ah, j'avais prévu ! *** *** ***
- Bonjour, ici Bérangère, je suis à votre service, veuillez ne pas quitter, je vous passe Philippe.
- Bonj...
- Merci de ne pas quitter, nous allons donner suite à votre appel. [L'Eté de Msieur Vivaldi].
- ...
- Bonjour, ici Bérangère.
-...
- Allo ? allo ?
- Oh pardon, je croyais que vous alliez me passer Philippe.
- ???
- Allo ? allo ?
- Oui euh, alors, votre numéro de Siret ?
- *** *** ***
- Votre nom ? votre date de naissance ? bon d'accord c'est bien vous. Alors ?
- Alors en fait, je me suis trompée en adhérant à votre dispositif ainsi qu'au CETPE et ça devient compliqué, je voudrais voir avec vous comment...
- Oui bon, il suffit de vous faire radier. Alors je vous envoie le formulaire, il faut le remplir et me le faxer.
- J'ai pas de fax.
- Ah ben vous pouvez pas vous faire radier alors.
- Mais par courrier ?
- Ah non ah non, pas par courrier, ça arrive au bureau central et là-bas, ils n'ouvrent même pas les courriers, ils jettent tout.
- Ah, alors il me reste quoi comme options ?
- Ah ben rien. C'est le fax ou rien.
- Mais si je ne fais rien... ?
- Ah ben vous serez en infraction si vous remplissez pas les formulaires, hein. Vous avez qu'à faire ça, ne remplissez rien. Faites comme si tout était normal. M'enfin bon c'est vous qui voyez.
- Mais enfin c'est absurde non ?
- Ah mais par fax, c'est une sécurité, c'est par fax et c'est tout.
- Mais c'est absurde, non ?
- Ah ben c'est vous qui voyez.
J'ai donc le questionnaire sous le coude (parce qu'on peut me l'envoyer par mail, ça pas de souci). Mais il me reste à trouver un fax pour pouvoir me faire radier d'un dispositif qui cherche à me simplifier la vie. D'ici là, tout est possible. Je n'exclus pas qu'un trou spatio-temporel aux règles physiques étranges ne complexifie une radiation destinée à me simplifier la vie en me séparant d'un organisme destiné à me simplifier la vie en me mettant en relations avec d'autres organismes qui ne cherchent pas du tout, eux, à me simplifier la vie, tout ça pour pouvoir continuer sans me compliquer la vie à rester en relation avec l'autre organisme destiné à me simplifier la vie en me mettant en relations avec d'autres organismes qui n'ont toujours pas pour fonction de me simplifier la vie, mais dont la vie sera simplifiée de ne plus entendre parler de moi qu'une fois plutôt que deux. Vous n'y comprenez goutte ? c'te blague.

mercredi 25 mars 2009

Nouvelles et autres nouveautés

Christine reste ! yipi youpla. Vous la verrez donc les jours où vous viendrez déjeuner au Café Clochette.
Attention, vendredi soir, il n'y aura pas de restaurant au Café Clochette, la cafelière étant appelée à d'autres missions. C'est Christine qui fermera sur le coup de 18h30.
Il y a désormais un goûter prévu rien que pour les petits : soit des tartines à la tartinade chocolat-noisettes maison (2€), soit de bonnes crêpes toutes fraîches fabriquées par Palachinka (et que vous pouvez également lui commander directement, elle fait aussi d'excellentes galettes), des crêpes donc au sucre ou à la confiture bio (1,50€). Les adultes y ont droit aussi bien sûr, mais en général ils préfèrent les assiettes de dégustation. Cette semaine, sur ces fameuses assiettes, il y aura sûrement des mantecaos, des sablés caramel-beurre salé, des sablés à la pistache et aux éclats de Daim, des sablés à la pistache et au chocolat noir, des tartelettes au confit de pomme à l'orange, des sablés au citron, des carrés au caramel et à la noix de coco et des tas d'autres choses vu que j'ai encore des milliers de recettes sous le coude. Et peut-être du peanut brittle. Un de ces jours, il faudra que je vous cause du peanut brittle.
Qu'est-ce que j'oublie ? ah oui, mes démêlés... mais ça c'est pour demain. Suspense.

Chats pitres

La semaine a joliment commencé avec un atelier de Signe Avec Moi lundi en compagnie de Manou. On a appris à signer le bateau, le bain, la couche et plein d'autres choses très utiles. D'ailleurs demain jeudi, il y a un autre atelier de découverte de Signe Avec Moi à 10 heures, toujours avec Manou, qu'on se le dise. MiniLoup a bien aimé le signe pour les chats avec les doigts qui font les moustaches. Il faut dire qu'on est un peu environnés. D'ailleurs mes trois loustics me font des mines en ce moment.


"Il pensait que le bonheur mérité par l'excellence de son âme tardait à venir". (Timirrou est un plagiat par incarnation).

En matière de sieste, Ninette s'enroule plutôt vers la droite...


... et Clochette vers la gauche. Je n'y vois aucune préférence politique, plutôt l'exploitation maximale des moellesses de la couette à petites fleurs.



Celui-là n'est pas à moi. Il se balade quelque part dans le centre ville, l'avez-vous déjà croisé ?



Mais kestufé encore dehors ? ah, tu ramènes des croquettes ? ah, ça va alors.



Clochette a pour préférence les hauteurs en matière de sieste stratégique. Histoire de surveiller la serpillère et de noter ses habitudes pour faire des plans précis et revenir à l'attaque préparée, entraînée et sûre de son fait.


Dis... les nouvelles croquettes light, là... bof.



mardi 24 mars 2009

L'inspectrice

L'inspectrice est revenue. Elle s'est assise incognito à une table du Café Clochette.
- Tiens, bonjour inspecteur.
- Trice.
- Pardon ?
- Trice, c'est inspectrice.
- Ah oui pardon, bonjour inspectrice. Tout va bien ?
Elle n'a pas répondu, elle a commandé un thé aux épices du Bengale. Je ne savais pas trop quelle était l'étiquette en pareil cas. S'enquérir de sa santé ? demander des nouvelles de notre "ami commun" ?
Dans le doute, j'ai fait remarquer qu'il faisait beau ces derniers temps. Elle s'est perdue dans la contemplation du sucrier. Il est bizarre ce sucrier en ce moment. Il est censé ne verser qu'une dose à chaque fois qu'on l'incline, par une curiosité physique dont j'avoue qu'elle m'est encore impénétrable, mais depuis quelques jours, il continue à verser sans vergogne au lieu de s'arrêter tout seul. J'ai hésité à faire part de cette particularité à l'inspectrice, et puis je me suis dit que ça allait lui sembler étrange, un peu. J'allais me résoudre à la laisser finir son thé tranquille quand elle a levé la tête et m'a demandé pourquoi j'avais des chats. J'ai eu envie de lui dire que c'était une anti-catachrèse incarnée, pour lutter par anticipation contre le cliché qui veut qu'il n'y ait pas un chat, mais j'ai eu peur de m'embrouiller dans mes explications. Ca m'arrive.
Mais elle a enchaîné tout de suite en évoquant un problème de rongeurs au commissariat de la TA. J'ai failli lui faire part de mon expérience en matière de vétérinaires et de rongeurs mais je n'ai pas réussi à en placer une, pour finir. Elle m'a expliqué que les dossiers grignotés dans les coins n'étaient qu'une vue de l'esprit puisque désormais tout est informatisé (et moi qui m'imaginais des tiroirs en métal comme dans les romans policiers américains en noir et blanc, enfin vous voyez ce que je veux dire), mais que parfois, au détour d'un couloir, on se causait des souris qui décampent au milieu de la nuit, au moment du changement d'équipe, et qu'on entend déraper dans les coins. Et qu'elle se disait de temps en temps que ce serait bien d'avoir un chat à demeure au commissariat, qui se ferait grattouiller les oreilles par les policiers entre deux patrouilles et approvisionner en croquettes à tour de rôle.
J'allais m'asseoir et discuter la question du bout de gras (les chats aiment les bouts de gras mais ça n'est pas bon pour leur santé, il faut savoir ne leur en laisser qu'avec modération) quand... Ô vous, lecteurs curieux de la grande histoire, écoutez-en l’horrible tragédie et vous abstenez de frémir si vous pouvez.* Il faut pourtant bien appeler un chat un chat.** Or les chats sont mortels; Socrate est mortel; donc Socrate est un chat.*** La morgue est un endroit peu engageant, pour ne pas dire lugubre, surtout la nuit.****
Ca y est, je me suis embrouillée toute seule, c'est malin. Vous n'allez plus rien y comprendre et vous allez croire que j'ai inventé tout ça. Ce serait quand même dommage, parce que la réalité est bien plus forte que moi et fait en sorte que mes histoires les plus compliquées ne lui arrivent qu'à la cheville. Donc la vérité vraie. Pouf pouf.

*Rousseau, Confessions.
** Sagesse populaire.
*** Ionesco.
**** Joyce.

L'inspectrice a fini de me parler de chat, a poussé un soupir et m'a demandé si j'avais eu des nouvelles de Monsieur Glacière. J'ai dit que non, mais que comme mon téléphone avait connu une panne, ce n'était pas forcément étonnant. Elle a fait une petite grimace et m'a demandé si le téléphone était vraiment en panne. J'ai dit que oui et que je l'avais changé. Elle a refait une petite grimace et m'a demandé si j'avais toujours l'ancien, des fois qu'on puisse retrouver le numéro d'où Monsieur Glacière m'avait appelée.
Dix minutes plus tard, elle partait avec mon vieux téléphone sous le bras. Quelque chose me dit que je ne vais pas le récupérer de sitôt et que ce n'est pas demain la veille que vous allez pouvoir laisser des messages au Café Clochette.

lundi 23 mars 2009

Gâteau chocolat, pois chiches, dattes

Ouhla, ça c'est du terrible... C'est une recette inattendue puisqu'elle ne contient pas de farine ni de sucre... et pourtant c'est bien du gâteau. Je vous explique ? je vous explique. La recette, je l'ai trouvée ici, chez Alice, sur son blog Avocat et Chocolat, d'ailleurs allez y jeter un coup d'oeil de temps en temps, c'est toujours étonnant.

Gâteau chocolat, pois chiches et dattes

Mettre dans une petite casserole 100 g de grosses dattes dénoyautées et 180 ml (c'est-à-dire 180 g) d'eau, mener à petite ébullition et laisser frémir pendant 5 mn. Faire fondre 200 g de chocolat bien noir. Mettre les dattes, l'eau et le chocolat dans le bol d'un robot ménager, mélanger puis ajouter le contenu d'une petite boîte de pois chiches rincés et égouttés, 100 g de poudre d'amande, une pincée de sel, une cuillerée à café de bicarbonate, l'arôme de votre choix (vanille par exemple), bien amalgamer.
Mettre au four pour 30 mn à 180°C.

Verdict : c'est étonnamment léger au sortir du four, très fort en chocolat et ça ne sent pas du tout le houmous ! On peut sans doute ajouter du miel ou du sucre roux pour sucrer un peu plus, ou alors faire un bon gros glaçage épais et très sucré. C'est en tout cas une très bonne recette sans gluten.

dimanche 22 mars 2009

Guère épais

Alors là, je me marre. Le dossier "banque" du Café Clochette, qui m'encombre tout ce qu'il peut à l'entrée de ma cuisine parce que je n'arrive pas à trouver un seul coin où le caser entre mes réserves de chocolat et l'étagère des bouteilles de vin, il est tout sauf guère épais. Nonobstant la dimension épique de l'ouvrage et les personnages happés par un destin qui les dépasse, il serait plutôt du genre du roman homonyme du titre de ce billet. Encore que je me sente parfois happée par un destin qui me dépasse, mais plutôt dans la version Woody Allen. Enfin en tout cas, il est bien rare qu'un commerce ouvre sans qu'un partenaire financier ne soit impliqué dans l'affaire et c'est le cas aussi pour le Café Clochette. Il y a la banque de la dame à la voix qui sourit (et qui va bientôt, il paraît, avoir un nouveau bébé, chouette !) et l'association PRESOL. Alors certes, le Café Clochette c'est mon aventure à moi, mon bébé (qui à presque 4 mois ne fait toujours pas ses nuits ou en tout cas pas les miennes puisque j'en fais encore des insomnies), mais je ne suis pas tout à fait seule maître à bord. Il y a des comptes à rendre, des échéances à respecter. Et les inquiétudes y afférentes. Est-ce qu'on va y arriver ? est-ce que cette machine à faire les frites, je n'aurais pas plutôt dû attendre le mois prochain pour l'acheter ? est-il raisonnable de refaire du stock cette semaine ? est-ce que la prochaine échéance va être acceptée par la banque ? est-ce que ça aiderait à passer cette étape en économisant ici ou là ?
Et voilà comment je me retrouve empêtrée. Juste au moment où Christine a accepté de signer un CDI, je suis partagée entre la joie de savoir qu'on peut continuer à travailler ensemble, parce qu'on travaille bien ensemble et que c'est mieux de travailler à deux, et l'inquiétude. Ca tombe pile au moment où quelques centaines d'euros par mois peuvent faire la différence entre passer l'étape suivante et perpétuer le Café Clochette pour quelques mois encore... ou tout arrêter parce que la banque ne m'aura pas accordé le prêt dont j'ai besoin et qui était prévu dès le départ. J'étais si fière d'avoir créé un emploi en ces temps difficiles. Mais si tout s'arrête ?
Comme toujours, c'est la peur de se tromper qui nous retient dans ces moments-là. Mais une fois toutes les analyses faites (et Mister C., encore une fois, a su remettre les pendules à leur place et les aiguilles à l'endroit), il ne reste plus qu'à se lancer. Quand je pense qu'il n'y a pas si longtemps, je m'outrais des entreprises qui jouaient de leurs salariés comme d'une variable d'ajustement, me voilà bien attrapée.
Enfin c'est pas demain la veille que je vais trouver un coin où ranger mon dossier "banque" et lui laisser prendre la poussière.

samedi 21 mars 2009

La bataille

Clochette a une ennemie intime en la chevelue personne de la serpillère. Pour être exacte, il s'agit d'un balai à franges. Entre ces deux-là, c'est une lutte à mort et je ne dois qu'à une extrême vigilance de tous les instants qu'il n'y ait pas encore de victime à déplorer. Les affrontements ne durent qu'un instant mais on y sent concentré tout le pathos de Waterloo, Gettysburg et de la bataille de la Bicoque.
Démonstration, image par image.
Tapi dans l'ombre, le félin guette. La cafelière, inconsciente du danger, s'avance en sifflotant, manche à balai en main. Les franges effleurent le lino en laissant une trace humide. Ca sent le vinaigre blanc et le bicarbonate. Le danger rôde. C'est l'heure des fauves.
Une frange plus longue que les autres passe auprès de l'animal assoiffé de sang, c'est la provocation de trop. Un bond, un saut. Zwooof. Il faut un regard acéré pour voir ce qui se passe. La choupinette emportée par son élan glisse sur le sol mouillé, dérape, sort les griffes, plonge le museau en avant. Furieuse de se rendre ridicule devant un ennemi impassible, elle se remet en selle en une demi-seconde et repart à l'assaut. Toutes griffes dehors, elle plonge sur la provocatrice. Que la cafelière vient de déplacer pour aller chercher une tache rebelle sous la table numéro trois. Bing, remuseau par terre. Feulement de rage, crissements, miaulement, glapissement, bond énorme, pouf, en plein sur sa proie cette fois. La cafelière agacée secoue son instrument, auquel s'aggripe l'animal. C'est froid, c'est mouillé, c'est insupportable. Ca mouille les coussinets. C'est atroce, c'est ignoble. Mais il en va de son honneur. Elle ne lâchera ce machin qu'une fois occis bel et bien. Ca s'empêtre dans les griffes, ça commence à mouiller le pelage, on commence à se dire que ce n'était peut-être pas l'idée du siècle. Jeune et féline peut-être, mais pas sotte, la futée féline finit par s'y faire : il va falloir lâcher sa proie pour retourner dans l'ombre. Mais impossible. A force de se débattre, à force que la cafelière là-haut à l'autre bout du manche secoue le tout pour essayer de dissocier son instrument de travail de son animal de compagnie, tout s'est mélangé. Une seconde d'intense panique. Puis la bestiole tire très fort sur ses pattes, son col, son dos, déloge une frange, puis deux, puis dix, de la tête du balai, finit par choir avec un "bump" sur le sol encore mouillé et s'enfuit en traînant derrière elle des dizaines de franges mouillées qui lui font comme une petite cape.
On ne reverra les franges que plusieurs heures plus tard, victimes apparemment d'une vengeance en règle dont je vous passe la description tant elle est cruelle, et la pucinette qu'à la nuit tombée, quand le ménage est terminé et le sol sec.
Elle s'en revient, prudente.
Et s'attaque au dernier balon de baudruche rescapé de l'anniversaire de MiniLoup.

vendredi 20 mars 2009

Des jours comme ça

Si vous êtes à Rennes vous le savez bien : les premiers jours de timide apparition du soleil et des petits zoziaux, tout le monde est dehors, en ticheurte, étalé sur les pelouses du Thabor ou en grappes aux terrasses. C'est une grande explosion de joie cutanée à l'arrivée d'un semblant de chaleur. C'est une période étrange comme je n'en avais guère imaginé qu'au Québec, où le printemps semble-t-il provoque un bouillonnement extraordinaire. Et il n'y a plus un chat (enfin si, les trois locaux) au Café Clochette.
C'est le moment que la maison a choisi pour me faire des entourloupettes. Les lumières qui s'éteignent d'un coup d'un seul et j'ai beau changer le fil, l'ampoule, la prise, ça ne marche pas plus ; et le soir même, la chaudière qui déclare forfait au moment où je lave les plats tout incrustrés de fromage grillé, la sueur au front en me disant que le lendemain ce sera douche froide. Jusqu'à ce que je comprenne que le plomb avait sauté - mais je ne suis qu'une faible femme voyez-vous et le plomb, ça ne m'a pas sauté aux yeux. La cuisinière qui se met à grésiller bizarrement. Le téléphone qui clignote comme un bienheureux tout joyeux de m'annoncer un message mais qui refuse de me dire de quoi il retourne et pour finir, tout contrarié de mon insistance, se met en grève définitive. Par solidarité sans doute. Le lave-vaisselle qui se met à chauffer, ils ont dû se passer le mot avec la chaudière "ah non moi cette semaine j'ai pas envie, vas-y toi". Ya pas, cette maison, quand je pense au zèle que je mets à gagner ma croûte et son toit, ça me met un peu en boule une telle ingratitude.
Et puis c'est ma machine perso qui s'est mise à dérailler, avec une belle bronchite qui m'est tombée pouf, comme ça sur les bronches. Sur le pied droit c'eût été étonnant, certes. Pour finir, une vieille dame bien sous tous rapports m'a engueulée parce que j'avais abandonné mes études. Ah oui, moi aussi j'ai eu du mal à la comprendre, celle-là ! j'en suis restée toute coite. Coite coite. J'en ai bafouillé des "m'enfin m'enfin" et encore une fois je n'ai pas trouvé la bonne réplique.
M'enfin bon, dans tout ça j'ai quand même réussi des petits gâteaux, d'ailleurs je reviens vous en causer sous peu. Alors le reste... on s'accroche et on continue, pas vrai ? Et puis le mystère s'épaissit, faut que je vous raconte...

mardi 17 mars 2009

Stifado de boeuf à l'orange

Ca faisait un moment que les recettes de la tasca d'Elvira me faisaient de l'oeil par leur simplicité et leur diversité. Alors quand je suis tombée sur celle-là, il a absolument fallu que je l'essaie. C'était très réussi, et comme c'était à l'ardoise la semaine dernière, c'est une recette testée et approuvée...

Stifado de boeuf à l'orange

Faire revenir dans une grosse cocote en fonte, dans de l'huile d'olive, des petits oignons entiers (mettons 500 g) jusqu'à ce qu'ils soient dorés. Les retirer et mettre à la place des dés de boeuf à braiser (paleron par exemple, entre 1 et 2 kg), s'y reprendre à plusieurs fois s'il y en a beaucoup. Baisser le feu et ajouter deux gousses d'ail dégermé, un peu de cannelle (une cuillerée à café), un peu de clou de girofle moulu (une demie) et du cumin (j'aime beaucoup cette épice et j'ai dû en mettre deux bonnes cuillères). Couvrir à hauteur avec du vin rouge, ajouter 2 cuillères à soupe de concentré de tomate, du sel, du poivre, le zeste et le jus d'une orange, mélanger, ajouter une feuille de laurier puis laisser à feu doux (ou à four doux, 150°C ) pendant plusieurs heures. Tout dépend de la qualité de votre viande : si elle est très tendre, deux heures suffiront, sinon il faudra peut-être continuer la cuisson. Il faut arriver au point où la viande va presque partir en morceaux quand on remue mais pas tout à fait ; les parties tendineuses seront devenues gélatineuses et goûteuses.
Servez avec une bonne purée maison montée au beurre salé.

lundi 16 mars 2009

La visite

- Inspecteur Samuel Finley, bonjour. Voici l'inspecteur Annie Jacquert-Bil.
- Trice.
- Pardon inspecteur ?
- Trice, c'est inspectrice.
- Ah oui pardon. Voici l'inspectrice Annie Jacquert-Bil.
Moi, la cafelière, j'étais restée stupéfaite devant l'irruption de ces deux nouveaux personnages. L'un, grand, cheveux poivre et sel, sourire blanc, l'autre, plutôt petite, mince, portant élégamment un imperméable mastic ; tous les deux sérieux comme un pape devant une bulle non signée et professionnels jusqu'au bout des orteils.
- Euh, bonjour.
- C'est bien le Café Clochette, ici ?
- Oui, pourquoi, la devanture est tombée ? on ne voit plus le nom ? tout va bien ?
- Oui oui, c'est bien marqué, ne vous inquiétez pas. Simple vérification. Vous avez bien un blog ?
- Oui, pourquoi ? il y a un souci ? j'ai oublié une virgule ? vous avez besoin d'un coup de main impliquant mes compétences de spécialiste du dix-neuvième anglais ?
Là, ils m'ont regardée curieusement, ça m'a rappelé l'épisode des vétérinaires.
- Non. On a eu vent d'un billet de votre blog. Monsieur Glacière, ça vous dit quelque chose ?
- Monsieur Glacière... ah oui, l'autre soir. Pourquoi ?
Là, le grand monsieur a haussé un sourcil. J'ai cru qu'il allait me dire "ici, c'est moi qui pose les questions", mais je dois lire trop de romans policiers. Il s'est contenté de dire :
- Je peux pas vous le dire.
Et sa collègue a enchaîné :
- Mais si vous avez à nouveau des nouvelles, appelez-nous. On est au commissariat de la TA*, c'est dans les pages jaunes.
Et ils sont repartis comme ils étaient venus. Décidément, les vrais policiers, c'est pas comme dans les romans.

* NDT : La TA = le boulevard de la Tour d'Auvergne, à Rennes.

dimanche 15 mars 2009

Biscuits au lait concentré, pistaches et chocolat

Pour l'anniversaire d'une petite fée allergique aux oeufs, j'ai dû dernièrement sélectionner des recettes sans oeuf. Ca avait l'air très compliqué dans le domaine des petits gâteaux et autres sablés, mais finalement pas tant que ça. Les sablés au caramel et beurre salé, par exemple, sont impeccables en la matière. Mais des recettes, en cherchant un peu, on en trouve facilement d'autres - vive internet pour ça.
Vous trouverez ici, sur le très beau blog de Sucrissime, la recette des biscuits au lait concentré sucré, éclats de pistaches et brisures de chocolat.
Comme d'habitude, j'ai changé un peu la manière de procéder sinon les ingrédients et en gros ça nous donne ça :

350 g farine
225 g sucre
225 g beurre doux
environ la moitié d'une petite boîte de lait concentré sucré
une pincée de bicarbonate

100g de pépites de chocolat noir
100g de pistaches

Dans le bol d'un robot, mettre la farine, le bicarbonate, le sucre, faire tourner rapidement, puis ajouter le beurre et faire tourner pour que tout le beurre s'incorpore au reste sans laisser de morceau. Ajouter le lait concentré en filet, il en faut juste assez pour que la pâte s'agglomère. Allez-y doucement pour laisser le temps à la pâte de se former, si vous mettez trop de lait ce sera trop mou. Ajouter les pépites de chocolat et les pistaches, les incorporer rapidement par quelques impulsions.
Former un boudin, mettre dans du film alimentaire, réfrigérer.
Faire chauffer le four à 180°C. Découper le boudin en petites tranches, poser sur une plaque anti-adhésive ou sur du papier sulfurisé, mettre au four pendant dix minutes. Sortir et laisser refroidir avant de décoller.

Edit du 19 juin 2009 : pour changer, essayez donc de mettre des petits morceaux de Daim à la place du chocolat...

samedi 14 mars 2009

Des choses et d'autres

Plusieurs à choses à vous annoncer (et à noter quelque part, histoire de ne pas perdre le fil moi non plus) : déjà, désormais, maintenant et depuis cette semaine, on ouvre à midi plutôt qu'à midi trente, ce qui évitera aux petits affamés de garder l'estomac dans les talons trop longtemps...
Ensuite, plusieurs animations à venir très prochainement : Manou va organiser des ateliers Signe Avec Moi, sous forme de matinées de découverte ainsi que d'un cycle de rencontres. Le premier cycle commencera le lundi 23 mars, sur le thème des activités de la vie quotidienne. C'est à 17h30, au Café Clochette, et ça dure une petite heure. Renseignements auprès de Manou au 06 74 25 02 84 ou sur vallee.me@free.fr. MiniLoup et moi avons pratiqué la langue des signes pour les tout-petits et c'était vraiment une expérience rigolote et émouvante de le voir communiquer avant même de pouvoir dire ses premiers mots. On a un peu oublié depuis mais on va se rafraîchir la mémoire maintenant, tant mieux.
Très bientôt, des rencontres auront lieu le matin sur la pédagogie Montessori. Ce sont des parents d'enfants scolarisés en Montessori et des enseignants qui vont s'en charger et j'en suis ravie. N'hésitez pas à vous renseigner au Café Clochette.
Et puis les ateliers d'écriture dont je vous avais parlé avant l'ouverture du Café Clochette vont commencer ! je vous propose le dimanche en début d'après-midi, du côté de 15 heures par exemple, contactez-moi pour vous inscrire.
Enfin pas dès demain, parce que demain c'est l'anniversaire d'une petite fée et que le Café Clochette fermera l'après-midi pour accueillir ce bel événement.
Dernière chose : bientôt, un concours de dessin pour gagner le costume de ses rêves ; allez donc faire un tour sur le site de Céline, qui confectionne des robes de princesse magnifiques. Moi, j'ai pas le droit de participer, groumph. Vous pourrez venir dessiner sur place ou simplement déposer votre dessin (sauf si vous êtes adulte, vu que c'est un concours pour les enfants) et le dessin gagnant fera gagner la réalisation du costume de ses rêves à son auteur. Plus de détails dans les jours et semaines à venir, n'hésitez pas là non plus à me poser des questions sur le sujet.
Bref, plein de belles choses se mettent en place par ici. A bientôt pour la réalisation...

vendredi 13 mars 2009

Monsieur Glacière, inconnu

Vendredi soir, il commence à se faire tard au Café Clochette. Le téléphone sonne quand les derniers dîneurs finissent de ramasser les dernières miettes de brownie au fond de leur assiette. Les petits, assommés de fatigue, se sont affalés sur une banquette et somnolent pêle-mêle.
- Allo ? c'est monsieur Glacière. Alors Gustavine devait faire une prestation ce soir, vous pouvez lui dire que c'est annulé.
- ...
- Allo ? allo ?
- Euh, vous êtes sûr que vous avez le bon numéro ? je ne comprends rien à ce que vous me dites.
- Je sais pas, vous êtes qui vous ?
- Ici c'est le Café Clochette.
- Ah oui, non, c'est pas ça. Bonsoir. [Clac, dring, dring dring.]
Il s'en passe des choses, au Café Clochette.

jeudi 12 mars 2009

SuperMiniLoup

MiniLoup est dans sa phase superhéros. Et puis il parle de lui à la troisième personne.
Exemples.

Serein : "Le superhéros va faire une sieste."
Fâché : "Le superhéros y va te couper en deux."
Gourmet : "Le superhéros veut bien manger, mais avec du keschchup."
Amusé : "Le superhéros, il rigole bien passque la petite taupe, elle est rigaûlote."

Et ma préférée :
"Le superhéros, y va chercher la baguette magique, passque la télécommande elle est cassée."

mercredi 11 mars 2009

Des chats qui chantent

Ca a beaucoup fait rire MiniLoup.


lundi 9 mars 2009

Proso Poppée

Eh quoi, je vous dis moi, que ma peau ils auront
Eh non, qu'il disent eux, c'est pour le règlement,
Le respect des textes et la beauté des lois,
Qu'on vous embête ainsi et vous met aux abois

Mais - ma devanture ? Rouge elle serait déjà
Si vous n'aviez avec hargne coupé l'herbe sous mes pas
C'est comme ça, c'est comme ça - pour que ça tourne rond,
Pour que les beaux saumons ne soient pas des harengs

Là, je me suis réveillée, en sursaut et en sueur. Ouf, ce n'était qu'un cauchemar.

dimanche 8 mars 2009

A l'écart des bruits du monde

Thomas Hardy, A l'écart des bruits du monde (Far from the Madding Crowd, 1874)

Chapitre 1 : Physionomie du fermier Oak – Un incident.

Lorsqu’il souriait, le coin des lèvres du fermier Oak remontait jusqu’à n’être plus qu’à infime distance de ses oreilles et ses yeux se réduisaient à des fentes autour desquelles apparaissaient des rides divergentes qui s’étendaient sur son visage comme des rayons de soleil levant esquissés par une main maladroite.
Gabriel était son nom de baptême. Tous les jours de la semaine, c’était un jeune homme sensé, vif, sobrement habillé et d’humeur égale. Le dimanche, c’était un homme aux opinions floues, sujet aux atermoiements, empêtré dans ses habits du dimanche et encombré par son parapluie ; ce jour-là, il se définissait, d’un point de vue moral, comme appartenant à cette tiède et neutre portion de l’humanité comprise entre les grenouilles de bénitier et les pochards – en d’autres termes, il assistait au service religieux mais il se mettait à bâiller discrètement avant même la récitation du Credo et pensait à son dîner alors qu’il aurait dû écouter le sermon. Pour décrire sa personnalité selon les critères courants de l’opinion publique, disons que lorsque ses proches ou ses ennemis l’évoquaient en étant de mauvaise humeur, il était considéré comme un homme mauvais ; lorsqu’ils étaient de bonne humeur, ils disaient de lui que c’était un homme bon, et lorsqu’ils n’étaient ni l’un ni l’autre, ils le présentaient comme un homme dont la moralité était plutôt grise que tout à fait blanche ou tout à fait sombre.
Comme il y a six fois plus de jours ordinaires que de dimanches, son apparence était naturellement caractérisée par ses vieux vêtements confortables et c’est dans cet accoutrement que ses voisins l’imaginaient toujours. Il portait un large chapeau de feutre plat, tout écrasé sur les oreilles par de fréquents et brutaux enfoncements sur la tête les jours de grand vent, et un grand manteau marron aussi informe que celui du Dr Johnson. Ses extrémités inférieures étaient enserrées dans de banales cuissardes en cuir et des bottes à la pointure extraordinaire qui offraient à chacun de ses pieds un abri spacieux, charpenté de telle sorte que celui qui les portait pouvait rester toute une journée debout dans une rivière sans risquer de connaître l’humidité – leur créateur étant un homme consciencieux qui faisait de son mieux pour compenser le manque d’élégance de sa coupe par les dimensions faramineuses et l’extrême solidité de ses produits.
En fait de montre, M. Oak était pourvu de ce qu’on doit bien appeler une petite horloge en argent : c’était une montre de par sa forme et sa fonction et une petite horloge quant à la taille. Cet instrument, qui était arrivé en ce bas monde bien des années avant le propre grand-père de Oak, présentait la particularité d’avancer ou trop vite ou trop lentement. De plus, la petite aiguille avait tendance à s’échapper de l’axe central, ce qui fait que les minutes étaient indiquées avec exactitude mais que personne n’aurait pu dire avec la moindre espèce de précision à quelle heure elles se référaient. Oak résolvait les interruptions inopinées de l’appareil par des secousses et des coups de poing et remédiait aux possibles conséquences néfastes des autres défauts de l’engin en comparant sans cesse le cadran avec les mouvements du soleil et des étoiles ou en collant son nez sur les fenêtres de ses voisins pour apercevoir l’heure indiquée par leurs grosses pendules à fond vert. Mentionnons en passant que le gousset de Oak était difficile d’accès, localisé qu’il était à l’intérieur de la ceinture froncée de ses pantalons (laquelle ceinture se perdait elle-même dans les hauteurs sous son veston), aussi l’extraction de la montre nécessitait-elle un mouvement de tout le corps sur le côté, accompagné d’une crispation de la bouche et du visage qui devenait écarlate à cause de l’effort fourni, processus qui se concluait par l’extirpation de la chaîne, suivie de la montre qui arrivait enfin comme un seau tiré du puits.
Certains observateurs un peu attentifs, s’ils l’avaient vu arpenter un de ses champs un certain matin étrangement doux et ensoleillé de décembre, auraient pu voir Gabriel Oak sous un autre jour. Ils auraient pu remarquer que certaines fossettes d’adolescence s’étaient attardées sur son visage adulte ; certains minuscules petits plis rappelaient même le petit garçon qu’il avait été. Sa haute taille et sa corpulence auraient pu le rendre imposant si elles avaient été exhibées avec les égards qui leur revenaient, mais certains hommes, qu’ils soient paysans ou citadins et pour des raisons qui tiennent plus à l’esprit qu’aux muscles et aux tendons, se tiennent de telle façon qu’ils réduisent leurs dimensions par la façon dont ils les présentent au monde. Sous l’effet d’une modestie que n’eut pas désavouée une vestale et qui semblait perpétuellement lui rappeler qu’il n’avait guère de droits à faire valoir quant au partage de l’espace en ce monde, Oak marchait humblement, très légèrement penché en avant, quoique sans courber les épaules. On peut appeler ça un défaut, à condition de considérer qu’un homme doive plus compter sur son apparence que sur sa résistance à l’usure pour faire bonne impression sur ses contemporains – une opinion qui n’était pas partagée par Oak.
Il avait atteint cet âge de la vie où on cesse d’ajouter le préfixe « jeune » au mot « homme » pour parler de quelqu’un. Il était en train de vivre les années les plus glorieuses du développement masculin, car ses émotions et son intelligence étaient nettement séparées : il avait dépassé l’âge auquel l’influence de la jeunesse les mélange indistinctement sous la forme d’impulsions soudaines et il n’avait pas encore atteint celui où elles sont à nouveau réunies, en tant que préjugés, sous l’influence exercée par la possession d’une épouse et d’une famille. En bref, il avait vingt-huit ans et il était célibataire.
Le champ dans lequel il se tenait ce matin-là montait en pente douce vers une hauteur qu’on appelait Norcombe Hill.

[Proposition de traduction, © Pascale Renaud-Grosbras, 2008]

Nostalgie ou avenir

Pour la nostalgie, ou pour l'avenir, le prochain billet...

samedi 7 mars 2009

Avec ou sans

"On peut venir chez vous même si on n'a pas d'enfant ?"
Cette question me surprend à chaque fois. Est-on vraiment si habitué à la séparation de nos mondes, le nôtre et celui des enfants, pour craindre d'en passer la frontière en clandestin ?
Laisser les enfants revenir dans le lieu où ils n'ont d'habitude pas leur place, un restaurant, voilà ce que je voulais ; ça vaut dans l'autre sens, laisser les grands venir dans un lieu qui accueille des petits. Ces enfants qui sont gardés en crèche ou chez une nounou, on ne les voit pas beaucoup dans le monde du dehors, ils ne font guère que passer vite vite en poussette. Ceux qui vont à l'école, ils voient surtout ceux qui ont le même âge qu'eux et pas grand monde ne les voit, eux. On ne se croise décidément pas beaucoup, les enfants et nous.
Alors un endroit où tout le monde puisse venir, petits pour jouer, adultes sérieux pour déjeuner entre deux réunions sérieuses, adultes fatigués pour souffler un peu, grand-mère esseulée qui a envie de contempler les petits-enfants des autres... c'est ça l'endroit que j'aime voir vivre au quotidien.
"On peut venir chez vous même si on n'a pas d'enfant ?"
"Oui on peut, et si vous avez de la chance aujourd'hui vous en croiserez peut-être..."

jeudi 5 mars 2009

En verre et contre toux

Le strict respect de la réalité m'aurait obligée à dire "en tasse et contre toux" mais nul par ici n'est à l'abri d'un bon mot et la cafelière, toute enrhubée qu'elle est, n'a pu y résister. Car enrhubée ge zuis, tête en brouillard et nez bouché.
Alors dans ma tasse, je jette fébrilement une tête de camomille, un brin de thym frais, une cuillère de miel et un trait de jus de citron, touillage, buvage, hop à la sieste avec un MiniLoup dont c'est l'anniversaire depuis quelques jours et qui s'en émerveille à chaque réveil.
- Maman, c'est mon anniversaire ?
- Pas vraiment mon loup, ça dure une journée un anniversaire, mais maintenant tu as trois ans, oui.
- Ah. Alors c'est mon anniversaire de trois ans ?

mercredi 4 mars 2009

Cerfastoche ou cerfastidieux ?

Vous vous languissez de textes réglementaires ? vous vous demandez quelle tête aura le Café Clochette bientôt ? vous n'avez rien à faire là tout de suite ? Alors je vous cause de mon dernier Cerfa en date, allez zoup.
Il s'agit de celui qui a été envoyé le 25 février 2009, soit il y a pas très longtemps, et qui a été enregistré sous le numéro DP 35238 09 00145. Où il restera jusqu'à la fin des temps administratifs, ce qui est sûrement très long. Il m'a été non-renvoyé. C'est-à-dire qu'on m'a envoyé un courrier pour me dire qu'il avait été bien reçu, qu'il avait été enregistré, qu'il était suivi par deux personnes différentes et qu'il s'agit d'un projet de "Peinture devanture", ce que je savais vu que c'est moi qui l'ai rédigé, mais comme ça je suis sûre que c'est bien ce que j'ai demandé. Je n'arriverai jamais à la cheville d'un si beau texte même en escaladant la chaussette, alors je vais me contenter, une nouvelle fois n'est pas vraiment coutume, de le recopier. Et de vous prier d'en tirer toute la substantifique moelle épineuse.

Vous avez déposé une demande de Déclaration Préalable. Le délai d'instruction de votre dossier est de UN MOIS et, si vous ne recevez pas de courrier de l'administration dans ce délai, vous bénéficierez d'une décision de non-opposition à ces travaux ou aménagements. Toutefois, dans le mois qui suit le dépôt de votre dossier, l'administration peut vous écrire : soit pour vous avertir qu'un autre délai est applicable, lorsque le code de l'urbanisme l'a prévu pour permettre les consultations nécessaires (si votre projet nécessite la consultation d'autres services...) ; soit pour vous indiquer qu'il manque une ou plusieurs pièces à votre dossier.
Si vous recevez une telle lettre avant la fin du mois qui suit le dépôt de votre déclaration, celle-ci remplacera le présent récépissé.
Si vous n'avez rien reçu à la fin du mois suivant le dépôt de votre déclaration, vous pourrez commencer les travaux après avoir :
affiché sur le terrain ce récépissé sur lequel la mairie a mis son cachet pour attester la date de dépôt ; installé sur le terrain, pendant toute la durée du chantier, un panneau visible de la voie publique décrivant le projet. Vous trouverez le modèle de panneau à la mairie, sur le site Internet urbanisme du gouvernement, ainsi que dans la plupart des magasins de matériaux.
Attention : la décision de non-opposition n'est définitive qu'en l'absence de recours.* En effet dans le délai de deux mois à compter de son affichage sur le terrain, sa légalité peut être contestée par un tiers devant le tribunal administratif. Dans ce cas, l'auteur du recours est tenu de vous en informer au plus tard quinze jours après le dépôt du recours.


* J'aime cette phrase de tout mon coeur.

Ah oui c'est très long, je ne vous le fais pas dire ; et encore, je vous en passe des bouts. Mais comme on dit dans la belle langue de la maman de Shakespeare, misery loves company et ça me réconforte que vous souffriez avec moi. Oui, c'est très cruel.
D'autant que ce n'est pas fini. Et nooooon. Parce que tadaaaaaam ! ce matin même, revoici un LR avec AR, qui me dit ce qui suit.

Monsieur,
Vous avez déposé le 25/02/2009 à la mairie de RENNES une déclaration préalable.
Lors de ce dépôt, le récépissé de votre dossier indiquait qu'en cas de silence de l'Administration à la fin du délai d'instruction de droit commun, vous bénéficierez un accord tacite.
Le récépissé vous informait de la possibilité de modification de ce délai dans les conditions fixées au Code de l'Urbanisme.
Je vous informe que votre projet entre dans ce cadre et nécessite la (les) consultations suivante(s) :
Architecte des Bâtiments de France
Les pièces suivantes manquent dans le dossier que vous avez déposé :
DP1, DP5, DP6, DP7 et DP8 (voir bordereau joint).
Pour permettre l'instruction, il est nécessaire que vous déposiez ou que vous adressiez par courrier avec accusé réception ces pièces à la mairie. Le délai d'instruction de deux mois commencera à partir de la date de réception en mairie de la totalité des informations et pièces manquantes.
Si à la fin du délai d'instruction, après avoir déposé l'ensemble des pièces et des informations en mairie vous n'avez pas reçu de réponse de l'Administration, vous bénéficierez d'une autorisation tacite et vous pourrez commencer les travaux en affichant la présente lettre sur le terrain, pendant toute la durée du chantier selon les modalités détaillées plus bas.
Vous disposez de 3 mois à compter de la date de réception de cette lettre, pour faire parvenir à la mairie l'intégralité des pièces et informations manquantes. Dans le cas contraire, vous serez réputé avoir renoncé à votre projet et votre demande sera rejetée de plein droit.
Vous pourrez également par une simple demande obtenir de la mairie un certificat attestant l'accord tacite.
Vous en serez alors informé par courrier.

Moi juste vouloir prendre pot de peinture, ouvrir pot de peinture, tremper dedans petit pinceau et repeindre devanture. Moi commencer à fatiguer. Moi préfère faire petits gâteaux plutôt que user mirettes sur papiers obscurs. Clients pas contents si pas petits gâteaux. Clients se fichent papiers obscurs. Ouin.

lundi 2 mars 2009

Arioukidinemi ?

J'ai reçu il n'y a que quelques jours une missive des éditions Autrement, que j'aime bien parce qu'elles ont publié des livres que j'aime bien. Ca m'a vaguement surprise d'être la récipiendaire d'une missive de leur part parce que je n'ai jamais été en relation avec ces éditions-là dans mon travail, aussi j'ai simplement mis l'enveloppe non ouverte de côté avec le reste du courrier à trier. Hier matin, j'ai eu l'occasion d'ouvrir ces courriers en souffrance et quelle ne fut pas ma surprise, car ces éditions me tenaient à peu près ce langage : vous êtes traductrice, on est éditeurs, on cherche des bouquins à publier, vous en connaissez sûrement ; travaillons ensemble.
Arioukidinemi ?
Pendant des années, quand j'étais traductrice, j'ai passé une proportion non négligeable de mon temps à chercher des éditeurs qui soient intéressés par mes propositions de traduction, et voilà que je ne le suis plus et qu'on vient me chercher ?
Ca me rappelle le moment, juste après l'ouverture du Café Clochette, ça devait être début décembre, où j'avais eu la surprise de recevoir l'appel d'un éditeur en personne. Je lui avais envoyé un projet de retraduction de Far from the Madding Crowd de Thomas Hardy, un beau projet tout bien ficelé avec des propositions de notes de bas de page, d'introduction, enfin tout quoi. Et un joli bout de premier chapitre pour montrer comment on pouvait reprendre le texte sans tout le fouillis de la première traduction. Et puis j'avais oublié que j'avais envoyé ça, toute occupée que j'étais à l'obtention d'un prêt pour le Café Clochette et aux travaux en cours. Alors quand cet éditeur m'a appelée (ça n'arrive jamais jamais ça ! c'est comme le mythe du manuscrit arrivé par la poste !) pour me dire qu'il était très intéressé par le projet et prêt à se lancer dans l'aventure, je me suis trouvée toute benête à ne plus savoir où j'en étais, partagée entre le jeune Café tout juste ouvert et ce projet que je couve depuis des années et auquel je tiens vraiment beaucoup. Et puis la jolie bulle a éclaté quand l'éditeur m'a fait comprendre qu'il était prêt à me publier, oui, mais pas à me payer... Vous comprenez, qu'il m'a dit, je suis une toute petite maison, je ne peux pas me permettre de payer mes traducteurs à la juste valeur de leur travail... mais il y a des grands traducteurs qui font ça pour l'amour de l'art... Enfin 700 euros pour un an de travail, sans compter l'appareil critique, pour environ 800 feuillets, ça m'a quand même semblé un peu rude. La mesure de ma passion pour ce travail, c'est que j'ai quand même réfléchi pendant plusieurs jours avant de finir par refuser, la mort dans l'âme.
Hier soir, j'ai reçu un mail de l'ATLF, l'Association des traducteurs littéraires de France, dont je suis adhérente. Je vous le copie-colle :

Communiqué du Conseil d'Administration de l'ATLF - Proposition des éditions Autrement.

Les éditions Autrement semblent avoir utilisé le fichier de l'ATLF pour diffuser une lettre datée du 24 février, dans laquelle elles invivent en substance les traducteurs à "faire part de leurs découvertes", c'est-à-dire à leur proposer des livres étrangers. Nous nous interrogeons bien entendu sur le mode de rémunération prévu pour la fourniture de ce type d'informations, dont la recherche constitue en principe l'un des travaux assumés par l'éditeur. L'expérience nous permet hélas de craindre qu'il ne s'agisse d'une proposition d'activité bénévole.

Mais là n'est pas l'essentiel : alors qu'ils soulignent dans leur lettre que les livres récemment publiés par leur maison sont, je cite, "des coups de cœur. Ceux des traducteurs et les nôtres", Henri Dougier et Emmanuel Dauzin joignent à leur missive une plaquette de quatre pages en quadrichromie, reproduisant seize couvertures de livres, le titre et le nom de l'auteur, le numéro d'ISBN, le prix (!) et la date de parution, bien entendu l'adresse de la maison d'éditions, ainsi qu'une liste de titres du fonds. Sur ces quatre pages, on ne trouve pas UN SEUL nom de traducteur !

Le Conseil d'Administration de l'ATLF a fait parvenir une lettre de protestation aux éditions Autrement. Nous transmettons aussi le dossier au ministère de la Culture, tant cet exemple anecdotique nous semble illustrer la dérive de certaines pratiques éditoriales. Nous vous invitons à exprimer vous aussi votre sentiment (avec la courtoisie qui s'impose dans notre profession), et bien entendu, dans ces conditions, à donner à cette offre les suites qui vous sembleront opportunes...

La suite qui me semble, à moi, opportune, c'est de retourner à mes fourneaux. Un de ces jours, je reviendrai à la traduction. Mais pour en vivre comme on fait d'une profession, pas en étant obligée de faire des pieds et des mains au quotidien pour subventionner ce qui ne ressemblerait qu'à une passion pas très raisonnable...

dimanche 1 mars 2009

Au fil de l'épée de Damoclès dans l'eau

Pendant quelques jours, j'avais presque perdu la foi. Les quelques heures passées à réfléchir posément, les marques de soutien et d'amitié discrètes et un gâteau avec "trois bougies qui ont du feu dessus" m'ont remis les idées à l'endroit. Cet endroit, ici, le Café Clochette, il existe, et il existe même si je ne fais pas un brownie par jour. J'avais presque oublié le clin d'espoir au coin de l'oeil. Les séances de portage improvisées pour montrer comment on arrive à mettre un bébé sur son dos sans mourir de frayeur ; la maman tranquille qui arrive à bouquiner ; les quelques mots échangés, le sourire au passage. Oui c'est un restaurant, oui il faut faire des gâteaux au quotidien, mais je ne vais pas me prendre pour un grand chef sous prétexte que je fais un peu de pâtisserie, ni m'inscrire au MEDEF sous prétexte qu'il y a mon nom dans les registres du Commerce. La simplicité, la simplicité que diable ! et allons-y avec enthousiasme, sinon quel intérêt à tout ça ? il y aura des jours plus faciles que d'autres, mais il y aura toujours les beaux moments vécus ici, les petits instants. Et si par malheur ces moments s'arrêtaient, ce serait simplement le signe qu'il est temps d'aller voir ailleurs. Bon allez, je vous fiche la paix avec mes considérations de cafelière le-nez-dans-le-guidon qui, si elle levait la tête, aurait l'air d'un facteur (mais pas n'importe quel facteur). Et d'abord, qu'est-ce que c'est que cette histoire, le MEDEF n'existe plus ? si ? alors c'est quoi qui a disparu ? le CaNaPiF ? Je suis pas au point, c'est sûr.
Pour en revenir à des choses plus terre-à-clochette, plusieurs nouvelles nouveautés.


Les curieux avaient peut-être remarqué une petite vignette là en bas à droite, pour les éditions Pour penser à l'endroit. Et bien voilà, les livres sont arrivés, sur un joli présentoir, et j'en suis ravie parce qu'ils sont très beaux et que les enfants les aiment. Il y a aussi, pour les grands, des livres des Editions l'Instant Présent, qui lancent en ce moment une souscription pour un nouveau livre que j'attends personnellement avec impatience.
Encore deux nouvelles pour les gourmands ; on sert désormais au Café Clochette des spécialités à base de lait et de café : cappuccino, café latte et latte macchiato -- comment dire... miam. Et puis, dans la colonne de droite juste là à côté sur ce blog, vous trouverez désormais un index des recettes qui sera mis à jour régulièrement. Ca vous évitera de relire tout depuis le début pour chercher LA recette qu'il vous fallait. Enfin si vous voulez tout relire, libre à vous, mais ça peut prendre un moment.
Parce que c'est pas prudent de laisser une tribune libre à une cafelière, pas prudent du tout... elle finirait par dire des bêtises. D'ailleurs dans quelques jours il faudra que je vous cause de mon dernier Cerfa.

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