samedi 30 janvier 2010

Casseroles

La cafelière est très embêtée : elle n'a rien à dire. Même la réception du journal des CHR, qui d'habitude l'inspire, lui est passée par-dessus la tête. Il se passe au Café Clochette les choses ordinaires du Café Clochette, qui ne sont jamais banales, mais en dehors de ça, rien qui puisse la foudroyer d'inspiration là comme ça tout de suite, point de missives incendiaires contenant un Cerfa, point de banquier à l'ire gratouilleuse, point même de fournisseur nouveau dont elle pourrait vous toucher un mot. Il se passe des choses dans sa vie à elle, notez bien, mais ça, elle ne vous en parlera pas. Enfin à voir sa trogne, ce ne sont pas de mauvaises choses. Hier, elle est rentrée à pas d'heure (ben forcément, quand on va prendre le frais après le service, ça fait tard) et pour la première fois depuis longtemps, elle n'a pas eu d'insomnie. Elle a juste été réveillée par la meute féline vers 4 heures du matin, mais c'est de ma faute, j'avais expulsé sans le vouloir Timirrou de l'armoire en me retournant dans mon sommeil et ça a provoqué un certain remue-ménage. Bon, elle n'était pas ravie, elle a menacé de les attraper et d'en faire des mouffles avec une petite toque assortie, mais elle s'est rendormie aussi sec.
J'ai même l'impression qu'elle a fini par réussir à apprendre l'alphabet grec. Ah ben moi non plus je ne comprends pas pourquoi ça la réjouit à ce point et si vous avez eu des expériences malheureuses avec le grec ancien je conçois que ça vous fasse lever les sourcils, et si j'étais vous j'éviterais ces parages dans les jours à venir parce qu'elle a l'air de concocter un truc un peu pontifiant comme elle seule sait en faire (enfin non, quand j'étais jeune j'avais un prof de philo qui se posait là, mais ça n'a rien à voir), mais il paraît que ça a à voir avec la gratuité. Elle y tient beaucoup en ce moment la cafelière, à la gratuité. Un peu trop probablement pour une commerçante, mais bon, moi je suis un fantôme, hein, ce que j'en dis, de la gratuité, c'est que je ne suis plus concerné par le sujet. Vu que tout pour moi est gratuit, je veux dire. Enfin sauf un truc, mais je vous en parlerai une autre fois.
Donc, rien à dire. C'est malheureux quand même. Heureusement, je suis là et je prends les choses en charge quand c'est nécessaire. Tiens, l'autre jour, elle avait oublié un chocolat sur le feu, et bien c'est moi qui suis allé chercher les chats pour qu'ils fassent un fennec. Ca n'a pas manqué, ils ont mis un tel bazar qu'elle s'est retrouvée le tablier imbibé de chocolat chaud et l'air ébahi. Enfin la casserole était récupérable, c'était le principal, non ?
Tiens, en parlant de casserole. Je vous ai pas encore raconté cet épisode palpitant de ma vie, je crois bien. Il y a environ deux siècles, cette maison abritait un médecin. Il avait une servante qui s'occupait de sa maison et qui avait découvert mon existence un soir d'hiver, quand le vent soufflait par les lucarnes du toit. J'avais failli m'envoler et je lui avais atterri, si l'on peut dire, sur la tête. Ca lui avait fait un effet bizarre et elle avait fini par comprendre de quoi il retournait (moi). Comme elle n'avait pas plus peur de moi que des souris, on s'est très bien entendu. Elle avait un seul défaut, Suzette : elle ne savait pas faire rétamer les casseroles. Elle avait l'art de les confier à n'importe qui et de se retrouver avec des trous encore plus gros qu'au départ et d'où n'importe quelle soupe normalement constituée ne pouvait que s'échapper avec ardeur. Moi, je connaissais un collègue deux maisons plus loin, où vivait un petit garçon tout blond. Lui, il avait pour secrète ambition de devenir le meilleur rétameur de Rennes. Alors par l'entremise de mon copain, je m'arrangeais pour lui confier nos casseroles discrètement et il faisait ça comme ça, pour s'entraîner, et il était drôlement doué ce petit. Suzette, elle a fini par tellement s'habituer à avoir des casseroles impeccables en toute occasion qu'elle a fini par croire que c'était un don. Elle s'est mise à se vanter de ne jamais trouer ses casseroles, et je peux vous dire que dans le quartier, c'était une célébrité. Jusqu'au jour où le petit garçon, qui était devenu un peu plus grand, a découvert que la fille du voisin avait de jolies couettes et qu'il n'a plus du tout eu la tête à rétamer des casseroles, entremise de fantôme ou pas entremise de fantôme. Suzette s'est retrouvée petit à petit avec des casseroles qui recommençaient à fuir et elle a cru qu'elle avait perdu le don. Ca lui a fichu un tel coup qu'elle a démissionné du jour au lendemain pour aller épouser son promis à la campagne et lui trouer ses casseroles à lui. Et qui est-ce qui s'est retrouvé tout penaud avec des tas de casseroles trouées, un médecin pas content-content et des courants d'air dans le grenier ? et oui, c'est bibi, Alphonse. Et vous savez ce que j'en ai fait, des casseroles ?
Ouhla, attendez, je vois la cafelière qui arrive par ici, sérieusement décidée à s'emparer de l'ordinateur. Je ferais mieux de me faire rare. A bient...

Filet de truite, semoule et aubergine

Parfois, les plats sont juste des assiettes : plusieurs choses qui, assemblées, créent une certaine harmonie. Ca a l'air très plan-plan comme affirmation et ça arrive assez rarement au Café Clochette, où les plats sont plutôt des mijotés, mais cette assiette-là il faut que je la note, parce qu'elle a eu un succès fou la semaine dernière et que ce blog est encore le meilleur endroit, l'état de mes tiroirs étant ce qu'il est, pour ne pas perdre de recette dans ma cuisine.

Filet de truite, semoule et aubergine

Posez des filets de truite dans une grande poêle où vous aurez versé une poignée de gros sel. Mettez à feu très fort, puis quand les bords des filets commencent à pâlir, coupez le feu, couvrez de papier alu aussi hermétiquement que possible et laissez tout ça tranquille le temps que ça finisse de cuire en douceur.
Sur une belle assiette, déposez un petit tas de semoule de couscous (déjà cuite, bien sûre), puis déposez délicatement un filet de truite, complétez par une petite montagne de pâte d'aubergine (ça se trouve chez les traiteurs ou dans les magasins orientaux), parsemez de coriandre puis de quelques feuilles de roquette. Parsemez enfin de fleur de sel et de flocons de piment.

Ca ne me gagnera pas ma première étoile, mais un flocon peut-être ?

vendredi 29 janvier 2010

Coup de vieux

- Maman ?
- Mmmh ?
- C'était comment quand tu étais petite et que vous faisiez du feu avec des pierres ?

Ya des jours où on sent que ça pousse, derrière, les générations.

jeudi 28 janvier 2010

Fa-ti-guée

Un peu déboussolée en ce moment, je n'y suis plus du tout. Je rêve en alexandrins, dites donc. Et je m'emmêle les pinceaux en cuisine, à en oublier le beurre salé dans la purée et les oignons dans le bourguignon. Heureusement, la réalité a le don de me tomber sur le paletot pour me ramener au quotidien - et si la chute est rude, elle est bien salutaire. Tiens, encore un alexandrin. Vous avez remarqué ce tic verbal nouveau ? Voilà qui est curieux, il va falloir que j'en parle à mon analyste, c'est toujours la rhétorique qui commence à débloquer chez moi en cas de grande fatigue.
Où en étais-je, déjà ? ah oui, la réalité. Ca ne vous a jamais frappé que la réalité n'a jamais l'air aussi réelle que quand vous êtes en train de faire des bêtises ? du genre, vous oubliez le beurre salé dans la purée et paf, c'est un petit lutin qui vient vous héler en cuisine à la mode de "et ben la cafelière, déjà qu'il y a pas de meringues au dessert, si en plus le plat principal goûte pas comme d'habitude, où va-t-on ?" (avec les variations liées à l'âge du petit lutin, ça peut aller d'un simple froncement de sourcils bien appuyé à une envolée lyrique du plus bel effet chez un comédien shakespearien).
Mais au Café Clochette, il y a un autre genre de réalité, la réalité virtuelle. Oui, j'ai remarqué que c'est un paradoxe. Les gens gentils pourraient appeler ça plutôt un "renversement de perspective", que d'aucuns iraient jusqu'à qualifier d'oxymore.
Croyez-moi, là d'où je suis, j'entends votre silence assourdissant. C'est un grand moment de solitude.
Ne nous égarons pas. J'allais vous parler de la réalité d'une petite entreprise comme le Café Clochette, qui arrive souvent, pour son côté tangible, par la poste et sous enveloppe. Je dois à la vérité vraie de vous avouer que j'ai réfléchi avant de décliner, l'autre jour, l'offre gratuite d'un bouton "panic" pour tout achat d'un système de sécurité haut de gamme. J'ai également hésité devant le catalogue promotionnel de mon magasin professionnel habituel qui me promettait "10kg de choucroute gratuite pour 30 kg achetés". Je vous passe pour l'instant les magnifiques proses issues des organismes chargés du recouvrement des cotisations, dont j'ai toujours l'impression qu'un éditeur intelligent pourrait tirer le prochain Goncourt.
Je passe également sur toutes les offres de nettoyage de ma hotte professionnelle, par des gens certes très polis mais qui s'acharnent à m'appeler trois jours de suite, toujours à midi moins 5. On n'appelle pas un restaurant à midi moins 5 si on ne veut pas se faire appeler par des noms d'oiseaux. Il me semble avoir déjà mentionné cette règle de vie de la restauration que je suis la seule, apparemment, à respecter. Enfin comme c'est moi qui ai le restaurant, je ne sais pas si techniquement je la respecte. C'est comme demander à un tigre de ne pas nourrir les animaux en cage. Non ? Ah non. Zut, si la logique se patafiole aussi, où va-t-on ?
Enfin où vais-je ? Ah ben au lit, tiens, hop. Quelque chose me dit qu'il est temps.

mercredi 27 janvier 2010

Des duels aériens sur coups de pied arrêtés

- Maman, c'est vrai que les messiles ils peuvent tuer les ganceterres ?
- Ben c'est à dire que... tuer les gens c'est pas une bonne idée, quand même.
- Oui mais c'est une histoiiiiiireuh ! c'est pas pour de vrai !
- Ah ouf, ça va alors.
- Oui, et alors je va construire une fusée et puis on fera une fenêtre et puis on pourra lancer du feu et des messiles sur les ganceterres. Parce que tu vois, les ganceterres ils veulent casser ta cuisine !
- Ah les zaffreux !
- Ben oui tu vois. Alors tu viendras dans la fusée avec moi ?
- Moui. On pourra mettre des géraniums à la fenêtre ?
- Voui.
- Bon, alors d'accord.
- Et ce soir, on peut dessiner les cauchemars avant d'aller se coucher ?
- Oui, d'accord.
(Une heure plus tard.)
- Pfff, maman, ton cauchemar il est tout petit, il fait même pas peur. Ou alors juste un petit peu peur. Aux autres cauchemars.

Oui, ben c'est déjà ça.

mardi 26 janvier 2010

Gobe-lait

C'est fou ce qu'il y a comme nouveautés au Café Clochette en ce moment. Outre la jolie cour en bois qu'on étrennera au printemps et l'enseigne qui ne saurait tarder à orner la façade depuis le temps qu'on en parle, il y a aussi eu un arrivage de cartes postales représentant des petits chats, forcément, que nous devons au grand talent de Florette. Les petits s'amusent à les colorier et ensuite, hop, on peut les envoyer aux grands-parents, par exemple. Ou au père Noël, mais ce n'est plus la saison.
Il y a aussi, pour servir les jus de fruits dans un contenant digne de ce nom, à taille de petites mains et au bord bien haut pour retenir la paille, des gobelets avec le logo du Café Clochette et... oui, encore des chats.

Il suffisait d'y penser.

lundi 25 janvier 2010

The Man With the Squeaky Shoes

De temps en temps, un monsieur entre et demande des petits gâteaux. Ce n'est guère étonnant : j'en vends. Personnage un peu étrange, plutôt bel homme, cheveux grisonnants, il a pour particularité principale d'avoir des chaussures qui grincent sur le lino du Café Clochette. C'est toujours à l'oreille que je le reconnais, avant même de lever le nez de mes touches - car il a pour autre particularité d'arriver systématiquement pendant que je rédige un billet de blog. Pourquoi, mystère. En général, il entre et fonce vers moi, nous nous saluons avec la plus grande urbanité et il contemple le chaos ambiant. Car il a pour troisième particularité de venir, le plus souvent, quand tout le monde est parti après un service du soir, pendant ma pause blog avant de débarrasser les tables. Alors on discute pendant que je saisis mon plateau et que j'empile les verres, les gobelets des petits et les tasses à café. Il lui arrive de récupérer les bouteilles de vin vides et de me les tendre, mais je ne peux jamais les attraper parce que j'ai les deux mains occupées par mon plateau. Alors il les repose. Il tournicote un peu, va voir les poissons, consulte l'ardoise pour voir ce qu'il y avait ce soir-là au menu. Il finit par s'asseoir devant son assiette de petits gâteaux. On dirait qu'il a quelque chose à me demander mais qu'il n'ose pas. Alors on se contente de bavarder, je lui raconte mes aventures avec (et avant) les collégiens, on parle de renverser des tables (mais on ne le fait pas, j'ai encore l'aspirateur à passer, merci bien) et d'avenir incertain. Il me raconte ses histoires mais je suis trop bien élevée pour vous les raconter à mon tour. Il mange ses petits gâteaux, il retournicote un moment et puis il finit par repartir pour des cieux plus ou moins cléments, je ne sais pas.
Parfois, quand j'ai des insomnies, je pense au monsieur aux chaussures qui grincent. Je me demande bien ce que c'est, qu'il n'ose pas me demander. Moi qui n'impressionne même pas mes chats, je ne vois pas trop comment je l'impressionnerais, mais c'est l'impression qu'il donne. Que c'est mystérieux. Ca me rappelle l'inspectrice, tiens.
Ah au fait, l'inspectrice, j'ai eu de ses nouvelles, figurez-vous. Il va falloir que je vous en parle un de ces jours.

dimanche 24 janvier 2010

Le choc des civilisations et quelques agacements


Vendredi, j'ai lâchement déserté les lieux pour aller parler de gratuité à des collégiens. Je sais, une commerçante qui parle de gratuité, c'est un peu paradoxal, mais ce n'est peut-être pas si hasardeux. En tout cas, ça doit être épuisant d'être enseignant de nos jours : pour être sûre de garder leur attention, je me suis efforcée, toutes les minutes trente environ, de les faire rire, ou d'écrire un mot clé au tableau, ou de leur poser une question. Tout développement supérieur à deux minutes se perdait dans des yeux un peu vagues ; bon, c'était vendredi, ils avaient sûrement hâte d'être en week-end... Toujours est-il que j'ai passé une après-midi fort instructive (eux je ne sais pas, mais je crois quand même) et ceci bien que l'affaire se soit mal engagée.
J'avais passé la matinée à courir dans tous les sens pour que tout soit en place en cuisine le plus tôt possible. Finir le ménage, courir chercher le pain et les légumes, faire la purée et la mettre au four pour la faire gratiner, fignoler le moelleux aux céréales, laver la salade, écrire les ardoises, vérifier l'état des sanitaires, répondre au téléphone, mettre sur le feu le rougail du jour avec oignons, tomates et thym, enfin tout, quoi. Mais vite. En essayant toutes les dix minutes d'écraser ce fichu épi qui était apparu dans mes cheveux au cours de la nuit et qui résistait à tout. Heureusement, à midi c'étaient des gens charmants qui étaient là et comme on se connaissait bien, on a pu prendre les choses légèrement. Vers le milieu du service, j'ai laissé Christine campée solidement au milieu de la cuisine, une cuillère en silicone à la main en train de dompter le rougail saucisse et j'ai déguerpi.
Enfin j'aurais déguerpi si j'avais pu sortir ma voiture du garage. Chose rendue impossible par la présence d'une voiture, warnings allumés. Mais pas de numéro de téléphone. C'est idiot, mais ce que j'ai trouvé de plus irritant, c'est les warnings allumés. J'ai trépigné, grinchonurlé de frustration et appelé la fourrière qui m'a promis une demi-heure d'attente, le véhicule idoine étant appelé à d'autres enlèvements dans l'intérim. Rouge de colère, j'ai appuyé sur tous les boutons de tous les interphones du coin. Des buzz se sont déclenchés pour me laisser entrer dans les immeubles, ce qui ne m'intéressait pas le moins du monde, quelques têtes sont sorties des fenêtres et plusieurs voix rageuses m'ont enguirlandée copieusement, sans doute en raison d'une sieste interrompue (d'ailleurs j'ai la vague impression qu'un monsieur n'avait pas remis ses dents pour m'interpeler de la sorte).
Au fin fond de la colère, je suis allée questionner les clients du restaurant d'Hélène, saluer Jean-Marie du Papier Timbré qui déjeunait tranquille sans se douter de rien (et n'était pas l'auteur du forfait, heureusement) et Jean-Paul de Presol qui se substantait itou, et suis repartie bredouille trépigner derechef devant mon garage toujours obstrué. Nom d'un pétard. Bougre d'imbécile. Crapule intersidérale. Des ptits jeunes m'attendent, là, quoi !
J'ai fini par aller sonner chez le voisin qui, la dernière fois, m'avait promis-juré qu'il ne se garerait plus jamais devant mon garage. Quand même, ça ne pouvait pas être lui, cette fois ?
Cinq minutes plus tard, je quittais enfin les rivages heureux de mon garage joli, après avoir rappelé la fourrière pour prévenir que l'incident était clos.
Le soir, rebelote pour rentrer dans mon garage.
Ensuite, c'est mon restaurant qu'un couple a choisi pour un dîner de rupture. Je ne sais pas quelle est l'étiquette en pareil cas, mais vous vous voyez, vous, interrompre deux jeunes gens en pleurs pour leur dire que désolée, là il est onze heures, il faudrait peut-être songer à plier bagage ? moi, non. J'ai passé le reste de la soirée dans la cuisine à faire des gâteaux avec Tancrède.
Mon épi et moi, on est allé se coucher fort tard et fort épuisés de toutes ces émotions. Ya des jours, comme ça. Et pourtant, ce qui me reste à l'esprit, c'est le sentiment d'avoir plongé dans la vie du dehors avec délices et d'avoir réussi, un peu, à transmettre quelque chose d'important. Allez comprendre.

samedi 23 janvier 2010

vendredi 22 janvier 2010

Gâteau citron-pignons

On me dit dans le livre qu'il s'agit d'une recette italienne, moi je n'en sais rien, toujours est-il que pour trouver la recette originale, vous pouvez aller voir ici :


Et pour la variation façon Café Clochette, je vous propose ce qui suit :

Gâteau citron-pignons

Pâte au citron : au micro-onde, faire fondre 75 g de beurre. A part, mélanger 3 oeufs, 250 g de sucre, le jus et le zeste de 2 citrons. Ajouter au beurre, bien mélanger. Mettre sur maximum pendant 3 minutes environ, en remuant toutes les 30 secondes, jusqu'à ce que le mélange nappe une cuillère.

Mettez dans le bol d'un robot 300g de farine, un sachet de levure chimique, 100g de beurre doux, 140g de sucre, de la vanille liquide, 2 oeufs. Amalgamez. Si la pâte est trop sèche, ajoutez 2 cuillères à soupe d'eau et refaites tourner pour obtenir une pâte malléable.
Mettez une feuille de papier sulfurisé dans le fond d'un moule à manqué. Tassez au fond du moule les deux tiers de la pâte.
Couvrez avec la moitié de la pâte au citron (vous pouvez garder le reste au frigo mais en général on le termine à la petite cuillère). Etalez le reste de pâte à gâteau au rouleau à la taille du moule et déposez sur la pâte au citron. Appuyez sur les bords pour faire adhérer. Dorez au jaune d'oeuf puis saupoudrez de pignons.
Mettez à 180°C pendant 40mn. Saupoudrez de sucre glace et laissez refroidir.

jeudi 21 janvier 2010

C'est la faute au Caranut

Ce soir, j'ai dû refaire du Caranut parce que tout mon stock était passé dans les crêpes des goûters des petits (et quelques tartines pour moi, oui d'accord, mais qui vous l'a dit d'abord ?). J'ai donc dépiauté des Carambars. Eeeeehhhh oui. Rudes tâches que celles de la cafelière, vous n'imaginez même pas. Et après, qui c'est qui se retrouve avec une blague à deux balles dans la tête et qui se fait rire toute seule en se la répétant toutes les 10 mn ? et ben non, pas moi, mais ça pourrait. Je vous laisse juges : "Question : Quels animaux sont obligés de marcher pour se déplacer ? Réponse : Ceux qui n'ont pas le permis." Et une autre qui me fait m'interroger sur les petits noms dont j'affuble sans vergogne mon jeune fils innocent : "Un enfant rentre de l'école en pleurant. Pourquoi pleures-tu ? demande sa maman. Parce que tout le monde dit que j'ai des grandes oreilles ! Mais non, mon lapin, mais non."
Sinon, demain, 22 janvier, il y aura un atelier d'anglais de 11h à midi par Les petits bilingues (http://www.lespetitsbilingues.com/). Les deux animatrices vous proposent de venir avec votre enfant et de passer une heure à baigner dans la langue de Shakespeare et de Harry Potter. Ca promet de jolies comptines... et blagues en anglais, sans doute.
Enfin, bon anniversaire Christine ! ça fait un an qu'elle travaille ici, un an déjà ! Merci pour cette belle année de moments partagés ; je dois à ta présence de ne pas être plus souvent le nez dans les emballages de Carambars, parce que quand on est joyeux de travailler en équipe, on a moins besoin de se remonter le moral à l'aide de blagounettes hyper-sucrées. Je me réjouis de profiter encore un peu de ta compagnie !

Formule brunch

Tous les dimanches dès 12h30, le Café Clochette vous propose un brunch sous la forme d'un buffet composé de divers plats salés et sucrés (salades, gâteaux, viennoiseries, tartes, cakes, oeufs, amuse-gueules, brownie...), boissons chaudes à disposition - jus de fruits à volonté.
Le buffet se déroule en trois étapes : d'abord les plats de type "petit déjeuner", puis plats chauds et salades salés, enfin gâteaux et salades de fruits. Ce déroulement peut être ajusté à chaque table selon vos impératifs horaires, sur demande.
N.B.: les plats sont susceptibles de changer d'un brunch à l'autre en fonction des produits frais trouvés et de l'inspiration du chef !
Des plats sans gluten peuvent être proposés sur commande lors de la réservation et sont servis séparemment du buffet, directement aux personnes concernées pour éviter des "contaminations" croisées lors du self-service.
Cette formule est aussi l'occasion de se restaurer dans une atmosphère simple et plus conviviale.
Tarifs:
14€/adulte
6€/enfant (- de 12 ans)
gratuit pour les enfants de - 3 ans !
Uniquement sur réservation.

Inquiétante étrangeté

-Maman, tu crois que si il a une très grande patte, un cauchemar il peut écraser la maison ?
- Mais non mon loup. D'abord ça existe pas pour de vrai les cauchemars, c'est dans les rêves. Ca fait peur, mais c'est pas dangereux.
- Ah bon ?
- Mais oui.
- Alors quand je fais peur aux chats pendant qu'ils dorment, c'est pas dangereux ?
- Euh... mais toi, tu n'es pas un cauchemar !
- Nan. Mais les chats, ils le savent pas.

mercredi 20 janvier 2010

Entrées donc

De deux choses l'une. Soit je suis un peu benête, ce qu'à Dieu ne plaise, mais sait-on jamais, soit je suis victime d'une perception inutile et néanmoins persistante. Je m'explique. Depuis un an et quelques poussières et demi, je m'acharne à faire des entrées dans mon truc-qu'on-dirait-que-c'est-un-restaurant, au motif que dans un restaurant on sert des entrées, des plats et des desserts, outre les cafés, thés et autres joyeusetés subalternes. Peu importe qu'on ne m'en prenne quasi jamais, que je n'aime pas en faire parce que je n'ai jamais d'idées et qu'elles me restent sur les bras*, ce qui fait que je me nourris en grande partie d'entrées diverses depuis un certain temps - ben comme dirait ma mère-grand, faut pas perdre... (ne vous inquiétez pas, je mange aussi les plats et les desserts - enfin si vous vendez des balances électroniques, vous pouvez vous inquiéter, sinon ça devrait vous laisser assez froids, somme toute. Enfin bref. Je me suis encore perdue au détour d'une phrase, nom d'un scoubidou.)
Donc le petit nuage gris qui me taraude chaque mardi matin au moment des courses est là depuis longtemps : qu'est-ce que je vais-t-y pouvoir leur faire comme entrées cette semaine ? J'ai des valeurs sûres, les rillettes maison, la terrine de foies de volaille au cognac (avec une variation au porto), les petites salades d'été, le velouté de potiron au lait de coco ou les champignons à la grecque, mais ce n'est pas une liste suffisante pour m'éviter chaque semaine de me creuser le ciboulot. Et on n'aime pas se creuser le ciboulot au milieu d'un entrepôt où il fait environ trois degrés centigrades de janvier à décembre, quand on a oublié sa parka et ses gants et que d'autres acheteurs vous foncent dessus avec leur chariot de trois tonnes et demi en provenance de trois allées différentes, vous coinçant irrémédiablement au rayon du beurre, ce qui tombe bien parce que vous l'avez oublié et que vous risquiez autrement de ne pas pouvoir concocter vos traditionnels sablés au beurre salé et au caramel, ce qui vous eut obligé à revenir et vous faire foncer derechef dessus par des empletteurs pressés de retourner au chaud relatif du rayon des serviettes en papier. Croyez-moi, on n'aime pas**.
Hier***, je me suis rendue en compagnie d'une amie dans un petit restaurant auquel j'espérais depuis longtemps pouvoir rendre une petite visite. J'y ai passé un moment reposant et fort agréable, nous avons pu discuter tranquille et on a très bien mangé. L'ardoise était posée par terre, juste sous mon nez. Au bout d'une bonne heure, une chose m'a frappée. Paf, comme ça. Il n'y avait pas d'entrées sur cette ardoise. Et tout le monde avait l'air très content, il faut penser à réserver pour venir parce que c'est toujours plein et l'endroit ne s'était pas écroulé sous la pression d'une opinion publique furibarde de voir la tradition du restaurant-qui-sert-des-entrées remise en cause par des hurluberlus plus ou moins irresponsables. Ca m'a fait un choc, croyez-moi. Salutaire, le choc. Parce qu'au bout de toutes les implications éthiques sur la question du respect du public, il y avait la suggestion toute simple : et si moi aussi j'arrêtais d'en faire, des entrées ?
J'en vois sourire. Qui n'a pas vécu la malédiction du ciboulot vide au rayon beurre d'un grand magasin professionnel de la restauration pourra bien sourire tout ce qu'il veut, il ne saisira pas la profondeur du soulagement qui m'a saisie. Ou alors en faisant un gros effort d'imagination et d'empathie. Je vous le dis : je suis une nouvelle cafelière. Mes soucis se sont allégés d'un seul coup. Je revis. J'envisage de redevenir guillerette comme un pinson qui se sèche au soleil après une grosse averse.
Pour fêter ça, j'ai fait une entrée. Mais une seule, hein ? juste pour m'habituer en douceur à l'idée.
Ceci dit, du fond de ma névrose, il n'est pas impossible que la possibilité de la liberté me suffise et que je continue à me plier à la servitude volontaire des entrées en tête d'ardoise. Tous les paris sont ouverts. Enfin avec tout ça, on n'a pas résolu la question introductive****. Si c'est pas malheureux.


* Les entrées, pas les idées. Encore que.
** Je sais, là c'est vous qui êtes perdu au détour de ma phrase et devez revenir en arrière (après être remontés de lire cette note, si du moins vous avez le réflexe de la lire au détour de la phrase, sinon non) pour voir à quoi se réfère ce que n'aime pas ce on-là.
*** Je sais, il n'y a pas de transition. Il y a un risque que ça m'empêche de dormir la nuit prochaine, mais je le cours. Parce que j'aime vivre dangereusement.
**** Ne vous plaignez pas, avec toutes les calories dépensées du bout de l'index pour faire des allers-retours dans ce texte, vous pourrez reprendre du dessert.

lundi 18 janvier 2010

Parmentier au canard confit

Rien de plus simple à préparer que ce plat, ça peut même se faire en plusieurs étapes. Le plus dur, c'est d'éplucher les échalottes.

Parmentier au canard confit

Faites une purée : de bonnes pommes de terre coupées en morceaux, du sel et des branches de romarin, à petit bouillon, puis on égoutte bien le tout, on écrase avec du beurre salé et un peu de lait.
Epluchez des échalottes, les meilleures possibles, et coupez-les en petites rondelles toutes minces que vous mettez à blondir dans de l'huile d'olive. Baissez le feu et laissez cuire tranquillement jusqu'à ce qu'elles soient translucides et dorées.
Prenez des cuisses de canard confit (vous pouvez les confire vous-même, mais ça prend du temps et c'est aussi bon avec des déjà confites). Enlevez la peau et les os, coupez la chair en petits morceaux que vous ajoutez aux échalottes. Mélangez le tout et laissez fondre la graisse qui va se mélanger au caramel des échalottes confites, laissez à tout petit feu 10 ou 15 mn, le temps que tout ça se mélange.
Enfin, l'assemblage : grattez bien le fond de la poêle pour récupérer tous les sucs, versez la viande et les échalottes dans un plat à gratin. Par-dessus, mettez la purée que vous décorez à la fourchette. Ensuite, au four pendant 30 mn à 180, jusqu'à ce que ce soit bien doré.
Et hop, avec une salade.

dimanche 17 janvier 2010

Et pourquoi pas ?

Une carotte avec une tête et des bras, ça n'existe pas, ça n'existe pas
Une patate en forme de coeur, ça n'existe pas, ça n'existe pas
Une betterave qui court le guilledou, ça n'existe pas, ça n'existe pas
Des endives qui dansent la gigue avec une noix, ça n'existe pas, ça n'existe pas

Un chat tout roux qui chante le blues, ça n'existe pas, ça n'existe pas
Un pompon de marin posé sur l'aquarium, ça n'existe pas, ça n'existe pas
Un chat qui vous prend dans ses pattes pour un bisou dans le cou, ça n'existe pas, ça n'existe pas
Un robot qui dit "trop fastoche", ça n'existe pas, ça n'existe pas

Un petit loup grimé en roi, couronne en tête, ça n'existe pas, ça n'existe pas
Des dînettes en fête dans la cabane des jouets, ça n'existe pas, ça n'existe pas
Un président à la casserole, ça n'existe pas, ça n'existe pas
Des bonbons bleus posés en tas, ça n'existe pas, ça n'existe pas

...
Quoique

samedi 16 janvier 2010

Sois moderne, jeune Harry

"Comment ça, va à Poudlard ? Tu peux pas lui envoyer par mail ?"


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vendredi 15 janvier 2010

Séance de coloriage

Aujourd'hui, MiniLoup partage ses crayons de couleur avec un copain.
- Et ben moi, je fais une carte pour le Père Noël.
- Pffff, c'est fini Noël.
- Ah ouais ? ah ben alors on va attendre la nuit, et on va tuer le Père Noël !
- Pffff, il existe même pas le Père Noël.
- Ah bon ?
- Ouais, et pis si tu tues le Père Noël, tu vas en prison.
(Coloriage en silence.)
- Maman ! tu savais que si on tue le Père Noël, il va en prison ?
- Ah ? tu es sûr ?
- Oui, et pis c'est d'la triche, alors !
(Réfléchit une minute.)
- Mais euh, maman, il existe, hein, le Père Noël ?
- Ben j'en sais rien, moi ! qu'est-ce que tu en penses, toi ?
- Moi, je crois qu'il est en prison. On va mettre des jouets sous le sapin, comme ça il pourra les donner à des autres enfants.
- Mon fils, je suis fière de toi.
- Ca veut dire quoi "fière de toi" ?
- Ca veut dire que tu m'épates toujours.
- Pffff. J'en ai pas, des pattes.
(S'en va en rigolant.)

jeudi 14 janvier 2010

Atelier d'anglais

Les vendredi 15 et 22 janvier, atelier d'anglais de 11h à midi par Les petits bilingues (http://www.lespetitsbilingues.com/)
Les deux animatrices vous proposent de venir avec votre enfant et de passer une heure à baigner dans la langue de Shakespeare et de Harry Potter. Ca promet de jolies comptines...

La lune en ligne de mire

MiniLoup a de nouvelles chaussures.
- Je suis super rapiiiiide ! Je vais super viiiiiite ! Je fais du vent !
- Ah oui, ça va vite.
- Oui, je suis un super vitesseur ! hyper rapide ! Je vais plus vite que la vitesse !
- Oh, tant que ça ?
- Oui, je va décoller dans 5 minutes, bouge pas, je vais sur la lune et je reviens.
Ca fait 10 mn. Je m'inquiète ?

mercredi 13 janvier 2010

Sablés noisette-orange

Pour passer l'hiver au chaud, rien de mieux que des petits gâteaux à grignoter comme un écureuil au coin du feu. Donc ces sablés noisette-orange sont parfaits. Ils viennent du livre de Martha Stewart, Biscuits, sablés, cookies : La bible des tout petits gâteaux (Marabout, 2009). Une vraie bible, comme son nom l'indique.


Sablés noisette-orange

Mélanger 170 g de poudre de noisette pas trop fine (bio et équitable c'est encore mieux), 175 g de farine, 100g de sucre en poudre (non raffiné possible), un zeste d'orange râpé, une bonne pincée de sel et 150 g de beurre fondu. Bien malaxer puis séparer la pâte en deux et étaler chaque moitié en disque, à la main, sur une plaque à pâtisserie couverte de papier sulfurisé. Prédécouper chaque disque en 8 avec une roulette dentelée. Saupoudrer de sucre cristal. Mettre au four à 180°C pendant 20 mn, couper les parts et laisser refroidir.
Ensuite, une flambée, des chaussons confortables et quelques amandes avec une tasse de thé, et vous êtes parés pour l'hiver.

dimanche 10 janvier 2010

Veilleur, où en est la nuit ?

Je suis prise, ces derniers temps, d'un besoin de bilan, pour savoir un peu où ça m'a menée toute cette histoire. Je vais vous la faire courte, déjà parce que mes affres personnelles ne sont qu'à moi et aussi parce que les réflexions en cours ne sont qu'à l'état d'ébauche. On pourrait presque dire que c'est un bilan moral et financier, encore que côté finances le bilan soit assez rapidement fait (le Café Clochette existe toujours mais je ne suis pas près de rentrer en Bourse) et que côté moral... Enfin si, il y a des choses à dire. Mais elles sont très concrètes.

36 semaines d'ouverture
150 kg de farine
20 kg de poudre d'amande
80 kg de beurre
120 kg de pommes de terre
20 kg d'oignons
une cinquantaine de concombres, une vingtaine de radis noirs, quelques dizaines de kg de tomates diverses et une centaine de bouquets de fines herbes variées, de l'ail et des échalottes, haricots verts variés et courges en pagaille
30 kg de riz
130 kg de viandes en tout genre
450 saucisses de Frankfort pour les petits
170 litres de jus de fruit
des milliers de théières
des centaines de chocolats chaud
des trillards de cafés (ou presque)
des centaines de lignes de tableur
pas beaucoup d'heures de sommeil
pas beaucoup d'heures avec mon fiston
pas beaucoup d'heures avec les amis
pas beaucoup de livres lus
des belles rencontres, de belles amitiés
des compétences que je ne me connaissais pas
le miracle toujours renouvelé d'une aventure qui ne s'arrête pas
des surprises tous les jours (comme le Mystère de la Clochette de la Porte d'Entrée)
des tas de recettes encore à tester
plein de déjeuners avec Isabelle puis Christine
beaucoup de rires
pas mal de stress
la joie d'être ici
la frustration aussi

Juste avant les vacances, j'avais une profonde envie de faire carrément autre chose. De trouver un moyen de me faire remplacer ici dans les tâches ingrates et même dans les plus agréables et de prendre le large. Au vrai, c'était surtout mon cerveau qui avait besoin de prendre le large. De trouver plus que les 5 minutes quotidiennes sous la douche pour réfléchir posément. Quel luxe que les heures de travail ininterrompu pendant ces vacances ! trois boules de poils réparties aléatoirement sur le canapé, le fauteuil et mes genoux (ou devant le radiateur, derrière l'ordinateur et sous mes pieds, selon le jour et l'heure et l'état thermostatique de la maison), et des heures sans gâteau à mettre au four, sans courses à faire, sans compta à finir, sans le truc qu'on oublie et qui nous revient au milieu de la nuit, sans l'urgence permanente pour calculer les temps de cuisson et enchaîner au plus vite l'épluchage des oignons et faire fondre le beurre et le chocolat pour le fondant Florette.
C'était comme, enfin, se reposer. Du repos dans le repos. Ce n'est que quand on prend le temps de réfléchir qu'on s'aperçoit combien on a peur d'être enfermé dans quelque chose. Parfois, on a l'envie irrépressible de fuir, mais sans même savoir quoi. Alors là, j'ai pris le temps de comprendre que j'avais peur d'être enfermée ici, au Café Clochette, à faire toujours la même chose, pendant des années, en voyant grandir les enfants et en prenant des rides, sans plus jamais pouvoir en sortir. Même en aimant beaucoup ce qu'on fait, ça fait peur, non ? J'ai été saisie du sentiment d'une grande urgence à en sortir. Ce n'est ni inhabituel ni surprenant, j'irais même jusqu'à dire que c'est bêtement humain, de vouloir fuir le plus vite possible.
Ce n'est que ce matin que j'ai un peu mieux mis des mots sur l'urgence. Oui, je veux faire autre chose, aller voir ailleurs ce qui s'y fait, ce qu'on raconte. Creuser des choses qui me tiennent à coeur, de plus en plus. Comprendre ce qui m'échappe encore. Rencontrer d'autres genres de gens, enfermés ou libres, exaltés ou sereins, nombreux ou solitaires. Je veux faire tout ça... mais j'ai le temps de le faire. Donc le temps de tester encore les recettes qui traînent dans mon tiroir, de discuter le bout de gras avec des gens de passage, de prendre un café tranquille en parlant de théologie ou d'allaitement maternel ou des bienfaits de la tisane au fenouil, d'organiser des dîners entre amies, de courir après le temps pour commencer un livre que je n'aurai le temps de finir que... quand je déciderai, après l'avoir préparé, que le temps est venu de vraiment faire autre chose.
On a le temps... mais ça ouvre le temps de savoir qu'on peut, qu'on fera, autre chose ! (Enfin en attendant, on est dimanche soir, mon fiston rentre dans une heure, le ménage est fait et je ressens l'appel de la fossette. Auquel je ne résiste pas. Bonne soirée, tout le monde...)

samedi 9 janvier 2010

Porc aux pruneaux à la bretonne


J'ai fait l'acquisition pour Noël d'un livre de recettes - pour l'instant rien de bien surprenant, puisque le budget "livres" par ici est un des postes à ne pas négliger - signé d'une certaine Dame Nicole. Après vérification pour m'informer, Rennaise d'importation que je suis, de l'identité véritable de Dame Nicole, je suis en mesure de vous dire que l'auteur de ce livre a tenu pendant longtemps deux des restaurants prestigieux de Rennes : L'Escu de Runfao (une étoile au guide Michelin) et le Ti-Coz. Maintenant, elle écrit des livres qui paraissent aux Editions Ouest-France (prononcer Ouesteuh-France) et qui contiennent des recettes tout à fait épatantes. Dont celle-ci : le porc aux pruneaux à la bretonne. Quand j'en fais au Café Clochette, j'ai à peine le temps d'y goûter, en général. Alors je partage, pour que vous aussi vous puissiez goûter cette petite merveille.

Porc aux pruneaux à la bretonne (recette de Dame Nicole)

Couper en morceaux un kilo et demi d'échine de porc, les fariner et les faire dorer dans une cocotte. Ajouter un bâton de cannelle, 50cl de vin rouge et verre d'eau, puis le zeste d'une orange en lanières. Saler, poivrer. Couvrir et laisser mijoter au moins une heure avant d'ajouter 300 g de pruneaux dénoyautés. Laisser mijoter encore 30 mn puis servez avec des pommes de terre à la vapeur ou de la purée.




jeudi 7 janvier 2010

Eppur si muove

Prosper, paix à son âme mécanique, a rendu l'âme. Il n'était plus très vaillant depuis les derniers sablés et il a toussé une dernière fois, poussé son dernier soupir et passé la lame à gauche.
Je lui dois une fière chandelle. Il a accompagné mes longues soirées penchées sur les pâtes à gâteaux et les petits oignons, parfois en témoin compassionné, parfois en acteur, en supportant les élucubrations des gens dans la radio (qu'est-ce qu'il disait déjà le monsieur, l'autre jour ? ah oui, "il faut comprendre comment on peut faire passer l'arborescence dans un entonnoir") et, sans jamais se plaindre, en m'offrant fournée après fournée de quoi garnir mes plaques à pâtisserie. Il était depuis deux jours comme un memento mori posé sur mon plan de travail. Prosper, tu as été le compagnon de cette première année de vie du Café Clochette et tu as fourni sans barguigner de quoi fêter l'avènement de la seconde, je crois bien que tu as gagné ton paradis si paradis il y a pour les fiers robots de ta trempe. Merci mon grand.
C'est donc avec une certaine tristesse que j'ai sélectionné ton successeur. Le robot est mort, vive le robot, vois-tu. Il est arrivé ce matin, lourd comme une enclume et beau comme... la carrosserie d'une voiture, si j'y connaissais quelque chose et que ça me fasse vibrer (mais d'aucuns ici vibreront à ma place (mais, voyez, que voici un bel alexandrin !)). Le petit nouveau, vois-tu mon cher, venait accompagné de trois livres de recettes et d'un manuel d'utilisation. Qui fait mes délices, tu me connais. Je ne glousse pas de rire, parce que je suis bien élevée. (Et parce que ton ombre qui plane ici ce soir/m'interdit gloussements et ricanements aussi.) M'enfin bref, ça m'amuse. Je ne résiste pas, en guise d'envoi vers le pays de tes gr'ampères, à te confier quelques sauts périlleux en forme de volts-faces en étouffant ma jubilation dans la watt. Citations.

En guise d'introduction : "Le moteur du robot fonctionne sur secteur." Ah flûte, moi qui avais investi dans une dynamo, j'en suis réduite à faire du vélo juste pour réduire ma cellulite.
"Le couvercle du bol de préparation est doté d'un second dispositif de sécurité. En effet, le moteur ne peut démarrer que si le couvercle est bien fermé et si le poussoir demi-lune est bien enfoncé. Il est alors impossible d'ôter le bol de préparation de la base moteur. Pour ce faire, il faut ôter le poussoir demi-lune. En cours d'utilisation, si le poussoir demi-lune se désolidarise du couvercle, le moteur s'arrête instantanément." L'utilisatrice empruntée du Vélo Star de Rennes a le palpitant qui accélère en lisant ce qui précède. Et ma carte, je la glisse où ma carte ? comment on fait pour libérer la roue arrière ? et le panier, je peux mettre des trucs dans le panier, pour de vrai, ça ne va pas déséquilibrer le vélo ou détacher la roue avant, c'est sûr ?
"Utilisation avec lame tranchante ou à pétrir. 1) Placer le bol de préparation sur l'axe du moteur, en veillant à orienter la poignée vers soi, légèrement décalée sur la gauche. Faire pivoter le bol de préparation dans le sens inverse des aiguilles d'une montre pour le fixer sur le bloc moteur. 2) En la tenant par son moyeu central, placer délicatement une des deux lames sur l'axe central du bol de préparation. Veiller à aligner l'axe de la lame sur l'axe du moteur. La lame doit être parfaitement emboîtée et au fond du bol de préparation." Il y a longtemps que je n'avais pas souhaité avec autant de ferveur avoir étudié la mécanique (cantique ou autre mélodie, m'est égal) à la place de faire l'andouille avec Lewis Carroll, là. Encore que la notion de nonsense me permette de faire face à la situation avec la lèvre supérieure rigide. A peu près. Il me vient juste la hantise de ne plus parvenir à fixer quoi que ce soit sur le blog moteur.
Plus loin, on me parle du "système de pétrissage exclusif. Nous avons conçu pour vous une lame en acier chirurgical et un moteur qui calcule une vitesse de rotation optimale pour pétrir la pâte, vous permettant de préparer toutes sortes de pâtes en quelques secondes." En quelques secondes, quelle blague. Ca n'inclut pas la lecture du manuel, ça.
Enfin l'engin est également pourvu d'un "batteur à mouvement planétaire intégré. Tandis que le corps du batteur tourne à l'intérieur de la cuve, les deux fouets tournent sur eux-mêmes, reproduisant ainsi le mouvement de la terre autour du soleil. Ce mouvement permet une aération en continu des aliments et confère à la préparation une légèreté inégalable."
Moi qui vantais il y a peu les mérites du vide, voilà que je le sens envahir mon esprit (qui, pour éviter les surchauffes, est équipé, lui aussi, d'un thermostat intégré) et je me prends à muser sur les beautés inégalés du batteur à main et des carottes crues. Entières, les carottes. Parce que j'ai comme l'impression que pour les râper, il va falloir que je lise le prochain chapitre de ce satané manuel...

mercredi 6 janvier 2010

Education à la paix

Demain soir, jeudi, il y aura à l'école Montessori de Rennes une conférence passionnante sur le thème de l'éducation à la paix. Elle sera animée par Jeanne-Françoise Hutin, Anne-Claire Dufaux et Germaine Jallot et s'appuiera sur les travaux de Maria Montessori.
L'école Montessori de Rennes se trouve près du stade de la route de Lorient, 14 rue des Arts, il y a un parking sur place. La conférence débute à 20h30.

lundi 4 janvier 2010

Peter Pan a froid mais la clochette sonne

C'est la rentrée. Je ne sais pas vous, mais ici il fait froid, à en avoir les papattes toutes raides. Comme le petit oiseau qui, avachi au milieu de la route ce matin, était tellement roide et hypnotisé par les phares qu'il n'a pas bougé d'une plume. Il s'est juste mis à piailler de mécontentement quand un monsieur, qui arrivait en face et s'est arrêté aussi, l'a pris dans sa grande poigne. J'espère qu'il se sera réchauffé entre de bonnes mains. Comme dirait MiniLoup, c'est sûrement qu'il ne trouvait plus sa maison.
Ce soir, sur la poignée de la porte d'entrée du Café Clochette, il y avait un petit paquet et dedans, une clochette pour la porte d'entrée... Si c'est pas l'oeuvre et le clin d'oeil de quelqu'un de drôlement gentil qui, en plus, lit le blog du Café Clochette, je ne sais pas ce que c'est ! Merci, quelqu'un, on a fixé la clochette et ça tintinabulle comme ça doit, comme une petite fée, quoi.
Entre ces deux moments, ce fut une de ces journées un peu étranges et hors du temps, où rien de ce que j'avais prévu ne s'est passé. J'ai croisé par le plus grand des hasards un couple de gens des plus extraordinaires et à qui j'avais offert, justement, si c'est pas du hasard, un jeu du taquin pour leur petit Noël. On a parlé du vide et du poids des morts, de chemins qui bifurquent et de la fac de Montpellier, de cinéma et de dimanches ensemble. Un peu plus tard, les mains dans la farine, je soupirais en me disant que les vacances, quand même... c'est court, quand, au moment précis où j'ajoutais le pavot à la pâte au citron, Prosper s'est mis à fumer furieusement et à tousser comme un chat qui a avalé une boule de poils. Il a l'air bien fatigué, ce soir, Prosper. Il faut dire que ça fait un an qu'il turbine sec et enchaîne les pâtes à gâteau et l'appareil à meringues, il y a de quoi lasser les plus braves. Je crois qu'il va falloir que je lui offre une retraite paisible en limitant ses interventions au fondant au chocolat. Et encore, si j'étais vraiment attentive à sa petite santé, je monterais les oeufs et le sucre à la main. J'ai comme l'impression que la fine équipe s'essouffle, là. Allez les troupes, il faut se reprendre, dans deux jours, comme dirait MiniLoup, "quand y a des enfants au Café Clochette c'est que c'est mercredi, hein maman ?", et le mercredi, il faut être sur le pont et opérationnel et tout ça.
J'étais remontée comme une pendulette prête à passer l'été à l'alpage à l'idée de reprendre le collier mercredi et puis ça a fait - euh - pfffft. Quand je suis arrivée devant le garage pour prendre la voiture et aller chercher MiniLoup à l'heure des mamans, comme promis, il y avait une voiture garée devant le garage. Et personne en vue, le trousseau à la main. J'ai vu rouge. C'est que ça commence à sérieusement me porter sur le bourichon cette habitude que d'aucuns ont prise de se garer devant mon garage, m'empêchant de sortir ou, le cas échéant, de rentrer. J'ai bien essayé de coller une petite pancarte sur la porte avec "attention, une voiture habite dans ce garage", on me l'a arrachée. Trois fois. Alors je suis allée prendre le bus en fulminant, pour retrouver un MiniLoup tout marri qui mâchonnait son cookie au chocolat blanc sans gluten mais avec un air de reproche. La pendulette ronchon est remontée dans le bus en compagnie d'un loupinet grognon et pour se remettre les esprits à l'endroit, on a pris le métro pour rentrer du bus, ça nous a remis de bonne humeur. Ensuite, on a fait du bricolage, de la pâte à modeler, du découpage et des rutagagas. Il n'aime pas ça MiniLoup les rutagagas, mais il aime les éplucher.
Ce soir, je ne sais pas trop pourquoi, on est un peu fatigués. C'est la rentrée.

dimanche 3 janvier 2010

Le taquin

J'ai toujours été fascinée par un petit jeu, un de ces petits jeux à trois sous qu'on avait quand on était petits, ceux qui s'entassent dans un tiroir ou une caisse et qu'on ne regarde que quand un geste inattendu nous pousse à aller les chercher, un jeu sans importance, qui sert à passer le temps et sur lequel on se surprend parfois à avoir passé des heures entières, auquel on pense aux moments les plus bizarres sans trop savoir pourquoi. Celui qu'on a égaré depuis bien longtemps.
Ce petit jeu a une règle tellement simple que ce n'est même pas une règle : il s'agit de mettre en ordre une série de chiffres. MiniLoup lui-même commence à comprendre comment ça peut fonctionner cette histoire-là. Mais le jeu n'est pas dans la règle, il est dans la matérialité du petit plateau, et quand je dis petit ce n'est pas par modestie du souvenir, c'est qu'il faut qu'il soit petit pour qu'on puisse y jouer. Un plateau minuscule, cinq ou six centimètres de large et de haut au maximum, et des cases, des cases qui coulissent les unes par rapport aux autres à l'intérieur d'un cadre.
Imaginez un carré : vous le coupez en quatre verticalement, encore en quatre horizontalement. Vous vous retrouvez avec seize petits carrés. Et pas grand-chose à faire avec. Mais si vous en enlevez un... Essayez pour voir : découpez vraiment un carré en seize et enlevez un des petits carrés. Là, ça devient intéressant. Vous pouvez faire bouger un des petits carrés qui restent en le poussant du bout du doigt, là où maintenant vous avez une place vide. Dans l'espace ainsi libéré, vous pouvez pousser un autre petit carré. Et ainsi de suite. Vous pouvez faire bouger l'espace vide comme ça, en le remplissant tour à tour. C'est là que c'est beau. Parce que si vous écoutez ce qui se passe en le disant à haute voix, vous entendrez ça : "un plein dans le vide, encore un plein dans le vide, le vide bouge, c'est le vide qui permet que ça bouge..." C'est ça : sans vide, il n'y a pas de mouvement possible.
Pourquoi je vous raconte tout ça ? parce que c'est le début de l'année et que j'arrive un peu, aujourd'hui, à mettre le doigt sur ce que je vous souhaite pour cette année nouvelle. Qu'il y ait un petit peu de vide quelque part, pour permettre que ça bouge. Que tout ne soit pas plein, pour que le mouvement soit possible. Un peu de vide pour de la vie... c'est ça que je nous souhaite à tous. A chacun de l'interpréter sur son propre chemin. Un peu de vide dans notre temps, dans nos certitudes, dans nos habitudes, dans nos quotidiens.
Le mieux ? c'est le nom de ce petit jeu. Le taquin. Soyons taquins ! encore que par ici, ce soit un peu la vie quotidienne, déjà. Tiens, ce matin encore, Clochette s'est enfermée dans un sac et a fait tout le tour de la maison trois fois avec juste les pattes qui dépassaient avant d'arriver à en sortir. Quand je vous disais qu'il y avait des cases de vides par ici...

vendredi 1 janvier 2010

Comme qui dirait...

La cafelière*, son MiniLoup** et les trois félins*** du Café Clochette, sans compter les petits poissons****, vous souhaitent une année 2010 belle et pleine et rigolote*****, avec des siestes, des croquettes, des dinosaures, des paillettes, des petits gâteaux et des coussins moelleux. J'ajouterai à titre personnel... pardon ? et des glaces à la vanille ? ah oui, alors aussi des glaces à la vanille. Et j'ajout... comment ? et des machines à bubulles pour l'aquarium ? euh... si vous voulez. Des machines à bubulles, alors. Et une clochette pour la porte d'entrée ? hum, pourquoi pas. C'est tout ? personne n'a rien à ajouter ? je peux terminer ?
Si ? tu veux quoi ? tu veux un crocodile vivant mais pas trop grand pour qu'il habite dans la baignoire pour que tu lui racontes des histoires quand tu prends ton bain ? Tu crois qu'on peut souhaiter ça aux gens, aussi ? ah oui ? bon, d'accord.
Alors le Café Clochette, pour la nouvelle année, vous souhaite un crocodile. Enfin mettons que nous vous souhaitons de joyeux crocodiles, des machines à bubulles et des coussins moelleux et tout le monde sera content.
En tout cas, que cette nouvelle année vous soit douce et riche et pleine de belles rencontres...

- Mais enfin Mini-Loup qu'est-ce que tu as fait à mon ordinateur ?
- Mais c'est pas moi ! c'est le type transparent, là.
- Alphonse ? il a encore fait des siennes celui-là ?
- Ben il est gentil, faut pas le gronder.
- Mouis, mais je le gronde pas, je lui fais juste remarquer qu'il abuse un peu.
- Qu'il a quoi ?
- Buse, qu'il a buse.
- C'est quoi une buse ?
- C'est un oiseau.
- C'est pour ça qu'il a des plumes le monsieur ?
- Non, ça c'est pour écrire. Tiens, d'ailleurs c'est une idée.


L'année prochaine c'est moi qui écrirai les voeux, à la plume, ce sera plus efficace et surtout plus sobre. Du genre :

Bonne année !

un truc comme ça, quoi. Simple, sobre. Un rien banal sans doute, mais efficace******.


* (et demain)
** (ragan)
*** (possibles)
**** (et les petits oiseaux qu'ils aiment d'amour tendre)
***** (à riz)
****** (du siècle)



PS discret d'Alphonse : ne faites pas attention, la cafelière est un peu fatiguée et je crois qu'elle est toute émotionnée de pouvoir vous souhaiter une bonne année pour la deuxième année consécutive. En tout cas il est temps que vous reveniez, là. Elle fait rien qu'à squatter l'ordi et ranger des trucs et j'ai un mal fou à me faire discret. Si ça se trouve, elle va finir par me remarquer pour de bon. Enfin bref, bonne année !
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