mardi 30 septembre 2008

Ateliers d'écriture

Ma vie d'avant me rattrape parfois, en tout cas elle me court après avec assiduité. Je vous raconterai peut-être un de ces jours le contrat magique pour un bouquin qui vient de me passer sous le nez, celui dont je rêvais depuis toujours... J'en ai encore des sueurs froides et des picotements partout.
De temps en temps, j'aime assez me laisser rattraper par la passion des mots écrits, même dans cette histoire de salon de thé/restaurant/coin jeu/petite cour/home sweet home de machine à café et autres électroménageries/prétexte à CERFAS en bataille, inutile de rayer la mention inutile, il n'y en a pas. Il me vient donc un titillement d'envie d'espoir, celui de proposer des ateliers d'écriture à taille de petits. Comment ça peut marcher, ça ? Mettons autour d'une table quelques enfants qui savent un peu parler, quelques parents qui savent un peu écrire, de quoi faire des dessins, collages et autres gommettes et voyons ce qui peut se passer : les petits racontent une histoire, les grands l'écrivent, les petits l'illustrent, les grands la cousent pour en faire un petit livre. C'est pas beau ça ? Avec toutes les variations possibles et imaginables bien sûr ; on peut même imaginer que ça parte dans tous les sens, avec des histoires fantastiques écrites en collaboration avec le chat. Ou des dessins-collages de graines. Ou un petit théâtre pour jouer ce qui vient de s'écrire.
Bon, cette idée n'est pas parfaitement au point. Mais c'est ça qui me plaît. Du moment qu'il y a un petit fil à dérouler au départ, on peut aller très loin dans l'imagination, qu'on ait 4 ans ou 32 ou 67. Des dragons... et des fées... et des chats... et des princes... et des écoles en pâte à papier...
Si on rajoute à ça un goûter et des traces de chocolat sur le papier... Il y a de quoi faire des chefs-d'oeuvre. Non ?

lundi 29 septembre 2008

Crrrroustillants aux amandes

La recette la plus simple du monde, en plus elle est sans gluten. Admirable.

Crrrroustillants aux amandes

1 blanc d'oeuf
50 g sucre glace
un sachet d'amandes effilées

Mélanger le blanc d'oeuf et le sucre glace (50 g c'est en théorie, moi je fais au pif et c'est très bien aussi) avec un petit fouet, juste pour blanchir un chouia, pas pour monter en neige. D'ailleurs si vous êtes pressés, contentez-vous de mélanger sommairement, ça ira très bien aussi. Ajouter les amandes, mélanger délicatement pour ne pas les casser. Enfin si vous voulez les casser, ça peut se faire aussi.
Poser de petits tas (ou gros, au choix) sur la plaque du four couverte de papier sulfurisé, enfourner à 180°C et surveiller : il faut sortir la plaque au moment où les gâteaux sont dorés, pas plus. Là, je vous recommande de suivre la recette, mais c'est vous qui voyez.

Si vous avez l'âme aventureuse et/ou gourmande, vous pouvez faire un genre de florentins en faisant fondre un peu de bon chocolat et en le badigeonnant au pinceau sur le côté plat des gâteaux. Ou pas. C'est comme vous voulez.

dimanche 28 septembre 2008

LA machine

La voici la voilà... J'ai fait l'acquisition d'une machine à café d'occasion qui réunit les qualités que je recherchais. Seul problème, elle a l'air assez ancienne et ne serait plus acceptée par les services de réparation de la marque. Donc on va voir. Pourquoi au futur ? parce qu'elle n'est pas encore arrivée. Je vais être sur des charbons ardents toutes les matinées qui viennent, et le facteur des colis risque de se lasser assez vite de la trublionne sautillante qui va le guetter tous les matins. Tant pis, j'assume. J'ai trouvé ma machine à café ! Youhou !

samedi 27 septembre 2008

In minot veritas

... ou "la vérité sort de la bouche des enfants".
Mon adorable loupinet a le don - quel enfant ne l'a pas - d'évoquer la réalité de telle façon qu'elle apparaisse à la fois nécessaire et saugrenue. Vous pouvez être sûr que toute phrase qui commence par "Maman, pourquoi le monsieur..." va obliger à des contorsions de langage pour expliquer tel ou tel trait vestimentaire, cheveu abondant ou bouton sur le nez au jeune curieux sans blesser l'objet de sa curiosité. Tout parent le sait, et s'habitue peu à peu, au fil des années, à ces obligations sociales et éducatives mêlées. Là où ça se corse, c'est quand le minuscule s'arrête à un détail qui vous avait toujours échappé et avait toutes les chances de continuer à vous échapper n'eut été le regard acéré du filou brindacier.
"Maman, t'as vu... les étoiles elles ont des yeux, elles regardent dans les trous du ciel."
"Oui, je vois mon fils."
"Pourquoi ?"
"..."
Parfois, c'est moins poétique, quoique tout aussi instructif pour la pauvre maman éreintée qui ne comprend rien à la réalité qui nous entoure, mais heureusement MiniLoup est serviable et aime à expliquer les choses, juste après les avoir décortiquées. Et vous noterez qu'il est très impressionné par les travaux entrepris dans notre maison.
"Maman, pourquoi les tractopelles elles ont une pelle ? et pourquoi elle est devant ? et pourquoi moi j'en ai pas ? je voudrais bien un tractopelle."
"Tiens, pour quoi faire ?"
"Ben maman, tu as pas vu ? il faut faire un trou dans le salon."
"Un trou ? pour quoi faire ?"
"Pour utiliser le tractopelle."
"Ah bon ?"
"Oui. Et puis comme ça, ça utilise la pelle, parce que tu as vu ? les tractopelles elles ont une pelle."

Que l'adulte qui n'a jamais rêvé de fracasser son salon à coups de pelle de tractopelle lui jette le premier gravillon. Il le mettra soigneusement dans le camion benne. Avec la pelle du tractopelle.

jeudi 25 septembre 2008

Des rides à l'oreille

Aujourd'hui, j'écoute RTL2. Cette annonce n'est ni publicité dissimulée ni déclaration d'amour pour une station de radio plutôt qu'une autre. C'est un simple fait. Et pourquoi, aujourd'hui, écoutè-je RTL2, me demanderez-vous.
Parce que l'artisan qui a commencé les travaux écoute RTL2. Voilà pourquoi.
La dernière fois que je l'ai écoutée (même cause, mêmes effets), je reconnaissais Céline Dion. Aujourd'hui, je ne reconnais personne. C'est à ça qu'on reconnait qu'on a vieilli.
Donc ce matin, une bonne et une mauvaise nouvelle : la bonne nouvelle c'est que les travaux ont commencé. La mauvaise nouvelle c'est que j'ai pris un sacré coup de vieux.
Il devrait y avoir une morale à cette histoire, mais j'ai beau creuser, je ne la trouve pas.

mercredi 24 septembre 2008

Et vla ti pas...

... ksa r'commence...
Voici la réponse à une demande d'information de ma part (ça m'apprendra à vouloir m'informer, certes, mais c'est o-bli-gé de s'informer) :
Bonjour,
Comme suite à votre demande, je vous prie de trouver les éléments demandés :
- Un formulaire de déclaration préalable et sa notice explicative :
13409pa.pdf
2_formulaire_de_declaration_prealable_cle2a6e37-1.pdf
Ce document avec les pièces demandées est à remettre à la Direction de l'urbanisme, service Droit des Sols, 71 rue Dupont des Loges - 35031 RENNES CEDEX.
- Une notice de sécurité, la réglementation en matière de sécurité incendie et d'accessibilité aux personnes handicapées :

  • Notice sécurité DAJD ERP 5ème cat.pdf
  • typepepopxpu.pdf
  • mobilier acces.pdf
  • Accessibilité1.pdf
  • Accessibilité2.pdf
  • Accessibilité3.pdf
  • Envoi de documents exploitant pour AT 3.doc

Les éléments en sécurité et en accessibilité seront à transmettre au service DAJD-ERP, 12 rue de Viarmes, 35031 RENNES CEDEX.
Toutefois, l'ensemble du dossier peut être envoyé au service DAU-DS.
Cordialement

Bon. Ben si vous me cherchez, vous savez où me trouver. Je gratte.

[Merci à tous ceux qui m'ont envoyé des messages de réconfort ici ou sur mon adresse perso, suite au billet d'hier matin. Comme disent nos amis anglosaxons : "it means a lot to me". Pour de vrai. La preuve, aujourd'hui ça va mieux. Enfin ça allait mieux jusqu'à ce message ! Non, sérieusement, ça va. Allez hop. Au boulot.]

mardi 23 septembre 2008

Marre

Je viens de m'apercevoir que maintenant, c'était à peu près la dernière limite pour renoncer à ce projet. Avant que les fonds ne soient débloqués à la banque, les travaux commencés, les affiches posées.
Pourquoi ? parce que j'en ai marre. Marre de me réveiller toutes les nuits en sursaut en me disant "zut, est-ce que j'ai pensé à faire ça ?", le noter dans le noir d'une main fébrile et passer la journée suivante à essayer de me relire en espérant que ce n'était pas trop important. Marre de courir la ville en tous sens. Marre de réaliser la longueur de la liste des choses qui restent à faire et ne pas savoir quand je trouverai le temps de les faire. Marre de tout faire en même temps. Marre de me dire qu'il reste encore quelques services administratifs qui n'ont jamais entendu parler de moi, alors qu'il est de la première importance qu'ils entendent parler de moi. Marre de remplir des CERFA. Marre de devoir prendre trois décisions vitales à la minute.
Et puis Monsieur Slama m'a énervée ce matin avec son âme de dame patronnesse. Et puis Mister C., débordé par les clôtures comptables des entreprises déjà existantes dont il s'occupe, est un peu moins disponible pour répondre à mes questions et apaiser mes doutes (Mister C., le 31 septembre c'était une blague, hein ? je ne vous ferais jamais une chose pareille). Et puis mon forfait de téléphone explose. Et puis MiniLoup en a marre que je sois si distraite quand je manie sur son invitation le rouleau-compresseur ou le tractopelle sur un de ses chantiers.
Alors qu'est-ce qui me pousse en avant ? pourquoi continuer, malgré l'épuisement, les doutes et le ras-le-bol ?
L'espoir. Quelque chose qui ressemble à une force de vie et qui me pousse en avant malgré tout ça. Les détails, tous les détails qui parsèment ce parcours et qui font que ce n'est pas juste "une entreprise" que je suis en train de créer, mais quelque chose d'unique, de vrai. Les rencontres.
Alors quoi, j'arrête ou je continue ?
Allez, je continue.

dimanche 21 septembre 2008

Carré ? ou rond ?

A la braderie Saint Martin, ce dimanche.
Un monsieur à sa femme : "Ah non, pas question de mettre une boule dans le salon."
La dame : "Mais elle est carrée !" Puis, après une seconde de réflexion : "Une boule carrée c'est plus une boule !"
On s'est regardées et on a rigolé. Le monsieur, blasé, a haussé les épaules. Ah, ces hommes.

Anneaux croustillants au fenouil

Cette recette vient encore d'un livre de chez Marabout dans la collection "Côté cuisine" que je trouve décidément très bien faite. Il a été publié pour la première fois en Australie sous le titre Bake It et a été traduit en français par Gilles Mourier. Il ressemble à ça :

La recette originale est "Anneaux au marsala et au fenouil" (p. 114) mais je n'arrive jamais à me souvenir d'acheter du marsala, je l'ai donc toujours faite avec du martini et c'est impeccable. Du coup, j'ai renommé la recette.

Anneaux croustillants au fenouil

375 g farine
55 g sucre en poudre
1, 5 cuillerée à café de levure chimique bio
1 à 2 cuillerées à soupe de grains de fenouil
1 cuillerée à café de gros sel gris
80 ml martini (ou alcool équivalent)
125 ml huile d'olive
1 jaune d'oeuf

Mélanger les ingrédients secs : farine, sucre, levure, grains de fenouil, gros sel. Fouetter le martini, l'huile d'olive et 80 ml d'eau et incorporer le tout au mélange de farine. Bien mélanger. Pétrir rapidement puis partager la pâte en 12 boulettes que l'on transforme en boudins, fermés en anneaux. Poser sur une plaque couverte de papier sulfurisé (il faut 2 plaques en tout). Mélanger le jaune d'oeuf avec un peu d'eau et dorer les anneaux au pinceau.
Cuire à 180°C pendant 20 minutes, puis réduire à 150°C pendant encore 15 à 20 minutes. Mettre à refroidir sur une grille.
Ces anneaux se conservent très bien. Peu sucrés, on peut les servir en accompagnement d'une soupe, d'une salade ou de fromage, ou alors à l'apéro.

A recommander aux mamans allaitantes : l'alcool disparaît à la cuisson et le fenouil est galactogène !

samedi 20 septembre 2008

Douanes, ô douanes

Il y a des jours où les petits loups ont eu une mauvaise nuit.
Comme hier.
Que les deux pattes gauches du minuscule canidé supposé touchent ensemble le sol de la chambre du petit féroce, et la journée s'annonce orageuse.
Ce fut le cas hier, donc.
C'est en traînant la jambe que mon fiston a bien voulu, tout maugréant, m'accompagner chez les douaniers, une expédition qui s'annonçait pourtant sous les meilleurs auspices puisqu'il faisait un temps radieux, et quel meilleur temps que radieux pour rendre visite à des gens notoirement casaniers (vu que quand même, ils sont chargés de surveiller les frontières et donc de n'en pas bouger beaucoup), donc aimant la chaleur du soleil comme le lézard son mur tiède ? Comment ça, je raconte encore n'importe quoi ?
Bref. Hier.
Le bureau des douanes est coincé entre un hotel de petite catégorie et un entrepôt destiné au matériel d'équipement des routiers (je crois, j'étais occupée à chanter à tue-tête pour amuser MiniLoup et je n'ai pas fait autant attention que je l'aurais dû aux détails à vous destinés). Sur la porte principale, une inscription sommaire tirée sur une imprimante incertaine : "Pour les débits de boissons, la porte au store bleu. A gauche". Je bifurquai. Toujours suivie d'un mammifère mal léché. Optai pour une des portes pourvues d'un store, d'une couleur aussi proche du bleu que le permettait une longue exposition à un soleil apparemment multi-centenaire. Entrai. Ressortis saisir le loup aigri et le conduire vers le bureau convoité. Saluai l'aimable fonctionnaire des douanes assis de l'autre côté. Et eus l'oeil aussitôt attiré par quelques dossiers mal dissimilés par une porte coulissante apparemment coincée.
"Bières : réclamations"
"Autres : réclamations"
"Bouilleurs de cru : réclamation"
Vous commencez peut-être à me connaître, je gamberge facilement sur les moindres détails et je m'apprêtais à me livrer à l'exercice habituel du remplissage de CERFA en amadouant un loupinet avec une chansonnette (ce qui est voué à l'échec mais deux ans et demi d'échec ne m'ont pas encore dissuadée d'essayer - rapport sans doute au fait que je ne m'entends pas chanter et que les fausses notes n'ont par conséquent pas le temps d'atteindre mon cerveau ; alors que celui de MiniLoup, si), tout en musant sur les raisons probables de la présence en ces lieux de dossiers aussi évidemment importants que "Bières : réclamations", "Autres : réclamations" et surtout "Bouilleurs de cru : réclamation". Pourquoi diantre au singulier pour les bouilleurs de cru ? D'ailleurs je ne savais même pas qu'il restait des bouilleurs de cru dans le département.
Je fus brutalement tirée de cette rêverie par 1) le hurlement du loupinounet excédé par la chansonnette et 2) l'extrême surprise de voir l'aimable foncionnaire se saisir lui-même d'un épais cahier de CERFA reliés, d'un stylo et d'une règle, tester le stylo sur un bloc prévu à cet effet, le saisir fermement et remplir lui-même le document. Avec une écriture digne d'un instituteur de la Troisième. En repassant trois fois sur les petites croix et en barrant à la règle, soigneusement, les mentions barrées. MiniLoup, saisi sans doute de mon saisissement, se tut. Un doux silence s'installa, à peine troublé par le chuintement du stylo sur le papier carbone.
Ce fut un moment d'une grande beauté.
Le reste n'a plus tellement d'importance. J'aurai vécu, une fois dans ma vie de créatrice d'entreprise, ce repos béni et j'aspirerai toujours à le retrouver. Et c'est pas demain la veille, j'vous jure. En tout cas, j'en ai oublié les Bières, les Autres et les Bouilleurs de cru. Allons, il faut savoir céder sur certaines choses pour atteindre au nirvana, non ?
D'un point de vue bêtement pratique, il ressort de tout ceci que j'ai le droit désormais de vendre des boissons du groupe 1 et 2, soit des boissons sans alcool (eaux minérales, jus de fruits non fermentés, limonade, infusions, lait, café, thé, chocolat, boissons faiblement alcoolisées [richesse alcoolique ne dépassant pas un degré] et par tolérance : bières sans alcool ou désalcoolisées) et des boissons fermentées non distillées (vins, cidres, poirés, hydromels, bières, vins doux naturels soumis au régime fiscal des vins, crème de cassis, jus de fruits ou légumes fermentés comportant de 1 à 3 degrés d'alcool). Vous remarquerez que dans la deuxième liste figure de la crème de cassis. Et seulement de cassis. Les crèmes de fraises, mirabelles et autres rutabagas ne peuvent pas entrer dans la composition de kirs vendus au Café Clochette. Sachez donc que ce ne sera pas de la mauvaise volonté de ma part, seulement un souci de respect des réglementations en vigueur.
Sont exclues de la liste de ce que j'ai le droit de vendre les boissons du groupe 3, 4 et 5, pour lesquelles il faut disposer de licences qui se vendent, lesquelles sont en nombre limitées. Je ne vous servirai donc pas non plus d'apéritifs à base de vermouth (pas grave, je les cuisine), ni de "certaines liqueurs (anisées notamment) remplissant des conditions quant à la composition en sucre et en essence", et encore moins de rafias. Etant donné que je n'ai qu'une très vague idée de ce que c'est, ça ne me semble pas d'une extrême gravité. Les pirates en boivent, non ? Quant aux boissons du groupe 5, leur définition seule me fait frémir : "toutes les autres boissons alcooliques non comprises dans les quatre premiers groupes", un tel ostracisme, ça doit se justifier d'une grande dangerosité, je ne vois que ça.
Enfin, et ensuite je vous laisse tranquille avec mes réflexions sur ce qui est servable et non servable au Café Clochette, sachez que je suis en mesure de vous servir une boisson, à condition seulement que ce soit en accompagnement d'un plat quelquonque, ou alors en vente à emporter. Pas toutes seules. Si vous voulez venir boire une bière au Café Clochette, vous avez le droit de la boire sur le trottoir ou avec un petit gâteau, c'est tout. Choisis ton camp, camarade.
MiniLoup s'est endormi sur le chemin du retour et s'est réveillé tout frais, tout dispos, tout rose et on est repartis à la chasse à la machine à café. J'ai une piste. En attendant de conclure l'expédition aux sources des machines à café où un Stanley, à n'en pas douter, m'accueillera un jour avec un "Docteur Clochette, je présume" avant de m'indiquer enfin le sentier conduisant à LA machine que je cherche depuis si longtemps, je n'ai qu'un conseil : si vous avez un petit ronchon à la maison, créez votre entreprise et débrouillez-vous pour avoir affaire au service des douanes. C'est radical. Un peu extrême peut-être, mais radical.

jeudi 18 septembre 2008

Tête de litote

Litote : Une litote consiste à dire moins pour suggérer davantage. Exemple : « Il n’est pas laid. » pour dire « Il est beau. ».
Autre exemple : "Créer une entreprise prend un certain temps."

Oxymore : L’oxymore est une alliance de termes de sens contraire, dont le rapprochement est inattendu. Exemple chez Corneille : « Cette obscure clarté qui tombe des étoiles » (Le Cid, acte IV, scène 3).
Autre exemple : "La tendre âpreté d'un vin du terroir."
Ou : "Remplir des paperasses en vue de l'ouverture d'une entreprise est d'une extraordinaire banalité et d'un ennui revigorant."

Prétérition
: C’est lorsqu’on affirme passer sous silence une chose dont on parle néanmoins.
Exemple : "Vous expliquer pourquoi j'ai choisi de vous parler d'autre chose que de l'ouverture du Café Clochette dans ce billet (vu que parfois, ça me court un peu sur le haricot cette histoire, parce que ça prend tout mon temps et que parfois, juste parfois, j'aimerais bien faire autre chose, encore qu'autre chose me prendrait du temps aussi, certes, je vois que vous êtes toujours aussi perspicaces de votre côté de l'écran) prendrait trop de temps."

mercredi 17 septembre 2008

Leckerli

D'habitude, j'ai une fournisseuse officielle de leckerli et je trouve ça très bien. L'ironie, c'est que j'ai vécu en Suisse, patrie du leckerli, et que c'est une Bretonne qui m'a fait découvrir ce petit gâteau fameusement bon. Et puis hier, un coup de folie sans doute, j'ai décidé d'essayer la recette, moi aussi. La bonne nouvelle, c'est que le commun des mortels lui aussi peut arriver à la réaliser ; la mauvaise, c'est que c'est complètement addictif... et que je n'aurai plus à attendre les visites de T. pour céder à ce péché mignon. T., au secours ! il va falloir que tu trouves autre chose pour me les faire oublier !
La recette (très légèrement adaptée) vient de là, Pâtisseries maison de Florence Edelmann, chez Marabout :

Leckerli

180 g amandes entières
75 g écorces d'agrumes confites en petits morceaux
450 g farine
1/2 sachet levure chimique bio
2 cuillerées à café de cannelle
450 g miel
180 g sucre

Glaçage : 110 g sucre glace, une cuillerée à soupe de jus de citron, 2 cuillerées à soupe d'eau.

Faire fondre le miel et le sucre à feu doux. Hors du feu, y ajouter les amandes grossièrement hachées au couteau et les écorces confites. Verser le tout dans le mélange farine + cannelle, pétrir. Mettre une feuille de papier sulfurisé sur la plaque du four, y étaler la pâte sur 1 cm environ, s'arranger pour lui donner une forme à peu près carrée.
Faire cuire à 170°C pendant 20 mn. Sortir du four et étaler le glaçage, couper des petits (ou gros) carrés. Mettre à refroidir sur une grille.

lundi 15 septembre 2008

Commerçante

Je signe là ? oui d'accord. Et là, la petite case, c'est quoi ? un code ? Pour commerçante c'est 127 ? Je suis commerçante ??? Je suis commerçante !!!
Ca alors ! ça y est, je suis commerçante ! Enfin non, pas tout à fait, il reste une bonne demi-douzaine de pièces à réunir pour en arriver là, mais on se rapproche. En tout cas, quand j'étais petite, j'ai voulu être fermière-infirmière, institutrice, cueilleuse de fraises, écrivain pour les poulains et Heidi, mais commerçante, jamais. Pour moi une commerçante, c'était une permanente rouge avec des doigts boudinés qui me faisait très peur quand il fallait aller chercher le pain.
Mais me voilà bel et bien presque commerçante, avec un code NAF, un numéro de SIRET, une montagne de CERFA remplis et bientôt une étiquette dans l'oreille si ça continue. Aujourd'hui, j'ai ouvert un compte professionnel dans ma nouvelle banque, puis je me suis rendue à la mairie pour quérir, en compagnie de MiniLoup, une licence me permettant de servir des boissons contre rémunération. Dans un salon de thé, c'est une étape à ne pas négliger, vous comprenez. J'ai rempli un énième CERFA pour déclarer que je désirais une licence, pendant que le monsieur qui me recevait remplissait le sien pour déclarer qu'il avait bien reçu ma déclaration. Pendant ce temps, MiniLoup remplissait son petit camion avec des confettis tombés de la perforatrice. A la sortie, j'ai juste eu le temps de l'empêcher de les jeter en l'air. C'est qu'on est allés à un mariage récemment, ça laisse des traces. Puis nous nous sommes rendus, MiniLoup, les confettis et moi, dans l'autre aile de la mairie pour y faire parapher le troisième exemplaire du document rédigé par le monsieur (le mien, il l'a gardé) par un élu. Oui, un élu. C'est un moment important pour la République que j'ouvre mon salon de thé, et je suis flattée de la nécessité qu'un élu signe ma demande de licence. Hélas, hélas, hélas, pas d'élu dans le bâtiment. Ils étaient tous partis vaquer à leurs occupations hors les murs. L'huissier très poli qui m'a reçue en était désolé. Navré, même, le mot n'est pas trop fort. Il s'est emparé de mon document en me promettant qu'il serait signé à la seconde même où un élu, sans se douter de rien, remettrait un pied dans la mairie. Il m'en a promis un bataillon pour ce soir même, pour une réunion dont je subodore à son ton chuchoté qu'elle doit être de la plus extrême importance. Mais apparemment, pour lui, mon document aussi était de la plus extrême importance et je suis partie rassurée. Ce soir, il va y avoir de la course à l'élu, dans la mairie de Rennes. Je ne m'inquiète pas, cet huissier avait l'air rapide. Tenace et rapide.
J'ai attrapé MiniLoup sous le bras, ramassé un à un les confettis sur le beau tapis rouge de l'escalier, et on est repartis via le manège en direction du magasin qui vend des machines à café. Il me faut, impérativement, une machine à café.
Prochaine étape : le service des douanes. Pour retirer une petite licence de restauration. Encore une licence oui, pour le même genre de chose, mais ça ne relève pas du même service. Je ne pose plus de questions compliquées du genre "pourquoi on ne peut pas tout demander au même endroit ?", j'ai fini par comprendre qu'il y avait de très bonnes raisons et ça me suffit amplement. Et puis ça me fait des trucs à raconter...

dimanche 14 septembre 2008

Boulettes de viande fâchée

Dans un grand saladier, un bol ou n'importe lequel de vos récipients favoris, balancez brutalement de la viande hachée (viande blanche de préférence : veau, porc ou poulet ; enfin moi ce que j'en dis). Vengez-vous un peu dessus à grands coups de fourchette. Ensuite, prenez des chips de maïs, trois ou quatre que vous séparez sans vergogne de leurs compagnes restées à gémir dans le sac, et brisez-les menu. Pendant que vous y êtes, écrabouillez des anchois avec, puis vlan, dans le mélange. Battre violemment un oeuf en omelette, le balancer rageusement dans la préparation précédente puis pétrir avec fureur. Si vous retrouvez dans vos placards des petits herbes fines (thym, origan, sauge), jetez-les dedans, sans casser le bol quand même. Au cas où vous vous êtes vraiment levés des pattes gauches, vous pouvez toujours ajouter du Tabasco. Mettre en boule les nerfs, je veux dire le mélange bien mélangé, faire des petits boulettes quoi (bon, vous comprenez rien aujourd'hui ou quoi ?), les faire revenir par la peau du cou dans une poêle sur toutes les faces (ben quoi, depuis quand les boulettes ont pas de faces ? zut), puis fourrer la poêle et son contenu au four jusqu'à ce que le tout soit cuit. Allez zou.
Voilà. Si spa bon et si zêtes pas contents, spareil, mais z'avez qu'à dire que c'est ma recette.
Et c'est tout. Sgroumph. Avec un riz chauffé. A blanc.

samedi 13 septembre 2008

Le passé, l'avenir

Je me prépare à vous raconter les toutes dernières péripéties de la création du Café Clochette, enfin les dernières en date je veux dire... mais là je dispose de peu de temps, allez savoir pourquoi, et j'avais envie de vous reparler un peu du passé.
Ce qui me frappe, ce sont les très nombreuses heures passées devant mon ordinateur. Que ce soit pour mettre en forme le projet écrit, pour contacter les multiples acteurs qui accompagnent les futurs créateurs d'entreprise, pour entretenir une correspondance avec les artisans, les experts, les banquiers, les fournisseurs et les fans, pour pêcher des informations, pour mettre en forme des tableaux, pour trouver des recettes, du matériel et des idées variées... pour tout cela, l'ordinateur est à la fois un sauveur et un bouffeur de temps. Du coup, outre la solitude du goûteur de fond, seul dans sa cuisine face à ses fourneaux d'où émergent des trucs qu'il faut goûter (par pur devoir professionnel bien sûr) (et après on se demande pourquoi je n'ai toujours pas perdu mes kilos de grossesse) (enfin ça me rend confortable, on se console comme on peut), j'ai goûté aussi à la solitude de la virtualité. Une solitude toute peuplée de personnes étranges et attachantes. Des cuisinières émérites dont le blog pétille, des auteurs sans doute rigoureux et carrés de sites institutionnels rigoureux et carrés, des crayonneurs de génie qui me font rire et qui n'ont aucune idée de créer leur entreprise, heureux humains, des curieux qui dégottent, testent et jugent des appareils électroménagers bizarres, des amateurs qui créent un truc juste pour s'amuser et finissent par se prendre au jeu... des tas et des tas de gens qui font et défont la Toile tous les jours. Mais tout cela, bien sûr, reste au bout du mulot, de l'autre côté de l'écran, par-delà le clavier.
N'eût été la présence de MiniLoup et des chats, certains jours j'eusse été en passe de devenir une ermite tout à fait convaincante. Heureusement, la réalité a une façon bien à elle de vous revenir à la figure avec des clins d'oeil appuyés et force ironies du destin.
Parmi les rencontres dont je ne vous ai pas encore parlé, il y eut la CAF. Un titre alternatif à ce billet aurait pu être "quand la CAF cloche", parce qu'elle a cloché dans les grandes largeurs, ou pour le dire autrement, notre relation ne fut pas des plus lisses. Pour tout un tas de raisons, je pouvais semblait-il postuler à une exonération de charges sur la première année d'existence de l'entreprise, mais il fallait pour cela en passer par les fourches caudales de la CAF. De quoi vous faire tourner chèvre. Vous faire tourner en lait concentrique. Enfin bref. Premier rendez-vous : MiniLoup hurle qu'il veut voir les poisssssssonnnnnnns ! et refuse de rester près de moi, la conversation est pour le moins hachée et rapide. Je remplis un dossier entre deux sprints et repars échevelée. Premier courrier : "Madame, nous avons bien noté votre situation, merci de remplir le formulaire joint afin de nous informer sur votre situation." J'ai rempli. Et renvoyé, bien sûr. Deuxième courrier : "Madame, nous avons bien reçu votre formulaire de situation, merci de nous retourner le formulaire joint afin de nous faire part de votre changement de situation." Deuxième rendez-vous : "oui, je vois bien que votre situation n'a pas changé, ne tenez pas compte de ce courrier, c'est l'ordinateur qui l'envoie". Troisième courrier : "Madame, nous n'avons toujours pas reçu votre formulaire de changement de situation, sachez que cela vous expose à voir votre situation changer." Troisième rendez-vous : "et qu'est-ce que vous demandez déjà ? vous êtes sûre que vous y avez droit ? qui vous a dit ça ? ah je vois, d'accord, n'en tenez pas compte." Quatrième courrier : "Madame, nous avons noté que votre prestation était versée indûment, veuillez vous rendre au guichet afin de clarifier votre situation." Quatrième rendez-vous : "Madame, pourquoi n'avez-vous pas tenu compte du courrier précédent ? je veux dire pas le dernier, mais celui d'avant ? ah ? bon, je vois, n'en tenez pas compte alors. Mais là il va falloir refaire un dossier."
MiniLoup a beaucoup contemplé les poissons, j'ai beaucoup sprinté, et pour finir la situation "suit son cours". Je suis en passe de renoncer, vaincue par l'épuisement.
Il y eut aussi, bien sûr, les fournisseurs. Ce fut beaucoup plus sympathique. Chez Terra Libra, le commerce équitable de proximité, j'ai pu déguster un succulent thé avec des petits chocolats, MiniLoup a pu tester en live les jeux en bois du commerce équitable et la charmante hôtesse qui nous a reçus a dégoté une adresse de sage-femme de choc. J'ai fait provision de quinoa, de café zapatiste, de citrons confits, de chocolat à pâtisser et à tomber par terre et d'huile d'olive de Palestine que je ne vous dis que ça. Ce fut un excellent moment auquel je repense souvent au fin fond de ma cuisine (où je teste, donc, etc., voir plus haut). Le fournisseur de vins, c'est un jeune homme qui n'a jamais été pris en faute sur l'accord vin-mets, il a une base de données dans la tête et sait tout accorder avec tout, même si on lui demande un vin blanc pour aller avec un curry relevé. Le seul problème, dans cette magnifique cave où pétille au temps frais un feu roboratif (si, roboratif : sachez que chez moi c'est une qualité la roboration ; et que chez moi, roboration c'est un mot qui existe ; juste chez moi, certes. Bref.), le seul problème disais-je avant d'être fort impoliment interrompue par moi-même (de qui est cette citation ?), le seul problème c'est le saucisson. Impossible de rentrer dans - et a fortiori de sortir de - cette cave sans se pâmer d'envie de se couper une petite rondelle du saucisson qui, juste là sur le comptoir, semble n'attendre que ça, d'attraper un petit verre qui traîne et de s'installer pour l'apéro. Im-po-ssible. C'est une preuve de ma très grande force d'âme que jusqu'à présent j'ai toujours réussi à résister à cet appel du saucisson, mais jusqu'à quand, la question reste en suspens.
Les fournisseurs de produits frais, je vous raconterai une autre fois. Et puis le fournisseur de jouets en bois allemands, je ne le connais que par écran interposé lui aussi, mais il me semble tout à fait sympathique. Je n'ai, hélas, pas de fournisseur officiel d'électro-ménager, même si j'ai beaucoup hanté le magasin du réseau Envie et discuté les mérites comparés des lave-vaisselle allemands et des hottes semi-pro avec le vendeur. Il va bien falloir que je me résolve à ne pas avoir besoin d'un fournisseur d'électroménager, mais c'est dur, c'est très dur.
Sinon, pour revenir au présent, tout récemment je me suis fait remonter les bretelles par Mister C. Une des nombreuses subtilités de la création d'entreprise, c'est le choix d'une structure, d'un statut fiscal et de tout un tas d'options dont le commun des mortels n'a qu'une vague idée, moi comprise. Enfin un peu moins maintenant, mais l'histoire a prouvé que pas tellement moins. Je m'apprêtais à indiquer le 15 septembre comme date de clôture de l'exercice comptable. Je vois parmi vous sursauter violemment tous ceux qui ont une petite (ou grande, mais là c'est la bosse au plafond) culture comptable. Jamais, au grand jamais, il ne faut indiquer un milieu de mois pour clore l'exercice comptable. La raison exacte m'en échappe pour tout vous avouer, mais j'ai révisé ma copie sans moufter, vous pensez bien. J'ai mis le 31 septembre à la place. Hihi.
Quant à l'avenir... L'avenir, il arrive à toute allure. La suite, donc, au prochain numéro.

vendredi 12 septembre 2008

Le logo

Je crayonne, je crayonne. Que pensez-vous de ça ?

Il faudrait revoir la typo, affiner le dessin, redresser les moustaches. Mais à part ça ? ça vous plaît ?

Miroir

C'est Nathalie qui gagne ma dernière création pâtissière pour avoir correctement attribué ce texte à la SNCF. Bravo, Nathalie !
Suite du parcours, avec cette phrase de Montaigne qui accueille le public d'une grande institution rennaise, saurez-vous la retrouver ?


Je dirais même plus : comme dirait l'autre, "l'avenir est une suite de quotidiens".

jeudi 11 septembre 2008

Boulettes de fruits secs

Un Oscar c'est vraiment pratique... La preuve, on peut faire des tas d'autres choses avec, autres que des jus de fruits, ce qui est déjà pas mal. Une de mes recettes favorites, c'est :

Boulettes de fruits secs


Passer au cône broyeur de l'Oscar, en alternant, des fruits secs (dattes, figues, raisins secs, pruneaux, abricots), des noix, noisettes, amandes, pignons (etc), des graines (courge, sésame, etc) et des écorces d'agrumes confites mais pas trop sèches. Former des petites boulettes à la main ou trouver des petits lutins qui vont le faire pour vous.
Le fin du fin, c'est de mettre au milieu de la boulette un truc qui croque sous la dent et qui surprend, comme une amande ou une noisette entière, ou alors un petit morceau d'écorce confite... laissez libre cours à votre imagination. Une personne de ma connaissance, des plus aimables et des plus créatives, ajoute des pépites de chocolat au mélange pour ses gars et ça leur plaît beaucoup, paraît-il.
Et le fin du fin du fin, c'est de rouler le tout dans de l'amande hachée ou des graines de sésame légèrement toastées.

mercredi 10 septembre 2008

Looooooong cercle

Un physicien du LHC ce matin :
"Pour recréer les conditions de la création de l'univers sous la frontière franco-suisse, on a creusé un cercle de 27 km de long."
Reste à espérer que ces physiciens sont meilleurs en calcul qu'en géométrie sinon ça risque fort de tourner en rond, cette histoire.

mardi 9 septembre 2008

La Leche League

La Leche League, communément appelée LLL par les intimes, est une association de soutien à l'allaitement. Toutes les jeunes mamans le savent, les premiers jours avec un nouveau-né ne vont pas forcément de soi ; celles qui ont choisi d'allaiter connaissent parfois des difficultés et ont du mal à avoir des avis sur lesquels compter (d'ailleurs celles qui ne veulent pas allaiter se posent aussi beaucoup de questions). Plus tard aussi, on doit pouvoir compter sur un soutien quand le sevrage approche, quand la diversification s'annonce, quand le bébé puis l'enfant grandit. Partager une expérience, trouver des informations fiables, mettre en mots ce qui se passe : c'est essentiel.
LLL, donc, c'est une association au service des mères qui allaitent. Elle se présente ainsi :

On connaît bien maintenant les avantages de l’allaitement pour la santé de l’enfant (moins de maladies infectieuses, moins d’obésité...), la santé de la mère (diminution du risque de cancer du sein, entre autres), la relation mère/enfant, l’augmentation de la confiance des femmes en leurs capacités.
Pourtant, malgré une nette amélioration ces dix dernières années, la France se traîne toujours en queue de peloton en ce qui concerne les taux d’allaitement. Alors qu’en Suède ou en Norvège, 99 % des bébés sont allaités à la naissance, ils ne sont que 64 % en France, et ce chiffre baisse très vite dès les premières semaines.
Les raisons de ce retard sont multiples : historiques (importance du phénomène de mise en nourrice), idéologiques (contrairement au féminisme des pays du Nord, le féminisme français assimile encore trop souvent la maternité et donc l’allaitement à un esclavage), éducatives (manque de formation des professionnels de santé : deux heures sur le sujet pendant les sept années d’études médicales générales).
C’est ce qui explique que beaucoup de femmes qui souhaitaient allaiter (73 % d’après les sondages) échouent très rapidement dans leur projet, dès les premiers jours après l’accouchement.
Et c’est ce qui justifie l’existence d’une association comme La Leche League qui, par un soutien de mère à mère, vise à aider toutes les femmes souhaitant allaiter, en leur transmettant l’art, le savoir-faire de l’allaitement.
LLL est une organisation internationale qui a fêté ses 50 ans en 2006, et est aujourd’hui présente dans près de 70 pays. Elle travaille en collaboration avec l’Unicef et l’Organisation Mondiale de la Santé.
En France, elle existe depuis 1979 et compte actuellement 170 antennes locales sur le territoire. Ses animatrices sont des mères bénévoles qui ont elles-mêmes une grande expérience personnelle de l’allaitement et ont reçu une formation tant sur le plan technique que relationnel. Elles organisent des réunions mensuelles où chacune peut venir, pendant la grossesse et plus tard avec son bébé, rencontrer d’autres mères qui allaitent, poser les questions qui la préoccupent, et trouver ce soutien moral qui manque si cruellement aux jeunes mères dans nos sociétés.
Les animatrices sont également disponibles au téléphone, pour des questions très variées (comment continuer l’allaitement après ma reprise de travail ? puis-je prendre ce médicament en allaitant ? mon bébé réclame très souvent, est-ce que j’ai assez de lait ? etc., etc.).


Je ne fais pas partie de La Leche League. En fait, je n'ai même jamais réussi à aller à une seule réunion... Mais je suis heureuse d'annoncer que les réunions "bambins" de la région rennaise vont se tenir chez moi, au Café Clochette, à partir du 18 septembre. Pour information ou pour poser vos questions, vous pouvez appeler Eileen au 02 99 04 78 36.

C'est MiniLoup qui va être content...

dimanche 7 septembre 2008

"On y va"

Allo Madame, je ne dérange pas ? j'ai une bonne nouvelle : on vous suit, a dit la voix souriante.
Oh que non, vous ne me dérangez pas (MiniLoup, pose ce tourne-vis s'il-te-plaît), oh que oui je vous précède ! Madame Voix a toujours la même voix, elle travaille toujours dans une banque qui a les mêmes initiales que sainte Geneviève (question de culture générale : quel est le nom de famille de sainte Geneviève ?) et elle vient d'un coup d'un seul d'illuminer mon avenir (MiniLoup, le marteau aussi stoplaît). Moi qui en faisais des cauchemars, je vais enfin pouvoir redormir (Clochette, ôte tes pattes de là, tu vas te faire coincer les moustaches dans le serre-joint). Quoique... De quelle couleur les murs ? comment limiter la sonorité intérieure ? comment constituer un stock de livres d'occasion ? et les fourchettes, par toutes les puces de la population féline mondiale, qu'est-ce que je vais faire pour les fourchettes ?... Ouais. Je ne vais peut-être pas tant dormir que ça finalement.
(MiniLoup ! non, pas les croquettes ! trop tard. J'aurais pas dû lui laisser le petit pinceau rigolo, je sais, j'aurais pas dû. Il a repeint les croquettes.)
Allez viens MiniLoup, prends tes outils, on a du boulot. On a un Café Clochette à ouvrir.
Héhéhé.

samedi 6 septembre 2008

Poulet aux olives et au citron

Cette recette est tirée d'un petit livre qui s'appelle, si mes souvenirs sont bons, Recettes juives d'Afrique du Nord. Il semble que je l'aie égaré, mais j'ai fait cette recette tellement souvent que je vous la cite de mémoire.

Poulet aux olives et au citron

Mettre dans une cocotte un poulet coupé en morceaux, faire dorer à l'huile d'olive puis ajouter une cuillère de curcuma, une cuillère de paprika, une gousse d'ail écrasée. Quand tout est bien mélangé, ajouter des olives vertes, encore une ou deux gousses d'ail mais cette fois coupées en petits bâtonnets, des petits morceaux d'écorce de citrons confits au sel, un jus de citron et un petit verre d'eau, du poivre, très peu de sel. Donner un bon bouillon puis couvrir et laisser à feu doux jusqu'à ce que la viande se détache des os (une bonne heure).
Servir avec des pommes de terre vapeur ou cuites à l'étouffée dans un léger bouillon et légèrement glacées à l'huile d'olive.

vendredi 5 septembre 2008

Evariste and Co

J'ai une passion pour le matériel électroménager.
Dans les magasins, pendant que MiniLoup cavale dans les allées, je rêvasse devant les machines à pain et les percolateurs. Pas tant devant les fers à repasser. Mais tout ce qui touche à la cuisine, ça me fait rêver, c'est comme ça. Le jour où j'ai découvert qu'il y avait une machine pour faire des frites avec une seule cuillerée d'huile, j'ai failli défaillir. Presque. Enfin pas vraiment, mais j'ai été très intéressée. Allez, mettons fascinée et n'en parlons plus.
Non non, on n'en parle plus. Parce que cette machine, elle n'est pas dans ma cuisine (d'ailleurs si j'en crois le grand-prêtre de la plomberie elle risque de ne jamais y être rapport à la place trop petite ou je ne sais quelle subtilité du même genre) et qu'aujourd'hui, j'avais l'intention de vous présenter une galerie de personnages qui habitent déjà (car malgré ce qu'en dit ce monsieur, je ne perds pas espoir qu'un jour j'arrive à caser cette machine-là) dans ma cuisine. Elle est compliquée cette phrase non ? Mais je suis sûre que vous arrivez à me suivre. Surtout si comme moi vous appréciez l'art machino-culinaire.
Donc aujourd'hui, hop : Prosper, Oscar, Evariste et Cie.
Commençons par Oscar. Le voici dans toute sa splendeur (ne tenez pas compte du casse-noix, c'est le dernier passe-temps de MiniLoup qui le trimballe partout) :


Oscar, c'est une machine formidable. Il est capable d'extraire du jus de quasiment n'importe quoi et de broyer tout ce que vous voulez. Il n'a pas d'égal pour fabriquer du houmous maison, des pâtes de fruits, des jus d'herbes fraîches qui me servent à faire des vinaigrettes parfumées, des jus de fruits somptueux et même des pâtes fraîches (mais ça je n'ai pas encore eu le temps d'essayer).

Timirou ! Arrête de faire l'andouille et ôte-toi de là !
Un autre des hôtes de ce bois, c'est Prosper, je vous en ai déjà touché deux mots je crois. C'est un bosseur, comme Oscar. Son domaine, c'est le pétrissage, le hâchage menu et le lissage de pâtes liquides. C'est un as. Il fait l'appareil à meringue comme personne. Le voici dans son habitat naturel :

Prosper ! arrête de faire l'andouille et ôte cette pomme, non, encore une fois, Guillaume Tell ne viendra pas, il habite en Suisse ! Vous ne vous en doutiez peut-être pas, mais quand MiniLoup n'est pas là et que je m'ennuie, il arrive que je parle à mon électro-ménager. Je suis sûrement un peu piquée, certes oui. Et moi qui croyais avoir réussi à vous le cacher jusqu'ici.
Voyons... Oscar, Prosper, ah oui, il y a aussi Le Frigo. Il n'a pas encore de nom. MiniLoup sèche sur ce coup-là et moi je me suis habituée à l'appeler comme ça, je crains qu'il ne demeure Le Frigo ad vitam froidecanaram. Il est très utile comme support à recettes et machins divers et variés, y compris un aimant en forme de vache à tête de loup et corps de grenouille. Si, ça existe. Il y a encore Melody, la cuisinière de choc, la vraie, la pure, la dure, à qui rien ne résiste, ni sabayon ni cooky à la confiture de lait. Je plaisante, je n'ai jamais fait de sabayon.
Enfin, et nous aurons fait le tour des stars, voici Evariste. Avec sa gueule de soucoupe des cieux, il n'a pas son pareil pour aspirer les sols. En pleine action :

Je me demande qui de MiniLoup ou des chats s'amuse le plus lorsque je mets Evariste au travail. Encore qu'une petite étincelle dans le voyant de contrôle du dit Evariste me suggère que c'est peut-être lui qui rigole le plus. Je n'en jurerais pas, mais on ne sait jamais. Au Café Clochette, non seulement les objets sont animés, mais en plus ils ont une âme.

jeudi 4 septembre 2008

Héhéhé

Ca ne vous dit rien ? Obélix et Compagnie, planche 3, case 6 entre autres ?

Héhéhé. Farpaitement.

mercredi 3 septembre 2008

Snoopy est un plagiaire

"Par une nuit noire et orageuse..."
Ca vous dit quelque chose ? Si vous êtes fan de Snoopy, probablement. Vous vous souvenez de ce petit chien assis sur le toit de sa niche rouge avec sa machine à écrire ? c'est ainsi qu'il commence tous ses manuscrits, "Par une nuit noire et orageuse...". Il se laisse porter ensuite par la rêverie et ne va pas beaucoup plus loin, mais il est un écrivain en puissance (comme beaucoup d'entre nous).
Le truc voyez-vous, c'est que Snoopy est un abominable plagiaire. Parce que cette phrase, elle n'est pas de lui. Elle est de Edward George Bulwer-Lytton, un auteur victorien qu'on dit aujourd'hui mineur mais qui connut à l'époque un grand succès. C'était aussi un homme politique ; preuve s'il en est besoin que les hommes politiques peuvent très bien écrire. Ils peuvent très bien le faire ; quant à le faire très bien, c'est une autre question. Car si on se souvient aujourd'hui de Sir Bulwer-Lytton, paix à son âme, c'est beaucoup plus pour se moquer de lui que pour louer ses oeuvres. Oh, il eut certes de beaux élans d'inspiration, comme celui qui lui fit écrire "the pen is mightier than the sword" (la plume triomphe plus sûrement que l'épée). Il signa aussi un roman très dérangeant, Eugene Aram (1831), basé sur la vie d'un personnage réel. Mais il eut aussi des moments moins inspirés. Comme pour l'incipit (la phrase d'ouverture) de son roman Paul Clifford publié en 1830. Je cite.

It was a dark and stormy night; the rain fell in torrents--except at occasional intervals, when it was checked by a violent gust of wind which swept up the streets (for it is in London that our scene lies), rattling along the housetops, and fiercely agitating the scanty flame of the lamps that struggled against the darkness.

On pourrait le traduire ainsi :

C'était une nuit obscure et orageuse ; la pluie tombait à torrent - sauf durant de brefs instants où elle était mise en échec par une violente bourrasque qui balayait les rues (car la scène se situe à Londres), faisait trembler les toitures et s'agiter violemment la faible flamme des lampes qui luttait contre l'obscurité.

Ce n'est pas du léger. En fait, cette phrase en est venue à représenter pour les anglo-saxons une forme de style littéraire des plus pesants, emberlificoté et pompeux. Il existe même un prix littéraire qui récompense chaque année le pire du pire en matière d'incipits ridicules ; ça s'appelle le Prix Bulwer-Lytton, c'est organisé par un professeur de San Jose State University, la compétition y est rude et c'est hilarant. Que les auteurs me pardonnent si je ne respecte pas leur prose dans ma traduction, je mets pourtant tout mon art à en rendre la profondeur abyssale. Cette année, c'est un certain Garrison Spik qui a gagné, avec la phrase suivante :

Theirs was a New York love, a checkered taxi ride burning rubber, and like the city their passion was open 24/7, steam rising from their bodies like slick streets exhaling warm, moist, white breath through manhole covers stamped "Forged by DeLaney Bros., Piscataway, N.J."

Soit quelque chose dans le genre (j'ai hésité entre "blafard" et "laiteux") :

Leur amour était un amour new-yorkais, une ballade en taxi jaune dans l'odeur des pneus martyrisés sur l'asphalte, et, comme la ville, leur passion était ouverte 24h sur 24, 7 jours sur 7, la vapeur émanant de leurs corps comme de rues mouillées qui exhalent un souffle chaud, humide et blafard par des bouches d'égoût où l'on peut lire imprimé dans l'acier "Forged by DeLaney Bros., Piscataway, N.J.".

Mon préféré, c'est le gagnant de l'année précédente, Jim Gleeson de Madison dans le Wisconsin.

Gerald began--but was interrupted by a piercing whistle which cost him ten percent of his hearing permanently, as it did everyone else in a ten-mile radius of the eruption, not that it mattered much because for them "permanently" meant the next ten minutes or so until buried by searing lava or suffocated by choking ash--to pee.

En français, ça donne quelque chose comme ça :

Gerald commença - et fut interrompu par un sifflement suraigu qui lui coûta dix pour cent de sa capacité auditive à vie, comme à tous les autres êtres humains à quinze kilomètres à la ronde autour de l'éruption, encore que cela n'eut pas eu tellement d'importance car pour eux, "à vie" ne signifiait plus que les quelque dix minutes qui suivraient, jusqu'à ce qu'ils soient submergés par la lave en fusion ou suffoqués par des cendres étouffantes - à pisser.

Snoopy, donc, est un plagiaire. Par contre, l'auteur de Snoopy, lui, est un génie. Il a mis en scène un plagiaire qui n'arrive pas à écrire, ce qui est tout de même le comble du plagiat. Allez Snoopy, courage, tu vas peut-être finir par l'écrire, ton chef-d'oeuvre. Ou par remporter le Prix Bulwer-Lytton...

mardi 2 septembre 2008

Tartelettes au Caranut

Aujourd'hui c'est la rentrée pour plein de petits loupiots que je vois passer sous ma fenêtre, la tête courbée contre le vent et la petite pluie fine. Pour les réconforter au goûter, je vous propose ma dernière création :

Tartelettes au Caranut

Pour la pâte :

225 g farine
30 g sucre glace
1 pincée de sel
75 g beurre
75 g margarine
1 oeuf
1 cuillerée à soupe de vinaigre blanc
3 cuillerées à soupe d'eau très froide

Mélanger la farine, le sucre glace et le sel, incorporer rapidement le beurre et la margarine du bout des doigts. Battre l'oeuf avec le vinaigre et l'eau, ajouter au mélange précédent, former une boule que l'on pétrit rapidement. Mettre au frais.
Pendant ce temps, préparer le Caranut.


Pour le Caranut (voir par ici et ici) :

250 g beurre salé
100 g chocolat noir
12 carambars
la moitié d'un sachet de poudre de noisettes
une boîte de lait concentré sucré

Faire fondre le beurre, le chocolat et les carambars. Ajouter la poudre de noisettes. Hors du feu, ajouter petit à petit le lait concentré. Réserver un tiers dans un bol, mettre le reste en pots qu'on conservera au réfrigérateur.
Dans le bol donc, ajouter le reste du sachet de poudre de noisette et un oeuf, bien mélanger.

Il ne reste plus qu'à cuire le tout. Foncer des moules à tartelettes ou à muffins avec des ronds de pâte. Faire cuire une quinzaine de minutes à 180°C, puis ajouter le mélange au Caranut et terminer la cuisson, 5 minutes devraient suffire, il ne faut pas laisser durcir, juste laisser prendre l'appareil.

Savourer. Et tomber par terre. Sinon je rembourse les carambars.

Edit du 7 janvier 2009 :
Plus simple et encore meilleur, il suffit de mettre du Caranut dans les fonds de tartelette à la sortie du four, plus de laisser fondre doucement dans le four éteint. Ensuite, on décore avec un petit morceau d'écorce confite. Et je rembourse toujours les carambars si ça vous plaît pas...
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