samedi 31 juillet 2010

Retour d'ivoire

- Maman, j'ai grandi hein ? et j'ai dormi dans l'avion, et dans le train, et dans le taxi, et là je suis en forme, on fait un gâteau ? tiens, un gros poisson...
(Attrape Clochette à pleins bras, elle lui lèche le nez.)
- C'est curieux ça, il est plein de poils ce poisson ?
- Ben oui, c'est un poisson-chat.
- ... Hihi... c'est rigolo ce que tu dis...
- Maman... je peux te faire un bisou ?
(On se fait des bisous. C'est chouette, le retour de vacances.)

vendredi 30 juillet 2010

Chirashi

Lors d'une récente expédition estivale à Paris, j'avais dans l'idée, petite Bretonne d'adoption exilée pour quelques heures dans la grande ville, d'aller manger une bonne vieille galette du côté de Montparnasse ; pour des raisons qui me dépassent et tiennent à l'air du temps et au hasard le plus pur mâtinés d'une conversation à propos d'une amie japonisante, je me suis retrouvée dans un restaurant japonais. MiniLoup est un grand amateur de cette cuisine naturellement sans gluten (à part la sauce de soja dont il faut se méfier), aucun coup de blues lupinesque ne résiste à un plat de sushi. J'ai eu comme une révélation : et si nous aussi, au Café Clochette, on s'essayait à la cuisine japonaise ? je n'ai aucune illusion, ce ne sera jamais qu'une lointaine imitation, mais il y a un plat que je me risquerais bien à tenter : le chirashi.
Comme toujours, un bref tour sur le web m'a permis de mettre la main sur plusieurs versions : ici et , par exemple. Pour une version en vidéo, voyez ici (clic).
Pour faire simple, on pourra suivre le genre de recette qui suit.

Chirashi

Faites cuire du riz à sushi, comme dans cette recette-ci, par exemple, sinon faites simple et faites juste cuire du riz selon votre méthode habituelle et versez dessus un mélange de vinaigre de riz, de sucre et de sel. Déposez une couche de riz dans un grand bol et couvrez de tout petits pavés de saumon cru, saupoudrez de grains de sésame, décorez de quelques rondelles de concombre et de gingembre en saumure. Accompagnez de sauce de soja dans laquelle vous pouvez délayer un peu de raifort en pâte si vous aimez.
Tous ces produits se trouvent, à Rennes, chez Bélasie. Il n'est pas interdit de faire cuire le saumon si vous n'aimez pas le poisson cru. Enfin, vous pouvez ajouter à votre goût des lanières d'omelette, des oeufs de poisson, des crevettes, de la carotte, du radis noir, ou varier les poissons utilisés. "Chirashi", je me suis laissé dire que ça voulait dire "dispersé", alors vous pouvez bien disperser ce que vous voulez sur le riz, ça sera toujours un chirashi.

jeudi 29 juillet 2010

Chef Maxime

Oyez, oyez !
Ce samedi, le 31 juillet, nous avons la chance d'accueillir le grand chef Maxime en nos cuisines pour un menu concocté tout spécialement pour le Café Clochette. Service du midi dès 12h30 et le soir à partir de 19h. Vous trouverez le menu ici, sur le site du Café Clochette (clic), dès vendredi soir.
La réservation est fortement conseillée (02 99 35 80 89 ou cafeclochette @ yahoo.fr) !

lundi 26 juillet 2010

GPS moi qui m'égare ?

Ce serait bien s'il y avait une fonction GPS sur la route de la vie, non ? une fois qu'on aurait décidé où on veut aller, il n'y aurait plus qu'à faire confiance à la machine... Ah oui, mais on passerait à côté des incidents concoctés par le destin... et on ne découvrirait pas la petite plage paradisiaque à quelques mètres de la grande route, ni le petit resto tranquille, ni le petit chien tout fou. On ne bavarderait jamais avec des gens inattendus qui ne nous attendaient pas non plus. Alors, sécurité ou confiance en l'avenir ? Des fois, c'est dur de choisir...

jeudi 22 juillet 2010

Soupe de concombre de mes rêves

Après moult variations autour d'une soupe de concombre à la menthe, quelque chose laissait toujours un goût d'insatisfaction à mon palais trop exigent. Une saveur manquait cruellement à ce mélange... Quelques remue-méninges et dégustations successives plus tard, une saveur sucrée, type "raisin sec" s'imposait à mes papilles avides. Quelques clics sur le net plus tard, une super recette me fit du clin d'oeil (clic). Ouf!
Et bonne nouvelle pour les intolérants aux produits laitiers de vache (c'était peut-être aussi ça le problème), il n'y a que du chèvre et en proportion tout à fait raisonnable...
Je vous livre donc ma propre version de cette recette rafraîchissante, aux saveurs complémentaires et délicates. Pour ma part, je préfère le terme de "moulinée" car cette soupe est un peu épaisse. Je vous déconseille donc de la servir dans des verres, à l'éventuelle exception de coupes à champagne, accompagnées d'une cuillère à café et d'une flûte feuilletée... Je vois déjà de là des invités distingués déguster la "moulinée" avec le petit doigt levé...
Bon, je m'en tiendrais pour ma part à de simples ramequins à la bonne franquette. Bien que des coupes servies à de bons supporters de foot un samedi soir, ça peut valoir le détour et détourner quelques clichés...Pourquoi pas? Soyons joueurs !
Bon, revenons-en à la recette.
Utiliser de préférence des concombres non traités pour pouvoir utiliser la peau sans consommer trop de pesticides. La peau du concombre renferme vitamines et minéraux et rend plus digeste sa chair. A défaut, je préfère les éplucher.
Choisir des concombres pas trop gros. Les plus grands ont tendance à être plus amers.
Moulinée de concombre au chèvre, raisins et pignons
Pour 4 personnes
Mixer 2 concombres, 2 palets de chèvre frais, 40g de raisins secs, 30g de pignons de pin, 2 cuillère à soupe d'huile d'olive, 1 bouquet de basilic frais.
Verser la préparation dans des bols ou ramequins, parsemer légèrement de sel et de poivre et mettre au réfrigérateur au moins une heure.
Avant de servir, décorer de quelques pignons, raisins secs et d'une tête de basilic par exemple.
Accompagner éventuellement d'un gressin nature ou au romarin (éviter ceux au sésame, le goût masque en partie les saveurs de la soupe).
Bonne dégustation !

lundi 19 juillet 2010

Improbable ménagerie

MiniLoup est parti capturer un écureuil gris sur le Mont Royal, au mépris des règles de sécurité les plus élémentaires (il a les yeux noisette). Aux dernières nouvelles, il avait l'air de bien s'amuser et les écureuils ont gagné le premier round en lui faisant les gros yeux, donc tout le monde va bien.
A Rennes, il y a des fourmis ailées partout. Impossible de faire un pas sans danser pour éviter d'en écraser une, à s'en sentir pataud dans nos grandes chaussures de mammifères sociaux. Dans la vacance des préoccupations habituelles, il reste du temps pour réfléchir autrement. La dernière fois que je me suis arrêtée de travailler pendant quelques jours, j'ai pris la décision de quitter les rivages du Café Clochette pour aller voguer ailleurs. Cette fois-ci, qui sait ce qui va se passer. L'araignée que j'ai au plafond en frissonne d'anticipation.
Les trois félins locaux semblent apprécier le calme ambiant. Ils n'aiment pas les noisettes. Par contre ils aiment les fourmis ailées, ça doit croquer sous le croc. Les petits poissons cohabitent avec une quantité impressionnante d'escargots d'eau douce, il va falloir que je m'en mêle mais pour l'instant paix dans l'eau aux bestioles de bonne volonté.
Heureusement, Aude est là cette semaine pour garder un oeil sur tout ce petit monde et nourrir les humains. J'ai eu un aperçu du menu de la semaine et je ne vous dis que ça. Je vous retrouverai quant à moi dans quelques jours. A très bientôt !

dimanche 18 juillet 2010

Marketing ting ting

Samedi matin, à l'heure où blanchiss... euh non, le soleil était déjà haut quand nous avons mené nos pas vers le marché des Lices en bonnes petites camarades férues de marketing direct (que mes amis à l'âme révolutionnaire considèrent en toute amitié que je leur tire une langue virtuelle et patronale, c'est comme ça, parfois il faut savoir assumer les divergences d'opinion au risque de se faire interdire de petit blanc au comptoir quand on a passé la ligne de l'exploitation des masses - pour les autres, qu'ils me pardonnent ces privautés) avec dans l'idée de "faire de la pub".
Il y a déjà bien longtemps, dans les temps obscurs qui suivirent immédiatement l'ouverture du Café Clochette, une jeune amie de mon MiniLoup qui l'avait connu haut comme ça avait distribué des flyers sur le marché et depuis, ça faisait quand même un an que je me disais qu'il faudrait peut-être remettre ça. Histoire d'aider un peu le bouche à oreille (que d'aucuns appellent, il me semble, marketing viral, beurk). Histoire qu'on nous connaisse, quoi. Histoire que les gens qui passent devant tous les jours finissent par se dire que tiens oui, ils ont entendu parler de cet endroit quelque part, un jour. Enfin bref, on s'est dirigées, on s'est plantées pas du côté de l'escalier des chats, vu que l'escalier pour les poussettes ce n'est pas très indiqué, mais plutôt vers le marchand de ballons, vous voyez, un peu plus bas que le marchand de pommes et en face du marchand de journal. Oui, de journal : le samedi matin, sur le marché des Lices, il ne se vend qu'un journal, LE journal, Ouesteuh-France bien sûr.
Quoique - ce matin, ce n'était pas exact, un grand monsieur à l'air sympathique tenait à bout de bras "La décroissance", le journal de la joie de vivre, vendu 2€ et disponible sur abonnement, ou le samedi matin au bout du bras du monsieur. On a échangé des sourires. Et Aude et moi avons dégainé nos gobelets. Pourquoi des gobelets ? parce que les flyers, ça se jette par terre et que nous avons l'esprit recyclable. Enfin je veux dire, que nous tenons aux petits gestes écolos. Enfin bref. Nos gobelets (ceux-ci, pour vous les remettre en mémoire) sont du même genre que ceux qu'on prête sur les sites de concerts contre une consigne symbolique et qu'on peut soit rapporter, soit garder en souvenir. Nous, on les donnait. Enfin on essayait de les donner.
Vu que c'était du marketing, on ciblait, vous pensez bien. La vue d'une poussette à l'horizon éveillait notre atavisme de... non - notre enthousias... non - notre regard pétilllant... ouais, peut-être. Enfin on se dirigeait, gobelet tendu, vers la petite famille groupée autour et dans la poussette. "Bonjour, est-ce que je peux vous offrir un gobelet du Café Clochette, un restaurant pour les familles un peu plus loin dans la rue de Dinan ?"
Souvent, on n'arrivait même pas au bout de la phrase, un signe poli de la tête ou un "non merci" plus ferme suffisait à nous arrêter avec un "tant pis, bonne journée !". Parfois, quelqu'un nous interpellait pour savoir de quoi ça retournait cette histoire de clochette. Parfois, on passait sans nous regarder. Curieuse sensation, de se voir dans les autres quand on réalise qu'on fait la même chose, pour échapper aux sondeurs par exemple, pour ne pas être embêté dans la rue par des inconnus. C'est pas super confortable, comme position, d'être celui qui donne le truc. Mes amis à l'âme révolutionnaire me voient démasquée : j'ai peu tracté dans ma longue vie. A part mon petit frère sur son tricycle.
Pour finir, on a distribué quelques dizaines de gobelets, taillé une bavette avec des amis qui passaient et puis on est allées déposer les autres chez Gabriel, le marchand de journaux du bas des Lices (oui journaux, lui, il les a tous) et à Saint-Germain des Lys, le caviste qui nous fournit notre cher Pic Saint-Loup. Et on est rentrées pour se retrouver plongées dans le tourbillon d'un service très plein, avec des enfants partout, des adultes très sages et gourmands dont l'oeil s'allume au spectacle du fondant dans leur assiette.
Quand le tourbillon s'est apaisé, qu'on a eu fini de remplir le troisième lave-vaisselle de la journée et qu'on s'est assises avec de quoi manger à notre tour, on s'est demandées si on n'avait pas joué à l'apprenti sorcier, celui qui a multiplié les balais pour remplir sa baignoire et ne sait plus comment s'en sortir... Voilà c'est ça : notre technique, là, c'est du marketing-balai.
Je vais de ce pas déposer le concept.

samedi 17 juillet 2010

A condition d'en sortir

C'est quoi, le moment décisif dans une vie ? Le moment où on se décide à s'inscrire pour participer à la course, ou celui où on franchit le premier obstacle ? Ou peut-être celui où on reconnaît le terrain et qu'une petite voix s'impose "tu y arriveras jamais, tu y arriveras jamais". Où celui où on serre sa médaille dans la main. Où la nuit qui précède l'épreuve, à tenter de dormir, quand tout est encore possible. Ou le lendemain, quand le monde se réveille avec des couleurs différentes, celles du soulagement, de l'indifférence, de la fierté, de la joie ou de l'épuisement. Celui où quelqu'un qui compte vous sourit ? Qui le sait ?
Ou peut-être qu'il ne s'agit pas du tout d'une compétition. Après tout, à chacun son chemin, si en plus il faut courir plus vite que ses petits camarades... Comme dirait MiniLoup : "moi, je chasse les dragons, c'est pas grave si yen a pas". Si si, ça a à voir, laissez donc parler votre imagination poétique.

vendredi 16 juillet 2010

Cannelés sans gluten

Un bref passage à Bordeaux il y a quelque temps m'a interpellée : en revenant, j'ai ouï dire que la spécialité pâtissière de Bordeaux c'était le cannelé, et moi qui croyais que ça venait du bas de la Place des Lices... Pour que tout le monde par ici puisse en manger, j'ai expérimenté une recette de cannelés sans gluten. Vous en trouverez plusieurs versions, notamment ici, ici et ici. J'ai utilisé celle-ci.

Cannelés sans gluten

Dans une casserole, faites chauffer un demi litre de lait, 25 g de beurre, une gousse de vanille fendue et grattée. Arrêtez à l'ébullition et ajoutez deux bouchons de rhum.
Dans une jatte, mélangez 120g de farine sans gluten (farine de riz ou mélange de farines du commerce) et 180g de sucre. Ajoutez 2 oeufs et 2 jaunes légèrement battus, mélangez bien. Ajoutez enfin le lait tiède. Une fois le mélange homogène, versez dans une bouteille et mettez au frais pendant au moins 24h.
Les cannelés sont traditionnellement cuits dans de petits moules en cuivre. Il est plus facile d'utiliser des empreintes en silicone, ce que j'ai fait. Versez la pâte dans les empreintes puis mettez au four à 250°C pendant dix minutes, baissez à 180°C et poursuivez la cuisson pendant une heure. Laissez un peu refroidir puis démoulez.

jeudi 15 juillet 2010

Semaine filante pour nuits étoilées

Un bout de mystère vacancier se dévoile enfin...

La première semaine d'août la porte du Café Clochette sera bien ouverte...Et d'une façon très "spatiale", dirait peut-être un Mini-Loup...
Suivant la trace filante des poussières d'étoile de la gardienne des lieux, plats, déco et animation inviteront dans ce miniscule recoin terrien l'infiniment grand espace.

Pour accompagner les jours esseulés de la 20ème"Nuit des Etoiles", le café vous proposera d'écouter des histoires extraodinaires que le ciel a inspiré à l'humanité depuis des millénaires pour petits et grands rêveurs...

Un recoin sera installé pour consulter Stellarium Numéricus et sa carte du ciel évolutive en temps réel ou décalé pour grands curieux...

Les crêpes aussi, enthousiastes qu'elles sont avec le doux sourire qu'elles affichent depuis ces dernières semaines, joueront de leur garde-robe pour se décliner en phases de Lune pour petits gourmands...

Enfin, l'espace se faisant social et convivial, vous serez invités à échanger connaissances, documents, jeux et autres bonnes idées sur le thème, entre bons voisins de tablée...

L'empire des signes contre-attaque

Le jeune MiliLoup de par ici traverse, comme tous les enfants du monde, des phases. Comme la lune, oui, mais en plus langagier. Ces derniers temps, il a adopté une phrase qui sert à tout et à encore beaucoup d'autres choses : "c'est bon signe". Il la juxtapose souvent à "c'est ce qu'on va voir". Il y a une certaine logique dans tout ça, c'est du visible qu'il s'agit apparemment.
- Maman, mon chocolat il est chaud, là ? ah, c'est bon signe. C'est ce qu'on va voir. Ah oui, il est chaud, je vois. Slurp slurp.
- Mon loup, tu pourrais faire moins de bruit quand tu lapes ton chocolat ?
- Je lape pas, je bois avec la langue. C'est bon signe, non ?
- Sûrement.
- C'est ce qu'on va voir. Slurp, slurp.
- Mouais, c'est toujours moyennement poli comme méthode.
- Oui, mais c'est comme les chats. C'est comme ça qu'ils ont bu dans ton chocolat tout à l'heure.
- Quoi ?!
- Nan, c'est une blague ! c'est bon signe ! C'est ce qu'on va voir, hein ?
- Ouais, c'est tout vu.

mercredi 14 juillet 2010

Friandises au riz soufflé

Voici une petite merveille américaine à base de marshmallows, vous savez, les guimauves qu'on fait fondre au bout d'un bâton autour d'un feu de camp ? Il n'y a pas vraiment de recette, il suffit de les faire fondre dans du beurre et d'ajouter du riz soufflé, mais pour les proportions idéales je vous conseille d'aller voir chez Sucrissime (ici, clic). Le riz soufflé est bizarrement difficile à trouver dans sa version non-chocolatée. Quand je tombe sur un stock, j'emporte carrément quatre ou cinq boîtes. Et après je m'étonne de ne plus pouvoir fermer mon placard...

Rice Krispies Treats

Faire fondre 70g de beurre dans un grand faîtout, ajouter 300g de marshmallows (de préférence blancs, pour que le produit fini n'ait pas une couleur vraiment étrange...) et un sachet de sucre vanillé. Faire fondre à feu très doux, puis ajouter 170g de Rice Krispies. Verser le mélange dans un grand plat couvert de papier sulfurisé. Laisser refroidir puis découper en carrés ou en barres.

PS. Pour une version encore plus décadente, avec chocolat blanc et cacahouètes salées, voir ici (clic), sur le blog de David Lebovitz. Et voilà, c'est malin, je suis à court de marshmallows maintenant.

mardi 13 juillet 2010

De cris et d'ongles (d'Amérique)

Le moment du coupage d'ongles, ça se prépare. Il faut avoir une stratégie au point et une stratégie de rechange au cas où. Il faut penser à fermer la porte pour ne pas que les chats s'en mêlent et viennent perturber un passage délicat, celui par exemple où le petit garçon en présence hésitera entre index droit et pouce gauche pour la prochaine victime expiatoire du bout d'ongle. Ce matin, j'étais assez fière de moi pour avoir mis au point un exercice que je pensais imparable. Les cris des animaux. On saisit délicatement le petit doigt tendu, on approche le coupe-ongle et on demande :
- C'est quoi le cri de l'éléphant ?
L'enfant barrit avec enthousiasme.
- C'est quoi le cri de l'oiseau ?
- Quel oiseau, un corbeau ou un canari ?
Il est très fort. Je n'y avais pas pensé.
- Un canari.
Il pépie joyeusement puis ajoute le cri du corbeau pour faire bonne mesure. Et ajoute que ça ressemble fort au cri de la grenouille, qu'il module aussitôt pour montrer les différences subtiles.
- C'est quoi le cri du poisson ?
Il fait des bulles avec sa bouche. Vraiment très fort. Voyons s'il saura faire face à la perfidie maternelle.
- C'est quoi le cri de la tortue ?
Et hop, trois doigts pendant qu'il réfléchit, bouche bée.
- Ah ben je sais pas. C'est comment le cri de la tortue, maman ?
Zut, j'avais pas prévu le coup du renversement de question. Trop fort, décidément.
- Ah ben je sais pas, en fait. Et le cri du MiniLoup, c'est comment ?
Hop, dernier ongle coupé. Yipee. Le MiniLoup esquisse un sourire coquin et sussurre :
- Mamaaaaaaaan...

lundi 12 juillet 2010

Finale, dinosaure, trésor

La télé n'étant toujours pas rebranchée après les mésaventures de l'été dernier, MiniLoup et moi avons pris le chemin du bar le plus proche pour assister à la finale du truc, là. Le foot.
J'ai encore dans l'oreille le nom d'un certain Arsène, en '98. (Dans ma lointaine jeunesse, Arsène c'était le nom du lapin qui avait élu résidence, plus ou moins contre son gré, dans la maison familiale - Arsène Lapin, bien sûr.) Plus d'Arsène cette année, mais d'autres gens.
Ce soir, il y avait onze types en orange, les onze arbitres en noir et l'équipe adverse, c'est un type en bleu clair tout seul qui fait des gestes pour dire qu'il a tous les autres à l'oeil. Forcément, tout seul il a intérêt à avoir des yeux dans le dos. Quelques autres types dressent des drapeaux derrière des lignes blanches. Dans les tribunes tout autour, un nombre incroyable d'autres types agitent d'autres drapeaux.
MiniLoup engage la conversation avec une amie qui lui annonce l'arrivée imminente d'un dinosaure à la tête toute ronde sur le terrain. Du coup, il interrompt le flot de ses commentaires pour fixer l'écran dans l'attente de la bestiole improbable. Il s'inquiète juste de savoir si c'est un carnivore et si oui, s'il sera capable de quitter l'écran pour venir lui taper la causette. Sa nouvelle amie lui confie un secret et un trésor et le loupinet, aux anges, partagé entre espoir et inquiétude quant au dinosaure, serre dans sa petite patte de loup son fabuleux trésor. Quelques gâteaux plus tard, il assiste à son premier but de finale de truc, là. De foot. Sa maman un peu perdue lui explique que le monsieur tout seul qui brandit un petit bout de papier jaune n'est peut-être pas partie prenante de la bataille, tout compte fait. C'est une grande leçon de règles sociales en action. "On a pas le droit de marcher sur les gens." "Et le dinosaure, il a le droit, lui ?" "Non mon loup, sur le terrain il n'a pas le droit de marcher sur les gens." "Ah. Et dis, maman, pourquoi les bestioles et les oiseaux ils n'ont pas de mains ?"
Mon hypothèse, c'est que ça leur permet d'éviter la tentation de toucher au ballon, mais j'ai comme l'impression que quelques paramètres m'échappent, ce soir. C'est la glorieuse incertitude du sport, sans doute.

dimanche 11 juillet 2010

Toute la nuit tombe sur moi

Les Rennais sont taquins, paraît-il. En tout cas ils aiment à s'auto-taquiner, j'en veux pour preuve le surnom qu'ils ont donné au festival des Tombées de la nuit : les Tombées de la pluie. C'est vrai que c'est assez fréquent, mais pas cette année. Cette année, il fait beau, chaud et encore beau et chaud. Cette année, les dames élégantes arrivent en blanc au Café Clochette et en repartent en noir chic pour le concert du soir. Cette année, la harpe celtique succède à Django et tout le monde est content. Cette année, les meilleurs d'entre nous prennent froid en revenant du concert. Cette année encore, les petits personnages se pavanent sur les murs et je les soupçonne de s'évader la nuit quand personne ne regarde pour revenir prendre la pose au petit matin. Cette année toujours, la cafelière s'efforce de ne pas perdre le nord avec des renversements de texte à répétition et commence à se dire que sa future carrière, ce n'est quand même pas du gâteau. D'ailleurs ce n'est vraiment plus du gâteau. Cette année, après la découverte du fondant chocolat-cardamome, on se penche sur la grave question des cannelés sans gluten, mais rien n'est encore tranché.
Des gens arrivent pour se connecter au Wifi. D'autres repartent en quête d'un concert introuvable. Certains réclament des glaçons, d'autres du pain. C'est un joyeux maelström. Il y a du Pic Saint-Loup à la clé et des verres de cidre avec ou sans cahouètes. Du filet tout mignon sous sa robe enrhubarbée. Du moelleux et du fondant. Des croquants et des sablés. Des carafes en carafe et des cuillères introuvables.
C'est l'été. C'est curieux. C'est vivant. Cette année, pas de Tombées de la pluie. Tombées du lit, peut-être !

samedi 10 juillet 2010

Filet mignon à l'estragon

Pour une raison qui m'échappe totalement, j'ai longtemps hésité à cuisiner le filet mignon. Son nom, peut-être ? Toujours est-il que j'ai fini par m'y mettre et que je suis convertie. Ca reste tendre au fil du mijotage, on peut le combiner avec tout et ça fait de jolies assiettes. Cette recette-ci vient, comme souvent, du site Marmiton, ici (clic).

Filet mignon à l'estragon

Faire revenir doucement des oignons émincés (ou des échalottes), il doivent juste commencer à dorer. Faire dorer un filet mignon dans une cocotte. Y ajouter les oignons, saler, poivrer. Arroser avec du cidre, baisser le feu, laisser mijoter une vingtaine de minutes. Ajouter de l'estragon ciselé et laisser encore mijoter tranquillement quelques minutes. Au moment de servir, détailler le filet en petites tranches pas trop fines, disposer sur un lit de riz basmati. Faire réduire la sauce et y ajouter une cuillère de crème épaisse ou de mascarpone, napper les tranches de viande et servir.
On peut remplacer l'estragon par de la rhubarbe et de la pomme, qu'on mettra dans ce cas dès le début du mijotage. Vingt minutes avant la fin de la cuisson, ajouter des raisins secs.

vendredi 9 juillet 2010

Indigestion

Il arrive que trop de bonnes choses tuent les bonnes choses, et là je ne parle pas de ma vie privée, notez bien, mais de ma marotte, le magazine des CHR de mon coeur, que je me plais habituellement à éplucher et découper en petites rondelles toutes fines avant de les faire revenir au beurre avec une touche de safran, pour la bonne bouche et votre plus grand plaisir. (Si ça vous ennuie que je raconte n'importe quoi, vous êtes en droit de me le dire. Mais avec ménagement, je vous prie, j'ai les nerfs fragiles ces derniers temps.)
Donc, le magazine, là, je me suis plongée dedans dans le but avoué de vous en tirer un petit billet rigolo. Je commençais déjà à pouffer dès l'édito, enfin un peu jaune parce qu'il exposait les démêlés d'un confrère avec une administration et ça m'a rappelé des choses. Cet édito acide, intitulé "Noires ou blanches", n'est pas consacré à la musicologie, mais à la mésaventure d'un célèbre restaurateur. Citations : "dans les instances internationales, les représentants français, dont la suffisance est légendaire, n'hésitent pas à expliquer aux peuplades inférieures, c'est-à-dire au reste de la planète, que nous avons la meilleure administration du monde [...]. Nous avons un très beau cas dont seule notre vénérée bureaucratie est capable : le strict et admirable contrôle que les inspecteurs de la Direction de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes exercent sur les cartes des restaurants. [Cette mésaventure] illustre les excès d'une administration que l'on croyait délivrée du syndrome de l'infraction permanente. Le seul commentaire qui vient à l'esprit du citoyen contribuable s'inspire du simple bon sens : faut-il mobiliser un tribunal correctionnel (celui d'Albi) pour qu'il se prononce sur l'épouvantable question de l'appellation de "truffé" attribuée à un plat dont l'élément cryptogamique, la truffe en l'occurence, était blanche et non pas noire ?" En effet, la question se pose. Je n'ai pas suivi les derniers développements de cette affaire, mais elle semble avoir suffisamment affecté le restaurateur en question pour qu'il se dise écoeuré et ferme son établissement en attendant d'y voir plus clair. Le plat dont il était question, c'était une "Poitrine de veau farcie et truffée, braisée en cocotte, lard paysan et noix de cajou". Hélas, la truffe en question, bien que bien de chez nous, n'était que blanche, donc. Pourtant, ça avait l'air bon.
Le reste du magazine était consacré au Michelin 2010 et à ses stars. Tiens, par exemple, page 20, le chef de l'Auberge du Vieux Puits, qui vient de décrocher sa troisième étoile, affirme que sa "cuisine est comme un rhinocéros en ballerines". Il aurait peut-être suffi au premier restaurateur de mettre des ballerines à son veau, non ? Sinon, il y avait l'exemple du chef du Sa.Qua.Na à Honfleur, qui vient de recevoir sa deuxième étoile et qui nous propose une recette de "Homard poché au citron vert, feuilles de livèche et coriandre, un bouillon clair à la noix de coco et huile de combava" qui, personnellement, me fait rêver. Encore que j'aimerais être sûre que le citron est bien vert, on ne sait jamais. Un autre chef, de Courchevel, a choisi pour son restaurant des assiettes qui se retournent pour pouvoir les utiliser au dessert, parce qu'il faisait ça quand il était petit. Tiens, moi aussi. Ah, souvenirs. J'ai dû m'égarer cependant en chemin, parce que lui vient d'obtenir ses deux étoiles et nous évoque sa "cuisine vive qui vient de ses artères". Un autre, de Val-Thorens, me plaît bien parce que non content d'avoir gagné récemment sa deuxième étoile, il a un petit garçon de 18 mois et qu'il fait la cuisine pour toute la crèche. "Je fais une cuisine de coeur et ne rate aucun service, dit-il. Je serre la main de mes clients. A l'Oxalys, on ne vient pas manger ma cuisine, on vient manger mon âme." Je suis sûre qu'elle est blanche comme neige.
Quelques pages plus loin, j'aime bien le tout jeune chef de l'Ambrosia, qui dit avoir pleuré d'émotion quand son nouveau four est arrivé dans sa cuisine et qui se dit possédé par le virus de la cuisine gastronomique après avoir commencé en cuisine tout en bas de l'échelle. Son "Agneau en déclinaison cuisiné aux épices marocaines, avec une semoule, des pois chiches en pulpe, un jus de harissa et une écume de merguez" m'a bien l'air, en effet, d'un "couscous version XXIe siècle".
Voilà des gens étonnants. Quelque chose, tout de même, m'a l'air bien curieux. Si les pages de gauche du magazine sont consacrées à tous ces gens épatants (et je n'en cite que quelques-uns parce qu'au bout d'un moment, toutes ces recettes et tous ces beaux visages sous leurs toques blanches, ça fait un peu beaucoup), les pages de droite sont consacrées à des publicités accompagnées de photos magnifiques. Davigel, crème brûlée précuite en brique UHT, Debic qui fait des crèmes toutes prêtes en bouteille, de la mousse au chocolat et de la chantilly en bombe, préparation pour tiramisu, Pasta Presto (un concept qui permet de servir 81 combinaisons différentes de pâtes et de sauces en moins de 3 minutes), la KebaBox, "le kit malin pour booster vos ventes", les cuisinés pour bagels, paninis et pâtes, Bonduelle et Kellogg's - quelque chose me dit que l'adéquation entre le lectorat et les valeureux sujets des articles n'est pas parfaite. Il y a les aristocrates, et les autres - ceux qui auraient sûrement rêvé de jouer dans la cour des grands, eux aussi. Ceux qui seront peut-être plus intéressés par la pub de Valtero qui vante "la qualité au gramme près, la gestion au centime près" que par la recette de "Foie gras frais de canard de Chalosse en chaud-froid, morilles et asperges vertes", qui nous est offerte par un autodidacte modeste. Là comme ailleurs, il y a ceux qui réussiront à faire s'épanouir leur créativité, et ceux qui besogneront pour rester en course au quotidien en faisant une croix sur le grand art culinaire.
Encore que la réalité, là comme ailleurs, soit sans doute plus nuancée et qu'entre le blanc et le noir il n'y ait toute une gamme de gris plus ou moins souris...

jeudi 8 juillet 2010

La guerre des pistoles

Les pistoles sont des petits disques de chocolat de 2g chacun ; c'est la forme la plus pratique de chocolat lorsqu'il s'agit de le faire fondre sans sortir un grand couteau pour hacher une plaque de 5kg. Malheureusement, tous les habitants du Café Clochette, à l'exception notable des petits poissons, qui sont trop loin sans doute de la cuisine pour les avoir jamais remarquées, en sont fous. Limite raides dingues.
Les chats, tous les trois, trouvent très rigolotes ces petites balles plates et d'une taille idéale pour les pousser sous les meubles du bout de la patte, après leur avoir fait traverser toute la pièce façon palet de hockey. Il est inexact de dire que les félins n'ont pas l'esprit d'équipe, donnez-leur une pistole pour trois et ils le démontreront avec brio. Si vous leur donnez une pistole chacun, ils se feront des passes. Pour peu que ce soient des pistoles de chocolat blanc, qui ne se voient pas bien sur le sol jaune poussin du Café, ils feront exprès d'en laisser une au milieu du passage, pour que votre pied la rencontre par inadvertance et l'envoie lui-même sous le lit des bébés. Ils vous regarderont alors, l'air complètement outragé, et passeront le reste de la journée à essayer d'appâter leur jouet en lui tendant la patte, un bout de chiffon ou tout ce qu'ils trouveront dans le vain espoir de la faire sortir de là où, dans votre grande perversité, vous l'aurez fourré tout seul. Si c'est du chocolat noir, ils l'enverront valdinguer du premier coup sous un tapis où vous ne retrouvez qu'un petit tas à moitié fondu le jour où vous ferez le ménage en grand.
MiniLoup aime le chocolat, point. Sous toutes ses formes et toutes ses couleurs. Il est capable de faire le siège du lit des bébés en compagnie des chats et de leur apporter une aide matérielle non négligeable pour extirper la pistole de sa cachette. Et se verra conséquemment lancer trois regards noirs quand il y aura réussi, au moment précis où il aura fourré les deux grammes de friandise dans sa bouche après l'avoir époussetée soigneusement.
Moi, je trouve simplement que le chocolat sous cette forme, c'est bien pratique. Notamment pour goûter les ingrédients avant de les mélanger. Quoi ? deux grammes de plus ou de moins, ça ne va quand même pas faire foirer ma recette, si ?
Ayant chacun nos raisons pour aimer ces petites choses qui ressemblent à des boutons, certains jours, c'est la guerre. Il suffit que le son du carton des pistoles de chocolat blanc tiré de son coin sous le comptoir arrive aux oreilles de l'une ou de l'autre des parties en présence pour que son frémissement de joie attire toutes les autres. Il peut alors arriver que nous nous battions, avec nos armes respectives. Les chats miaulent à en fendre le coeur des amoureux des animaux, puis se battent entre eux dans l'espoir de créer une diversion propre à permettre à une patte leste de récupérer l'objet de leur fixation, si possible en plusieurs exemplaires pour aller faire un foot. MiniLoup s'approche l'air innocent et propose de m'aider à faire un gâteau. Et je soulève la boîte au-dessus de ma tête pour mettre hors de portée de tous ces envieux la base de mon gâteau du jour. A leur grande joie, il arrive que ce faisant, la boîte s'ouvre brutalement et m'arrose d'une pluie chocolatée aux gouttes de deux grammes pièce.
C'est sans doute une des raisons pour lesquelles, au Café Clochette, le jeu de backgammon prend une dimension tout à fait intéressante et totalement imprévue au regard des règles canoniques de ce jeu fascinant : on peut y manger les pièces. C'est ce qui s'appelle intéresser la partie, j'imagine.

mercredi 7 juillet 2010

Ablutions-dits

- Tiens donc, et pourquoi on ne pourrait pas prendre une petite douche le soir, dites-moi, jeune homme ?
- Euhhhh... et ben parce que j'ai pas pris de dessert.
- Ah ? et alors ?
- Euhhhh... et ben si je prends pas de dessert, l'eau elle rentre dans mes oreilles et après elle ressort jamais ! alors tu vois, je peux pas prendre de douche le soir.

mardi 6 juillet 2010

Colloque singulier

Plusieurs choses étaient à l'ordre du jour de notre réunion, à Mister C. et à moi. Il s'agissait, déjà, de faire le point sur l'activité. Ca s'appelle un bilan comptable, en termes adéquats. Ce fut donc fait hier après-midi, sur la terrasse, en compagnie d'une Clochette déchaînée et d'un MiniLoup accro à Tom et Jerry. Faire la lecture d'un bilan comptable en se levant toutes les 7 minutes pour aller mettre un nouvel épisode et/ou pour empêcher l'animal de se fourrer dans le sac des classeurs à levier, dans la manche de la veste de Mister C. ou dans le grillage du lierre, c'est pour le moins sportif. Essayer de se souvenir, deux ans après, où peut bien se balader la facture intermédiaire des travaux de la cabane des jouets, et pourquoi il y a un écart de 13 centimes entre le devis original et la facture finale, ça l'est aussi. Quant au mystère du montant des cotisations dues au RSI, vous qui suivez ce blog depuis longtemps savez qu'on n'a jamais vraiment réussi à le résoudre. Il fut aussi évoqué des impôts fonciers, du pro-rata, des intérêts dus et des congés payés.
Tiens, d'ailleurs, puisqu'on parle de congés payés. Ca vous dit quelque chose, le Tese ? je ne vous en voudrai pas si ça ne vous dit rien, moi-même je m'efforce de l'oublier entre deux déclarations mensuelles. M'enfin si vous voulez vous rafraîchir la mémoire, c'est par ici (clic) et par là (clic). Donc, le Tese, sis à Lyon pour ce qui est des CHR (établissements relevant de la catégorie des hotels, cafés et restaurants, pour les distraits), a un site internet dont je suis sûre que quelqu'un est très fier pour l'avoir créé et porté sur les fonts baptismaux. Fierté dont je ne sais si elle est totalement légitime, entre nous soit dit. Disons que ce site est pourvu d'un certain nombre de cases, dont l'organisation et le remplissage apparaissent au presque néophyte parfaitement aléatoire et/ou impossible. Le calcul des congés payés se fait via une case nommée, non pas "congés payés", mais "indemnités". Et pour finir, une fois qu'on a réussi à plus ou moins forcer les cases à recevoir la déclaration qu'il fallait absolument faire pour ne pas être en infraction avec la législation en vigueur, pouf, le site plante. On s'est demandé hier si on avait fait sauter tout le système sur le territoire national ou si c'était juste temporaire et limité au périmètre intérieur d'un Café Clochette tout résonnant des hurlements de frustration d'un MiniLoup privé pendant quelques dizaines de minutes de Tom et Jerry pour cause de machine impossible à partager, toujours est-il que l'accès est toujours impossible et que la fenêtre principale m'affirme que mon numéro de Siret n'existe pas, le sagouin. Encore n'est-il pas totalement impossible dans cet espace-temps-là que la déréliction du Tese ait abouti, par des voies qui m'échappent, à la disparition de ma petite entreprise.
Allez savoir. Enfin quand je dis que la gestion d'entreprise, ce n'est vraiment pas pour moi, on n'est pas très loin de la vérité. J'ai juste appris que la vérité, en matière de gestion d'entreprise, est une donnée très largement surfaite quand elle touche à vos propres capacités à faire face à l'adversité. Avec un co-pilote de la trempe de Mister C., dont la phrase favorite est "ah, c'est un problème... mais ne vous inquiétez pas", on passe au travers des gouttes.
Pour ceux qui s'inquièteraient de l'issue de notre lecture du bilan comptable, je vous rassure : le Café Clochette n'est pas sur le point de disparaître corps et âme. On ne peut pas dire que ce soit tout à fait florissant, m'enfin au bout de 18 mois on est encore là, ce n'est pas si mal, et sans perspective immédiate de devoir priver les chats de croquettes pour payer l'électricité. Mettons que l'année prochaine sera critique, mais en ce moment, il y a tellement d'entreprises pour lesquelles l'an prochain sera critique que le Café Clochette n'est somme toute qu'une petite entreprise tout à fait ordinaire. Enfin, si on considère que l'ordinaire, c'est un chat qui se faufile dans la manche du comptable occupé à batailler avec des cases plus ou moins vides pendant que le fils de la patronne hypnotise l'ordinateur.

lundi 5 juillet 2010

Dur dur l'écriture

La carrière d'écrivain de Minet s'avéra hasardeuse dès le début.


funny pictures of cats with captions
see more Lolcats and funny pictures

dimanche 4 juillet 2010

Fondant chocolat-cardamome

Il paraîtrait que c'est le meilleur du monde. Etant partie prenante de sa création (vu qu'il est sorti tout cru de mon imagination délirante ou quasiment), je ne peux me prononcer en vertu d'une modestie immense, vous pensez bien.

Fondant chocolat-cardamome

Faire fondre tout doucement 150g de chocolat noir, 50g de chocolat blanc et 200g de beurre doux, bien mélanger puis ajouter 150g de sucre complet et 4 oeufs entiers. Ecraser au mortier les graines de 4 gousses de cardamome verte avec un ou deux grains de poivre noir et une demi-cuillère à café de gros sel non raffiné. Mélanger cette poudre grossière à 3 cuillères à soupe de farine (ça marche très bien avec de la farine sans gluten, ou de la fécule), ajouter le tout au mélange précédent. Mettre à 180°C pendant 22 à 25 mn.

samedi 3 juillet 2010

Hope springs eternal

C'est bien connu, la contrainte est mère de créativité. Ah si, ah si, c'est connu, je vous assure. Du temps de ma jeunesse, j'ai habité près de la Campagne à Paris, dans le 20e arrondissement, et il se chuchotait dans les arrière-cours que la forme de la petite rue qui en faisait le tour, une sorte de e minuscule, était cause de l'éviction de cette même lettre du fameux roman de Pérec, La disparition. Il faut dire que, selon la rumeur, la maman de Pérec aurait habité dans le coin (encore que dans un e, je ne vois pas très bien où se cache le coin ; un E, encore, ou un M, je veux bien, mais un e manuscrit, non). Peut-être cela prouve-t-il que parfois, le génie des grands écrivains ne se niche pas dans le giron, mais simplement dans la rue où habite leur maman*.
Tout ça pour dire que se profile à l'horizon du Café Clochette une grande aventure comme seules peuvent en vivre des cafelières en chef et adjointe passablement engourdies par l'inaction et prêtes à toutes les aventures au fond de leur cuisine, même les plus absurdes à première vue. Le grand chantier à venir, c'est de vider le placard de l'épicerie sèche. J'en vois frémir une de l'autre côté de son écran, parce qu'elle l'a fréquenté et s'en souvient encore. Oui, la mouette, nous nous attaquons au Placard. Armées de toute l'espérance que recouvrent deux grands fronts innocents (et plein de tâches de rousseur, quant au mien), nous allons aligner dans les jours qui viennent les boîtes de conserve, pots de miel et autres petits packs de crème UHT. Il doit y avoir également, dans mon souvenir, une bouteille de ketchup, du sucre en roche venu tout droit de chez Bélasie et que certaines petites filles de ma connaissance aiment à croquer au moment du thé, une ou deux boîtes de sardines de la Belle-Iloise pour ma consommation personnelle, des graines d'alfalfa à faire germer, et sans doute les dix boîtes de fécule de maïs que je ramène périodiquement des courses hebdomadaires, persuadée que je suis qu'il n'en reste pas assez pour la prochaine fournée de sablés sans gluten, alors que si bien sûr. Ah, et quelques boîtes de thon et autres olives ramenées d'Espagne et que je garde par nostalgie. Ce que je ne sais pas, c'est s'il reste de cet excellent pesto dégoté dans un coin secret l'an dernier, ni quel fut le sort de mon précieux bocal de griottes au sirop.
Quant aux citrons confits rescapés du dernier poulet aux olives et au citron, il me faut absolument m'assurer de leur nombre exact avant que de racheter innocemment du poulet et des citrons sans soupçonner que la pénurie m'attend à la maison sur le front des citrons confits. Rien de pire que de prévoir une recette et de se retrouver le bec dans l'eau au retour des courses. Si : oublier l'ingrédient principal sur le chariot au magasin. Ca peut arriver.
Ensuite, une fois poussé des "oh" et des "ah" au spectacle des denrées retrouvées, il s'agira d'utiliser la montagne hétéroclite que nous aurons entreposée sur un des plans de travail en inox de la cuisine. La contrainte, c'est d'utiliser un maximum du contenu des placards sans y adjoindre d'ingrédients supplémentaires. Vous voulez jouer ? si je vous propose du maïs en boîte, de la tapenade, une boîte de soupe de poissons cancalaise, des câpres au vinaigre et un sachet de préparation bio pour flan au chocolat (acheté en perspective d'une recette de gâteau miracle sur laquelle je n'ai jamais pu remettre la main), ça vous donne des idées ?
Si oui, faites-moi signe... vous avez droit à toutes les voyelles que vous voulez pour ce faire, mais si ça vous tente version lipogramme, surtout ne vous gênez pas.

* et qui porte aujourd'hui le nom du fiston.

vendredi 2 juillet 2010

Fondant chocolat-ricotta à la myrtille

A la recherche d'une recette sucrée destinée à finir un énorme pot de ricotta, j'ai voulu faire chocolaté. Pas dur, on trouve plusieurs recettes sur internet, comme ici, ici ou ici (clic). Je n'ai pas pu m'empêcher de n'en faire qu'à ma tête cependant, ce qui donne ce qui suit.

Fondant chocolat-ricotta-myrtille

Faites fondre 200g de bon chocolat noir avec une cuillère à soupe de beurre. Ajoutez un yaourt ou la quantité équivalente de crème et 250g de ricotta, mélangez bien. Ajoutez 75g de sucre complet, 3 oeufs, deux cuillères à soupe de farine ou de fécule de maïs. Mélangez bien, versez dans un moule chemisé de papier sulfurisé, mettez au four à 200°C pendant 25 à 30 mn. Le fondant ne doit pas trop cuire, faute de quoi il ne sera plus fondant.
Servez avec quelques myrtilles fraîches ou des myrtilles surgelées que vous aurez fait décongeler avec une cuillère de sucre.

jeudi 1 juillet 2010

Cool as a cucumber sandwich

Les nouvelles vont vite dans le quartier.
- Alors c'est vous qui vendez votre affaire ? non, ce n'est pas vous ? ah oui, c'est vous qui partez en Normandie alors, non ? non ? ah oui, vous, vous allez traduire des livres, c'est ça ? non ? c'est déjà fait ? tiens. Alors vous êtes qui, vous, au juste ?
Il faut savoir garder la lèvre supérieure rigide et se montrer fraîche comme un concombre fraîchement cueilli pour ne pas rigoler - parfois, ça peut froisser de rigoler tout à trac devant quelqu'un dont, la mémoire physionomiste nous faisant toujours autant défaut qu'il y a deux ans, on a tout lieu de croire qu'on ne se débrouillera pas forcément mieux pour le situer que lui pour nous cerner. La question de qui est qui, d'où on vient et on fait quoi, elle est tellement importante dans notre univers qu'on s'y raccroche à la moindre anicroche de communication.
Tiens, aujourd'hui par exemple. Cette jeune fille, là, je suis sûre que je la connais. Mais qui est-ce ? la cousine de la boulangère ? la copine de la baby-sitter ? l'élève de l'homme aux yeux qui pétillent ? mystère. Heureusement, en gardant son calme et en ayant sous la main un enfant à peu près grand comme ça, on se tire de n'importe quelle situation loufoque. Encore qu'il faille en accepter le risque.
- Oh, regarde maman ! c'est la dame de la (gros bruit lié au passage du camion poubelle à nos côtés).
- La dame de quoi ?
- La dame de... (se détourne pour aller courir après un pigeon innocent).
- Attend ! la dame de quoi ?
- Ben tu sais bien, la dame de... (re-vacarme d'un monsieur qui tond les herbes folles avec un truc à fil pétaradant, d'ailleurs j'aurais un mot à lui dire à celui-là, qui m'a ratiboisé toutes mes belles herbes folles qui poussaient tranquilles devant la façade, zou, il a tout zigouillé pour ne laisser qu'un plan de menthe anémique - mais admis au registre de la ville-sans-mauvaises-herbes, sans doute).
- La dame de quoi ???
- (Excédé, à la cantonade) LA DAME DE LA BANQUE QUI T'A DIT QUE T'AVAIS PLUS DE SOUS !
Ahem. Ah oui, tiens. Bonjour madame.
Blog Widget by LinkWithin