mercredi 31 mars 2010

Jusqu'à demain mettons

Tiens, on est mercredi. Ah ben oui tiens, il y a plein de monde dans le restaurant, ça se vérifie, qu'on est mercredi. Pendant ce temps en cuisine, je réfléchis. Qu'est-ce qu'on peut faire avec du sirop de roses ? comment on fait rôtir une betterave ? comment s'habiller pour aller au concert demain soir ? est-ce que j'aurai le temps d'aller voir Pépito Matéo au festival Mythos ? Hélène des Pieds dans le Plat aura-t-elle du monde demain soir ? c'est à qui d'aller chercher le pain demain ? et le blog, qu'est-ce que je vais bien pouvoir raconter sur le blog aujourd'hui ? la lettre reçue ce matin qui me propose une estimation gratuite de mon affaire pour un grand groupe de repreneurs potentiels ? ou une petite recette ? ah oui, mais alors, le sirop à la rose ?
Ca, c'était à midi.
Il y a des jours. Et des nuits. Là, c'est la nuit. J'empaquète donc mes petites questions, jusqu'à demain mettons.

mardi 30 mars 2010

Beau zon de... hips

Ca y est, ça frémit sous terre. Vous n'avez pas suivi ? il se passe des choses à la frontière franco-suisse, dites donc (et il ne s'agit ni d'un trafic international de chocolat aux fruits secs ni du passage en fraude d'une vache par-delà le col de sa patrie en vue de grignoter l'herbe verte sur un autre versant). Ce soir, on doit fêter ça avec des petits bangs de bouchons de champagne. Il paraît que les protons se sont collisionné tout bien comme il faut.
Et je n'ai plus qu'à manger mon chapeau pour avoir ironisé il y a deux ans.
Voyons... caramélisé avec une petite garniture au citron et au pavot, ça peut pas être mal ?

Démonter ce truc que je ne saurais voir

Il m'arrive de hanter les cafés avec un bouquin, histoire de me faire rare dans le mien et de profiter de l'ambiance chez les autres. L'autre jour, c'est Marcel qui m'interpelle et me demande ce que je lis (un livre qui s'intitule avec la sobriété qui s'impose Protestantisme).
- Ah ! le tantrisme ! dit-il. Tiens, ça doit être intéressant, ça.
- Très, lui rétorquai-je.
Il en faut beaucoup pour me démonter.

lundi 29 mars 2010

Les conversations qu'on aurait aimé avoir

La semaine dernière fut celle des conversations manquées : le temps qu'on finisse la conversation en cours et pouf, la personne à qui on espérait parler a déjà mis les bouts, ou alors celle qu'on espérait voir avait mieux à faire que traîner dans le coin ce jour-là, ou encore on s'est vu mais on n'a pas réussi à se causer pour différentes raisons, certaines mesurant moins d'un mètre vingt, d'autres carrément moins de vingt centimètres au garrot (et ayant tendance à s'attaquer aux sacs de lentilles vertes). Il suffit de pas grand-chose, parfois, pour louper l'occasion. Ca m'a fait réfléchir aux conversations que j'aurais aimé avoir.
Avec Hamlet, déjà, pour qu'il m'explique une bonne fois pour toutes ce qu'il voulait dire dans ce fameux monologue. Mais si, vous savez bien, "être ou ne pas être, la noblesse d'âme et les fortunes outrageantes", tout ça. Et ces fameux rêves qu'il faut craindre ou espérer, tout ça patin couffin. Alors mon lapin, tu as eu un coup de blues, c'est ça ? Bon d'accord, un fantôme te hante et il y a quelque chose de pourri au royaume où tu vis, mais si tu crois que par notre époque on est mieux lotis ? et tu vois, nous on se contente d'écrire des blogs, ça ne va pas peser sur la postérité, au moins. Enfin j'admets que ça a de la gueule. "Supporter les maux que nous avons par peur de ceux que nous ne connaissons pas", c'est beau. On dirait presque du Shakespeare, tiens.
Avec le rédacteur en chef de L'Echo de la Coquille, la feuille de chou du patelin où vivaient mes grands-parents quand j'étais gamine, qui a oublié d'imprimer le seizième épisode du feuilleton exaltant qu'on devait au notaire (sous un nom d'emprunt, pour préserver sa dignité, mais tout le monde le savait) l'été de mes douze ans. Ce seizième épisode manquant contenait sans aucun doute la clé du mystère de la filiation de l'héroïne de cet été-là et je me désole encore de ne pas savoir de quoi il retournait. De désespoir, je suis entrée dans la carrière littéraire. Modestement : avec un feuilleton en deux épisodes pour la feuille écrite à la main et à circulation limitée (mon petit frère et trois escargots qui passaient par là dans la cabane au fond du jardin) que j'ai commise en guise de vengeance masquée. Très masquée, si je ne vous l'avais pas dit personne ne l'aurait jamais su, même pas le notaire incognito et surtout pas ce fumiste de rédac' chef.
L'inventeur de la clé Allen. Chapeau, l'ingénieur. Ca me confirme dans l'idée que c'est la simplicité qui peut changer le monde.
Et vous, vos conversations rêvées, quelles sont-elles ?

dimanche 28 mars 2010

De la victoire paradoxale des verres et autres amusements

- Pfff, demain il faut que j'aille au magasin, tiens.
- Tu veux acheter quoi dans le magasin ?
- Des verres.
- Des verres comment ?
- Des verres à vin, parce que cette semaine j'ai été très maladroite. Tu sais ce que ça veut dire maladroite ?
- Nan.
- C'est quand on arrive pas à bien tenir les choses et qu'elles s'échappent et souvent, elles se cassent.
- Ah ben moi, ma machine que j'ai dessinée, et ben elle est très forte. Les choses, elle les rattrape.
- Trop fort. Tu pourras en construire une pour moi ?
- Voui. Et pis même, ma machine elle sait faire des parapluies, alors.
- Et des paraneiges ?
- Nan. Mais quand j'étais petit, j'avais un paraneige et pis il s'est cassé et pis quelqu'un l'a jeté et pis j'étais très triste.
- Ah oui je comprends. C'est pour ça que tu construis des machines maintenant ?
- Euh... nan. Et pis je les construis pas, je les dessine. Pour construire des machines, il faut une autre machine et celle-là, je l'ai pas encore dessinée.

samedi 27 mars 2010

L'éternité en quelques jours

Il y a une seule chose que je ne peux pas me procurer facilement : l'éternité. Vous me direz, ça fait un peu beaucoup et vous aurez raison. Et je vous rétorquerai que vous non plus et que vous pourriez aussi bien vous mêler de vos affaires, mais je suis un fantôme plaisant et placide et je veux bien qu'on en parle. Enfin j'ai deux-trois trucs à vous dire avant, hein, vous commencez à me connaître, je n'ai pas de poche et donc pas de langue dedans, comme qui dirait.
Pendant que la cafelière s'ingénie à désamorcer quelques bombes caloriques pour une sombre histoire de grains et d'autruches, je me tâte quant à la légitimité de bibi de donner son avis sur l'affaire en cours. Je veux dire que je brûle d'en placer une mais que, une fois n'est pas coutume, je n'ose pas. Je lui dis, ou je lui dis pas ? vous feriez quoi, vous ? Bon c'est sûr, si je ne vous dis pas de quoi je parle, vous ne risquez pas d'avoir une opinion, mais quand même. Bon, non, je vous dis pas et je lui dis rien, la dernière fois que je me suis mêlé des affaires de coeur de quelqu'un je me suis retrouvé sur un pré avec un canon court et j'y ai laissé, entre autres, quelques cheveux et une belle amitié.
Sinon, j'ai fait un tour à la bibliothèque ce matin et je suis tombé sur un copain à moi, qui venait d'emménager dans le coin pour cause de précédente demeure rasée par un promoteur. Ca nous pose toujours un cas de conscience à nous autres les fantômes quand notre demeure habituelle disparaît et qu'on doit plier bagages (figurativement, bien sûr, parce que l'avantage du statut de fantôme c'est qu'on voyage léger), parce que l'élection d'une nouvelle maison ne se fait jamais sans heurt. Pour peu qu'elle soit habitée par quelqu'un qui ne croit pas à notre existence, c'est notre existence même qui est remise en cause, figurez-vous. C'est qu'il faut, pour qu'on existe, que quelqu'un sache que c'est possible, or ça peut parfois poser problème. Il suffirait que tous les humains vivants décident du jour au lendemain de ne plus vivre que tournés vers l'avenir sans se préoccuper des fantômes qui les hantent et pouf, on n'existerait plus, c'est aussi simple que ça. Encore que... il y a des finesses, mais en gros c'est ça. Donc bon bref, à la bibliothèque je suis tombé sur Radegrande qui venait d'emménager dans le quartier, chez un jeune prof de fac qui s'appelle Xavier et que vous avez pu croiser par ici, si je ne m'abuse. Le dit Xavier étant toujours en Californie, mon copain a le temps de se faire à ses nouvelles pénates et il m'a raconté qu'il en a bien besoin, rapport à un chat qui hante déjà les lieux et qui a l'air assez moyennement ravi de laisser quelqu'un d'autre investir la place. Il arrive que nous ayons des rapports houleux avec les animaux, voyez-vous.
Ce qui m'amène à ce dont je voulais vous parler, tiens, justement. J'aime bien quand je retombe sur mes pattes en sautant du coq à l'âne, comme ça. Il semblerait que les chats du Café Clochette commencent à se douter de quelque chose et qu'ils s'inquiètent de leur avenir. J'ai beau leur expliquer qu'elle est encore là pour un moment et qu'il y aura encore des crevettes et des champignons crus à venir quémander en cuisine, ils ont comme un coup de blues. Il faut dire que la cafelière parle en dormant et que depuis quelques nuits elle se demande tout haut où elle a mis la clé du hangar de l'avion et pourquoi, s'il est garé au quatrième, l'ascenseur est encore en panne. Un certain nombre de personnages s'incrustent dans ces rêves, apparemment, mais aucun n'a réussi à retrouver la fameuse clé ni le chemin vers le quatrième. Ca a l'air de beaucoup soucier et la rêveuse et les occupants du rêve. Quant à moi, je fais ce que je peux, mais sur ce coup-là il semblerait que je puisse peu.

Que ne puis-je parfois reprendre quelque substance
Afin de rassurer matous et cafelière,
Crevettes pour les uns, clé pour la dernière,
Et qu'enfin tout le monde dorme à poings fermés,
Sans retrouver demain d'ombres sous nos paupières...

vendredi 26 mars 2010

Petits fondants à la châtaigne et au chocolat blanc

Une recette du tonnerre. MiniLoup a passé la moitié de l'après-midi hier perché sur le plan de travail, une menotte dans la boîte, en disant "ferme les yeux, maman" quand je passais à proximité, j'en déduis que la recette est bonne. (Et que ça va pas arranger mes bourrelets, mais je vais peut-être arrêter d'en parler, si ça se trouve, la stratégie de l'autruche est la bonne en l'occurence : s'ensabler les mirettes pour ne plus les voir ?)
Elle vient du petit livre suivant :

C'est mon amie G. qui a découvert la recette au détour d'une page et a dit avec la plus grande désinvolture "tiens, il n'y a pas de gluten dans cette recette et ça a l'air drôlement bon", ce qui ne pouvait pas manquer de me faire dresser l'oreille. Quand en plus on remarque qu'il n'y a que 4 ingrédients en tout et un seul plat à laver ensuite, on souçonne qu'on frôle la perfection. En plus, le chocolat blanc dans une recette sucrée, ça fait toujours des trucs fameux et inattendus.


Petits fondants à la châtaigne et au chocolat blanc

Faire fondre 200g de chocolat blanc avec 100g de beurre doux, ajouter le contenu d'une boîte de crème de marrons de 500g, une pincée de sel et deux oeufs, bien mélanger puis verser dans des petites caissettes en papier ou des moules à muffin, mettre à 180°C pendant 25mn.

Des oreilles pour entendre

Nan, je rêve. C'est pas possible. Quand même. Faut oser, non ? Vous trouvez pas, vous ?
Mais quand même enfin voyons !!
Je ne puis y croire. Non vraiment, je vous assure, je suis totalement incrédule sur ce coup-là. D'ailleurs si ça se trouve vous êtes d'accord avec moi, vous autres, là, de l'autre côté de l'écran. Enfin à l'heure qu'il est j'imagine que vous êtes plutôt au fond de votre lit, sauf nos aimables visiteurs d'outre-très-loin, mais si ça se trouve, on est d'accord. Ca me soulagerait bien qu'on soit d'accord, vu que je me sens un peu seule, là.
Nan, quand même.
Ce truc-là, vous y croyez, vous ?

jeudi 25 mars 2010

Super orthodonal, je vous f'rais dire

- Et bin moi, j'ai construit une machine, et si je suis en danger, il faudra que tu appelles papa et puis il dira "allo, machine, en route, j'appuie sur le bouton", et la machine elle viendra me sauver.
- Wouah ! incroyable !
- Voui. Enfin elle est pas encore construite, mais j'ai fait les plans pour la machine. Et puis elle est super dangereuse, même.
- Ah ? elle risque d'exploser ?
- Mais naaaaan ! Nan, c'est qu'elle a du feu, tu vois. Et même, du feu orthodonal ! alors.
- Du feu orthodonal ? ça a l'air super dangereux dis donc.
- Ah ben oui. Ca fait super peur aux ganceterres. Alors comme ça ils viennent pas dans la maison, tu vois.
- Ah oui je préfère.
- Et pis tu vois, quand la machine elle sera construite, et ben elle aura aussi des médicaments pour toi, tu vois ?
- Ah bon, elle pourra guérir ma bronchite ?
- Oui. Paske elle fabriquera des médicaments, et pis comme ça tu seras plus malade.
- Trop fort mon loup.
- Ouais. Super fort. (Réfléchis une bonne minute en épluchant une carotte.) Alors tu vois, ça vaut le coup que je suis ton petit garçon, hein ?
- Voui. Je vais construire une machine qui te fera des bisous même quand je serai pas là.
- Ah nan ! pas des bisous ! moi j'aime pas des bisous ! (Réfléchis puis attrape une autre carotte.) Mais elle pourra faire des gâteaux, ta machine, là ?

Aqua Sasserre, la boisson de l'été

Une entreprise n'est pas une fin en soi. Le Café Clochette n'existe que parce qu'il remplit des fonctions précises, et d'autres moins précises mais tout aussi essentielles, pas parce qu'il existe un numéro de Siret quelque part ou quelques arbres en moins à cause des Cerfas remplis pour garantir son existence première.
Il existe parce que c'était un rêve et que les rêves, ça fait vivre.
Il existe parce qu'une entreprise est censée créer de la valeur ajoutée et que dans l'idée de départ, ladite valeur aurait dû me permettre de conserver un toit à peu près étanche au-dessus de ma tête. Les finesses de la gestion d'entreprise sont supposées garantir cet état de fait (ou de faîte, en l'occurence).
Il existe parce que c'est le lieu où il se passe des choses concrètes : des gens viennent, mangent, rigolent, allaitent des bébés, lisent des histoires à des plus grands, se consultent, se disputent le dernier gâteau de l'assiette ou se font des amabilités pour le céder à leur voisin, viennent chercher le dernier gratuit à destination des jeunes parents ou bouquiner un des livres de la bibliothèque, enfin ils viennent vivre des choses normales dans un lieu qu'ils ont l'air de trouver sympa. Donc, ça vit.
Il existe parce que mes chats s'ennuieraient sinon.
Il existe pour que j'aie des choses à raconter ici.
Il existe pour les gens qui le font vivre. Une entreprise emploie des gens, c'est comme ça. Moi je mange à l'oeil, déjà, je vous ferais dire, et MiniLoup aussi. Et il est en pleine croissance, en plus. Et Isabelle, Christine, Aude depuis la semaine dernière (bienvenue, Aude, c'est un plaisir de t'avoir ici !), quelqu'un d'autre très bientôt, en ont tiré ou en tirent ou en tireront un (petit) salaire. Et une occupation, un emploi du temps, une visibilité sociale qu'on n'a pas quand on n'a pas un emploi, aussi modeste soit-il. Ca ne change pas la face du monde, mais j'en suis un petit peu fière quand même.
Il existe pour la part qu'il prend au contrat social. Tous les Cerfas que je remplis, ça permet à des tas de gens d'avoir une occupation, qui leur garantit un salaire, qui fait vivre d'autres gens et leur permet d'aller au cinéma. Donc Georges Clooney, c'est un peu grâce à moi qu'il... euh, non peut-être pas. M'enfin bon. C'est pas faute d'essayer. Et puis les sous que je reverse à la collectivité servent à créer des places de parking et vous avouerez qu'il n'y a rien de plus grand sous ce soleil qu'une place de parking pile devant la gare quand on cherche à se garer devant la gare. Non ?
Il existe parce que sinon il faudrait l'inventer et je vous jure que rien que d'y repenser, ça me fatigue. Ce qui est paradoxal, c'est que je suis en train de trépigner à attendre le moment où je pourrai inventer autre chose.
Il existe pour les surprises et même pour les grincements, de dents ou autres, pour les choses arrivées et les choses rêvées, les choses réussies et les choses ratées. Et puis il existe pour ne pas que je m'ennuie, parce qu'une cafelière qui s'ennuie, c'est terrible. Genre dragon, je crois me souvenir, mais ça n'est pas arrivé depuis un moment, somme toute.
Enfin, il existe parce qu'un jour où je conduisais tranquille sur une petite route de Bretagne, un MiniLoup tout mini dans sa coque à l'arrière et un soleil d'hiver rasant la campagne, je me suis dit, "tiens, ce serait bien si on pouvait faire un truc pour les enfants". Et qu'au lieu de rentrer direct, j'ai laissé MiniLoup finir sa sieste voiturée et que j'ai imaginé comment ça serait, ce lieu hypothétique. Donc si le Café Clochette existe, c'est parce que MiniLoup n'acceptait de faire la sieste qu'en voiture, ce qui tend à démontrer que les enfants n'ont jamais de problèmes de sommeil, juste des parents qui ne savent pas tirer profit des accidents du destin.
Ceci dit, les enfants, si vous laissez vos parents dormir de temps en temps, ils n'oublient pas les céréales dans le lait du matin et d'après MiniLoup, c'est un prérequis pour une bonne entente familiale, je vous livre cette petite sagesse enfantine pour ce qu'elle vaut.

(Mes titres n'existent que pour me faire rigoler. Je réalise pleinement que je suis sans doute la seule à m'en amuser et je prie mon aimable lectorat de bien vouloir me passer cette innocente et somme toute bien aimable manie. Ca pourrait être pire. Croyez-moi, ça pourrait.)

mercredi 24 mars 2010

Chute de rien

... ou comment tomber de haut sans se faire très mal.
Plage en perspective oblige, je hante les devantures de magasins qui vendent des maillots de bain. Il est douteux que je me décide à rentrer, la tête des vendeuses en général et de celle du magasin d'aujourd'hui en particulier me faisant ressentir des picotements dans tout le kilo superflu que j'ai dans le coin (et il n'est pas impossible que j'aie plusieurs coins). Rue du Maréchal Joffre, tout droit puis à gauche du temple, tout à l'heure, j'aimais bien le petit maillot bleu à 185 euros (pièce, pour une seule pièce d'ailleurs) mais, comment dire, non. Dans l'idéal, ce qu'il me faudrait, c'est un costume de bain de la Belle Epoque, en gros. Plus la cabine qui va avec, tirée par un cheval sur la plage pour ces dames. J'aime aussi le look des joueuses de tennis chez Jacques Tati, mais je n'ai jamais su tenir une raquette, je risquerais d'éborgner les daurades qui croisent au large. Sinon, il y a l'option Inuit, avec la peau de phoque en trois épaisseurs qui dissimuleraient la mienne, mais même en Bretagne, au mois d'août, je vais détonner.
- Maman ?
- Hum ?
- Pourquoi tu dessines des triangles avec des pattes et une tête ?
- C'est pas des triangles mon loup, c'est des maillots de bain avec des naïades dedans.
- Pourquoi tu dessines des noyades dans des maillots de bain ?
- Pour qu'un jour, sur cette terre, un être humain ait eu l'occasion de dire ce que tu viens de dire.
- Ah ?
- Oui.
- Je comprends rien, mais moi je crois tu devrais plutôt dessiner des ganceterres dans ton maillot de bain. Et pis des tronçonneuses, et pis un dinosaure aussi. Et pis comme ça, personne nous embêtera sur la plage, si tu mets tout ça dans ton maillot de bain.

mardi 23 mars 2010

L'autre Seine

Ce qu'il y a de bien, au bord de l'eau, ce sont les poissons.
Je veux dire : ce qu'il y a de plus agréable quand on se balade au bord de l'eau, c'est d'imaginer les poissons.
Je veux dire : ce qu'il y a de bien, quand on est au bord de l'eau et qu'on se balade en laissant son esprit vagabonder sur les grandes et petites contrariétés de la vie qui va au soleil qui est parti, en voyant d'un oeil distrait les bourgeons qui sont apparus d'un seul coup au bout des branches, les coquins, pendant qu'on ne regardait pas, alors que ça fait des mois qu'on les attend, en écoutant d'une esgourde engourdie les pépiements joyeux des piafs qui volettent ici et là (surtout là, dans le buisson sur le bord de l'eau) et en réfléchissant que même une balade tranquille ne vous ramène jamais que vers les soucis que vous vouliez quitter, c'est d'imaginer les poissons. Dans l'eau. Qui doivent se dire que ça s'est vachement radouci ces derniers jours et que ça remet les écailles à l'endroit de ne plus se geler les nageoires à attendre le réveil des insectes, l'estomac dans la caudale.
Je veux dire : penser aux poissons, ça détend drôlement.
Non ? C'est peut-être juste moi. Je ne sais pas pourquoi, penser aux poissons du canal Saint-Martin, ça me fait toujours réfléchir à ce que les poissons de Paris ont bien pu penser pendant le tournage de la scène sur les quais dans Tout le monde dit I Love You.
Et je ne sais pas pourquoi, mais là comme ça j'ai eu envie de vous le dire. Il y a des choses comme ça, qu'on n'explique pas.

A Tail of Two Kitties ; ou, Bataille du matin chagrin

Clochette, dos cambré, oreilles pointées en avant, moustaches immobiles, fixe la couette à trois centimètres de mon nez. La couette respire. Dessous, un Timirrou alangui sur la couette du dessous ronronne tranquille en somnolant et en me pétrissant les bourrelets du bout des griffes. Je sens qu'il va se passer quelque chose et que personne, ce matin, n'aura besoin du réveil pour commencer la journée.



Gagné.




Ca nous fait deux quadrupèdes en pleine course-poursuite, l'un cherchant ostensiblement à attraper la queue de l'autre, un MiniLoup à l'air égaré tiré d'un rêve plein de tronçonneuses qu'il dit regretter et une maman échevelée qui regrette son rêve à elle. Vivre dans un coing.

lundi 22 mars 2010

Les 10 de Nantes

Nantes est une grande ville pourvue d'un éléphant (clic, la preuve) et d'une population enfantine conséquente. J'en veux pour preuve une activité notable du côté des projets et réalisations à eux destinés. Déjà, il y a un magasin Ti Moune, comme celui de Rennes, tenu par le grand Mario à qui vous pouvez poser toutes les questions possibles sur les couches lavables et les écharpes de portage, il est imbattable.
Et puis j'ai ouï dire que des projets ressemblant au Café Clochette et aux Libellules (et au Poussette Café et à plein d'autres en France, maintenant) étaient en train de voir le jour. J'ouïs souvent dire ce genre de chose, rapport au fait que beaucoup de créateurs en puissance de ce genre d'endroits me contactent à un moment où à un autre. Parfois, c'est dans l'espoir que quelqu'un leur donne enfin l'argument qui convaincra leur douce moitié que ce rêve n'est pas une lubie et qu'on peut vraiment en vivre, parfois c'est dans les derniers moments du montage du projet, pour discuter des derniers détails. Parfois aussi, c'est dans l'espoir de se faire envoyer tout cru un dossier qu'il suffirait à présenter à une banque, avec étude de marché et tout et tout. Ceux-là reçoivent en général un mot assez bref.
A Nantes en tout cas, plusieurs personnes sont sur le point de se lancer. Je ne peux évidemment pas donner de détails, mais je repense à un petit bonhomme sympa comme tout avec des allergies alimentaires tellement compliquées que même dans mes boîtes, on n'avait réussi à trouver de quoi lui faire un goûter, c'est dire. Heureusement que sa maman était prévoyante et je suis sûre que ça lui sera utile dans pas longtemps. L'autre jour, ce sont deux jeunes femmes qui sont venues me voir pour discuter de l'opportunité d'ouvrir un lieu comme le mien. Il y a aussi le café associatif A l'abordage (clic), où MiniLoup et moi-mêmes fîmes une virée il y a deux ans environ et où l'accueil fut charmant.
Du coup, je me pose la question : si l'essort des cafés à destination des familles se confirme partout en France, à quel moment précis va-t-on voir la fin des aventures individuelles et, pour l'instant, très globalement féminines pour voir débarquer les "vrais pros", ceux qui savent et qui, globalement, sont des mecs ? J'ai comme dans l'idée, mais peut-être n'ai-je qu'une vision légèrement distordue de la réalité, que ces dames essuyent les plâtres avec toute la générosité de coeur dont elles sont capables, en témoignent les beaux projets que l'on m'expose (du bio partout, des prix bas, des animations gratuites, des heures d'ouverture extensives, la préoccupation centrale pour la création de liens dans le tissu social, etc.) mais qu'à un moment, si ces affaires s'avèrent un minimum rentables, ce sont d'autres préoccupations qui vont prendre le dessus. Tout à coup, je me prendrais presque à espérer qu'elles ne soient pas trop rentables.
Vous comprenez bien que cette dernière phrase est ironique, cependant. Parce que le découragement vient très vite, quand le poids de l'entreprise se fait vraiment sentir du côté des vraies lourdeurs administratives et financières. Il faut que ça décolle vite, sinon le risque est très, très présent, de devoir renoncer. On n'a pas tellement de marge de manoeuvre, somme toute, le plus souvent on n'a même pas les fameux trois ans pendant lesquels, nous dit-on, une entreprise doit faire ses preuves. Parfois, je ris jaune quand quelqu'un me dit "mais tu vois bien que ça marche, c'était plein à midi !" Bien sûr que ça marche, mais si je regarde mes chouettes tableaux qui fonctionnent tout seuls, ils me disent quand même que même avec le restaurant plein, je n'ai pas de quoi me payer ce mois-ci. Je ris jaune pâle (ou, dans le cas d'un vrai coup de fatigue qui m'ôte ma placidité habituelle, je me fâche tout rouge) quand des fâcheux me démontrent avec aplomb que je ne gère pas mon temps/mon entreprise/mes investissements correctement. Ca peut être dur, très très dur. De faire des semaines de plus de 60 heures, de ne plus voir sa progéniture qu'entre deux portes, de mettre toutes les autres considérations en sourdine, de ne plus prendre le temps pour des conversations pourtant nécessaires ou juste agréables.
Alors pour quoi continuer ? pour ne pas perdre ses billes ? pour prouver qu'on avait raison ? pour la joie de ce qui est ? pour l'énergie qu'on tire de ce qu'on a créé ? pour les sourires qui disent qu'on avait bien raison ? pour l'espoir de continuer encore ? pour la gratuité de l'effort qu'on a mis dans cette belle aventure ?
Enfin la question que je me posais ces jours-ci, c'est si une femme n'avait pas, plus qu'un homme, tendance à mettre en avant des considérations pas très commerciales même quand elle crée un commerce, précisément ? J'ai l'impression que oui. Je peux me tromper. M'enfin ça m'interroge, quoi. Du coup, je vais garder un oeil sur ce qui se passe à Nantes, histoire de voir comment elles s'en sortent et ce qui en ressort... et parce que MiniLoup et moi aurons bien besoin d'un point de chute pour notre prochaine visite à l'éléphant. La dernière fois, on n'a même pas pu le voir, l'éléphant, une histoire de patte blessée apparemment. Autant vous dire que la prochaine expédition se peaufine.
Allez, courage mesdames. Accrochez-vous. Vous 10 (ou presque) et toutes les autres. On vous dira que vous n'êtes pas réalistes, et sans doute l'êtes-vous moins que ces messieurs s'ils faisaient ce que vous tentez de faire, mais ça n'est pas une raison pour ne pas aller au bout de ce qui vous tient à coeur. Foi de visiteuse d'éléphant.

dimanche 21 mars 2010

Tronc sonneur

- Maman, je peux avoir une tronçonneuse pour mon anniversaire ?
- Alors mon loup, je vois deux obstacles majeurs à ta demande qui n'est pas, somme toute, totalement déraisonnable.
- Ah ?
- Oui. Déjà, ton anniversaire est déjà passé.
- Ah, pourquoi ?
- Parce que le prochain, il est dans onze mois.
- Oui, mais celui d'avant, il est bientôt.
- Euh... Bref. Et puis une tronçonneuse, ça sert à couper des arbres.
- Ben oui, je sais. Comme ça, je pourrais couper les arbres avec une tronçonneuse.
- Mais euh... quels arbres tu veux couper ?
- Ben les arbres qui te gêneraient si y avait des arbres qui viendaient te gêner.
- Ah. Oui, évidemment. Alors on n'a plus qu'à trouver un moyen de remonter le temps, alors.
- Ben oui.

Un coup de main, quelqu'un ?

samedi 20 mars 2010

Journée des Femmes 2010

Il y a quelques semaines, quelqu'un a appelé le Café Clochette en demandant la cafelière, avec cette question pour le moins surprenante : "est-ce que je peux venir vous prendre en photo ?". Quelqu'un, c'était Marianne, qui est venue quelques jours plus tard et a immortalisé ma bobine et celle de Clochette pour une exposition où nous serons en excellente compagnie, qui s'intitule "La Femme dans tous ses états" et qui se tient du 22 au 31 mars 2010 à la Maison Internationale, 7 quai Chateaubriand à Rennes, du lundi au jeudi de 14h à 18h30 et de 14h à 18h le vendredi. Ce fut une bien jolie rencontre, ma foi. A bientôt, Marianne !
Vendredi à partir de 18h30, il y aura un apéro rencontre autour de l'expo puis à 19h30, une rencontre-débat sur le thème "Les femmes et l'emploi : le plafond de verre", enfin à 20h30, une performance chorégraphique conclura les festivités.
La réalité de la vie des femmes dans leur vie professionnelle, sociale et personnelle, ce n'est pas forcément un sujet dont on débat très souvent sur la place publique. Bravo pour cette initiative, j'espère vraiment qu'elle aura un vrai écho.

vendredi 19 mars 2010

Cookies au quinoa, orange et chocolat

Je fais assez peu de cookies au Café Clochette, sans trop savoir pourquoi. C'est très bon pourtant. Et pourtant non. Sauf que je suis tombée sur une recette incroyable chez Cléa (clic), sans oeufs, sans beurre et sans gluten, ce qui a l'air tout à fait rébarbatif dans ces termes mais j'aime relever les défis - qui s'avère particulièrement réussie. Comme d'habitude, pour ne pas l'oublier, je la consigne ici, allez hop.


Cookies au quinoa, orange et chocolat

Mélanger 140 g d'un mélange de farines sans gluten (ici quinoa, farine de maïs et fécule de maïs), 2 cuillères à café de levure ou de bicarbonate de soude, 80 g de sucre complet, 80 g de flocons de céréales (ici quinoa), une bonne pincée de sel. Ajouter 80 g de chocolat concassé ou de pépites de chocolat et 30 g d'écorces d'orange confites coupées en petits morceaux. Ajouter enfin 4 cuillerées à soupe d'huile de tournesol et 100 ml de lait (ou de lait de riz si vous préférez).
Former des petites boules de pâte, les tasser légèrement sur une plaque recouverte de papier sulfurisé. Mettre 20 mn à 180°C. Laisser refroidir puis décoller délicatement de la plaque.

jeudi 18 mars 2010

Chuis ronchon mais j'le cache

Cette semaine, tout m'énerve.
La gauche m'énerve. Mais comme la droite, elle, m'exaspère, c'est peut-être un moindre mal. Enfin quand même, m'agace. Vais ressortir mon chapeau de Robin des bois pour aller voter dimanche, moi. Si, j'ai un chapeau de Robin des bois, et alors ? il est très joli. Vert. Avec des petites plumes. Tiens, s'il me tombait un oiseau sous la main, je m'en ferais bien un autre, de chapeau. Quoi, il m'a rien fait, l'oiseau ? m'est égal, m'énerve aussi.
Ma banque m'énerve. Déjà, mon guichet habituel est en travaux et ça m'oblige à faire tout un tour pour aller dire bonjour en passant avec mes sous sous le bras. Avec le soleil qu'il fait depuis hier, je risque l'insolation, je vous ferai dire. C'est énervant, quand même. Et puis mon banquier, qui est un monsieur charmant (et plus jeune que moi, je vous en ai déjà touché deux mots je crois), est également distrait et la distraction chez un banquier, ça peut être très agaçant. Quel dossier, qu'il m'a dit l'autre jour. Ah, celui d'il y a six mois ? ouh là, je sais plus où il est passé, qu'il m'a dit l'autre jour. Grrr.
Ma cuisine m'énerve. Elle est pleine de petits gâteaux. Allez résister à la tentation de tendre la main vers une boîte débordante de petits macarons sans gluten, vous, dans une cuisine comme la mienne, d'autant que le spectre de la plage et du maillot de bain obligatoire se profile et me fait fait des cauchemars. Si, des cauchemars. Avec plein de bourrelets dedans.
Clochette m'énerve. On a encore eu des mots ce matin, tiens. Elle s'acharne depuis trois jours à faire un trou du bout de la griffe dans le sac kraft des lentilles vertes, nous exposant tous à une inondation de lentilles et moi à une colère noire. J'ai essayé de mettre le sac sur le haut du frigo, elle l'a suivi et a ouvert la pince qui retenait les lentilles à l'intérieur du sac, manquant de peu me doucher avec les petites choses. Seule une présence d'esprit hors de l'ordinaire et un réflexe digne de... euh... quelqu'un de très rapide m'a permis d'éviter le pire.
Les crudités m'énervent. J'ai remis à la carte la grande assiette de salades de printemps (devançant de quelques jours la date officielle, mais quand on est impatient de revoir le printemps il suffit parfois de faire comme s'il était là ; non ? non, bon) et depuis, je râpe, j'émince, je mitonne, j'assortis les couleurs et les consistances et je cherche dans mon placard secret ce qui pourrait changer le manque de surprise qu'on attache au céleri-rave pour en faire une salade digne d'être chroniquée par ici. Et bien croyez-le ou pas, le céleri-rave résiste. Il a fait la moue devant les cranberries, boudé la nigelle et vaguement accepté un bête persil plat en guise de faire-valoir. Dites, les légumes, faudrait y mettre un peu du vôtre, quand même.
Moi, je m'énerve passablement. Faudrait voir à voir à se remettre au travail avec un peu d'enthousiasme, dis, la cafelière. Quoi des Cerfas en bataille ? encore ? et alors, c'est pas la mer à boire, à peine une menthe à l'eau. Bon, une baignoire, peut-être. Ou une petite mare. Mais pas plus. Comment ça, ça t'agace que l'enseigne du Café Clochette, qui t'a été livrée il y a un an, ne soit toujours pas fixée sur la façade ? oui, bon, c'est agaçant. M'enfin elle va bien finir par arriver. Comment ça, tu voudrais bien, nom d'un chipiron, ne plus avoir de compta à faire pour aller plutôt voir un des films qui s'entassent là-haut depuis que tu as fini de regarder l'intégrale de ta série préférée ? oui, et ben tu as pu voir la fossette de Josh jusqu'à la dernière seconde et pour quelqu'un qui n'a pas une seconde à soi, c'est pas si mal.
Allons, tout bien considéré, quand la crise de ronchonnerie sera passée, ce sera le printemps et tout ira très bien, voilà.
Noooon, Clochetttttte ! pas les lentillllllles !
Rhhhhaaaa.

mardi 16 mars 2010

Expérience de pensée

Imaginons une seconde.
On dirait que j'aurais un restaurant.
On dirait que j'aurais ce matin fait les courses, admiré le grand sourire printanier de ces messieurs du magasin professionnel qui ont l'air bien joyeux, ma foi, de voir revenir les beaux jours au milieu de leur grand froid hygiénique parce que bon, la conservation de nos denrées alimentaires, tout vétérinaire des services vétérinaires vous le dira, c'est primordial (et il ajoutera sans doute bien volontiers, habitué qu'il est à savoir ce que font les conditions extérieures sur les organismes des mammifères divers et variés que oui, pour les humains, vivre dans un frigo c'est frisquet), mais quand même, c'est frisquet.
On dirait que j'aurais ramené mon butin avec mes petits bras musclés et commencé à dompter le curry de poulet et le chili con carne parce que ces choses-là, ça cuit longtemps.
On dirait que j'aurais remis la main sur ma recette de cake à la châtaigne, histoire de dire que l'hiver s'en va et qu'il faut lui dire au-revoir dans les formes, avec une petite lichette de sirop de marron à côté, vous m'en direz des nouvelles.
On dirait que j'aurais cédé à la tentation de créer une recette rigolote à base de noix de coco et que là aussi, vous m'en direz des nouvelles.
On dirait que j'aurais cédé à la tentation d'un café en terrasse en agréable compagnie, à échanger des nouvelles sur la révolution qui vient et les copains qui sont sur des listes et qu'on espère voir arriver là où ils voulaient aller.
On dirait que j'aurais passé le reste de l'après-midi à réfléchir à des chemins tortueux et des portes étroites, puis à récupérer un MiniLoup pas ravi de devoir quitter l'école sans avoir retrouvé son formidable bâton qui creusait si bien, puis à faire l'emplette de quelques livres chez le copain ci-dessus évoqué (clic), puis à faire des trous sans bâton mais avec une petite pelle tout à fait convenable dans la terre au pied de la façade du Café Clochette, puis à remplir les trous avec de nouvelles plantes pour fêter le printemps, à discuter avec des gens qui passent et qui trouvent ça rigolo, une maman et son MiniLoup qui font des trous dans la terre pour mettre des plantes dedans et nous souhaitent bonne chance pour cette entreprise, puis à contempler notre oeuvre.
On dirait que j'aurais encore soupiré devant la pile de paperasses que j'aurais dû, absolument, écluser pendant les vacances qui... les vacances que... quelles vacances déjà ? elles sont où mes vacances ?! je les ai pas vues passer !
On dirait que demain, Christine revient travailler au Café Clochette, il y a des saucisses de Frankfort et de la purée maison au menu des petits. On dirait que demain, une nouvelle recrue se joint à la fine équipe et que ça promet de nouvelles rencontres, ce qui est toujours bien.
Voilà, c'était une belle expérience de pensée, non ? Quelque chose me dit que ça peut ressembler à la réalité, tout ça. Enfin qui vivra verra, quoi.

Petit billet sans aucun intérêt

- Maman ?
- Hum ?
- Nan, rien.
- Ah, bon.

- Maman ?
- Oui ?
- C'est quoi que je voulais te demander, déjà ?

jeudi 11 mars 2010

Fact'heures

- Hé, lève la tête, t'auras l'air d'un facteur !
Le monsieur rigole, fier de la réplique par lui adressée à un cycliste en tenue complète qui lève les yeux au ciel, hausse les épaules et zigzague pour éviter un caniche.
Ce qu'il y a de bien avec les vacances, c'est qu'on prend le temps d'entendre ce qu'on ne voit pas d'habitude...

mardi 9 mars 2010

Ceci n'est pas une recette

Nom d'un velouté de carottes au cumin, déjà mardi ! Toute à mes vacances, me voilà submergée par les obligations d'un quotidien qui redevient tranquille. Paradoxe ? pas tant que ça. A force de se dire "ça va, la semaine prochaine je suis en vacances", je me retrouve avec toutes les petites choses à faire, celles que je poussais discrètement sous la pile de factures à classer et là, paf, elles ressortent et il va bien falloir, aussi, attaquer le haut de la pile.
Ce qui ne signifie pas que je ne profite pas du beau soleil qui assaille froidement notre belle ville de Rennes en habits pré-printaniers. Un café en terrasse, quel luxe quand même. Si on le fait suivre par une petite sieste réparatrice pendant que la ville s'agite tout autour, on atteint quelque chose qui ressemble vraiment à des vacances.
Je suis donc à la fois surbookée et tout à fait zen. Si après une semaine à ce régime vous ne récupérez pas une cafelière reposée et pleine d'entrain, je ne sais pas ce qu'il lui faudrait, à la cafelière. Une deuxième semaine, peut-être ? (J'en vois d'ici qui commencent à esquisser le début d'une interpellation sur le mode de "et ton livre de cuisine, dis, cafelière, il en est où ?" et je frémis, car effectivement il est toujours dans les limbes de la mémoire de mon ordinateur, à l'état de pièces détachées tout à fait incomplètes, et d'ici que je mette la main sur la notice de montage, il peut encore s'écouler un certain temps. Bien bien bien. Bref.)
Sérieusement, il m'est très étrange de passer un mardi sans mettre les mains dans la farine pour reremplir les boîtes de petits gâteaux ou la cuillère à la main à touiller la première cuisson du poulet au curry, sans feuilleter fébrilement mes livres de cuisine favoris à la recherche de cette fameuse recette que je suis sûre d'avoir vu quelque part, ou était-ce sur un blog culinaire ? Tiens, ce soir même, MiniLoup et moi-même allons faire un tour à Hic et Ha pour refaire le plein de verres en verre, vu que j'ai été légèrement maladroite la semaine dernière, ensuite il est prévu une soirée DVD d'animation japonaise et demain matin des crêpes sans gluten, suivies d'une grande ballade, de galettes de sarrasin pour rester dans le ton de la journée puis d'une sieste et d'une autre grande ballade. C'est harassant.

- Maman, pourquoi t'es en vacances ?
- Pour pouvoir faire ce que je ne fais pas d'habitude, mon loup.
- Ah, d'habitude tu fais pas la sieste ?
- Ben non !
- Pfff, t'en as de la chance ! moi je fais tout le temps la sieste ! et pourtant je suis pas du tout fatigué, alors !
- Ah oui, c'est pas juste.
- Ben non. Mais quand je serai grand, je ferai jamais la sieste. Mais je serai toujours en vacances.
- Tu as peut-être bien résolu un des grands problèmes de l'humanité, mon loup.
- Pfff, nan ! c'est que les gens qui sont en vacances. Les manités, ils travaillent tout le temps.

samedi 6 mars 2010

Gâteau distrait

J'ai créé, par distraction, un gâteau il y a peu. En cas d'urgence, quand je n'ai plus rien du tout à servir en fait de dessert, je fonce sur une recette magique, celle du gâteau aux amandes de Sucrissime, vous savez bien, la recette sans gluten, ultra facile et ultra rapide, et je la torture un peu. En l'occurence, j'avais oublié de noter la torture employée et il a fallu plusieurs essais successifs pour retomber sur l'expérience originale. Je me hâte de la noter ici, pour ne plus l'oublier d'une part, et parce qu'on m'a demandé à plusieurs reprises de la donner et comme j'ai un peu la flemme, je me contenterai désormais de donner le lien de ce billet. Je vous engage vivement à faire de même, au titre de l'amélioration collective de la gastronomie mondiale. Au moins.


Gâteau moelleux orange et chocolat

Faites fondre 100g de beurre (salé possible), ajoutez 100g de sucre complet et 100g de confiture d'orange (ou, dans l'idéal, du sirop de confisage des écorces d'agrumes confites qui reste en fin de cuisson), ajoutez 4 oeufs, mélangez bien, ajoutez 200g de poudre d'amandes et trois cuillères à soupe de cacao non sucré, mélangez bien.
Versez le tout dans un moule rond couvert d'une feuille de papier sulfurisé et mettez à 200°C pendant 25 mn.

vendredi 5 mars 2010

Le sommeil des enfants

Je vous ai déjà parlé de l'association rennaise Couleur bébé, Couleur d'enfance. Mercredi prochain, le Café Clochette ouvrira ses portes à 20h pour une rencontre-discussion animée par deux des animatrices de l'association sur le thème du sommeil. Un vaste sujet... quel parent ne s'est jamais interrogé sur le sommeil de son enfant et sur sa propre approche de la question ?
Sommeil du tout-petit, les siestes, les nuits, les rythmes ou une joyeuse anarchie, l'endormissement, les bercements, les lectures du soir, les rituels, les berceuses, les dodos en écharpe, les réveils nocturnes, les tétées de pleine lune, le cododo avec papa, maman, les frères et les soeurs, le couffin, le grand lit, la couette ou la turbulette...
Sommeil des plus grands, les chansons, les doudous, les tétines, le pouce, le biberon du soir, la tétée de nuit, les petits pas dans les escaliers et les grincements de porte, les pieds froids qui viennent se blottir dans les flancs de maman, et les réveils au chant du coq...
Autant de pistes d'échanges à explorer indéfiniment!
Venez échanger sur le sujet mercredi 10/03 de 20h à 22h au Café Clochette. Pour vous inscrire: couleurbebe@free.fr

Petit rappel pour ce dimanche : les réservations sont ouvertes pour le brunch mensuel du Café Clochette, à partir de 13h. C'est 12€ pour les adultes, 5€ pour les enfants de plus de deux ans, et il reste un peu de place.

jeudi 4 mars 2010

Poumons beau sapin

- Maman, je peux mettre mon costume de pirate ?
- Oui bien sûr, pourquoi tu poses la question ?
- Parce que j'ai peur de te faire peur.
- Ah, c'est gentil de te préoccuper de mon vieux coeur.
- Nan, c'est pas ton coeur que j'ai peur, c'est tes poumons.
- ???
- Ben tes poumons, tu sais. Quand t'as peur, t'as les poumons qui explosent.
- ???
- Eh oui.

Sur ce coup-là, le fin mot de l'histoire m'échappe complètement.

mercredi 3 mars 2010

Les Griboos

Les rencontres au Café Clochette, c'est toujours comme ça : c'est quand on s'y attend le moins qu'elles sont les plus étonnantes. Aujourd'hui, une dame est passée qui a des projets très intéressants et des intérêts fascinants et j'espère qu'on aura vite l'occasion d'en reparler parce que ça m'agite les neurones et que je soupçonne qu'en ce moment à Rennes, plein de monde pourrait partager cette agitation des petites cellules grises.
Et puis à l'instant, c'est un artiste peintre qui a investi les lieux, avec ses peintures, sur les murs. Je suis tombée raide de ses petits personnages qui font des acrobaties sur des fonds colorés et réjouissants, en compagnie d'animaux aimables et fleuris. Venez voir, ça vaut le détour... Un exemple pour vous donner une idée :


L'artiste, c'est Claude Barbarin. Vous le connaissez peut-être, il expose tous les étés à Saint-Malo. L'apparition de ses petits personnages s'est faite par hasard, ils se sont invités un jour sur ses toiles abstraites et n'en sont plus repartis. Un jour, une petite fille qui le regardait peindre s'est exclamée : "ils sont beaux tes tableaux, mais les personnages sont tout gris, c'est triste !" et il lui a répondu : "oui, mais je rends le gris beau" et le nom est resté, les Griboos. Depuis, ils se promènent partout, ils escaladent les girafes et s'installent sur les rhinos, dans les branches des arbres et même sous la mer.
Pour plus d'infos, vous pouvez aller voir le blog de Barbapeinture et la page Facebook de Claude Barbarin. Ces tableaux font de beaux cadeaux de naissance, par exemple. Vous trouverez d'autres Griboos chez les amies de Ti Moune, rue de Saint-Malo, n'oubliez pas de les saluer de ma part : comme on a les mêmes horaires, on ne se voit plus beaucoup !
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