mercredi 8 avril 2009

Les deux andouilles

Dix minutes plus tard, ces deux andouilles (de Guéméné bien sûr) arrivaient au Café Clochette, hilares, très contents d'eux et toujours accompagnés de la petite fille aux nattes vêtues de rose. Elle s'appelait bien Adèle, son papa était en réalité son tonton et s'appelait Rémi, et l'autre grand escogriffe patibulaire, c'était Xavier. Ils m'ont expliqué qu'ils suivaient depuis le début l'histoire de Monsieur Glacière et des événements subséquents et que "quand même, c'est bizarre cette histoire". Ils s'étaient dit que j'avais forcément, à me lire, le sens de l'humour et que ce serait une bonne blague. La cafelière, toute vexée qu'elle était de s'être laissée avoir à ce canular, a quand même rosi sous le compliment.
Les présentations étant faites et mon égo dûment flatté, nous nous attablâmes et devisâmes de toute cette affaire. Les trois chats viennent faire un petit tour et puis s'en vont. On a résumé les épisodes précédents.
Episode 1 : un certain Monsieur Glacière appelle un vendredi soir tard, prévient qu'une certaine Gustavine ne pourra assurer sa prestation, dit s'être trompé de numéro et raccroche. Episode 2 : deux soi-disant inspecteurs me rendent visite en disant avoir lu l'histoire de Monsieur Glacière sur le blog et me demandent des détails. Episode 3 : la soi-disant inspectrice me re-rend visite et embarque mon vieux téléphone à répondeur intégré qui ne marche plus sous prétexte de retrouver le numéro de Monsieur G. Episode 4 : je réalise que les inspecteurs de police, au jour d'aujourd'hui, ça n'existe pas, et donc que l'inspecteur Samuel Finley et l'inspecteur - trice, l'inspectice - Annie Jacquert-Bil sont des inconnus dont j'ignore le nom, la fonction et les intentions. Je réalise également que la seule véritable inconnue de l'affaire, c'est la teneur du dernier message téléphonique reçu au Café Clochette, que je n'ai jamais pu écouter pour cause de défaillance du matériel. Sur ce, épisode 5, ces deux andouilles en profitent pour monter un poisson d'avril à mes dépends en se faisant passer pour de mystérieux correspondants, tout amusés qu'ils sont par toute cette histoire. Je réalise tout à coup que tout le monde me prend pour la plus crédule des dindes et ça m'agacerait prodigieusement si je ne réalisais qu'ils ont probablement raison. C'est un choc pour mon ego, je peux vous le dire. Enfin ceci dit, je commence à faire du cuir avec mes histoires de Cerfas mais bon... c'est bon pour l'humilité d'ouvrir un commerce. Je recommanderais bien ce traitement à certains hommes politiques dont les positions, si elles n'avaient aucune influence sur la réalité des choses, me terroriseraient déjà et dont en l'occurence je suis fort inquiète si je ne craignais... enfin bref.
Quelques questions sont soulevées pendant qu'Adèle joue tranquille avec les petites voitures - pas de cliché sexiste au Café Clochette. Qui sont Annie Jacquert-Bil et Samuel Finley ? Qui sont Monsieur Glacière et Gustavine ? et quelle est l'activité de cette dernière ? Que disait le message sur le répondeur et de qui émanait-il ?
Ces deux andouilles sont parfaitement sympathiques et tout à fait intelligents. Le grand patibulaire, Xavier, a le coin de l'oeil malicieux quand il enlève ses lunettes noires et il est prof de géographie à la fac ; le tonton, Rémi, petites lunettes et catogan, est informaticien et philatéliste. Nous voici un trio fort improbable à la recherche d'une vérité incertaine. Où s'arrête la fiction ? ... la suite au prochain épisode.

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