dimanche 30 novembre 2008

J'aime j'aime pas

J'aime...
Hacher les barres de 1 kg de chocolat avec un grand couteau
Me découvrir des compétences inconnues, comme l'économie des gestes en cuisine pour ne pas faire attendre les dîneurs
Sortir la vaisselle encore chaude du lave-vaisselle, bénir l'inventeur de cet instrument miraculeux et ranger les assiettes en piles bien nettes sur leur étagère
Le soupir de soulagement vers la fin du service, quand on en arrive au café et qu'on peut commencer à se dire qu'une fois encore on y est arrivé
Arracher les feuilles de la menthe verte pour un thé marocain et penser à mon amie K. qui m'a montré comment faire il y a bien des années
Réfléchir à ce que je vais pouvoir servir la semaine prochaine
Poser mes livres de cuisine sur le plan de travail et qu'ils s'ouvrent tout seuls à la bonne page
Prendre un bébé dans mes bras pour que sa maman puisse finir son assiette et lui montrer les lacets rouges de la poupée
Utiliser avec un naturel confondant des expressions qui m'étaient si peu familières auparavant : la mise en place, le coup de feu
Avoir cette fenêtre du blog pour ne pas être que ça, que là, tout le temps

J'aime pas...
Les crevasses sur les doigts à force de se laver les mains toutes les 3 minutes
Quand le facteur n'a que des factures et des recommandés pour le Café Clochette
Le pincement d'angoisse quand on me dit "c'était très bon", parce que je sais bien que je l'ai souvent dit sans vraiment le penser
Ne pas pouvoir parler de cette aventure avec des tas de gens qui me sont pourtant chers

samedi 29 novembre 2008

Bip bip

Bip. Bip. Bip.
- Tiens, c'est quoi ce bruit ?
Bip. Bip. Bip.
- On dirait que ça vient du placard à balais ? Non, ils ne bipent pas mes balais. Mais... c'est la chaudière alors ! Zuuuuut ! la chaudière ! je ne peux pas laisser la chaudière biper toute la journée, ça ouvre dans 20 minutes, comment je vais faire ? ne paniquons pas, ne paniquons pas.
Bip. Bip. Bip.
- Alors, les affichages... Là c'est la température ambiante, là la température de l'eau...
Bip. Bip. Bip.
- Ici on a le manomètre ou le machin, là, comment ça s'appelle ce truc ? Bon, je sais ce qu'il faut faire.
Bip. Bip. Bip.
- Allo, Mister T. ? j'ai un souci, là, j'ai la chaudière qui bipe.
- Euh... Ah ? Et euh... Ben regardez le manomètre, vous savez le petit machin avec une aiguille ?
Bip. Bip. Bip.
- Oui oui, je vois, je sais bien ce que c'est un manomètre, on est tout près du rouge là, vous croyez que c'est ça ?
- Ben c'est possible. On vous a montré comment remettre de l'eau dans le circuit ? Vous n'avez pas de fuite au moins ?
Bip. Bip. Bip.
- Ben non je crois pas, j'ai rien vu. Je vais essayer de remettre de l'eau. Merci Mister T. Si je n'y arrive vraiment pas, je peux vous rappeler ?
- Oui, d'accord.
Bip. Bip. Bip.
Grognements divers, acharnement sur une manette récalcitrante, jeux de mots un peu grassouillets.
Bip. Bip. Bip.
- Bon, ça marche pas. Allo, Mister T. ? Ben ça bipe toujours.
- Ah... et il y a quelque chose d'écrit sur votre chaudière ?
- Euh... non, pas vraiment, enfin si, il y a le numéro du dépanneur. Ah oui, tiens le dépanneur. Vous êtes trop fort, Mister T., je n'y avais même pas pensé. Euh, désolée de vous avoir dérangé un samedi...
Bip. Bip. Bip.
- Maman, maman, elle est où ma balle magique ?
- Ta quoi ? ta balle ? mais je sais pas moi ! écoute, c'est important là, j'ai des soucis, tu peux me laisser travailler ?
- Mais maman, ma balle qui...
Bip. Bip. Bip.
- Ta balle qui quoi ? j'ai pas le temps, là, va jouer d'accord ?
Grognements divers. Re-jeux de mots. Ah, on y est, les manettes sont revenues à leur place, j'ai juste failli plonger la tête la première dans la pile de serpillères, propres heureusement, oui quand même.
Silence. Ah ?
- Maman, tu l'as trouvée ma balle ?
- Mais non mon loup je ne l'ai pas trouvée ta balle, j'étais en train de réparer la chaudière.
- Mais ma belle balle qui...
Bip. Bip. Bip.
Rahhhhh !
- Oh maman, c'est trop fort, t'as retrouvé ma balle ?
- ...
- Ben oui, ma balle qui bipe, tu l'as retrouvée ! t'es la meilleure maman !

La vérité sort toujours de la bouche des enfants. Le plus dur, c'est de les écouter. (Et d'enlever la pile).

Grand comme ça

Un mystérieux "papa inconnu" m'a fait remarquer il y a quelques jours que je parlais peu de MiniLoup ces derniers temps. Ce n'est pas faux. Il y a tant de choses qui se passent en ce moment que mon mini héros préféré passe souvent au second plan. Mais il est toujours là, je vous rassure.
Et j'ai bien ri quand j'ai découvert ce livre sur une braderie il y a peu, parce que c'est exactement ça :

Et oui, mon MiniLoup veut devenir grand. Il a bien intégré la comptine du "tu grandis par là... (on tire doucement les pieds), tu grandis par là... (on tire doucement les mains), tu grandis par là... (on tire doucement la tête)... mais t'es toujours le même MiniLoup !", celle que je lui chantais et qui le faisait tellement rigoler quand il était encore petit. Oh, il n'y a pas si longtemps certes.
Ces derniers jours, il voit d'un oeil parfois dubitatif les préparatifs matutinaux précédant l'ouverture des grilles du Café Clochette. Il se met au travail avec ardeur, pour passer un coup de mini-aspirateur, trier les aimants sur le frigo, peler un concombre. Puis il part ranger la cabane à jouets. Ses "copains-amis" arrivent un peu plus tard et il est un hôte attentif - en règle générale. Je le vois évoluer dans cet univers qui était encore il y a peu le sien seul, et il y semble à l'aise. Ca réchauffe mon petit coeur de maman, parce que c'était une inquiétude : n'étais-je pas en train de créer un endroit accueillant pour les autres, mais qui ne le soit plus pour lui ? Non, jusqu'ici tout va bien...
J'ai une petite pensée particulière ce matin pour la dame qui est venue hier soir dîner au Café Clochette. On ne se connaissait pas mais le hasard l'a poussée ici, elle a souri devant ma bibliothèque et Clochette l'a adoptée. J'espère que vous repasserez, ça me faisait sourire de vous voir déguster votre thé en écoutant la musique...
Et encore une petite pensée pour T. qui a fini sa semaine, enfin, et qui a fait une belle vitrine pour le Café Clochette. La preuve ? La voici, c'est un petit coin sous le nuage (la photo ne lui rend hélas pas justice) :

Sé-ré-ni-thé, je vous le dis.

vendredi 28 novembre 2008

Au menu ce soir

Au menu ce soir, un MiniLoup sur canapé :

Epuisé par les derniers événements, MiniLoup s'endort n'importe où. Aujourd'hui au moins, c'était un endroit confortable puisqu'il avait choisi le canapé des bébés. Il n'a jamais autant dormi, ce qui n'est pas dire beaucoup parce qu'il a toujours été un petit dormeur.

- Nan, je suis pas petit, je suis grand.
- Oui, bien sûr que tu es grand, je voulais dire que tu étais petit par le nombre des heures dormies.
- Non, grand.
- D'accord, on va dire que tu ne dors pas beaucoup alors ?
- Nan, grand.
- Bon, d'accord.
Mon fils est grand. Mais il dort peu. Enfin d'habitude. Voilà, c'est dit.
Enfin bref, ce soir au menu (pour de vrai), on a des choses que vous connaissez si vous êtes un tantinet assidus à la lecture de ce blog : des bricks au thon et au fromage, du poulet au citron et aux olives, du gâtabricot au chocolat blanc ; seule nouveauté, mais elle est fameuse, le confit de pommes aux agrumes. J'ai trouvé des petites pommes clochardes au marché, hop des petites écorces confites, hop du miel, hop au four, parsemé d'amandes effilées et grillées, avec une petite cuillère ça se déguste. Et des petits gâteaux à côté, ou alors du yaourt grec.
Allez je vous laisse, je vais profiter de la sieste du petit garou miniature (hi hi, il dort, je dis ce que je veux) pour mettre des gâteaux au four. Hum... lesquels ? Tiens allez, ceux-là.

Le quotidien

Oh mes aïeux, quel tourbillon !
Le Café Clochette en est à sa troisième journée et en dehors des horaires d'ouverture, c'est la course, pour pouvoir préserver le calme et la tranquilité des lieux pendant les horaires d'ouverture. Certes, calme et tranquilité tous relatifs quand une joyeuse bande de mini loupinets s'ébat dans la cabane à jouets, mais quand même, le côté cosy du lieu me tient à coeur. Alors, le reste du temps, je galope. Les courses, la cuisine, la compta, la banque, le ménage, les objets qui continuent à se balader (mais où donc est ma colle à bois, nom d'une crevette ? ça fait trois jours que je la cherche), les obligations administratives qu'il ne faut pas trop laisser traîner, et tout le reste qu'il faut continuer à faire parce que les petits lutins ont ici des pouvoirs magiques qui n'incluent pas de lancer une machine et d'en étendre une autre.
On ne s'ennuie pas. C'est passionnant.
Hier matin, Isabelle et moi sommes allées à Métro, l'entrepôt des produits destinés à la restauration. Une grande aventure, un énorme chariot, des sacs de 50 kg de pommes de terres et le tout à l'avenant. Etonnant. Je ne soupçonnais pas l'existence d'un tel endroit, décidément j'ai encore bien des choses à découvrir dans mon nouveau métier.
Ce matin, il faudrait que je bricole une devanture pour le Café Clochette. Ah oui, je vous ai pas raconté ? Il s'avère que j'ai envoyé ma demande d'autorisation de devanture au mauvais service administratif - je veux dire, il est sûrement intrinsèquement très bon, mais ce n'était pas le bon service auquel adresser ce dossier-là. Je m'en suis donc rendue compte en début de semaine et je n'ai pas eu le temps de remplir un nouveau dossier, qui demande environ 2 mois d'instruction, enfin il ne demande rien le pauvre mais on les lui accorde. Alors dans quelque 2 mois peut-être, il y aura une belle devanture, et en attendant c'est ouvert même si ça a l'air fermé...
Il faudrait encore que je vous parle de mon chouette boucher qui me livre à moto, et de MiniLoup au milieu de tout ça... Mais là je file, j'ai des trucs à faire !

mercredi 26 novembre 2008

Tadam

C'est le grand jour. Je n'en mène pas large. Heureusement, j'ai reçu des tas de petits mots d'encouragement de ceux qui suivent cette histoire de près depuis longtemps.




J'écrivais ça ce matin, en croyant benoîtement que j'arriverais à caser cinq minutes pour écrire un billet entre faire des lasagnes chèvre-épinards et aller chercher une nappe neuve... Bien évidemment je n'y suis pas arrivée. Par contre les petits mots ont continué à arriver toute la journée. Et quelle journée ! Il y a eu un moment, croyez-le ou non, où les six tables étaient occupées, où des enfants jouaient, concentrés et rigolards, où les grands buvaient leur thé en mangeant des petits gâteaux et en discutant, et où je regardais tout ça en me disant "ça y est ! ça y est ! on y est ! Le Café Clochette vit !". Et ce fut un moment d'intense émotion, de courte durée puisqu'il me fallut revenir fissa sur terre pour amener une tasse à quelqu'un qui envisageait gentiment de boire à même la théière pour ne pas me déranger, mais bon quand même.
Que d'émotions...
A tous et toutes, merci pour cette très belle journée que je ne suis pas près d'oublier.
Demain, je reviens vous raconter la suite des aventures des CERFAs, mais là juste ce soir, et je pense à chacun de vous en le disant, vous redire quand même : merci.
Et à bientôt !

mardi 25 novembre 2008

Inauguration

inaugurer transitif 1er groupe
Consacrer par une cérémonie solennelle.
Inaugurer un temple. On a inauguré la statue de Machin.
(Figuré) Être l’origine, le commencement d’une chose.
L'arrivée de Clochette en ce foyer inaugura une ère d'intense activité baballesque.

baballesque mot inventé adjectif
Relatif à la baballe
Une cachette baballesque. Jeu baballesque à la papatte.

Pour revenir à un plus grand sérieux et au titre de ce billet, donc : l'inauguration. Dans mon idée ça se devait d'être avant l'ouverture et puis j'ai découvert que non, pas forcément : contrairement à ce que laissent entendre le dictionnaire et l'usage courant, l'inauguration ça peut très bien se faire après l'ouverture, quand on est un peu rodé et qu'on ne risque plus trop d'intervertir des commandes, ce qui fait mauvais genre en une si belle occasion. Quand j'ai su ça (l'histoire de l'inauguration tardive, pas celle des commandes), j'ai sauté sur l'occasion et sur place : on allait donc inaugurer le Café Clochette dans un futur un peu flou. Et puis il arrive un jour où il faut bien prendre son téléphone pour appeler Ouest France et annoncer au journaliste susceptible d'être intéressé par la nouvelle qu'un café nouveau est arrivé (une petite semaine après le beaujolais, oui je sais, on est en retard). Et le dit journaliste, en toute logique, de demander "ah et quand c'est l'inauguration ?" et heureusement qu'on a un calendrier sous les yeux, il ne reste plus qu'à les fermer, saisir un crayon et piquer en piqué sur une date à l'aveugle. "Le 6 décembre !" (ah ouf, c'est un samedi, se dit-on). Donc voilà. C'est officiel. Il n'y aura toujours pas de devanture, mais l'inauguration ce sera le samedi 6 décembre, toute la journée, de 12h30 à 18h30, les boissons sont offertes !

Le fond des choses

Je suis en train de boire le fond. Il y a dans mon stock de thés une tisane américaine qui a pour nom "Tension Tamer", dont la boîte est ravissante et qui se vante de pouvoir calmer les nerfs soumis à la plus rude épreuve. Dont acte. J'en bois des litres. C'est probablement efficace parce que je n'ai pas encore totalement perdu la tête. En tout cas pas toute la tête, juste une oreille peut-être, ou un bout de nez, mais guère plus.
La cuisine embaume les petits gâteaux, il reste des outils partout, la machine à coudre est branchée en permanence et les petites guirlandes clignotent tout ce qu'elles peuvent. A part ça, il me reste à aller chercher le tampon du Café Clochette ainsi que diverses petites choses indispensables, comme une toile cirée neuve et jolie, de préférence, pour les trois tables qu'on ne voyait pas jusqu'à présent mais qui viennent d'émerger.
Bon, ben je vous tiens au courant... Pour l'instant, ça roule. Allez hop, une petite tasse.

lundi 24 novembre 2008

Les amoureux sur les...

... bancs publics, bancs publics...

J'ai trouvé ça l'autre jour, allez donc y jeter un oeil si vous avez une minute :
Bancs publics à Rennes

... ont des ptites gueules bien sympathiques...

dimanche 23 novembre 2008

NDT

- Allo Madame ? Bonjour, je vous appelle du Café Clochette pour savoir si je peux enfin repeindre ma devanture ; ça me serait bien utile vu que j'ouvre dans trois jours.
- Café quoi ? c'est quoi le numéro du dossier ?
- Ca se finit par 00317.*
- J'ai pas ça.
- Tiens, c'est étonnant, j'ai pourtant envoyé un dossier il y a au moins un mois et je n'ai pas eu de réponse.
- C'est quoi les lettres ?**
- AE.
- Ah mais c'est que chez nous c'est pas AE, c'est DP.
- Ah. Mais ça veut dire que je peux ouvrir mon pot de peinture ou pas ?
- Ah ben moi j'ai pas de dossier, hein.
- Ah. Pas de dossier, pas de peinture ?
- Ah ben non hein.
- Ah.
- Ah ben oui.
Je n'ai donc pas de devanture. Sur ma devanture, il reste des bouts des lettres qui composaient le mot "Photographe", eu égard au commerce ayant précédemment occupé les lieux. Je n'ai pas le droit, en théorie, de continuer à les enlever et il faudrait même, si j'ai bien tout compris****, que je remette ce qui a été enlevé, dans le froid et l'inconfort, par G. perchée sur un escabeau. Il m'est évidemment interdit de repeindre la devanture, quant à y inscrire "Café Clochette", j'ai cru que la dame au bout du fil allait défaillir quand j'ai demandé benoîtement si c'était envisageable.
Résultat des courses : je suis repartie pour un dossier, avec CERFA idoine et deux mois de délai, prolongé au cas***** où il manque des pièces au dossier dans le premier envoi.
Petit papa Noël, de la patience pour mes étrennes, vous avez ça en stock ?
En attendant la résolution de cette énigme, pour venir chez moi il vous faudra vous fier à votre instinct et pousser la porte qui se situe sous la devanture rose passé et qui enduit d'erreur avec son "photographe". A l'intérieur, il fait chaud, ça sent les gâteaux tout juste sortis du four et il y a des guirlandes lumineuses partout parce que la tribu des D. a joyeusement bricolé hier et que B. a réussi à installer les loupiottes pour les loupiots. Vous pouvez pas savoir comme c'est beau. Enfin si vous pouvez, à partir de mercredi 12h30, mais il va falloir y mettre du vôtre parce que ça ne se voit pas encore de l'extérieur.******

* NDT : Quand on appelle un service de la mairie de Rennes avec un dossier sous les yeux, inutile de donner tout le numéro de dossier, ça ne fait qu'énerver la personne au bout du fil qui a bien d'autres choses à faire. Il suffit de donner les 5 derniers. Suffit de le savoir.
** NDT : Les lettres se réfèrent au nom du bureau auquel on a envoyé un dossier ; quand on en envoie une certaine quantité***, il s'agit de ne pas perdre la trace des diverses lettres qui vous reviendront sur les courriers, faute de quoi on s'expose à tout mélanger.
*** NDT : Voici une joyeuse litote.
**** NDT : C'est peu probable.
***** NDT : Fort probable.
****** NDT : La vraie beauté est intérieure, c'est bien connu.

vendredi 21 novembre 2008

Personne n'est parfaite

Aujourd'hui, un billet totalement décousu, parce que j'en ai envie, voilà tout.
D'abord, une petite pensée spéciale pour T., qui affronte à nouveau le monde des môminets croqueurs de maîtresse. S'ils connaissaient tes talents, ils réclameraient ta cuisine plutôt que de te croquer toi.
Et puis un message à ceux qui me demandent comment je trouve le temps de venir raconter ici les péripéties autour de l'ouverture du Café Clochette ; une seule réponse toute simple : c'est ma respiration au-dessus du chaos ambiant. Une façon de prendre le chouia de distance nécessaire pour ne pas s'y perdre.
Et parfois, c'est aussi une bonne excuse pour ne pas trop regarder en face la pile de factures qui s'entassent et que je devrais vraiment classer (mais chut, ne le dites pas à Mister C.).
Encore un truc qui me fait rire pour conclure :

funny pictures of cats with captions

Traduction à la louche :
(Sur le panneau : "attention au verglas").
"Les ours blancs ne savent pas lire - et tout le monde s'en fout."


jeudi 20 novembre 2008

Play it again

Mister C. m'a dit un jour "Le salon de thé c'est très bien, mais du point de vue du CA, ça suffira pas."
Comme j'avais déjà compris, à cette époque-là, que CA signifiait chiffre d'affaire (et non caviste aléatoire ou croquette d'avoine), j'en ai conclu qu'il fallait bien gagner des sous avec autre chose. Mister C. m'a confirmé que c'était bien le but recherché et je me suis mise à turbiner pour trouver autre chose. Voyons... De la voyance ? non, je n'arrive jamais à deviner quelle heure il est ni où est le nord, alors l'avenir... Tiens, ça me rappelle ce dessin qui montre une pancarte "Salon de la voyance" barré par une affiche "Annulé pour raisons imprévues". Moi, ça me fait rire. Des gâteaux ? ben ça je fais déjà, j'te f'rais dire - ah oui c'est vrai. Du thé pareil ? oui, pareil. Il faut chercher plus loin. Du boeuf bourguignon ? je suis super forte en boeuf bourguignon. Oui, c'est une idée.
- Mister C., si je fais de la restauration en plus du salon de thé, ça peut booster le CA ? [vous avez remarqué comme j'ai vite acquis le vocabulaire ?]
- Oui, ça peut. Quel genre de restauration ?
- Le midi, des plats simples, des tartes, des tartinades bio, des grosses salades... Le soir, des plats simples, de la cuisine familiale. Du boeuf bourguignon. Avec des pommes de terre bio. Et de la salade avec ma fameuse vinaigrette à la coriandre. Et des galettes végétales avec des champignons de saison. Et...
- Oui, je vois. Bon, alors voilà ce qu'on va faire : vous allez faire une estimation de votre ticket moyen, vous mettrez tout ça dans un tableau et on en reparle, d'accord ?
J'ai donc, encore une fois, converti mes idées de cuisine en chiffres. C'est un exercice reposant tout compte fait. On ne risque pas de mettre trop de sel, de laisser brûler les gâteaux ni d'oublier une tache sur le plan de travail. Si le tableau ne calcule pas, on efface et on recommence.
J'ai fini par affiner tout ça et par décider de vendre aussi des jouets en bois. Et des petits sacs en feutre roses pour les petites filles. Au fur et à mesure de cet exercice, j'entrevoyais les points positifs, notamment pouvoir créer un emploi pour que quelqu'un vienne m'aider dans la journée, histoire de souffler un peu. C'est donc Isabelle qui va venir m'épauler et l'histoire de son arrivée dans cette histoire est rigolote, mais comme je ne sais pas si elle est d'accord pour que je vous en parle, vous allez devoir ronger votre frein. Elle est hyper efficace, Isabelle. D'ailleurs tous les gens qui mettent un pied au Café Clochette dans son état actuel d'inachèvement sont d'une remarquable efficacité et d'un entrain à toute épreuve. J'aime à croire que c'est une façon de vivre déjà dans ce lieu, et je peux vous dire que c'est de plus en plus chouette, ici.
Tous les jours, c'est l'atelier du père Noël, avec une troupe de joyeux petits lutins adultes et enfants qui s'affairent dans tous les sens, qui à monter une cuisinière en bois (sous le regard goguenard de Mister T. qui, lui, vaquait à la haute tâche de régler le thermostat de la chaudière, mais il a été gentil, il n'a pas fait de commentaire sur la troupe féminine qui se débattait avec les petites vis et les panneaux récalcitrants), qui à peindre un mur, qui à fixer l'étagère à jouets au mur... Et tous les soirs je regarde ça complètement ébahie, et très soulagée de savoir qu'il reste quelques jours pour aller au bout de ce chantier. Ca se rejoue tous les jours et c'est toujours épatant.
M'enfin quand même, mercredi il faut que tout soit en place. Les flyers sont sur le point d'être imprimés, voire le sont au moment où j'écris, le téléphone va arriver sur ses petites pattes, la porte c'est l'inconnue, la rampe devrait être installée aujourd'hui ou demain, les matières premières sont stockées un peu partout... Et ce soir, dernière expédition Ikéa parce que forcément, il manque des petites cuillères. Forcément.
Heureusement, il y a déjà tous les autres couverts pour mon fameux boeuf bourguignon. Quel chemin parcouru, quand même.

dimanche 16 novembre 2008

26 novembre

Je sais que cette nouvelle va attrister au moins deux ou trois petites filles de ma connaissance, mais les faits sont là : le Café Clochette ne sera pas prêt à ouvrir le 19 novembre comme précédemment annoncé. Il manque une porte d'entrée, la ligne téléphonique n'est pas activée, l'enseigne pas encore peinte, plus deux ou trois petits détails anodins mais bouffeurs de temps qui restent en suspens, accrochés à un ou deux autres petits détails du même genre. Beaucoup de gens sont venus donner un coup de main ces derniers jours, je les en remercie chaleureusement, car sans eux je serais dans un état proche de la déconfiture morale la plus totale - je veux dire que je serais tellement découragée que j'en oublierais même de sortir mes gâteaux du four. Euh, mauvais exemple, ça c'est effectivement arrivé hier.
Chose importante aussi : arriver à mettre en place une carte quotidienne, et quand on a passé sa vie à batailler avec un dictionnaire, ce n'est pas quelque chose d'aussi facile qu'il y paraît, même si pour le coup c'est vraiment rigolo à faire. Je n'imaginais même pas les trésors de créativité qu'il faut déployer dans cet exercice.
Enfin, il est indispensable que j'aille chez le coiffeur, histoire de faire égaliser les quelques cheveux qui me restent. Les cheveux blancs, je veux bien les garder, mais j'aimerais qu'ils soient au moins tous à la même longueur. On a les coquetteries qu'on peut.
Bref, je préfère courir vous chercher des victuailles plutôt que courir après le temps alors, histoire de retrouver un peu de sérénité pour pouvoir être vraiment accueillante et enthousiaste quand vous arriverez, le Café Clochette ouvrira le mercredi 26 novembre.
Qu'on se le dise !

samedi 15 novembre 2008

Choses qui bougent

Une des plaies d'un chantier comme celui du Café Clochette, c'est la migration des objets. Vous voyez ce que je veux dire ? vous posez le tournevis là, sur le petit papier, vous vous retournez pour saisir la vis, l'attrapez avec les dents, puis vous tendez la main, tâtez le petit papier sous toutes ses coutures en essayant de rester concentré sur le meuble que vous tenez d'une main en équilibre au-dessus de votre tête, et rien. Pas de tournevis. Vous laissez descendre le meuble en grommelant et en manquant de vous éborgner, vous vous écrasez un doigt et sautez sur place en le secouant très fort et en faisant des hou-hou-hou-aïe-aïe-aïe, vous vous cognez un orteil dans le marteau qui traînait par terre alors que vous le cherchiez 10 mn plus tôt sans arriver à le trouver, et vous finissez par secouer le papier très fort pour en faire sortir un tournevis qui n'y est manifestement pas. C'est ce que Jerome K. Jerome appelle "the natural cussedness of things", l'esprit de contradiction inhérent aux choses. Elles sont toujours ailleurs. J'écrirais presque le "Grand Ailleurs", le pays des objets égarés dans un autre espace-temps.
"Ah mais zut à la fin, il me cherche des Papous dans l'épithète ce machin !" est une phrase qu'on entend quotidiennement par ici. Enfin c'est peut-être un chouia plus brut de décoffrage, mais dans l'idée c'est ça. Si quelqu'un a une idée pour parer à cette perfidie doublée d'une traîtrise sans nom, je suis toute ouïe.
Attention, demain, un message important...

jeudi 13 novembre 2008

Avant/après

Dans le plus pur style des magazines de déco (dont vous trouverez une copieuse pile en venant au Café Clochette, si j'arrive à les caser quelque part, car c'est un de mes péchés mignons et je suis partageuse), voici un avant/après.
D'abord, la cuisine, courtesy of Mister T., le plombier (que ce surnom fait rigoler parce qu'il se voit avec des chaînes partout sur le torse et une crête iroquoise), grâce à qui j'ai pu garder des traces en photos des transformations en cours.

Au jour d'aujourd'hui, ça donne ça, et encore, il en manque deux-trois bouts :

Quant aux sanitaires, on partait de ça :

Via ça :

Et on est arrivé à ça :

On y est presque !
Bon, je vous laisse, j'ai des cartons à déballer, là. Les fournisseurs ont dû se donner le mot, les 12 énormes cartons de jouets/thé/couches bio sont arrivés en même temps. J'hésite à les utiliser pour construire une cloison supplémentaire. Si je le fais, promis, je vous fais un avant/après. En attendant, MiniLoup lorgne les opérations d'un oeil blasé (couches), ennuyé (thé) et frétillant (jouets). Le garage à petites voitures a eu un franc succès. Mais pas autant que les cartons ("surpriiiiise !") :
Et le plus chouette, mes assistants sont unanimes, c'est la boîte à outils :

mercredi 12 novembre 2008

Testing

Trop le nez dans le guidon pour vous causer longtemps aujourd'hui, mais ça, ça m'a fait rire :

cat
more animals

La suite des aventures au prochain numéro, avec un avant/après et une histoire de jouets et aussi, bientôt, de nouvelles recettes.

lundi 10 novembre 2008

Enseigne en scène

Je ne pouvais pas laisser s'achever le week-end sans enlever de ma pile un petit CERFA de rien du tout. Pour être totalement exacte, il ne s'agissait pas d'un CERFA mais d'un courrier faisant suite à l'envoi par mes services (je veux dire, mes petites mimines à moi) d'un dossier à la Direction de l'aménagement et de l'urbanisme, où un service intitulé Droit des sols s'est fait un devoir d'inscrire le dit dossier sous des références dont je vous passe les détails mais qui étaient portées dans un cadre grisé sur le courrier ci-dessus évoqué. Pour l'instant, rien de bien compliqué.
Enfin vous commencez à me connaître, quand j'ai affaire aux services administratifs susceptibles d'une façon ou d'une autre de m'octroyer une autorisation pour une chose petite ou grande mais rarement inutile, il est rare (ça s'est vu, mais c'est rare) que les choses se passent simplement. Là, ça n'a pas loupé. Annaïg a concocté pour moi et pour le Café Clochette un projet d'enseigne, à laquelle je tiens beaucoup, et pour laquelle il faut demander une autorisation. Pas pour l'enseigne à proprement parler, notez bien, mais plutôt pour l'installer sur le mur de ma maison. Ce qui n'est pas sans intérêt. Alors de quoi qu'il retourne-t-y donc cette fois ?
On me demande, dans l'ordre et en caractères gras dans le texte, à propos de cette enseigne :

  • est-elle strictement perpendiculaire au mur ou en forme de V ?
  • préciser la saillie de cette enseigne par rapport au mur : c'est-à-dire du mur à la pointe de l'enseigne ;
  • votre activité se tient-elle à l'étage ?

Deux des réponses sont faciles : oui, et non. Mais entre les deux, oh mes aïeux. Rectification : la première réponse, si j'avais eu le malheur de l'envoyer telle quelle, m'aurait valu un retour à la case départ et un nouvel échange de courrier. Donc je précise : oui, l'enseigne sera en V. Histoire d'être plus visible depuis la rue d'Echange, d'où on arrive de la place Ste Anne, tout en se voyant des deux côtés de la rue de Dinan, au cas où vous vous demandiez pourquoi. C'est qu'elle a pensé à tout, Annaïg. Pour l'activité à l'étage, fastoche, non, à l'étage, c'est là que je rédige mon blog, faut pas rigoler, c'est pas une activ... euh si en fait, mais non, pour les services de la ville, j'imagine que l'activité ça veut dire activité commerciale, donc là, hop, non, l'étage c'est chez moi. Voilà. C'est fait.
Ah non. Il reste la fameuse question du milieu. "Préciser la saillie de cette enseigne par rapport au mur : c'est-à-dire du mur à la pointe de l'enseigne." Ce n'est pas tant une question qu'une injonction d'ailleurs, mais avec un verbe à l'infinitif qui n'est pas aussi péremptoire qu'un "Précisez... sinon ça va chauffer", mais je sens bien qu'il va falloir se fendre d'une réponse quoi qu'il en soit. Alors là, attention. Reprenons les chiffres, un déca et notre calme. Il s'agit d'un triangle rectangle (encore heureux, vive Pythagore) dont les deux côtés visibles de la rue feront 70 cm ; quelle est la distance séparant le nez du triangle de sa base ? oh ça va, je reformule si je veux d'abord... le nez, le pif, le tarin, c'est comme vous voulez, c'est le bout pointu au milieu, quoi. Un petit crobard, refait trois fois sur un coin de bureau, vérification faite du théorème de Pythagore, oui c'est bien celui qui dit que "le carré construit sur l'hypoténuse d'un triangle rectangle est égal à la somme des carrés construits sur les côtés de l'angle droit de ce triangle", ou encore que " dans un triangle rectangle (qui possède un angle droit) le carré de l'hypoténuse (côté opposé à l'angle droit) est égal à la somme des carrés des deux autres côtés", ou plus simplement que chez les triangles rectangles qui ont un nez carré en A, AB carré + AC carré = BC carré ; crobard d'où je conclurai qu'il me faut mettre 70 au carré, le multiplier par deux, en extraire la racine carrée puis le diviser par deux. Même que si vous me croyez pas vous avez qu'à essayer. Un petit tour sur le web pour trouver une calculatrice qui sait se dépatouiller d'un radical ("Vive le radical libre !" - non ? ah non alors) et ça nous donne ça : 49.4974746830583
Si j'ai fait une erreur et que ça choque quelqu'un, qu'il le dise maintenant ou se taise à jamais, parce que le courrier part demain matin. J'ai arrondi à 50 cm, je ne pense pas qu'on puisse m'en tenir rigueur.
En tout cas on ne pourra pas dire que cette aventure n'aura servi à rien. Elle m'aura fait repenser avec un petit sourire ému à Mme Français, qui était ma prof de maths, eh oui, en quatrième et en troisième. Je vous dois une fière chandelle, madame. Votre patience n'aura pas été vaine : j'ai réussi, quelque 25 ans plus tard, à utiliser les connaissances que vous m'avez transmises. Mais dites-moi : si ce courrier me revient, je peux vous le faire suivre ?

dimanche 9 novembre 2008

Murs, murs

A la fin d'un week-end éprouvant, bilan :

  • MiniLoup ravi du bricolage : 1
  • chats méfiants, mi-fascinés mi-contrariés : 3
  • ménage fait : 0 (sauf par les matous du bout des papattes, mais ça reste tout relatif parce que c'est plutôt de l'étalement que du ramassage de poussière)
  • meuble à tiroirs de cuisine monté : 1, grâce à C. qui y a mis tout son zèle, et au papa de MiniLoup qui a trouvé comment le caler pour ne pas qu'il s'écroule par absence malencontreuse d'un montant pourtant nécessaire
  • tablette en fil installée sous le plan de travail en inox : 1 ; garni de vaisselle : 1
  • plafond des toilettes peint : 1, bravo T.
  • sas enduit et peint : 0,5
  • murs enduits : 3
  • murs peints : 2, merci J.
  • lave-vaisselle mis en place et rebranché : 1 ; à pourvoir d'une porte décorative : 1
  • étagères en inox montées : 4 ; installées : 0 ; dans le passage : 4
  • meubles hauts installés : 0 ; dans le passage : 2
  • torchons égarés : une douzaine
  • provisions rachetées : 0 ; probabilité de manger des chips ce soir : énorme
  • compta en retard : ben... compta en retard, je vois pas comment le dire autrement...
  • CERFAs en souffrance : 2 (ils me sont revenus façon boomerang, ceux-là)
  • sommeil en retard : 79,25 heures
  • sentiment de grande sororité avec Lynette Scavo : grandissant
  • si j'étais un animal de l'arche de Noé : les poissons (dessus ? ou dessous ? comment dirait le Capitaine Haddock, de son petit nom Archibald)

Il ne reste plus qu'un week-end après celui-ci. Et des millions de choses à faire, indispensables, incontournables, inévitables. Ce qui prend le plus de temps, ce sont les murs, enfin toutes les surfaces, qu'elles soient horizontales ou verticales. Entre l'enduit qui met du blanc partout, la peinture qui met du vert partout, les bouts de bois qui mettent de la sciure partout, les tasses de café qui mettent des taches partout, les spatules qui se cachent et qu'on ne retrouve nulle part, les gants en caoutchouc qui sont trop grands et qui font un élégant "plouf" en glissant de la main jusqu'au fond du pot où ils se remplissent à grandes goulées, les adorables petites traces de pattes qu'on suit jusqu'à la cachette d'un petit misérable poilu qui se regarde le bout des griffes d'un air profondément surpris, je trouve tout de même le temps de m'asseoir deux minutes (sur l'outil égaré plus tôt, mais c'est trop tard), pour contempler le chaos ambiant. Il doit bien y avoir un principe de thermodynamique dont les présupposés peuvent s'appliquer ici, mais je préfère le dire comme ça, avec mes mots à moi : qué bazar ! A un moment ou à un autre, les outils vont disparaître, les nappes bien repassées s'étaler sur les tables propres, les chaises servir à s'asseoir et non plus à grimper pour atteindre le plafond, les lampes achetées et installées, et ce fichu torticolis me fichera la paix pour que je puisse aller faire des gâteaux et servir du thé.
Ce qui n'est évidemment pas possible, pas en à peine plus d'une semaine. Je me demande bien si je vais y arriver quand même.

vendredi 7 novembre 2008

Hic et Ah

Ce soir, je suis allée à la nocturne de Hic et Ah, comme Angel appelle ce grand magasin bleu et jaune, dont une branche a dernièrement ouvert à la périphérie de Rennes. Il se trouve que les éléments en inox d'Hic et Ah sont parfaits pour les cuisines professionnelles, car non contents d'être de bonne taille et de bonne facture, ils sont également peu chers. Alors hop, on y va, on prend sa petite voiture, son petit panier, son petit courage et on file à Pacé. Grand parking, plein de monde, une place pile poil devant l'entrée, youpi. Comme ces magasins sont tous sur le même modèle, quand on en connaît un on les connaît pratiquement tous, alors il ne reste qu'à foncer au rayon qu'on a choisi de hanter ce jour-là. Sauf que...
Sauf que quand on est comme moi, on se dit, tiens, je vais en profiter pour faire un petit tour, trouver des idées, tout ça. Et on est parti pour trois heures de "tiens, ça c'est une bonne idée, et cette étagère, là, elle est pas mieux que l'autre ? et cette cocotte en fonte verte, je pourrais en faire des choses avec cette cocotte en fonte verte. Tiens, ils vendent des plantes aquatiques maintenant ? et si j'en remettais une toute neuve dans l'aquarium (quand j'aurai changé la moitié de l'eau pour cause de madeleine généreusement glissée aux petits poissons par une petite main lupinesque) ? tiens, j'ai un peu faim, là... saumon-boulettes-gâteau au Daim, ça peut pas faire de mal ?"
Vous l'aurez compris, ce qui devait être une expédition sérieuse au service de l'équipement professionnel d'une cuisine de restaurant a viré à la visite longuette d'une maman sans son MiniLoup et qui se dit qu'elle peut aussi bien en profiter pour flâner dans les rayons. Il se trouve que des tas d'autres gens avaient dû se dire la même chose et qu'il y avait comme un petit air de "oh vous savez, nous on vient juste pour voir à quoi ça ressemble, pas pour acheter", démenti sur les tapis à la sortie, mais qui peut résister à une expédition à Hic et Ah et ressortir sans les trois torchons et la petite lampe qu'on n'avait pas prévue ? Qui ?
Moi. Je me suis souvenue que j'allais devoir demander une facture à la sortie, et que tout ce qui y apparaissait se devait d'être strictement destiné au Café Clochette. J'ai légèrement triché sur la plante aquatique, certes, mais comme l'aquarium, il est dans la surface commerciale, hein, tout bien considéré... Pour le reste, voici ma cuisine pourvue de caissons à tiroirs, d'égouttoirs, de barres à ustensiles et autres étagères à vaisselle. Ah flûte, j'ai oublié les torchons.
Va falloir que j'y retourne. Zut alors.

jeudi 6 novembre 2008

Grand jour

Aujourd'hui est un grand jour, mais ça n'a rien à voir avec le Café Clochette.
Aujourd'hui...



Mon tout petit très grand va à l'école...

mercredi 5 novembre 2008

Clochette apprentie et autres nouveautés

Ce fut une journée très productive. Clochette a commencé par prendre une leçon de jointoyage sur le sol des nouveaux sanitaires, au risque de s'engluer les moustaches, mais rien ne lui fait peur, à cette petite :

Et puis F. est venue, a vu et a vaincu... la terre incrustée dans la courette n'a pas résisté à son passage, c'est beau !

Merci, F.
Elle a aussi amené sa machine a coudre et on a entamé les ourlets des nappes. C'est très beau aussi ma foi. On en a profité pour faire du tri dans la vaisselle et je me retrouve à la tête d'une armada de verres à verrines, de tasses et d'assiettes. Il ne manque que quelques couverts, des verres pas trop cassables et quelques assiettes, et je pourrai envisager de commencer à songer à un début de ce que je vais bien pouvoir servir dedans. Ce qui n'est pas négligable, vous en conviendrez.
Mais demain, j'ai d'autres chats à fouetter (mais noooon ! c'est une expression ! revenez, quoi !), alors je m'en vais mettre sur pause l'espace de quelques heures la progression des choses au Café Clochette.

Dînapéros

Avez-vous jamais rêvé de rentrer chez vous le soir avec vos enfants, les emmener se coucher tranquillement en sachant qu'ils ont mangé, puis vous mettre à table pour savourer la paix du soir et votre propre dîner ?
Moi, oui. Très souvent.
D'où l'idée que je vous soumets. On dirait que ça s'appellerait les "dînapéros", parce que c'est le moment où les adultes prennent un apéro pendant que les petits dînent, le tout en famille, au Café Clochette. Petits canapés rigolos pour les uns, petites purées rigolotes pour les autres ; un petit verre de vin ou d'apéro sans alcool pour les uns, un jus de fruit pour les autres. Pouvoir bavarder tranquille pour les uns, pendant que les autres vont jouer avant de partir.
Ca peut être l'occasion pour les papas et les mamans et les enfants de se retrouver à la fin de la journée, avant de rentrer tous ensemble.
Peut-être même qu'un jour, je pourrai faire des plats à emporter pour les papas et les mamans qui ont juste envie de mettre les pieds sous la table en arrivant, juste après l'heure des bisous-histoires du soir.
Ca ne sera sans doute pas pour tout de suite ; je commence à me rendre compte qu'il reste beaucoup de choses à mettre en place et tout ça se fera petit à petit. Mais l'idée et là et si elle rencontre un public comme on dit dans l'édition, ma foi... on verra à la faire fonctionner.

mardi 4 novembre 2008

Mamans couseuses

Sur ma nouvelle (future) étagère, il y aura une bibliothèque consacrée à la grossesse, la naissance et la petite enfance. Il y aura aussi mon stock de jouets en bois, les mêmes que ceux de la cabane, proposés à la vente. Il y aura aussi des boîtes de sachets du bon thé que je vais servir : on pourra goûter à la théière dans les tasses dépareillées du Café Clochette, puis emporter le thé pour continuer à se régaler à la maison. Il y aura aussi un petit portant avec des petits cintres, et ça c'est pour un projet qui me tient à coeur, puisqu'il sera réservé aux créations des mamans couseuses. Pour des doudous, des petits vêtements, des petits bonnets... ce que les mamans douées de leurs dix doigts offrent à leur entourage et fabriquent pour leurs propres enfants, elles pourront, si elles le souhaitent, le laisser en dépôt-vente au Café Clochette. Parce que c'est très chouette de se sentir créative, mais c'est encore mieux de le partager...
Je mettrai moi-même un poncho de portage en dépôt, je le verrai partir avec un peu de tristesse parce que MiniLoup y a passé de nombreuses heures bien au chaud contre moi, mais il servira sans doute à un autre loupinet pour l'hiver qui arrive. Pour le reste, je suis ouverte à toute proposition de dépôt : vous pouvez me contacter à l'adresse internet du Café Clochette, ou simplement passer me voir quand ce sera ouvert. Dès le 19 novembre. Ah, je vous avais déjà dit ?!

lundi 3 novembre 2008

Grosse journée

Acte 1, scène 1. La lettre

- Ben ? MiniLoup ? pourquoi tu colles cette enveloppe sous la lampe ? pourquoi tu fais clic-clic avec le bouton ?
- Ben, maman, t'as dit "faut mettre éteindre" !
- Clic clic clic (méninges maternelles).
- Ah, j'y suis ! j'ai dit qu'il fallait mettre un timbre, c'est ça ?
- Ben oui, mettre éteindre !

Acte 1, scène 2. Même pas de carie

Le dentiste : - C'est sûrement que vous serrez les dents trop fort pendant la nuit. Vous êtes particulièrement stressée, en ce moment ?

Acte 1, scène 3. Toto

- Et trois mètres de lin, et 2 de coton épais, vous voulez du fil avec ça ? Ah, c'est pour un restaurant ? et ce sera où ? ah ben je viendrai. Eh, venez voir, la dame elle ouvre un resto ! Et ça, c'est pour les nappes ? très bon choix, belle couleur !

Acte 1, scène 4. Dodo

(sans texte)

samedi 1 novembre 2008

Deux ronds de flan

Ca m'a fichu un coup : mon nouveau banquier est plus jeune que moi. Pendant très longtemps, les gens à responsabilité étaient plus âgés que moi, c'était dans l'ordre des choses. Et depuis quelque temps, ce sont des petits jeunes qui prennent des décisions dont j'ai parfois l'impression que si on leur presse le nez, il en sort du lait. Euh... non. Enfin ce que je veux dire, c'est que la création du Café Clochette est pour moi l'occasion de me rendre compte que le temps passe, ma pauvre dame, et que je suis en passe de devenir quelqu'un de tout à fait respectable, ne serait-ce que par le nombre des années ; pour le reste, je ne suis pas trop au courant des critères de la respectabilité.
Ici, les choses prennent une tournure étonnante. J'avais beau avoir joué du mètre, mes calculs se révèlent approximatifs et la réalité s'adapte à mes nouveaux meubles quand même. Ce qui signifie que je suis surprise et enchantée par l'agencement du Café Clochette, avec le sentiment très net et très reposant de ne pas maîtriser grand chose. Tant mieux ; les choses se font, je suis le mouvement, les gens et les choses se mêlent au lieu d'une façon qui leur est propre et je me contente de regarder et de m'ébahir. Ma formule actuelle c'est "ça tombe bien", et c'est vrai, ça tombe bien.
Pour être parfaitement honnête, si moi je ne contrôle pas grand chose, c'est aussi et peut-être surtout parce que les artisans savent, eux, ce qu'ils font. Et qu'ils le font avec délibération, patience et, visiblement, un vrai plaisir à exercer leur métier. Chapeau bas, messieurs. J'aurai bientôt des photos pour vous montrer de quoi il retourne en avant-première.
En attendant, je retourne à la préparation de mes murs pour la peinture du week-end prochain et aux plans pour l'étagère de la bibliothèque, que je vais monter avec l'aide d'une perceuse, d'un MiniLoup et de la certitude de la gravitation universelle.
Le plus beau dans tout ça ? ma belle cuisine toute blanche et brillante d'inox neuf est en état de fonctionner et j'ai des dizaines de recettes en retard, mais j'ai oublié de racheter des oeufs, mes moules à gâteau sont inaccessibles au milieu d'une pile improbable, et Prosper fait grise mine sous une épaisse couche de poussière. Et pourtant, rien de tout ça ne m'inquiète. Etonnant, non ?
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