jeudi 30 avril 2009

Un chat dans l'évier


C'est les services vétérinaires qui seraient contents s'ils voyaient ça, tiens...
Ben t'as l'air malin mon Mirou ! Tu cherchais quelque chose ?



Aujourd'hui, dans la même veine, Clochette a joué avec un monsieur - en tout bien tout honneur. Elle essayait d'attraper sa main à travers la vitre de la devanture. Elle ne lui a même pas demandé son numéro, la crapulette. Il faut dire qu'elle prend très au sérieux son rôle de proue du navire-animal.

C'est qu'elle a plutôt belle allure, non ?


Toute autre chose : demain le Café Clochette est fermé, nous allons nous balader. Dans le monde extérieur.
Samedi par contre vous pouvez venir déjeuner dès midi ; vous pouvez réserver le matin à partir de 9h30, je serai sur le pont. Ensuite il y aura tous les petits gâteaux pour le goûter l'après-midi, et des cuisses de canard confites avec des patates au four pour le dîner. Tout un programme, quand même.

PS. L'enseigne ? elle est encore plus belle en vrai. Vous pourrez la zieuter ce week-end, elle n'est pas encore sur la façade mais elle est arrivée au Café Clochette en moustaches et en os. Enfin en bois.

mercredi 29 avril 2009

Elle arrive !

Elle arrive, elle arrive ! la toute belle enseigne, elle arrive ! Moi je vais la voir demain, vous il faudra attendre un peu parce que je n'ai toujours pas, hum comment dire, prévu le système adéquat pour la fixer sur la façade... mais bon peu importe, l'essentiel c'est qu'elle soit bientôt là, non ? D'après les photos, Annaïg nous a gâtés et elle est vraiment belle, avec un petit chat et même, hihihi, une libellule !
Sinon, n'oubliez pas demain matin, un atelier de découverte de la langue des signes pour les bébés, avec Manou (06 74 25 02 84), à partir de 10 heures.
Et la décision est donc prise : vendredi, en l'honneur du travail, je fêterai sa fête en ne travaillant pas. Nous allons, je crois, contempler une pelleteuse et MiniLoup est ravi. Par contre, samedi et dimanche, ce sera ouvert et il y a aura plein de bonnes choses à manger, vu que j'aurai eu toute une journée pour y réfléchir, voire tenter une ou deux recettes un peu aventureuses qui n'attendent que ça. Pour les autres jours fériés du mois de mai, en principe le Café Clochette sera ouvert, mais n'hésitez pas à consulter le site pour vous en assurer.
Pour la courette, sous les acclamations de la foule, elle sera donc ouverte dès que j'aurai eu le temps de la libérer un peu et d'y mettre quelques tables. Et une guirlande. J'ai envie d'une guirlande, pour les soirées d'été. Avec des grillons. Le clapotis de l'eau. Le sable blanc. Pardonnez-moi, je n'y étais plus du tout. Une petite cour avec des guirlandes donc, pour dîner dehors en été. C'est déjà pas mal. Avec des félins indomptables qui se baladent tranquilles sous les tables dans l'espoir d'une crevette égarée (ça, ce n'est pas seulement véridique, c'est vrai - surtout "indomptables").
Enfin, la carte de fidélité avance à grands pas ; on pourra avoir une assiette de dégustation après dix papattes, chaque papatte valant une tranche de dix euros (pour le restaurant et le salon de thé) ; il ne me reste qu'à trouver un tampon de papatte. Et ça permettra d'emprunter les livres de la bibliothèque et de recevoir la newsletter du Café Clochette. Je suis en train de concocter un petit Cerfa à ma façon pour que vous puissiez le remplir avec votre adresse email et tout et tout - vous allez voir, c'est rien du tout. Nan, pour de vrai. Je ne suis pas une tortionnaire. Moi.
Merci pour vos messages, d'encouragement et de suggestions, j'ai tout lu très attentivement. Même, il arrive que les jours un peu gris, j'aille relire vos commentaires plus anciens et ça me fait toujours chaud au coeur. Je suis une grande sensible, en fait.

mardi 28 avril 2009

Papattes de devant

- MiniLoup, viens te laver les mains !
- Nan.
- MiniLoup, c'est important de se laver les mains.
- Pourquoi, sinon je vais avoir des caries sur les mains ?

dimanche 26 avril 2009

Le temps d'une soirée sans cesse recommencé

Il y a le temps de la chasse et de la cueillette, que notre société de chasseurs-cueilleurs à carte bleue a transformé en une expédition dans des entrepots froids comme des frigos, à tirer un chariot gros comme une voiture sans permis.
Il y a le temps du stockage, sur des étagères plus ou moins solides qui se balancent à l'ajout du dernier paquet de sucre.
Il y a le temps de la réflexion. Que faire et comment le faire ?
Il y a le temps de la création. Transformer des choses immangeables en nourriture. On crée de la nourriture dans ce business-là, c'est une chose étonnante. On crée de quoi permettre à des êtres humains de satisfaire un des besoins fondamentaux de leur humanité : assouvir leur faim. C'est comme peindre un tableau, parce que ça se crée, mais en plus ça se mange. Incroyable.
Il y a le temps de la préparation des lieux. Il s'agit de mettre en place les conditions d'un rituel purement social, depuis le temps qu'on ne se réunit plus au fond de la caverne pour partager le mammouth bouilli accroupis sur des peaux de tigre à dents de sabre. Les tables, les chaises (on mange assis sur des chaises sous nos latitudes, c'est comme ça), les couverts, les petites serviettes. Les petites corbeilles de pain, la petite carafe d'eau du robinet. La carte au mur. Chasser les chats surnuméraires.
Il y a le temps de l'attente. Vont-ils venir, les dîneurs ?
Il y a le temps de l'excitation mêlée d'inquiétude. Comment sera ce service ? Calme ? difficile ? plein d'embûches ? a-t-on oublié l'essentiel, sera-t-on obligé de jongler ? On met "en chauffe", on demande poliment au four de réchauffer le moelleux aux céréales, on sort les petits récipients qui contiennent les salades pour la grande assiette de salades de printemps. On fait une petite place pour couper le pain. On aligne les bouteilles de vin. On remplit la bouilloire et le réservoir de la machine à café. On donne un dernier coup de torchon sec sur le plan de travail. On récupère la fleur de sel, le poivre, les herbes hachées qui iront sur les assiettes au dernier moment. On s'assure que les salières sont remplies. On essaie de penser à tout et on guette le tintement de la porte qui annoncerait les premiers arrivés.
On reconnaît le petit bonhomme ou le petit bout de bonnefemme qui arrive dans les bras de son papa ou de sa maman, on installe tout le monde. Et c'est parti.
Il y a le temps du petit calepin pour prendre la commande et ne rien oublier. "Vous voudrez boire quelque chose ?"
Il y a le temps du parcours d'obstacles pour éviter les petits ou les jouets qui s'aventurent jusque dans l'entrée de la cuisine, pour amener sur les tables tout ce dont les dîneurs ont besoin. La joie (si, vraiment) de créer une belle assiette avec la nourriture qu'on a créée de ses mains. Le soupir de soulagement quand une tablée a de quoi s'occuper et le petit sourire de plaisir devant les "oh" et les "c'est beau". La course qui continue. Remplir une assiette, redresser une feuille de salade, ajouter deux grains de sel. Demander si tout va bien. Rapporter des assiettes. Vides.
Plus tard, après, il y a le soulagement de la fin du service. "C'était un bon service." Quand tout le monde est parti, on peut même parfois se verser un verre de vin une fois que tout est rangé.
Il ne reste plus qu'à prévoir le lendemain.
Le mieux ? c'est encore de sortir de cette bulle. On y est bien, dans la bulle, à sentir qu'on maîtrise la situation, quand les gestes s'enchaînent au même rythme que la pensée. Mais c'est encore mieux de discuter avec quelqu'un au détour d'une minute inoccupée. Ca fait d'un "bon service" une bonne soirée, tout simplement.

Dans le prochain billet, je reviendrai sur vos idées laissées dans les commentaires. Merci ! je réfléchis et ça me réconforte de ne pas réfléchir seule (vous pouvez encore laisser vos commentaires ici, surtout n'hésitez pas).

vendredi 24 avril 2009

Questions

J'ai tout un tas de questions à vous poser. Ca m'arrangerait bien si vous profitiez des commentaires, juste là en bas, pour me dire ce que vous pensez de deux-trois trucs. Genre, je me sentirais moins seule avec mes interrogations existentielles. Genre. Surtout quand ces questions me réveillent à quatre heures du matin, juste au moment où j'ai réussi à me rendormir après une attaque pédestre féline ; je veux dire, après qu'une troupe de félins animés d'intentions peu pacifiques envers mes petons se soit manifestée, agacée sans doute de ne pouvoir profiter d'un couvre-lit immobile pour son repos et tout à fait décidée à troubler le mien, de repos.
Alors dans le plus grand désordre (mais numéroté quand même, pour que vous puissiez répondre et que je comprenne à quelle question s'adresse quelle réponse), nous y voici nous y voilà.
1) Si j'aménage la petite courette où je peux installer deux-trois tables, viendriez-vous y prendre vos repas et/ou goûters ? Et si vous habitez trop loin pour être directement concerné par la question, avez-vous un avis sur la question quand même ? L'alternative, c'est d'installer une piscine olympique. Format raton laveur. Ce qui me rappelle que MiniLoup a une nouvelle lubie : il trempe ses frites dans son verre d'eau avant de les manger. Ne me demandez pas de quoi il retourne, je n'en ai pas la moindre idée.
2) Pensez-vous qu'il soit judicieux d'ouvrir les jours fériés, en tout cas ceux du mois de mai ? là, je sèche. C'est-à-dire que si je n'ouvre pas, je pourrai aller me tremper les petons dans la mer, auquel cas je devrai les sécher subséquemment ; et si j'ouvre, je ferai à un moment ou à un autre de la vaisselle, donc rebelotte, je sècherai aussi.
3) Que pensez-vous d'une carte de fidélité et si oui laquelle ? Pouf, pouf. Je veux dire, que pensez-vous de l'idée d'une carte de fidélité et à votre avis, que pourrait-elle bien vous apporter que vous n'ayez déjà ? une assiette de dégustation pour dix assiettes dégustées ? une tasse avec le logo du Café Clochette ? un voyage aux Bermudes pour deux adultes et trois enfants ? (et laquelle de ces propositions n'a-t-elle aucune chance de voir le jour à votre avis ?)
Enfin,
4) Avez-vous quelque chose à ajouter ?

jeudi 23 avril 2009

Slice 'n bake ou "découpacuire"

Trop occupée ? je pense bien que je suis trop occupée pour venir bloguer, depuis que ceci a passé le pas de ma porte :
Je suis en pleins essais. Jusqu'à présent, personne ne s'est plaint. Sauf ma balance, mais on s'en balance.
Aujourd'hui donc, je vais vous parler de tout autre chose. Ou presque, puisqu'il s'agit de petits gâteaux quand même mais pas de ceux de la grande dame, quasi un mythe, qu'est Martha Stewart.
Qu'est-ce que le slice 'n bake ? c'est une astuce qui permet de faire des petits gâteaux en un temps record une fois la pâte confectionnée, puisqu'il s'agit de conditionner celle-ci en petits pâtons que l'on garde au frais (ou au congélateur) jusqu'au moment de la faire cuire, garantissant des biscuits faits à la minute même si on n'a pas une minute à soi. Autrement dit, c'est une stratégie adoptée au Café Clochette, dont j'use et abuse, au point de réécrire des recettes pour les faire rentrer dans la catégorie du slice 'n bake même si elles n'étaient pas prévues comme ça au départ.
J'ai triché encore un peu plus en adaptant certaines recettes dont je ne garde finalement que les proportions entre ingrédients (ce qui est tout de même le plus important) pour les faire à toute vitesse avec la très grande aide de Prosper. Ce qui fait qu'en une heure, je prépare au robot de quoi remplir de sablés une bonne partie de l'assiette de dégustation que je servirai dans la semaine, avec une demi-douzaine de pâtons aux parfums divers qui s'entassent dans mon frigo et que je découpe en rondelles tous les jours sur le coup de 14h30-15h, à la fin du service, pour accompagner le café des convives avec la bonne odeur des biscuits chauds et préparer le goûter des petits et grands gourmands. Ah certes, les mantecaos ne souffriraient pas un tel traitement, ni les petits sablés chocolatés que j'ai coutume de préparer en prévision de la visite d'une certaine petite tribu qui me menace régulièrement de ne pas revenir si leurs gâteaux préférés désertaient par malheur leur assiette de dégustation - mais qui reviennent toujours, d'ailleurs à chaque fois ils se découvrent de nouveaux gâteaux préférés.
Si vous êtes assidus à la lecture de ce blog, vous aurez sûrement remarqué que la majorité des petits gâteaux présentés ces derniers temps rentre dans la catégorie du slice 'n bake ("découper et cuire"). Je ne saurais tarder à vous en présenter d'autres (dont certains puisés chez Martha) et en attendant je vous invite à aller voir chez Smitten Kitchen un bien beau billet sur le slice 'n bake ainsi que quelques recettes parfaitement délicieuses.
Ma balance a été exilée pour de bon sous le lit où elle se feutre joliment de poils de chats printaniers.
Pour vous faire patienter donc, une toute petite recette de "découpacuire" au robot, inspirée de Smitten Kitchen, qui elle-même l'avait créée à partir d'une recette de Doris Greenspan.

Sablés à l'orange, aux amandes et à la nigelle

Dans le bol d'un robot équipé d'une lame, mettre 180 g de farine, 100 g d'amandes en poudre, 120 g de sucre glace, de la fleur de sel (une grosse pincée), 230 g de beurre doux, faire tourner pour faire sabler la pâte. Ajouter un chouia d'extrait de vanille, deux jaunes d'oeuf, deux zestes d'orange et une grosse cuillère à soupe de graines de nigelle. Amalgamer. Rouler en pâton, filmer, mettre au frais. Pour conserver la forme bien ronde, on peut glisser le pâton dans un rouleau en carton. Au moment de cuire, préchauffer le four à 180°C et découper des rondelles d'un centimètre environ dans le pâton. Glisser au four pour une petite dizaine de minutes.
Si vous voulez des sablés extraordinaires, semez quelques grains de fleur de sel à la surface de la pâte avant de la cuire (mais ne le dites à personne, c'est un secret).

dimanche 19 avril 2009

Han !

MiniLoup a passé une semaine éprouvante. Une galette pas tout à fait bretonne dont la pâte contenait à notre insu de l'épeautre (qui contient du gluten) plutôt que d'être du 100% sarrasin (qui, lui, n'en contient pas) et voilà un petit loup qui a l'air d'avoir avalé une batterie, rechargeable certes mais aussi résistante qu'un certain petit lapin tant qu'elle est chargée... De jour comme de nuit, une agitation permanente à laquelle il est bien incapable de résister et un énervement qui le fait hurler de frustration à la moindre chose qui lui résiste.
Et pourtant, le pauvre petit loup sur ressorts a trouvé le moyen d'utiliser son énergie bien involontaire pour apprendre plein de nouvelles choses, notamment comment saisir un rouleau de carton de 2 mètres de long pour lui faire gravir un escalier en colimaçon. Ca lui sera très utile à l'avenir, je n'en doute pas. Il est aussi dans la phase "je teste des expressions que j'entends chez les autres pour voir ce que ça donne" ; sa dernière acquisition est le "han" (aspiré et un peu allongé) qu'on pousse sous l'effet de la surprise. Exemples :
- Han !
- Quoi mon loup ?
- Là-bas ! une flaque !
Prosaïque :
- Han !
- Hum ?
- Maman ! mon pyjama ! je l'a enlevé ce matin pour m'habiller !
Plus animalier :
- Han !
- ...
- J'eu cru que le chat il avait attrapé une souris. Han ! peut-être la souris elle s'est carapattée. Maman, tu crois que la souris elle s'est carapattée ?
- Han !
- Quoi maman ?
- La souris ! elle s'est sûrement carapattée !
- Ah oui t'as raison maman.
Ben c'est bien qu'est-ce que je disais.

jeudi 16 avril 2009

Bulle d'Air et Qi Nuad

Laurence Carillet (Qi Nuad) et Roselyne Thomelin (Bulle d'Air) vous proposent une matinée découverte « modelage pour les parents et cours de relaxation pour votre bébé» le vendredi 17 avril à 10h au Café Clochette.
L'art du toucher, longtemps tabou dans les pays occidentaux, est désormais reconnu.
Dès la naissance, vous pouvez masser votre tout-petit pour communiquer avec lui, le sécuriser, l'apaiser et développer ses facultés motrices. Ce n'est ni difficile ni dangereux et c'est un moment privilégié qui permet d'instaurer une véritable communication entre vous et lui.
Papa et maman pourront aussi profiter d'un moment de détente, Laurence vous propose la découverte du modelage assis.
Bulle d'Air se situe à Chantepie (1 Rue des Landes, 06 30 36 33 07). Qi Nuad, c'est au 35 rue de Dinan, juste à côté du Café Clochette (02 99 31 51 73 - 06 88 54 44 90, qinuad@orange.fr). Demain matin, l'inscription n'est pas nécessaire, venez tout simplement.
Tapis pour les bébés, temps de détente pour les parents, n'hésitez pas, c'est demain matin au Café Clochette !

mercredi 15 avril 2009

Une limace sur mon rutabaga

Ce matin, il y avait une limace sur mon rutabaga. Toute fraîchement arrivée du côté de potron-minet en compagnie des autres légumes du maraîcher. Et je vous vois sourire, ô lecteur non breton. Sache, mon ami, que ce n'est pas la Bretagne qui est humide. C'est la pluie.

mardi 14 avril 2009

Ze peppers zey nid

La dame du service de l'urbanisme a dû finir par redécouvrir les beautés de la chose écrite en deux dimensions horizontales, sur du papier, avec un timbre, parce que j'ai fini par recevoir un papelard m'énonçant sans ambages les papiers nécessaires à la complétude de mon dossier en vue de repeindre, en deux dimensions verticales à peu près (je vois d'ici hurler mes lecteurs à l'esprit mathématique), la devanture du Café Clochette. Enfin quand je dis sans ambage... à mes yeux inexpérimentés, ça ressemble fort à du charabiage, mais qui suis-je pour en juger, après tout ? Je pressens que ça vous passionne alors voilà ce que ça donne ; il me faut encore fournir les pièces suivantes :

DP1. Un plan de situation du terrain [Art. R. 431-36 a du code de l'urbanisme] (1 exemplaire par dossier + 5 exemplaires supplémentaires)
DP5. Une représentation de l'aspect extérieur de la construction [Art. R. 431-36 c) du code de l'urbanisme] (1 exemplaire par dossier)
DP6. Un document graphique permettant d'apprécier l'insertion du projet de construction dans son environnement [Art. R. 431-10 c du code de l'urbanisme] (1 exemplaire par dossier)
DP7. Une photographie permettant de situer le terrain dans l'environnement proche [Art. R. 431-10 d) du code de l'urbanisme] (1 exemplaire par dossier)
DP8. Une photographie permettant de situer le terrain dans le paysage lointain [Art. R. 431-10 d) du code de l'urbanisme] (1 exemplaire par dossier)

Je vous rappelle à toutes fins utiles qu'il s'agit de repeindre la devanture, de la même couleur que la couleur actuelle, laquelle couleur s'est affadie sous l'effet du climat et des intempéries. En gros, on va passer d'un rose passé à un rouge franc. Mais pas détruire la stratosphère ni même, Dieu m'en garde, défigurer tout le quartier. M'enfin bon. Ce que j'en dis.
J'ai juste un souci de compréhension : dans mon esprit, les pièces DP5, DP6, DP7 et DP8, c'est une seule et même chose : la photo de la maison. Vu qu'il s'agirait d'une photo représentant l'aspect extérieur de la construction, c'est-à-dire un document graphique qui permettrait d'apprécier l'insertion de la construction dans son environnement, permettant de situer le bâtiment dans son environnement proche ainsi que dans le paysage lointain (vu que je ne peux prendre la photo, au plus loin, que depuis l'autre côté de la route qui fait exactement 320 cm de large, ça n'ira pas chercher bien loin du côté de la profondeur de champ - que les photographes ne me hurlent pas dessus, je n'ai, en effet, qu'une idée très vague du vocabulaire utilisé mais "profondeur de champ" ça me semblait correct. Champ de patate, peut-être.).
Si quelqu'un parmi l'honorable assistance a un tuyau, là, ça m'aiderait bien. Vu que si je suis mon idée en envoyant tout benoîtement la photo de la maison, je crains que ça ne provoque une attaque d'apoplexie aussi foudroyante que contagieuse parmi les respectables salariés de notre belle République, rayon urbanisme et bâtiments en tous genres, et que je ne me sens pas un destin d'assassin des respectables salariés de notre belle République, à qui je ne veux tout compte fait que du bien. Même si j'ai parfois la très légère impression qu'on me prend un peu pour une andouille. Ou une patate.

lundi 13 avril 2009

Terrine de thon à la ciboulette

Un délice servi sur des petites tranches de l'excellente flûte des Lices, la baguette craquante et farinée qu'on sert au Café Clochette et qui vient de la boulangerie du bas des Lices, tous les jours sur ses petites pattes de derrière.

Terrine de thon à la ciboulette

Dans le bol d'un robot, mettre deux boîtes de thon au naturel égoutté, 200 g de jambon blanc coupé en petits morceaux, 200 g de gruyère (du vrai gruyère, attention, pas juste du fromage râpé lambda), une botte de ciboulette hachée et 50 g de beurre salé fondu. Faire tourner pour bien amalgamer. Tasser dans une petite terrine et mettre au frais. Consommer le lendemain.

dimanche 12 avril 2009

Ca, c'est culte

Un petit garçon bien trop occupé à jouer dans la cabane à jouets pour venir partager l'assiette de gâteaux de sa maman s'est écrié en partant "oh ben ici, on mange pas très bien !". Coup de fard de la maman très gênée que la cafelière ait entendu la jolie réplique, mais une cafelière amusée car une fois encore la magie du Café Clochette a opéré : ces petits sont tellement occupés qu'ils en oublient tout le reste et que leur temps file à toute allure. Je me suis laissé dire que le petit garçon en question avait pu se rattraper sur les petits sablés qui restaient et qu'on avait emballés pour lui : tout le monde est content ! Bonjour à cette jolie famille, revue hier avec plaisir.
Mon MiniLoup aime beaucoup les histoires du dimanche. Il y a peu, Stéphanie lui a raconté l'histoire de la femme courbée. Le mois suivant, il allait la voir tout fier pour lui annoncer "moi, à la maison, j'ai une femme courbée !". "Tiens ? celle qu'on a fabriqué ensemble la dernière fois ?" "Non, la femme courbée c'est ma maman !"
Dans le même ordre d'idée, j'ai deux tables comme ça au Café Clochette. Ce sont de très jolies tables en bois, mais elles ont bien vécu. Toutes seules, elles tremblotent et donnent mal au coeur aux dîneurs qui n'ont pas le pied marin. Ensemble, elles se soutiennent mutuellement et font à elles deux une fort honorable table de quatre où les dîneurs s'attardent volontiers.
Courbée, pas courbée - c'est une question de ce qui nous soutient, finalement. Il est futé quand même mon MiniLoup, l'a compris plein de choses... Joyeuses Pâques à tous !

samedi 11 avril 2009

Shortbreads au citron et au pavot

J'ai trouvé ici, chez Tours et Tartines, la recette des shortbreads au citron et au pavot, une recette qui vient du livre de Pascale Weeks, Cookies, Muffins & Co. C'est devenu un classique du Café Clochette, un petit sablé tout simple et raffiné.

Shortbreads au citron et au pavot

Dans le bol d'un robot ménager, mettre 300 g de farine, 2 cuillerées à soupe de graines de pavot, 100 g de sucre roux et le zeste d'un ou deux citrons. Faire tourner rapidement puis ajouter 200 g de beurre, bien amalgamer, enfin ajouter juste assez de jus de citron pour former une pâte. Rouler en pâton, filmer, réserver au frais (la pâte se congèle très bien à ce stade). Il ne reste qu'à couper en petites tranches et à faire cuire à 180°C pendant une dizaine de minutes.

vendredi 10 avril 2009

Glorieuse incertitude et bébés de février

Glorieuse incertitude du commerce : aujourd'hui, il n'y a personne !
Par contre, hier et avant-hier c'était plein et c'est toujours un plaisir de voir tout ce monde. Jeudi midi, ce sont six mamans accompagnées de leur petit bout qui sont arrivées toutes ensemble. Elles avaient rendez-vous sans se connaître de visu et ont fait connaissance pendant que leurs petits loups se restauraient de concert. Et puis il y eut une jolie photo souvenir, dans le bien nommé lit des bébés ; une maman me l'a aimablement fait suivre et comme tout le monde est d'accord, je vous la confie à mon tour :


Longue et belle vie à vous les petits ! et à bientôt. Vous avez été parfaits.
Je vous souhaite un bon week-end pascal. Demain ici, il y aura mon fameux agneau de 7 heures mais si vous êtes trop loin pour en profiter, je suis sûre que vous trouverez un bout de jardin pour vous rattraper en chassant des oeufs.

Do chua

Je suis tombée par hasard sur une recette de légumes marinés : le do chua. Ca sert, apparemment, à fourrer un sandwich vietnamien, le bánh mì. J'ai essayé la recette parce que je suis une curieuse et ça fait un mois ou deux que les habitués, du coup, en ont sur leur assiette végétarienne tous les jours. C'est très bon, assez étonnant parce que les légumes ont l'air de fermenter légèrement : l'odeur est bizarre au début à l'ouverture du bocal, mais sur l'assiette c'est fameux. Essayez ! Quant à moi, je n'exclus pas de mettre le bánh mì au menu un de ces jours. N'hésitez pas à vérifier à l'occasion sur le site, il y a le menu du jour... remis à jour presque tous les jours.

Do chua

Râpez au robot ou à la mandoline deux bonnes tasses de carottes et de radis noir ; en l'absence de radis noir, je mets du navet, c'est très bon aussi. Crus bien sûr, tous ces légumes. Mettre dans un grand bocal ou un récipient à couvercle, verser dessus une demi-tasse de vinaigre blanc, une petite demi-tasse de sucre et une bonne grosse cuillère à soupe de sel fin. Touiller vaguement, fermer le récipient, mettre au frais. Le lendemain, on peut utiliser. Ca accompagne avec bonheur la galette de céréales au fromage et aux légumes et ça tient un rôle de premier plan sur une grande assiette de salades de printemps. Ca se garde très bien, se bonifiant même, à mon avis, au bout de quelques jours.

jeudi 9 avril 2009

Un extra dans l'ordinaire

La journée d'hier fut extraordinaire. Oh je sais, elles le sont toutes au Café Clochette. Mais ce fut particulier, déjà pour la joie des rencontres le matin, le sérieux de la cause défendue, et les conversations qui suivirent. Mais aussi pour la bouffée d'air, aussi humide eusse-t-elle pu être, qui me rappela que dehors, dans le grand monde extérieur, il y avait une vie aussi ! je n'avais jamais réalisé à quel point les commerçants sont liés à leur espace, souvent très réduit, et dont ils ne sortent que rarement.
Je suis rentrée en début d'après-midi pour me mettre les pieds sous la table, traitée aux petits soins par deux cafelières adjointes aussi concentrées que souriantes. Bon, je me suis juste fait enguirlander par Isa parce qu'au bout de 4 mois, je ne sais toujours pas me servir de la calculatrice-imprimante, mais elle a raison, je devrais faire un petit effort pour calculer à la machine et pas de tête un taux de TVA à 19,6% pour les factures du midi (tiens d'ailleurs, on ne parlait pas de changer ce fameux taux il y a peu ? je ne suis vraiment au courant de rien).
Ensuite, j'ai été à court de petits gâteaux tant il y avait de monde à vouloir en manger. Une famille entière a même passé la journée au Café Clochette et j'ai dû, pour satisfaire leur appétit en fin d'après-midi, substituer un gâteau à la banane à la petite assiette de dégustation demandée. Je vais refaire des gâteaux tout à l'heure mais un conseil : pour venir déjeuner ou dîner en période de vacances, pensez à réserver !

mercredi 8 avril 2009

Les deux andouilles

Dix minutes plus tard, ces deux andouilles (de Guéméné bien sûr) arrivaient au Café Clochette, hilares, très contents d'eux et toujours accompagnés de la petite fille aux nattes vêtues de rose. Elle s'appelait bien Adèle, son papa était en réalité son tonton et s'appelait Rémi, et l'autre grand escogriffe patibulaire, c'était Xavier. Ils m'ont expliqué qu'ils suivaient depuis le début l'histoire de Monsieur Glacière et des événements subséquents et que "quand même, c'est bizarre cette histoire". Ils s'étaient dit que j'avais forcément, à me lire, le sens de l'humour et que ce serait une bonne blague. La cafelière, toute vexée qu'elle était de s'être laissée avoir à ce canular, a quand même rosi sous le compliment.
Les présentations étant faites et mon égo dûment flatté, nous nous attablâmes et devisâmes de toute cette affaire. Les trois chats viennent faire un petit tour et puis s'en vont. On a résumé les épisodes précédents.
Episode 1 : un certain Monsieur Glacière appelle un vendredi soir tard, prévient qu'une certaine Gustavine ne pourra assurer sa prestation, dit s'être trompé de numéro et raccroche. Episode 2 : deux soi-disant inspecteurs me rendent visite en disant avoir lu l'histoire de Monsieur Glacière sur le blog et me demandent des détails. Episode 3 : la soi-disant inspectrice me re-rend visite et embarque mon vieux téléphone à répondeur intégré qui ne marche plus sous prétexte de retrouver le numéro de Monsieur G. Episode 4 : je réalise que les inspecteurs de police, au jour d'aujourd'hui, ça n'existe pas, et donc que l'inspecteur Samuel Finley et l'inspecteur - trice, l'inspectice - Annie Jacquert-Bil sont des inconnus dont j'ignore le nom, la fonction et les intentions. Je réalise également que la seule véritable inconnue de l'affaire, c'est la teneur du dernier message téléphonique reçu au Café Clochette, que je n'ai jamais pu écouter pour cause de défaillance du matériel. Sur ce, épisode 5, ces deux andouilles en profitent pour monter un poisson d'avril à mes dépends en se faisant passer pour de mystérieux correspondants, tout amusés qu'ils sont par toute cette histoire. Je réalise tout à coup que tout le monde me prend pour la plus crédule des dindes et ça m'agacerait prodigieusement si je ne réalisais qu'ils ont probablement raison. C'est un choc pour mon ego, je peux vous le dire. Enfin ceci dit, je commence à faire du cuir avec mes histoires de Cerfas mais bon... c'est bon pour l'humilité d'ouvrir un commerce. Je recommanderais bien ce traitement à certains hommes politiques dont les positions, si elles n'avaient aucune influence sur la réalité des choses, me terroriseraient déjà et dont en l'occurence je suis fort inquiète si je ne craignais... enfin bref.
Quelques questions sont soulevées pendant qu'Adèle joue tranquille avec les petites voitures - pas de cliché sexiste au Café Clochette. Qui sont Annie Jacquert-Bil et Samuel Finley ? Qui sont Monsieur Glacière et Gustavine ? et quelle est l'activité de cette dernière ? Que disait le message sur le répondeur et de qui émanait-il ?
Ces deux andouilles sont parfaitement sympathiques et tout à fait intelligents. Le grand patibulaire, Xavier, a le coin de l'oeil malicieux quand il enlève ses lunettes noires et il est prof de géographie à la fac ; le tonton, Rémi, petites lunettes et catogan, est informaticien et philatéliste. Nous voici un trio fort improbable à la recherche d'une vérité incertaine. Où s'arrête la fiction ? ... la suite au prochain épisode.

mardi 7 avril 2009

Délinquants ordinaires

Demain, je ne serai pas là ; le Café Clochette sera ouvert pour les vacanciers, Christine sera sur le pont avec Isabelle en train de servir du poulet au curry, du jambon grillé, des lasagnes au chèvre et aux épinards et des petits gâteaux, mais moi je serai occupée à d'autres choses. A dire un vrai non pour pouvoir dire aussi de vrais oui.

dimanche 5 avril 2009

Un fennec

Si nous partageons, fidèle lecteur, un destin de cohabitant avec un ou des félins miniatures (Felis silvestris catus), tu sauras à quoi je fais référence si je parle de "quart d'heure de folie". Je te vois frémir et je frémis de concert.
Ici, on appelle ça "faire un fennec", à cause du mouvement des oreilles vers l'arrière du crâne qui fait ressembler un matou ordinaire à un adorable petit fennec des sables (Vulpes zerda). Au regard un peu fou.
Zoup, un chat atterrit toutes pattes raidies sur le sol de la cuisine. Il vient de Dieu sait où, probablement du plafond. Un centième de seconde lui suffit à se réceptionner, faire un tête-à-queue et repartir à toute berzingue par-dessus le frigo pour retourner vite fait marcher au plafond, puis redescendre le long du mur en renversant le vase de fleurs qu'on avait exilé sur le haut du buffet pour le mettre à l'abri. A l'abri des chats, je veux dire. Oui, je sais.
En bas l'attend un deuxième félin qui prend le relais de la course infernale tandis que le premier, pantelant, vous transperce d'un regard noir qui vous mettrait les pétoches quelque chose de bien si vous ne saviez que la seule fois où ils n'ont pas eu de croquettes de la journée, c'était pour des raisons indépendantes de votre volonté. Eux ne le savent pas. Et vous tremblez.
Le passage de relais n'a duré qu'un quart de seconde et la course infernale s'est poursuivie à l'étage, après une escalade au bout de la griffe le long du tapis de sisal installé sur le muret du rez-de-chaussée (c'est indescriptible : si vous voulez comprendre il va bien falloir que vous veniez voir de vos propres mirettes). Vous vous êtes tourné, tranquille, vers votre casserole où mijote une petite sauce de votre composition en vous disant que le temps qu'ils redescendent, vous avez bien le temps de finir votre roux. Erreur ? erreur. La casserole zoooooouuuuf le long de la plaque et vous vous retrouvez la cuillère en l'air, sans rien comprendre à ce qui vient de se passer. Sauf qu'il y a de la sauce blanche partout et qu'il se pourrait bien qu'il n'y ait pas de croustade aux champignons au menu de midi. Une boule de poils hérissés qui suivait de près la casserole a atterri sur la hotte d'où elle vous observe, soudain re-transformée en un adorable petit chat délicat et soigneux de sa personne. Vu qu'il est en train de lécher soigneusement les maculats de sauce blanche qui lui empoissent la fourrure.
Vous, qui connaissez la chanson, attendez le troisième acte. Que voici. Une tornade rousse et blanche déboule en courant à l'horizontale sur le mur du fond et n'évite que de justesse un MiniLoup ébahi. Elle semble effectuer un vol plané durant lequel le temps suspend son vol, mais pas le chat qui le termine - le vol - toutes griffes sorties sur le torchon qui pendouille devant le four. Et s'affaisse sur le sol, suivi du matou qui piaille, saute tout droit sur ses petites pattes costaudes et repart à la vitesse du son. Fin de l'interlude. Pour cette fois. Vous comptez vos plaies et bosses et vous trouvez que vous avez eu de la chance encore pour cette fois. Et courez ouvrir une boîte de thon à l'huile pour faire des bricks à la place des croustades.
J'allais dire que rien ne peut plus vous étonner dans cette maison. Mais vous savez que se croire à l'abri des surprises vous expose à être surpris, alors vous vous étonnez de grand coeur de ce que ces trois fripouilles vous obligent à vivre sur vos orteils, comme disent leurs copains anglophones, et vous décidez de mieux vous préparer dorénavant à la minute de folie féline quotidienne. Voeu pieux et sans lendemain, renouvelé chaque jour. La vie au Café Clochette, c'est la certitude de ne jamais s'ennuyer.

samedi 4 avril 2009

Le cake salé de Christophe Felder

C'était une soirée particulière au Café Clochette hier : on a fêté l'anniversaire de l'adorable petit L., et celui du papa de T. Deux anniversaires en même temps ! un grand jour pour le Café Clochette, c'est sûr.
Pour l'apéro dînatoire des un an de L., j'avais tenté une recette de cake salé trouvée dans ce livre-là :


J'avais souvent lu le nom de Christophe Felder sur des blogs culinaires et là, j'ai voulu voir ce qu'il en était de visu. Enfin de papillu gustativu, si vous voulez. Résultat : tout le monde m'a demandé la recette. Dont acte : la voici, avec mes modifications personnelles.

Le cake salé de Christophe Felder

Hacher grossièrement au couteau 120 g de bacon (j'ai mis du jambon blanc), 130 g de pruneaux dénoyautés, 50 g de noix. Mélanger à part 200 g de farine, une cuillerée à café de levure chimique, 1 pincée de sel, 4 oeufs. Mélanger à part 15 cl de lait, 50 g de beurre fondu et 8 cl d'huile (plutôt tournesol qu'olive), ajouter au mélange précédent, bien mélanger. Ajouter ensuite 80 g de gruyère râpé puis le mélange de bacon, pruneaux et noix. (J'ai également ajouté une petite cuillerée de nigelle en graines.) Verser dans un moule à cake, faire cuire 45 mn à 180°C. Laisser refroidir, puis démouler et envelopper de papier aluminium ; légèrement rassis le lendemain, il sera encore meilleur.

vendredi 3 avril 2009

Cerfatidique

Hier matin. Courage, courage, il me faut la liste de ces pièces manquantes pour la devanture. Allons-y. Où est mon courage ? ah oui là-bas dans le fond. Bon, on y va.
- Allo ? je vous appelle pour un dossier de devantu...
- Ah oui mais la personne n'est pas là, rappellez demain.
- Ah.
- Oui bon, laissez votre numéro. Elle vous rappellera.
Ce matin.
- Allo ? Ici le service de l'urbanisme, c'est madame R.
- Ah non ça c'est moi.
- Euh non c'est mon nom.
- Le mien aussi.
- Ah.
(Un blanc.)
- Ah oui, alors je vous avais appelée pour savoir ce qu'il manquait comme pièces dans mon dossier. C'est le numéro DP ***** ** *****.
- Attendez, je regarde. Ah mais je vous ai déjà envoyé la liste des pièces.
- Ah mais je ne l'ai pas reçue.
- Mais je l'ai envoyée.
- Hum. Soit. Mais je ne l'ai pas.
(Blanc.)
- Bon, alors la pièce DP1, c'est le plan de situation.
- Ah mais je vous l'ai déjà envoyé !
- Ah ben il n'est pas dans le dossier.
- Mais je l'ai envoyé.
- Mais je ne l'ai pas.
(Blanc.)
- Bon alors vous voulez dire qu'il faut que je refasse le plan de situation et que je vous le renvoie ? Vous savez que ça doit bien faire la cinquième fois que je l'envoie aux services de l'urbanisme ?
- Ah oui mais...
- Oui oui je sais, ce n'est pas le même service dans les services de l'urbanisme, mais quand même ! ça commence à me lasser ! il paraît que c'est im-po-ssible de centraliser vos informations, mais au moins vous ne pourriez pas faire une photocopie de ce que j'ai déjà envoyé ? parce que là, j'en peux plus moi...
- Ah mais non madame. C'est au demandeur de fournir toutes les pièces, non mais vous vous rendez compte ?
- Oui, hélas. Mais j'ai déjà rempli un dossier pour l'accessibilité, un pour le changement d'affectation, un pour l'enseigne, un pour...
- Oui bon ça va, j'ai compris. Et on vous les a données ces autorisations non ? alors !
- Ben non...
- Ooooh ! vous êtes sûre ? donnez-moi le numéro.
- Euh, là comme ça ?
- Bon ça va, ne quittez pas.
(Très long blanc, vagues bruits de papiers dans le fond ; il est 11h45 et j'ai encore des frites à mettre en route pour les petits de midi. Tap tap tap : doigts agacés de la cafelière sur son plan de travail en inox. A deux doigts d'être complètement excédée, la cafelière.)
- Bon alors j'ai votre dossier sous les yeux, là, vous l'avez eue l'autorisation pour le changement d'activité ! quand même !
- Vous l'avez sous les yeux ? mais vous pouvez faire une photocopie du plan de situation, alors ?
- Ah mais non !
- Bon, écoutez madame, j'aimerais infiniment discuter avec vous des subtilités du concept de service public avec vous, vous m'avez l'air des plus sympathiques et vous faites un travail pas facile, mais là j'ai un restaurant à ouvrir dans cinq minutes alors cette conversation va attendre, vous m'en excuserez j'en suis sûre. En attendant, puis-je je vous prie avoir la liste des pièces à fournir ?
- ... Oui, bon, d'accord. Vous avez un fax ?

jeudi 2 avril 2009

Ne pas dire fontaine

- Allo, le Café Clochette ? C'est moi qui ai laissé le dernier message sur votre répondeur. Vous aviez raison, c'est important. On peut se voir ?
J'ai dit que oui. On s'est donné rendez-vous incognito, au café des Libellules, un mercredi après-midi en début d'après-midi, pendant que Christine défendait le fort contre des Indiens potentiels (et probablement pacifiques, dotés de couettes et de petites chaussures souples, le pouce dans la bouche ou le sourcil froncé devant les petites voitures). Je devais reconnaître mon mystérieux interlocuteur aux nattes de sa fille, car ce monsieur, par un souci bien compréhensible de discrétion, avait choisi de se fondre dans le décor. J'ai vite repéré la petite fille aux nattes terminées par un petit ruban de vichy rose et à côté, son papa sans doute, le monsieur aux petites lunettes rondes et aux cheveux longs rassemblés en queue de cheval. J'ai salué Karine, la maîtresse des lieux, et lui ai demandé un thé, puis je me suis dirigée vers la table du coin.
- Bonjour. Merci d'être venue. C'est important.
Je me suis assise devant le monsieur pendant que la petite fille partait jouer et que Karine m'apportait mon thé. J'ai eu l'oeil attiré par un grand type qui détonnait dans cet endroit plus habitué aux petits enfants qu'aux porteurs de lunettes noires façon film américain. Il était assis juste derrière moi, du coup. Le papa continuait son histoire.
- ... et puis je me suis dit qu'il valait mieux vous en parler avant que ça dégénère.
- Ah ?
- Oui, c'est quand même sensible comme histoire.
- Oh ?
- C'est pas tous les jours qu'on reçoit une cargaison comme ça.
- Oui... tiens...
- Et puis... ne vous retournez pas, mais je crois que vous avez été suivie.
- Euh... peut-être...
- Alors ce qu'on va faire, c'est que je vais partir discrètement en premier avec Adèle, et puis après vous vous débrouillez.
Je l'ai trouvé bien cavalier, ce papa. Et puis je me suis creusé le ciboulot pour trouver une parade.
Ce n'est qu'arrivée sur le parking que j'ai réalisé que le grand type aux lunettes noires, c'est moi qu'il suivait finalement.
Et ce n'est qu'arrivée au Café Clochette que Christine m'a fait remarquer que j'avais un énorme poisson en papier épinglé sur mon imper. Ah c'est malin.
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