samedi 15 novembre 2008

Choses qui bougent

Une des plaies d'un chantier comme celui du Café Clochette, c'est la migration des objets. Vous voyez ce que je veux dire ? vous posez le tournevis là, sur le petit papier, vous vous retournez pour saisir la vis, l'attrapez avec les dents, puis vous tendez la main, tâtez le petit papier sous toutes ses coutures en essayant de rester concentré sur le meuble que vous tenez d'une main en équilibre au-dessus de votre tête, et rien. Pas de tournevis. Vous laissez descendre le meuble en grommelant et en manquant de vous éborgner, vous vous écrasez un doigt et sautez sur place en le secouant très fort et en faisant des hou-hou-hou-aïe-aïe-aïe, vous vous cognez un orteil dans le marteau qui traînait par terre alors que vous le cherchiez 10 mn plus tôt sans arriver à le trouver, et vous finissez par secouer le papier très fort pour en faire sortir un tournevis qui n'y est manifestement pas. C'est ce que Jerome K. Jerome appelle "the natural cussedness of things", l'esprit de contradiction inhérent aux choses. Elles sont toujours ailleurs. J'écrirais presque le "Grand Ailleurs", le pays des objets égarés dans un autre espace-temps.
"Ah mais zut à la fin, il me cherche des Papous dans l'épithète ce machin !" est une phrase qu'on entend quotidiennement par ici. Enfin c'est peut-être un chouia plus brut de décoffrage, mais dans l'idée c'est ça. Si quelqu'un a une idée pour parer à cette perfidie doublée d'une traîtrise sans nom, je suis toute ouïe.
Attention, demain, un message important...

3 commentaires:

Anonyme a dit…

les papous dans l'épithète, très joli ça !
message important demain ? mmmm... je guette, je guette !

Anonyme a dit…

Une combinaison avec des poches ! quoi que ces dernières sont parfois coquines aussi !

Lèn a dit…

une ceinture d'artisan : avec des trucs pour tenir ( enfiler) marteau, tournevis. et des poches pour les vis, clous

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