samedi 31 janvier 2009

Platon à l'huile

"Les engagements politiques de Platon sont impossibles à connaître."
Je viens d'allumer la radio pour remplir le lave-vaisselle, enfin pendant que je remplis le lave-vaisselle et je tombe là-dessus. Hum. Soit.
Je suis sur un petit nuage d'épuisement et de gaieté dont je vais descendre fissa pour aller dormir, mais j'avais envie de conclure cette belle journée ici. Les samedis sont traditionnellement - pour autant qu'au bout de 2 mois on puisse parler de tradition - des journées très remplies au Café Clochette. Aujourd'hui a dépassé tout ce qu'on avait connu jusqu'à présent. Déjà, j'ai dû refuser du monde à midi et j'en suis fort chagrinée parce qu'en plus ce sont des gens que j'aime bien... Tous les autres ont eu l'air de se trouver à l'aise devant leurs assiettes, les tout-petits (dont le bébé que j'ai connu avant sa naissance, en quelque sorte, quand ses alors futurs parents venaient dîner tranquille), les moins petits et les grands. Hier, c'était la joyeuse troupe de la Cave des Lices qui était là pour déjeuner, aujourd'hui j'ai vendu leur bon vin, la grande roue de la vie commerciale tourne à plein par ici. Avec le vin, des petits plats, forcément, et des gâteaux, et des cafés, et tout et tout. Rien que de très ordinaire certes, mais ça m'épate toujours.
Et puis c'est une réunion du Forum Social Mondial qui s'est tenue ici, à propos du projet de maison de naissance que l'association Maisoùnaiton soutient de toutes ses forces, et hop, une quinzaine de personnes qui ont remplacé les dîneurs de midi (les déjeuneurs ?). J'ai juste eu le temps de mordiller un morceau de joue de porc à l'orange que voilà-t-y pas les premiers goûteurs du quatre heures qui arrivaient sans coup férir. Hop, refaire un brownie, hop les cafés, les thés, les chocolats chauds, les jus de fruit, les grandes assiettes de dégustation, hop un coup de balai, oh chouette voilà un petit loustic que je connais, là, bonjour ! mais tu rampes ! Et des gens que je ne connais pas, vous êtes du quartier ? vous venez des Libellules ? c'est chouette ça ! Et les amis qui passent, et Florette qui vient en coup de vent avec son chaton, et des tas de mouflets qui s'ébattent dans la cabane à jouets.
Et le dîner : oui, oui, je fais à manger ! oui, oui, c'est possible de dîner, installez-vous, j'arrive tout de suite ! Et des petites filles qui courent et se font du thé, et la journée qui s'apaise et le soupir de soulagement quand enfin l'agneau de sept heures qui me faisait de l'oeil depuis un moment se retrouve dans mon assiette et que je peux souffler en discutant tranquille avec une maman que je revoyais avec plaisir, depuis le temps. Et qui a oublié son escabeau, tiens, pendant que j'y pense ! Et une belle journée tourbillonnante qui se termine en beauté et en douceur.
Jusqu'à ce que je tombe sur Platon. Hum. Soit.
Bon, je vous laisse réfléchir à la question grave au demeurant de ses probables engagements politiques, quant à moi je vais laisser Morphée s'occuper de son cas pour protéger mon sommeil.
Bonne nuit, tout le monde...

vendredi 30 janvier 2009

CHR ô CHR

Dans la lignée des petites contrariétés, je commence à regarder d'un sale oeil mon nouveau répondeur, enfin le répondeur du Café Clochette, qui clignote pour me dire qu'il y a des messages mais refuse de me les donner. "Votre messagerie est désormais indisponible à ce numéro", dit-il, sans préciser, le sagouin, à quel numéro elle l'est. Je ne sais pas non plus dompter la machine à calculer qui garde secrète la manip permettant de calculer automatiquement le taux de TVA. Pffff. M'énervent.
La contrariété du jour, c'est d'être toute seule ce soir avec plein de bonnes choses à manger. Ya pas, il va falloir que je communique sur la question : le vendredi et le samedi soir, ici, c'est un resto non d'une sardine ! Enfin ça me laisse le temps d'écrire...
Dans le genre des réjouissances écrites reçues quotidiennement au Café Clochette, je suis tombée récemment sur un numéro de L'Hôtellerie Restauration, le journal de, je vous le donne en mille, l'hôtellerie restauration. L'hebdo des CHR, comme il est sous-titré sobrement. Le C avant HR, c'est moi, enfin les cafés. Le CC fait partie des CHR, si vous voulez. C'est un numéro que j'ai reçu pour m'inciter à m'abonner. Je vous raconte ? je vous raconte. Déjà, je vous invite à aller faire un tour sur le site du magazine, ici par exemple, où vous apprendrez que Clément est toujours à l'avant-garde du vêtement professionnel, la collection 2008-2009 étant particulièrement réussie avec des tissus haute technologie qui ne craignent pas le chlore et évitent les frottements malvenus. En plus, "le look n'est pas en reste avec des vestes toujours très modernes avec des pressions cachées ou des boutons en titane. Toutes les coupes sont testées et validées avec le plus grand soin." Il y a aussi un "nouveau genre de veste-chemise à l'italienne pour une nouvelle génération de chefs, jeunes et plutôt "beaux gosses"... [je cite toujours]" Pas pour moi, ça. Tant pis, je garde ma chouette robe.
Revenons à mon blanc mouton, le magazine donc. Une dame, page 16, interpelle une autre dame : "j'aimerais avoir votre avis sur les verrines ! Personnellement, je ne les supporte plus et je voudrais suggérer à mon chef une nouvelle présentation pour son tiramisu et son blanc-manger aux fruits de saison, sans parler de certaines sauces froides qu'il a réussi à mettre aussi en verrines posées sur l'assiette...". Réponse : il suffit d'utiliser des additifs ou texturants pour... se passer de la verrine. Si j'ai bien compris, on garde tout, sauf le verre autour. Mmmh. Voilà que je découvre un débat que je ne soupçonnais guère. Les surprises sont de taille dans ce magazine.
Un peu plus loin, un baromètre m'informe que l'hôtellerie française est touchée par la crise, mais quelques pages plus loin, je suis soulagée d'apprendre que le taux d'occupation moyen annuel des hôtels de Lyon en 2007 de 70,4% était encore en augmentation de plus de 3 points par rapport à 2006. Ouf. Un peu plus loin, un certain Charles qui officie à Lyon est un bosseur et ne se verse pas de salaire, mais il est vêtu de la tenue noire désormais courante chez les chefs nouvelle génération et il a une idée bien précise quant à la question des marges. Si vous voulez savoir laquelle, il faudra passer au Café Clochette un de ces jours, je vous prêterai le magazine.
Il y a également des nouvelles d'un fast-food à sushi qui "se positionne sur le créneau restauration rapide, à savoir une consommation durable". Sic. Un monsieur qui aime le rouge dans son restaurant (en décoration, je veux dire) est qui est secondé par une femme de l'ombre qui "seconde sans faillir le maître de céans" nous donne son secret : "Les gens aiment être reconnus, valorisés". Et le journaliste de conclure : "L'homme aurait pu faire de la politique."
Décidement, ce magazine, je ne m'en lasse pas. Il y a des recettes très chics et des pages qui me semble surréalistes, à moi la novice, sur les produits alimentaires innovants. Des speculoos à tartiner. Une gamme complète d'écrevisses. Des mises en place. Des perles au coeur liquide. Des fils d'oeufs prêts à manger, des oeufs en spray. Un bipeur à serveurs. Un lave-verre avec osmoseur intégré (je savais bien qu'il me manquait un truc dans cette cuisine). Un support très astucieux pour déguster un hamburger.
Ce qui est certain, c'est que, comme Pioneer Woman, "I spend an inordinate amount of time thinking about food" : c'est fou le temps que je passe à penser à la nourriture. A la cuisine, pour être exacte. Comment transformer des aliments en choses mangeables, et de préférence dans un restaurant digne de ce nom. Depuis plusieurs mois maintenant, je crois bien que les seuls livres que j'ai ouverts sont des livres de cuisine, à part un vague livre de comptabilité mais bizarrement, celui-là, je l'ai égaré. Dans le genre vie tourneboulée boum sur la tête, on doit rarement faire mieux. C'est le début de l'activité, bien sûr, je vais trouver un rythme, les choses vont s'apaiser... mais malgré tout, je ne serai plus jamais la même personne qu'avant le début des opérations de l'ouverture du Café Clochette. Même si je retourne un jour à la traduction, ce que j'espère, je ne verrai plus cette activité d'un même oeil : j'aurai fait et été autre chose entre temps. Bon, vous vous en fichez, hein ?! Allez zou, je lis quoi, moi, déjà, ce soir ? Ah oui, ça :

Pour finir, je vous invite à vous joindre au creusage de cervelle collectif pour donner un nom à ma belle machine à faire les frites. Elle est en passe de devenir une célébrité par ici, les enfants se bousculent pour venir la voir, MiniLoup en tête de meute, le petit doigt tendu : "regardez, ça fait des Friques !" A vos idées msieur dame !
Un dernier petit truc pour la bonne bouche :

mercredi 28 janvier 2009

Tendances from the world et petites contrariétés

Ca y est, ça y est, je suis là, j'arrive, hop hop.
J'ai vécu des temps difficiles. Oh pas de grand drame, non, les petites contrariétés de la vie quotidienne. Les gâteaux qui brûlent, le four qui fume. Rupture de stock de yaourt grec à l'épicerie Sainte-Anne (vous ne connaissez pas ? allez y regarder de plus près, c'est une caverne pleine de trésors gustatifs insoupçonnés). Le boucher en vacances, et je me retrouve avec une viande qui a besoin d'une heure de cuisson de plus pour être aussi bonne que la sienne. Les factures qui s'empilent. Et ma première coupure. Une petite coupure, je suis modeste.
Qui l'eut dit, dans une cuisine pleine de beaux couteaux, je me suis coupée avec une tasse. Je venais de la casser (quand je vous disais que c'était une mauvaise période), un bout d'émail dépassait, aïe ouille, une petite coupure de deux millimètres sur le côté du doigt. Oh ce n'est rien, deux millimètres. Mais il se trouve que je ne supporte pas la vue du sang. Ca me fait défaillir.
Moi je ne tombe pas dans les pommes, ah non, c'est d'un commun ma chère ! Non, je défaille, je tombe en pâmoison, le dos de la main sur le front, en douceur, pouf. Comme la patronne de Bécassine. Pourquoi est-ce que je n'arrête pas de penser à la patronne de Bécassine ? Ah oui, la vitrine de la pharmacie rue d'Antrain, avec une silhouette qui me rappelle la patronne de Bécassine. J'ai un souvenir très vague de la patronne de Bécassine parce que je n'avais qu'un album que je relisais peu souvent, le trouvant suranné déjà à mon époque ; mais c'était un album où Bécassine se retrouvait à la plage et emmenait sa jeune charge au bord de l'eau. Pour revenir, il fallait bien sûr se rincer les pieds, soigneusement, mais elles réussissaient à bien sécher un pied qu'elles remettaient dans l'eau pour sécher l'autre. En rentrant dans les salons luxueux de la suite de Madame, les deux demoiselles laissaient partout des traces de deux pieds droits. Je suis incapable de sortir de la douche sans repenser à cette case des aventures de Bécassine. Des années d'analyse, je vous dis.
Alors pourquoi je dis ça ? Ah oui, donc Madame tombait dans les pommes, à la découverte des pieds uniques ou à un autre moment, je ne sais plus, enfin en tout cas elle défaillait élégamment, le dos de la main sur le front, les genoux qui plient doucement, le divan moelleux heureusement à proximité, les sels pas loin non plus. Je me plais à croire que je défaille de même. Toujours est-il que j'ai juste eu le temps de traverser le Café Clochette en souriant faiblement à tout le monde, le doigt au-dessus de la tête, en disant "tout va bien, je reviens", d'attraper un petit coton, du désinfectant, et quand j'ai regardé la coupure les yeux dans les yeux, pouf. On me dit que mon absence n'a pas dépassé les dix minutes, m'enfin en tout cas mon gâteau était brûlé quand je suis revenue, à moi et en bas. Et je me suis brûlée en le sortant du four. Sale journée, je vous dis.
Sinon, je me suis bien amusée en lisant une plaquette envoyée à moi qui vous parle par la CCI (Chambre de Commerce et d'Industrie, pour les non-initiés) de Rennes. Il semblerait que je fasse partie des heureux qui ont su innover dans le domaine de la consommation hors domicile et qu'à ce titre je sois susceptible d'en discourir au cours d'un cycle de rendez-vous trimestriels baptisés "Cafés Concepts" qui, me dit-on, "constituent une arène privilégiée pour débattre, échanger et enrichir la réflexion de chacun". Olé. Il se trouve que ce secteur s'impose, me dit-on toujours, "comme levier de croissance stratégique incontournable". Comme quoi on fait des grandes oeuvres sans même s'en rendre compte, parfois, hein.
On me promet donc, "au menu de ces après-midi interactifs : le décryptage des attentes des convives, l'analyse de stratégies gagnantes et l'éclairage sur les conditions d'accès au marché de la consommation hors domicile. Avec également la volonté d'ouvrir l'horizon de veille sur les marchés internationaux, pour anticiper les tendances et trouver de nouvelles voies d'inspiration !"
Oui, ben mon horizon de veille me permet surtout d'anticiper la mort prochaine par écrasement de mon réveil-matin, mais à part ça je ne vois pas trop. De nouvelles voies d'inspiration, je suis plutôt pour, mais je me cantonne pour l'instant à décrypter les attentes des convives en achetant une machine qui fait des frites. Ah ben tiens, en voilà une bonne idée. Je vais y aller et proposer ça, tiens. Mouis, non. En fait non. J'aurais trop peur qu'on me pique mon idée.
Cette prose magnifique est signée d'un homme aux petites lunettes rondes et à l'air grave, dont le titre est "référent chaîne alimentaire". Titre délectable à n'en pas douter, qui m'évoque (mais analyse, années, tout ça, voir plus haut) la chaîne où le surmulot est mal placé comme tous les herbivores et l'homme pourvu d'une grande fourchette vu qu'il mange un peu tout les autres. En tout cas, le 16 février, il y aura une table ronde sur "Tendances from the world". Des frites, mes amis, des frites ! mais chut.
Petite précision de dernière minute : MiniLoup est revenu à de plus enfantines dispositions. Il remarche dans les flaques.
Ah oui, aussi :
- Maman, je peux pas mettre mes bottes !
- Ben pourquoi ?
- Il y a une fourmilière dedans !
- Une quoi ?
- Ben les fourmis dans mes jambes, elles habitent dans mes bottes...

mardi 27 janvier 2009

Ohlolo...

... et moi qui avais plein de choses à vous raconter, je n'ai pas une minute pour vous les raconter...
Ohlololo...

lundi 26 janvier 2009

La frite

- Regarde mon loup, ça c'est un atlas géant. Oh, là, regarde ! c'est l'Afrique !
- Elle est où la frite ?
- Euh non mon loup, l'Afrique c'est grand, la frite c'est petit. D'ailleurs...
- Moi je suis gr...
- Oui oui je sais, mais regarde ça mon loupinet bleu, regarde !
- C'est quoi ?
- Tadaaaa !
- C'est quoi un tada ?
- Non non, c'est la façon de te présenter l'objet, ce n'est pas son nom. C'est une entrée en matière en quelque sorte, tu vois ?
- Nan.
- ...
- Pis c'est quoi la chose, là ? C'est le copain de Prosper ?
- Mouis, en quelque sorte. Ils se nourrissent à la même prise, après tout. J'imagine que ça crée des liens.
- C'est quoi des liens ?
- Euh... voyons comment dire... Entre humains c'est déjà dur à expliquer, alors entre machines ! Enfin ils sont en rapport de connivence au niveau du vécu, tu vois ? en gros ?
- Nan.
- ... Hum....
- Maman ?
- Oui mon loup ?
- Alors, c'est quoi le truc, là ?
- Ah, ça ? c'est une friteuse !
- ...
- ...
- Et ça fait quoi ?
- Ben ça fait des frites !
- Des grandes Friques ou des petites Friques ?
- ...
Depuis quelques jours donc, on mange des frites. Des grandes. Des petites. Des tas de bonnes frites. Avec juste un chouia d'huile. Hi hi. Et les conversations vont bon train au Café Clochette. D'ici à ce que les autres mouflets se mêlent au débat, ça va cibouloter grave autour de la phénoménologie fritesque par ici. M'en fiche, moi j'ai ma belle machine. Na na nère.
- Maman, c'est quoi Nanaire ?
- ...

samedi 24 janvier 2009

Gâteau caramel-noix de coco

Aujourd'hui, une recette qui vient de loin puisqu'elle est publiée par The Australian Women's Weekly dans un livre illustré intitulé Biscuits and Slices dont les illustrations magnifiques m'ont donné envie de sauter sur l'occasion, sur mes tasses à mesurer et sur mes réserves de noix de coco. "Slice" (tranche), ça renvoie à un gâteau en plusieurs couches sur base de sablé, qu'on coupe dans le plat et qu'on sert en petites portions de la taille d'un biscuit. Les combinaisons sont infinies. Celle-ci est délicieuse et facile à faire. Merci F. pour ce beau cadeau !

Gâteau caramel-noix de coco

Pour le sablé :
1 tasse farine (140 g)
1 cc bicarbonate de soude
1/2 tasse noix de coco (45 g)
1/2 tasse sucre en poudre (115 g)
100 g beurre fondu

Pour le caramel :
une boîte de 400 g de lait concentré
2 cs miel
1/4 tasse rapadura (ou sucre roux)
60 g beurre fondu

Pour la couche à la noix de coco :
4 oeufs battus
2/3 tasse sucre en poudre (165 g)
4 tasses noix de coco (360 g)

Mélanger la farine, le sucre, la noix de coco et le beurre fondu, tasser la mixture au fond d'un moule de 25 x 30 environ recouvert de papier sulfurisé. Cuire à 180°C pendant une douzaine de minutes, ça doit être légèrement doré.
Mélanger les ingrédients du caramel, verser sur la base en sablé, recouvrir du mélange à la noix de coco, remettre au four pour 25 minutes jusqu'à ce que ce soit doré. Laisser refroidir dans le moule, puis sortir le gâteau à l'aide du papier sulfurisé et couper en petits carrés.

Si vous êtes très fort et très concentré, vous devez même pouvoir faire cette recette sous l'oeil d'une caméra !

vendredi 23 janvier 2009

Croquignolet

Depuis que l'adresse mail du Café Clochette est disponible librement sur internet, c'est fou le nombre de choses qu'on gagne par ici. Des propositions toutes plus mirobolantes les unes que les autres nous bombardent quotidiennement. Si je voulais, je pourrais relancer l'économie américaine à moi toute seule avec tous les sous qu'on me promet.
Le top du pompon du plus chouette de tous à cette date est arrivé ce matin dans la boîte mail du Café Clochette. Je vous fais un copier-coller, parce que je suis 1) sympa ; 2) un peu paresseuse du billet aujourd'hui ; 3) encore en train de rigoler toute seule devant mon écran et c'est un peu égoïste. Je ne vais pas mettre des "sic" partout, je retranscris tel quel, en enlevant simplement les majuscules qui hurlent un peu. Le voici le voilà.

Bill Gates Foundation
A votre aimable attention,nous avons le plaisir de vous annoncer que vous êtes l'un des heureux gagnant de la Bill Gates Foundation Lottery for Expansion of Internet on All Continent dont le siège social ce trouve a londres.
une loterie portant sur les adresses emails des internautes. la valeur total en jeu est de 50.000.000 euros (cinquante millions d'euros) et votre adresse email a été tirée au sort par sélection informatique lors de notre premier tirage annuel de l'annee 2009 effectue la semaine dernière au siège mondial sis a detroit.
vous faites donc partis des heureux gagnants de l'annee 2009 et votre gain est de 500.000 euros (cinq cent mille euros).
pour entrer en possession de votre lot veuillez adresser exclusivement par email au siège social de la Bill Gates Foundation Lottery for Expansion of Internet on All Continent un courrier comportant :
1. nom :
2. prénom :
3. adresse complète :
4. numéro de téléphone :
5. fax :
6. profession :
7. 1-copie de votre carte national d'identite ou passeport.
8. 2- photos d'identite.
en raison du mélange vers le haut de quelques nombreux noms, nous vous demandons de garder l'information confidentielle de votre gain jusqu'à la fin de vos réclamations et que les fonds vous soit remis.
cela fait partie de votre protocole de sécurité pour éviter de double reclamtion et abus sans garantie de ce programme par quelques participants..
nous vous rappelons que le gain doit être réclame avant deux semaines a compter d'aujourd'hui après quoi tous les fonds non revendiques seront reverses a certains organismes internationaux de santé et de médecine.
en outre, s'il devrait y avoir quelque changement d'adresse informez notre agent aussitôt que possible.
recevez les félicitations une fois de plus de nos membres et nous vous remercions de faire partir de notre programme promotionel.

monsieur steven marc bird.
directeur des opérations afrique et outre mer.

Monsieur Steven Marc Bird,
J'ai été très touchée par votre message et je me hâte de vous répondre avant que d'oublier et pendant que j'ai un confit de canard sur le feu. Je tiens à vous assurer que le futur de l'humanité m'importe infiniment plus que le remboursement de mon prêt immobilier, aussi je me résouds ce jour à vous permettre de léguer en mon nom la somme de 500.000 euros (cinq cent mille euros) à certains organismes internationaux de santé et de médecine. S'ils sont connus du grand public, tant mieux, mais s'il s'agit de la Ligue pour la Préservation des Grains de Beauté en milieu hostile, ma foi je me résignerai à soutenir cette noble cause. Je me permets, nonobstant le mélange par le haut de quelques nombreux noms, de publier sur le blog du Café Clochette votre courrier qui témoigne d'une grandeur d'âme qu'on rencontre trop peu de nos jours et qui me redonne foi en l'humanité ; croyez bien que je relirai souvent ce texte, surtout après un passage à la caisse femme enceinte de mon supermarché, où les femmes enceintes poireautent comme les autres à cause d'un trou spacio-temporel qui rend sourds et aveugles les autres clients. Quant à l'abus sans garantie de ce programme par quelques participants, je ne peux tout simplement pas y croire tant votre objectif est louable et magnifique.
Je vous remercie pour les félicitations de vos membres et suis heureuse de partir de votre programme promotionnel comme vous me le proposez si aimablement.
Bien clochettement à vous,
Pascale

Antoine...

Décidément, ce site me fait rire tous les jours. Aujourd'hui, je traduirais volontiers la légende par...

"Antoine, va te faire couper les cheveux."

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mercredi 21 janvier 2009

La main à la papatte

Ce qu'il y a de bien avec Mister C., c'est qu'il est imperturbable. J'ai beau faire des bêtises grosses comme le Capitole, ses sourcils ont beau gigoter au beau milieu de son front, il reste d'un calme olympien et d'une gentillesse à toute épreuve.
- Ah, vous avez adhéré au CE TPE ? Et à la DUCS [vous savez bien, c'est le machin auquel adhère Alain, le papa footeux malchanceux] ? En même temps ?
Et Mister C. de m'expliquer que ce sont deux dispositifs administratifs qui permettent de faire la même chose, c'est-à-dire déclarer des trucs et en payer d'autres, mais que si je fais deux fois la même chose, à savoir déclarer et payer des trucs, ça fait une fois de trop. Certes. De plus, étant donné les noeuds administratifs dans lesquels j'ai tendance à m'empêtrer - des années d'analyse ne m'ayant pas encore sauvée de moi-même en ce domaine-, il vaut peut-être mieux éviter de prévisibles imbroglios, pour ne pas dire quiproquos. Il va donc falloir écrire à un des deux organismes pour lui annoncer avec toute la douceur nécessaire que finalement non, on ne va pas faire un bout de chemin ensemble. Rupture déchirante à n'en pas douter.
Pour le reste, il semble que je n'aie pas trop égaré mes chiffres dans des colonnes improbables, tout a l'air à sa place ou à peu près. Il manque une ventilation ou deux, il y a quelques trous dans la logique, mais dans l'ensemble ça se tient. Ouf. Mister C. a aimablement discuté avec un MiniLoup qui attendait avec impatience de récupérer son ordinateur pour regarder Médjéri mais qui a su lui aussi conserver son calme face aux chiffres. Ce qui n'empêche pas que ce matin, je me sois trouvée toute bête quand il s'est agi de calculer un salaire net à partir d'un salaire brut, mais on n'a pas construit Rome en une nuit ni mon esprit mathématique en l'espace d'une virgule. Mister C. a de beaux jours devant lui en tant qu'expert-comptable du Café Clochette. Je suis en train de collectionner les fières chandelles que je lui devrai...
Une annonce pendant que j'y pense et que je vous tiens (par la barbichette) : le samedi 31 janvier, de 14h à 16h, il y aura ici une rencontre sur la maison de naissance que des courageux s'attachent à promouvoir à Rennes. Voir ici pour de plus amples informations.
Et puis... et puis aujourd'hui a été une journée extraordinaire au Café Clochette. En début d'après-midi, pendant que MiniLoup dormait du sommeil du juste loupinet dans le lit des bébés, un peu plié pour tenir mais ça tient, voilà qu'une joyeuse bande de journaliste, journalistes en herbe et techniciens image et son ont débarqué ici. Pourquoi est-ce que pour quoi faire, me direz-vous et vous aurez raison. Pour faire un reportage, je vous ferai dire. Et oui, un reportage. J'avais mis ma jolie robe, forcément. Donc vous pourrez la voir aussi sans même vous déplacer, quand ça passera, sur France 3, début février, mais je vous redirai ça. En tout cas, la magie du Café Clochette a fonctionné aujourd'hui encore. Les gens se sont causés - certains un peu intimidés par la lumière inhabituelle et n'osant pas trop croquer dans leur mantecaos... Merci à tous pour ce beau moment qui a tant impressionné MiniLoup que depuis il joue à la caméra avec un tube en carton. Et des gens sont passés aujourd'hui qu'il m'a fait particulièrement plaisir de voir, pendant et après cet épisode télévisuel at home.
Je termine avec l'évocation de l'épisode hebdomadaire de la pattucure de Clochette. Quand on est une jeune lady renifleuse de bébés (elle adore venir voir ceux qu'elle ne connaît pas encore et leur chatouiller le nez avec ses moustaches ; ceux qu'elle connaît, elle les laisse parfois les lui tirer, les moustaches, enfin pas très longtemps quand même, après elle grimpe sur l'aquarium pour dominer la situation hors de portée des menottes), on se doit d'avoir les patounes impeccables et le bout des griffes un peu limé. Ce qui me renvoit périodiquement à un épisode digne de la visite au docoteur des chats, mais plus court heureusement. Attraper la bestiole, la coincer dans une serviette éponge en lui parlant doucement, lui couper en trois temps deux mouvements le bout des griffes, reposer l'animal par terre et ne pas fondre en larmes devant son regard profondément blessé. Ne pas rire non plus quand elle se regarde le bout des pattes d'un air incrédule avant de se diriger vers le tapis en sisal où l'attend un long travail d'affûtage. Pourquoi je vous raconte tout ça, ma foi je ne sais même plus. Je crois bien qu'il y avait une raison. Ah oui. Le titre. Ca m'arrive de trouver un chouette titre et de devoir caser dans le texte l'histoire qui correspond. Dont acte. Et voilà. Hop.

lundi 19 janvier 2009

Arrêté sans arête

[De l'art de faire un billet de blog avec l'air du temps, trois patates germées et un papelard qui traîne.]

Vous vous souvenez de mes aventures mathématiques à l'occasion de la demande d'autorisation pour installer une enseigne ? Pour les distraits, les oublieux ou les retardataires, j'ai ai parlé par . L'épilogue, mes amis, se profile, et je me réjouis de savoir que, la conscience tranquille, je pourrai bientôt suspendre à sa place la belle enseigne d'Annaïg. Enfin je crois. Je vous retranscris in extenso le texte de la bafouille reçue en recommandée il y a quelques jours, ne serait-ce que pour ne pas laisser se perdre dans les limbes de la littérature jamais publiée ce texte magnifique.

Dossier n° AE 35238 08 00183

Le Maire de Rennes
Vu la demande d'autorisation relative à l'installation d'enseigne sus-visée (Cadre 1)*,
Vu le Code de l'Environnement, notamment ses articles L-581-1 et suivants,
Vu le Décret n° 82-211 du 24 février 1982, portant Règlement national des enseignes et fixant certaines dispositions relatives aux préenseignes,
Vu l'Arrêté Municipal du 20 août 2003 créant le règlement local de publicité,

Vu l'Arrêté Municipal du 1er août 2007 modifiant le règlement local de publicité,

Vu l'emplacement du projet en Zone de Publicité Restreinte,
Vu la saisine du Service Départemental de l'Architecture et du Patrimoine en date du 19 novembre 2008,
Vu l'avis favorable de la Direction des Rues - Ville de Rennes - en date du 28 novembre 2008,


ARRETE

Article 1 : L'autorisation relative à l'installation d'enseigne est ACCORDEE sous réserve des prescriptions suivantes :
la limite supérieure de l'enseigne perpendiculaire ne doit pas dépasser la limite supérieure du niveau du garde-corps de l'ouverture du premier étage.

A votre avis ? ça veut dire que je peux y aller, non ?

* Je vous ai passé le logo de la ville de Rennes, la date, le cadre 1 et diverses petites choses sans intérêt.

Hum ? Comment ? où sont les patates germées ? Ah je vois que certains suivent. Je vous félicite. Ben non, pas de patate germée finalement ; c'est vrai que si vous arrivez ici en ayant tapé "que faire avec des patates germées" sur un moteur de recherche, vous devez être passablement déçu. Je vais y réfléchir. Peut-être. Enfin en attendant, si quelqu'un peut me traduire [oui je sais c'est passablement ironique] ce texte magnifique [si si, j'insiste], je lui en saurai gré.

samedi 17 janvier 2009

Snif

Je viens d'avoir vent d'une naissance qui me réjouit beaucoup... Bienvenue petit bonhomme ! la boîte de gâteaux pour ta famille est là... J'espère te rencontrer bientôt.

Alors pourquoi snif, me direz-vous ? Parce que snif, Isabelle a terminé son contrat ici. Je vous ai parlé d'Isabelle, celle qui a l'oeil de lynx et le pas du randonneur, la corbeille à pain ultrarapide et la carafe efficace. Ce que je ne vous ai pas raconté, il était temps, c'est comment elle est arrivée là.
Il y a quelques mois, je me suis rendue compte que j'étais loin d'être la seule à avoir eu l'idée d'un "café des bébés" (c'est le nom qu'a porté ce projet dans ma tête pendant longtemps avant de devenir le Café Clochette). Il y avait Karine, qui projetait les Libellules ; et puis Isabelle et Christine, qui concoctaient de leur côté un lieu d'accueil pour les tout-petits. On s'est rencontrées toutes les quatre, dans ce qui n'était encore que mon chez-moi, on a pris un thé et on s'est raconté nos projets respectifs. Et puis on est reparties chacune de notre côté, non sans avoir échangé nos coordonnées pour rester en contact. Ce qu'on a fait. Au cours des mois qui ont suivi, on a suivi les péripéties de nos aventures respectives. La chasse au local pour Karine, la formalisation du projet pour Isa et Christine, la recherche de financement pour le Café Clochette. Les dernières semaines avant l'ouverture pour les Libellules et Clochette. C'est peut-être une façon toute féminine de considérer la concurrence, allez savoir... toujours est-il que Isa et Christine ont accepté de venir me donner un coup de main au Café Clochette, pour voir à quoi ça ressemblait tant que leur projet était en stand-by, et de mon côté pour ne pas me retrouver toute seule pour tout faire.
Isa est donc arrivée la première pour un contrat de deux mois. Et ces deux mois ont été un vrai plaisir. On a travaillé ensemble à rendre ce lieu accueillant. Et Isabelle m'a traînée dans les magasins pour faire les soldes, c'est dire si je lui fais confiance ! sérieusement, oui, on s'est fait confiance mutuellement dans ce boulot-là et je crois qu'on s'est bien amusées. Alors snif de la voir partir. Enfin départ tout relatif, parce qu'on est voisines et vu comme c'est parti, j'ai comme l'impression qu'elle sera là assez souvent ! Voilà, j'avais envie de parler de ça, d'écrire que cette belle aventure du Café Clochette, elle existe grâce aux gens qui croisent ce chemin-là, les clients, les enfants, les fournisseurs, Isa et tous les autres.
Et la semaine prochaine, on accueille Christine ici. J'ai l'impression qu'elle est un peu impressionnée de ce défi-là, moi je suis heureuse de continuer avec elle. Alors Isa, quand tu veux tu reviens, et Christine, bienvenue à bord !

vendredi 16 janvier 2009

Fatal cake

Gâteau de tata Viviane : encore une victime

funny pictures of cats with captions
more animals

jeudi 15 janvier 2009

Millefeuille d'échine au pesto

Il y des fois dans la vie d'un grand chef...
Non.
Il y a des jours où le frigo est vide...
Non plus.
Parfois, lorsque l'inspiration frappe...
Trop pompeux.
Bon, alors comment je fais pour vous expliquer que j'ai créé une recette, que j'en suis très fière et que je m'en vais vous la donner sans plus de carabistouilles ? J'ai recours à une figure de style que les plus assidus d'entre vous reconnaîtront peut-être car il me semble l'avoir utilisée à de nombreuses reprises, le style n'étant plus la marque de l'originalité de nos jours mais juste la patte d'un blog quelconque. Non ? Si ? Où en étais-je ? Ah oui, mon millefeuille d'échine au pesto.

Millefeuille d'échine au pesto

Coupez en tranches toutes fines un beau rôti dans l'échine, rôti cuit d'avance bien sûr, sur un lit douillet de thym et de romarin si vous avez ça sous la main. Empilez-les par trois ou quatre (mille, c'est aussi un effet de style, voyez-vous) sur un plat à four en étalant une petite cuillerée de pesto sur chaque tranche. Terminer par une tranche épaisse de mozzarella et quelques pignons. Mettre à four bien chaud pour faire gratiner tout ça. Servir avec du riz et une petite tombée de carottes râpées au cumin (ça a l'air tout compliqué comme ça, en fait c'est juste quelques carottes râpées revenues à l'huile d'olive et sur lesquelles on jette négligemment un peu de cumin écrasé et de fleur de sel).

La citation du soir :
"C'est un boulot de travailler avec du travail, et après les enfants ils vont revenir parce qu'il y a du boulot de travail. Voilà, c'est ça. Je crois que j'ai raison." MiniLoup

mercredi 14 janvier 2009

MiniLoup grandit, grandit

- Maman, il y a du gluten dans Clochette ?
- Non mon loup. Pourquoi, tu voulais la manger ?
(S'esclaffe.)
- Nan !
(Ajoute une explication pour la maman dure de la comprenette.)
- Ya des poils dessus !

MiniLoup a beaucoup grandi ces derniers temps. Comment je le sais ? c'est simple : maintenant, dans la rue, il contourne les flaques d'eau.

mardi 13 janvier 2009

Bartleby fait les soldes (ou pas)

J'ai fait les soldes. Un matin, Isabelle m'a traînée, toute hurlante que je ne voulais pas y aller, jusqu'à des magasins chics du centre-ville. Bon, je ne hurlais pas. En fait, si je ne courais pas c'est tout juste à cause des multiples douleurs dues à mon grand âge. Enfin en gros, je me suis rendue de façon tout à fait posée et polie en compagnie d'Isabelle dans des magasins chics du centre-ville. Rayez la mention qui vous plaît le moins.
Donc bon bref, on a fait les soldes. Il fut un temps où je trouvais mon bonheur à H&M, du temps où je pouvais faire des kilomètres pour aller jusqu'en Suisse trouver le seul magasin de la région, et puis ce temps a passé, et les jeans ne m'y vont plus. Ou moi je ne leur vais pas. Enfin on ne s'accorde pas sur la taille qui nous irait respectivement et ensemble. Alors bon bref, on a fait un passage éclair dans le magasin, Isabelle a fait une petite moue devant le seul jean qui ne m'avait pas tourné le dos et on est allées plus loin. Et depuis, je ne quitte plus l'admirable petite robe qui me va si bien. Ces jours prochains, ne vous pressez pas, vu que je ne la quitte plus vous êtes sûrs de la rencontrer.
Entraînée par l'enthousiasme, j'ai voulu mener mon MiniLoup dans les magasins. Mais il vient d'aborder aux joyeux rivages de la résistance à tout crin aux préférences maternelles et sa phrase favorite, ô si polie, est : "je préfère pas". Mes velléités de rhabillage du louveteau se sont limitées à l'achat hors de sa présence d'une paire de chaussettes. Enfin je ne baisse pas les bras, en faisant discrètement un crochet on peut prétendre que les magasins sont sur le trajet du manège, et puis il reste un mois de soldes alors tout va bien.
Pour finir sur ma belle lancée, j'ai hanté mes nouveaux magasins favoris. Il fut un autre temps que tout à l'heure (je veux dire, il y a un peu moins longtemps que le temps évoqué ci-dessus, j'espère que vous suivez), je me serais ancrée pour une heure ou deux au milieu des travées d'une librairie. De nos jours, dotée d'un loupinet plus porté sur les aventures de Mimi la souris que sur la dernière sortie BD ou le dernier polar de la collection 10/18, il est rare que je puisse muser dans les allées ; j'arrive tout juste à faire un arrêt éclair au rayon cuisine. Ce qui nous mène à mes nouveaux magasins favoris, des magasins donc qui vendent du matériel de cuisine. Je rêve toujours de la machine fabuleuse qui permet de faire des frites, mais mes goûts se sont un peu raffinés avec la pratique intensive de la cuisine familiale pour nourrir les gens, et je zieute désormais les couteaux. Oui oui, les couteaux. Aujourd'hui, j'ai mis la main sur un couteau japonais. Il paraît que ce sont les Rolls des couteaux, les couteaux japonais.
Alors expliquez-moi ce que je fais encore ici à vous blablater tout ça alors que j'ai un couteau qui attend tranquillement devant une pile chancelante d'oignons ? Allez zou.

dimanche 11 janvier 2009

Mêmes valeurs

Les rillettes maison, ça ne coûte pas grand-chose à faire, mais c'est très très bon une fois fait. Quant à la mousse de foies de volaille, ça a été un classique chez moi pendant longtemps et je suis ravie d'avoir remis la main sur la recette dernièrement. Deux recettes en une aujourd'hui pour épater vos invités. S'ils demandent le nom de votre charcutier et que vous répondez négligemment "oh, ces petites choses ? c'est moi qui les ai faites" en tendant le couteau vers la dernière lichette de rillettes dans le fond du pot, le temps qu'ils se récrient vous avez le temps d'atteindre la lichette et de l'étaler tranquillou sur du pain. Là, c'est votre fiston qui vous pique la tartine, mais c'est une autre histoire.

Rillettes de porc maison

Cette recette-là, elle vient d'ici, sur le blog de Petite Lolie qui l'a mise en ligne il y a deux ans.
Il s'agit de couper en petits morceaux (cubes de 2 cm de côté environ) de la poitrine de porc fraîche, de la mettre dans une cocotte avec 10 g de sel pour un kilo de viande, du poivre blanc au goût, une gousse d'ail pelée et une feuille de laurier. Ajouter de l'eau, pas tout à fait à hauteur de la viande, puis amener à ébullition, baisser le feu et couvrir. Ca va cuire suffisamment longtemps pour que toute l'eau se soit évaporée, il ne restera plus que de la graisse liquide.
Ensuite, renverser sur un grand plat et effilocher la viande à l'aide de deux fourchettes. Mettre le tout dans une passoire, récupérez la graisse que vous coulerez sur la viande bien tassée dans une petite terrine. A déguster avec des cornichons ou des légumes au vinaigre. (Pour faire exotique et tendance, version fusion food, essayez donc avec du gingembre au vinaigre.)

Mousse de foies de volaille

Saisir des foies de volaille à la poêle, poivrer généreusement, laisser cuire quelques minutes puis ajouter une bonne rasade de cognac, laisser réduire encore une minute puis ajouter le même poids de beurre que de foies crus, laisser fondre et mettre le tout dans le bol du mixeur, mixer à petite vitesse. Saler à la fleur de sel, goûter, rectifier l'assaisonnement. Verser dans une grande terrine ou plusieurs petites, disposer dessus des feuilles de laurier, couvrir, mettre au frigo. Dès que c'est froid, allez-y, sur des petites tranches de pain de campagne grillé. Servir avec un bon vin rouge devant une belle flambée si vous avez ça sous la main.

samedi 10 janvier 2009

Arnaque et fines herbes

Un monsieur chauve et tout essouflé entre pendant que je passe Eustache ce matin :
- Euh, c'est pas ouvert, là...
- Oui je sais, désolé, j'espère que vous pouvez m'aider, j'ai un souci... vous connaissez ma copine ? non ? elle vient souvent ?
- Euh... ben c'est-à-dire...
- Elle s'appelle Gwenn, elle a un garçon de huit ans (geste pour montrer la taille du garçon en question), elle est venue avec sa soeur, on habite à côté...
- Ah, euh, peut-être...
- Et là, je suis allé chercher le petit mais Gwenn est pas rentrée, je viens de l'appeler, mais le temps qu'elle arrive, vous auriez de quoi payer le taxi ? dès qu'elle est là je viens vous le rendre, sinon je vais chercher des sous au distributeur dès qu'elle est là...
- Euh... Ben c'est-à-dire que je n'ai pas d'argent là, juste la caisse, alors ça m'ennuie...
- Ah oui je comprends... En même temps c'est juste pour une minute, je viens d'appeler, elle arrive...
- Et il vous faut combien ?
- Dix-neuf euros.
Bonne pomme, j'ai attrapé 20 euros dans la caisse que j'ai tendus à ce voisin inconnu. Et quand la porte s'est refermée sur lui je me suis dit "euh, je me demande si j'ai pas fait une erreur, là". Et bien évidemment le monsieur tout essoufflé et chauve n'est jamais revenu. J'me suis fait eu. Non mais des fois.
Ceci dit, la suite a été très chouette parce que le restaurant était plein, que tout le monde était ravi et que je n'étais même pas dans les mauvaises herbes grâce à Isabelle. Plutôt les fines herbes.
Il y a des gens du quartier, ceux que je voyais passer ces derniers temps, distraits, devant la devanture et qui s'interrompaient soudain sur le trottoir, l'oeil attiré par un détail incongru dans leur environnement quotidien : la carte du Café Clochette, Clochette en personne derrière la vitrine à côté des boîtes de livres, un petit bonhomme concentré très fort sur ses petites voitures... Ils viennent maintenant déjeuner, prendre un thé, grignoter, se retrouver. Il y a déjà les habitués, ceux qui remarquent au premier coup d'oeil qu'il n'y a pas de mantecaos sur leur assiette de dégustation. Il y a les amis, aussi... Et ceux qui ont découvert qu'on pouvait manger sans gluten par ici, ou boire un chocolat chaud au lait de riz. Et tous les autres...
Et tous les autres qu'il va sûrement falloir nourrir ce soir, non d'une brouette. Alors j'y vais. Hop hop.

vendredi 9 janvier 2009

Cake aux carambars

Impressionnée par la mésaventure de G. qui s'est fait sauter une couronne avec un carambar, j'ai regardé d'un autre oeil la réserve dans mes placards (pourquoi une réserve de carambars ? mais caramba, parce que ça, voyons !) et cherché quoi en faire qui soit un peu moins dangereux et qui changerait de ça.
Et ça existe ! boudiou que ça existe ! C'est donc un cake aux carambars, la recette vient de chez Audrey, ici, et je m'en vais le mettre régulièrement sur la carte parce que c'est sûr de plaire à tout le monde. Si on y ajoute une petite tranchinette de mascarpone glacé aux pistaches, il y a de quoi impressionner la belle-maman la plus réfractaire aux douceurs.

Cake aux carambars

Mettre 20 carambars (sans le papier, oui je sais la blague est aussi désopilante que celles que vous dépiauterez justement), 150 g de beurre et 10 cl de lait dans une casserole, faire chauffer à feu doux jusqu'à ce que tout soit fondu. Dans un saladier, mélanger 160 g de sucre et 3 oeufs, ajouter 150 g de farine et une petite cuillerée de bicarbonate. Ajouter le mélange aux carambars, mélanger, puis verser dans un moule à cake. Faire cuire 40 mn à 180°C. A mi-cuisson, j'ai posé quelques carambars supplémentaires sur le dessus, ils sont allés fondre au milieu du gâteau.
J'ai utilisé de la farine sans gluten, c'est une recette particulièrement bien adaptée parce que les carambars agissent comme liant supplémentaire.
Liants dans un cake, détrôneurs de couronnes à l'état naturel ; Dieu que ces petites choses sont ambivalentes. Il y a sûrement une leçon de vie à en tirer. Mais là, scusez-moi, il faut que j'aille me décoller les machoires. Ben quoi ? MiniLoup n'aimait pas, il fallait bien que je le finisse, le carambar entamé. Aïe.

jeudi 8 janvier 2009

L'association Parents-confiance

L'association Parents-confiance propose au Café Clochette des ateliers de parents.

Parler pour que les enfants écoutent, écouter pour que les enfants parlent, basés sur les livres d'Adele Faber et Elaine Mazlish

Thèmes abordés :
Aider les enfants aux prises avec leurs sentiments
Susciter la coopération
Des solutions avant la punition
Encourager l'autonomie
Utiliser les compliments
Aider les enfants à se dégager des rôles qui les empêchent de s'épanouir

Pour des informations sur les ateliers ou sur l'association, voir le site http://parentsconfiance.viabloga.com/ ou écrire à info@parentsconfiance.org

Les ateliers devraient commencer bientôt, n'hésitez pas. En tout cas moi j'y serai, depuis le temps que j'attends ça.

mercredi 7 janvier 2009

Gloire et déboires

Bonjour Madame, c'est vous la dame des mantecaos ?
Quand vous commencez une journée comme ça, c'est forcément une bonne journée. J'ai rougi, rosi, écarlaté jusqu'au bout du nez et j'ai fait pour la dame un petit paquet avec des mantecaos et quelques autres gâteaux pour que son mari puisse retrouver un petit peu du goût de là-bas, et j'espère qu'il est en train de se régaler. La dame a promis de revenir me dire s'il avait aimé...
D'ailleurs, puisqu'on parle de mantecaos, je vous signale que j'ai légèrement modifié la recette donnée il y a quelques mois : il faut 220 g d'huile, c'est plus précis que "un verre à moutarde". Autre modification, dans la recette des tartelettes au Caranut ; je fais désormais au plus simple et c'est encore meilleur : quand les fonds de tartelette sortent du four, on met une bonne cuillérée de Caranut dedans, on remet au four le temps que ça fonde doucement, puis un petit bout d'écorce d'orange par-dessus, et hop. Il n'y a plus qu'à laisser refroidir. Sinon on s'en met partout, on en a sur le museau quand on vient prendre une commande et les clients rigolent et on ne comprend pourquoi que quand on a le museau qui tire avec le chocolat refroidi.
Gloire et déboires du commerce...

mardi 6 janvier 2009

Mille feuille, grains et koalas

Il fait tellement froid en ce moment qu'ici nous expérimentons une nouvelle recette : le mille feuille de félins. Une couette, un chat à gauche, une couette, un chat à droite, une couette, un chat sur les pieds. C'est un peu gigotant par moments, mais globalement chaud.
Dans le genre recettes qui se mange, j'ai mis la main dernièrement sur un petit sachet de nigelle, une épice au goût délicieux que je m'applique à intégrer dans des recettes innovantes. Il n'est pas impossible que les menus de la semaine prochaine soient largement parsemés de petits grains noirs... Il y en a déjà dans des petits sablés salés et dans une heure ou deux dans un cake salé à servir avec une petite salade à la coriandre. Si ça vous tente, c'est au menu de demain, m'enfin moi je dis ça comme ça.
Enfin, n'oubliez pas que jeudi matin, il y a un atelier de portage prévu ici le matin avec l'association Tribu Koala, vous pouvez vous inscrire auprès de Magali, toutes les infos sont sur le site de l'association.

lundi 5 janvier 2009

Sablés caramel beurre salé

Vous avez sûrement dans vos placard une petite bouteille de caramel ? celle qu'on achète en passant devant le rayon en se disant "oh, je pourrais faire du riz au lait avec ça !" et qu'on range soigneusement, et on ne fait jamais le riz au lait... Je viens de lui trouver une utilité. Grâce à l'amie qui m'a gentiment offert ce livre-là :


C'est inspiré de la recette intitulée "Croustillants au caramel" et je fais ça comme ça :

Sablés caramel beurre salé

250 g farine
180 g beurre demi-sel à température ambiante
120 g sucre en poudre
extrait de vanille liquide
caramel liquide

Mettre la farine, le beurre et le sucre dans le bol d'un mixeur, mixer le tout. Ajouter en filet la vanille puis suffisamment de caramel pour que la pâte se forme. Rouler en pâton, filmer, mettre au frigo.
Pour faire cuire, couper en rondelles, poser sur une plaque à pâtisserie et enfourner à 180°C pour une douzaine de minutes. Mettre à refroidir sur une grille.

dimanche 4 janvier 2009

Peanut butter shortbread

C'est l'époque de faire comme les pingouins et de se protéger du froid par une fine pellicule de graisse sous la peau. Et quel meilleur moyen, en Bretagne, que d'avoir recours au beurre salé ? pas en application cutanée, notez bien. J'ai bien écrit sous, et non sur, la peau.
Par pur esprit de contradiction, c'est cependant une recette anglaise et non bretonne (mais je vous rappelle mes déboires avec les recettes bretonnes par ici) qui m'a tentée ce soir. A base de beurre salé et de peanut butter, le meilleur de deux mondes. La recette vient de chez la tortue (ici) et je l'ai déclinée comme suit.

Peanut butter shortbread

275 g de farine
1 cuillerée à café de bicarbonate de soude
90 g de sucre
110 g de beurre demi-sel
125 g de peanut butter
1 oeuf

Tout mettre, sauf l'oeuf, dans le bol d'un mixeur. Mixer jusqu'à ce que tout soit incorporé. Ajouter l'oeuf, remettre en marche juste le temps que ça s'agglomère. Ensuite, tasser un peu de la mixture dans de petits moules (j'ai utilisé des moules à tartelette en silicone) et mettre au four à 180°C pendant une dizaine de minutes, ça ne doit pas brunir.
Il me restait un peu de pâte que j'ai roulé en boudin, filmé et mis au congélateur, à découper en tranches et cuire comme des cookies à la première occasion.

samedi 3 janvier 2009

Ca dépasse

Ah ça c'est calme. C'est très calme. En règle générale c'est très calme. Et c'est très bien. Ca permet de discuter tranquille entre faire chauffer l'eau et servir la théière. Et quand vraiment c'est très, très calme, et que je m'ennuie vraiment beaucoup beaucoup, tellement que j'en ai même marre de surfer sur les blogs culinaires, et bien... je m'attaque à la paperasse. Si. Moi qui vous parle. La cafelière. La paperasse. Celle qui traînait sur un coin de banc depuis oh... bien des tas de semaines.
J'oscille entre l'ire et l'étouffement par le rire. C'est dire si l'administratif a des beautés qu'on ne soupçonne guère. La dernière pointe de fou rire, c'est quand je me suis rendue compte en lisant un papelard que je n'avais aucune idée de ce que j'étais sensée en faire : le classer ? payer des sous ? déclarer un truc ? Dans le doute, j'ai fait les trois, on verra bien.
Enfin je dis ça, mais dans l'ensemble je ne peux pas me plaindre, ça passe le temps. Les formulaires les plus croquignolets, ce sont ceux de l'Urssaf. Mon nouveau texte de chevet [chevet, parce qu'il arrive que je m'endorme dessus, bien sûr], c'est "Comment remplir votre tableau récapitulatif", qui fait deux pleines pages en petits caractères. Récapitulatif, c'est pour faire court, pourtant, non ? Ben c'est très long de faire court. Mais ô joie ô bonheur ô paperasse ennemie, il existe dorénavant, m'informe-t-on, une déclaration unifiée via internet. Réunifiée, peut-être, après de longues et âpres luttes intestines au cours d'une histoire pleine de péripéties au terme de laquelle la paix a vaincu ? non, j'ai beau essayer de romancer le truc, ça ne marche même pas. Déclaration unifiée donc. Pour me convaincre, moi chef d'entreprise, que c'est une démarche en or, on m'offre un petit laïus que je partage avec vous.
"Depuis qu'il s'est inscrit à la *truc* sur *machin.fr*, Alain a l'esprit totalement libre. Il n'a plus de bordereaux à faire signer ni de chèques à envoyer. Les formulaires sont allégés et les taux actualisés. Les calculs sont automatiques et les accusés de réception immédiats. Grâce au téléchargement, il évite également les pénalités de retard et les problèmes de trésorerie. La *truc* ne fait pas seulement gagner du temps à Alain... Elle lui change la vie."
Quel veinard, ce Alain. D'autant que de l'autre côté du papier, on voit Alain en posture de gardien de but, un petit garçon fonçant droit sur lui la balle au pied et qu'on sent bien que le Alain, là, il est sur le point de se prendre le but du siècle. Commentaire d'ailleurs sur la photo, en grandes lettre blanches : "La *truc* a permis à Alain de faire 5 déclaration en une. Il a donc tout le temps de perdre son match 9-0." C'est bien qu'est-ce que je disais.
Pour enfoncer le clou, un message dans une petite étoile toute rigolote, "Faites aussi votre tableau récapitulatif en ligne !" Ca donne envie, non ? vous n'avez pas envie, vous, de vous précipiter sur *machin.fr* pour vous libérer l'esprit et vous prendre la tolée du millénaire au foot avec votre lardon [à noter d'ailleurs au passage puisqu'on en parle, comme ça en passant, MiniLoup il est super fort au foot, et c'est une maman qui s'est retrouvée via de multiples et improbables péripéties sur les Champs Elysées un certain soir de 1998, à shooter dans des boîtes de coca vides en rigolant avec tout le monde, qui vous le dit] ?
Prudence étant mère de sagesse (c'est ça la citation ? j'ai comme un doute, là), j'ai fait ce que je n'avais encore jamais pris l'habitude de faire jusqu'à présent : lire les petits caractères. La première ligne dans le coin droit est inoffensive, voire attendue : "Pour votre prochaine déclaration, inscrivez-vous maintenant." Mouis. Enfin si je veux, hein, je réfléchis, là ! Ouh là, s'agit de ne pas se presser.
Dans le coin gauche, une information nettement plus inquiétante. "Les entreprises qui acquittent plus de 7 M € auprès de l'Urssaf doivent les régler exclusivement par virement bancaire." Ah oui mais là non, il va falloir que j'en parle à mon banquier alors. Parce que je vois ça d'ici. Le jour où je paierai 7 M € à l'Urssaf, ça va m'en faire des paperasses supplémentaires pour faire des virements bancaires. Ouh là.
Bon j'y vais, j'ai encore des trucs à remplir. Hélas hélas. Ca dépend ça dépasse.

jeudi 1 janvier 2009

Bonne année !

Que la vie vous soit douce en cette nouvelle année !
(Ce petit chat carrollien vient d'ici.)

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