Ah ça c'est calme. C'est très calme. En règle générale c'est très calme. Et c'est très bien. Ca permet de discuter tranquille entre faire chauffer l'eau et servir la théière. Et quand vraiment c'est très, très calme, et que je m'ennuie vraiment beaucoup beaucoup, tellement que j'en ai même marre de surfer sur les blogs culinaires, et bien... je m'attaque à la paperasse. Si. Moi qui vous parle. La cafelière. La paperasse. Celle qui traînait sur un coin de banc depuis oh... bien des tas de semaines.
J'oscille entre l'ire et l'étouffement par le rire. C'est dire si l'administratif a des beautés qu'on ne soupçonne guère. La dernière pointe de fou rire, c'est quand je me suis rendue compte en lisant un papelard que je n'avais aucune idée de ce que j'étais sensée en faire : le classer ? payer des sous ? déclarer un truc ? Dans le doute, j'ai fait les trois, on verra bien.
Enfin je dis ça, mais dans l'ensemble je ne peux pas me plaindre, ça passe le temps. Les formulaires les plus croquignolets, ce sont ceux de l'Urssaf. Mon nouveau texte de chevet [chevet, parce qu'il arrive que je m'endorme dessus, bien sûr], c'est "Comment remplir votre tableau récapitulatif", qui fait deux pleines pages en petits caractères. Récapitulatif, c'est pour faire court, pourtant, non ? Ben c'est très long de faire court. Mais ô joie ô bonheur ô paperasse ennemie, il existe dorénavant, m'informe-t-on, une déclaration unifiée via internet. Réunifiée, peut-être, après de longues et âpres luttes intestines au cours d'une histoire pleine de péripéties au terme de laquelle la paix a vaincu ? non, j'ai beau essayer de romancer le truc, ça ne marche même pas. Déclaration unifiée donc. Pour me convaincre, moi chef d'entreprise, que c'est une démarche en or, on m'offre un petit laïus que je partage avec vous.
"Depuis qu'il s'est inscrit à la *truc* sur *machin.fr*, Alain a l'esprit totalement libre. Il n'a plus de bordereaux à faire signer ni de chèques à envoyer. Les formulaires sont allégés et les taux actualisés. Les calculs sont automatiques et les accusés de réception immédiats. Grâce au téléchargement, il évite également les pénalités de retard et les problèmes de trésorerie. La *truc* ne fait pas seulement gagner du temps à Alain... Elle lui change la vie."
Quel veinard, ce Alain. D'autant que de l'autre côté du papier, on voit Alain en posture de gardien de but, un petit garçon fonçant droit sur lui la balle au pied et qu'on sent bien que le Alain, là, il est sur le point de se prendre le but du siècle. Commentaire d'ailleurs sur la photo, en grandes lettre blanches : "La *truc* a permis à Alain de faire 5 déclaration en une. Il a donc tout le temps de perdre son match 9-0." C'est bien qu'est-ce que je disais.
Pour enfoncer le clou, un message dans une petite étoile toute rigolote, "Faites aussi votre tableau récapitulatif en ligne !" Ca donne envie, non ? vous n'avez pas envie, vous, de vous précipiter sur *machin.fr* pour vous libérer l'esprit et vous prendre la tolée du millénaire au foot avec votre lardon [à noter d'ailleurs au passage puisqu'on en parle, comme ça en passant, MiniLoup il est super fort au foot, et c'est une maman qui s'est retrouvée via de multiples et improbables péripéties sur les Champs Elysées un certain soir de 1998, à shooter dans des boîtes de coca vides en rigolant avec tout le monde, qui vous le dit] ?
Prudence étant mère de sagesse (c'est ça la citation ? j'ai comme un doute, là), j'ai fait ce que je n'avais encore jamais pris l'habitude de faire jusqu'à présent : lire les petits caractères. La première ligne dans le coin droit est inoffensive, voire attendue : "Pour votre prochaine déclaration, inscrivez-vous maintenant." Mouis. Enfin si je veux, hein, je réfléchis, là ! Ouh là, s'agit de ne pas se presser.
Dans le coin gauche, une information nettement plus inquiétante. "Les entreprises qui acquittent plus de 7 M € auprès de l'Urssaf doivent les régler exclusivement par virement bancaire." Ah oui mais là non, il va falloir que j'en parle à mon banquier alors. Parce que je vois ça d'ici. Le jour où je paierai 7 M € à l'Urssaf, ça va m'en faire des paperasses supplémentaires pour faire des virements bancaires. Ouh là.
Bon j'y vais, j'ai encore des trucs à remplir. Hélas hélas. Ca dépend ça dépasse.
J'oscille entre l'ire et l'étouffement par le rire. C'est dire si l'administratif a des beautés qu'on ne soupçonne guère. La dernière pointe de fou rire, c'est quand je me suis rendue compte en lisant un papelard que je n'avais aucune idée de ce que j'étais sensée en faire : le classer ? payer des sous ? déclarer un truc ? Dans le doute, j'ai fait les trois, on verra bien.
Enfin je dis ça, mais dans l'ensemble je ne peux pas me plaindre, ça passe le temps. Les formulaires les plus croquignolets, ce sont ceux de l'Urssaf. Mon nouveau texte de chevet [chevet, parce qu'il arrive que je m'endorme dessus, bien sûr], c'est "Comment remplir votre tableau récapitulatif", qui fait deux pleines pages en petits caractères. Récapitulatif, c'est pour faire court, pourtant, non ? Ben c'est très long de faire court. Mais ô joie ô bonheur ô paperasse ennemie, il existe dorénavant, m'informe-t-on, une déclaration unifiée via internet. Réunifiée, peut-être, après de longues et âpres luttes intestines au cours d'une histoire pleine de péripéties au terme de laquelle la paix a vaincu ? non, j'ai beau essayer de romancer le truc, ça ne marche même pas. Déclaration unifiée donc. Pour me convaincre, moi chef d'entreprise, que c'est une démarche en or, on m'offre un petit laïus que je partage avec vous.
"Depuis qu'il s'est inscrit à la *truc* sur *machin.fr*, Alain a l'esprit totalement libre. Il n'a plus de bordereaux à faire signer ni de chèques à envoyer. Les formulaires sont allégés et les taux actualisés. Les calculs sont automatiques et les accusés de réception immédiats. Grâce au téléchargement, il évite également les pénalités de retard et les problèmes de trésorerie. La *truc* ne fait pas seulement gagner du temps à Alain... Elle lui change la vie."
Quel veinard, ce Alain. D'autant que de l'autre côté du papier, on voit Alain en posture de gardien de but, un petit garçon fonçant droit sur lui la balle au pied et qu'on sent bien que le Alain, là, il est sur le point de se prendre le but du siècle. Commentaire d'ailleurs sur la photo, en grandes lettre blanches : "La *truc* a permis à Alain de faire 5 déclaration en une. Il a donc tout le temps de perdre son match 9-0." C'est bien qu'est-ce que je disais.
Pour enfoncer le clou, un message dans une petite étoile toute rigolote, "Faites aussi votre tableau récapitulatif en ligne !" Ca donne envie, non ? vous n'avez pas envie, vous, de vous précipiter sur *machin.fr* pour vous libérer l'esprit et vous prendre la tolée du millénaire au foot avec votre lardon [à noter d'ailleurs au passage puisqu'on en parle, comme ça en passant, MiniLoup il est super fort au foot, et c'est une maman qui s'est retrouvée via de multiples et improbables péripéties sur les Champs Elysées un certain soir de 1998, à shooter dans des boîtes de coca vides en rigolant avec tout le monde, qui vous le dit] ?
Prudence étant mère de sagesse (c'est ça la citation ? j'ai comme un doute, là), j'ai fait ce que je n'avais encore jamais pris l'habitude de faire jusqu'à présent : lire les petits caractères. La première ligne dans le coin droit est inoffensive, voire attendue : "Pour votre prochaine déclaration, inscrivez-vous maintenant." Mouis. Enfin si je veux, hein, je réfléchis, là ! Ouh là, s'agit de ne pas se presser.
Dans le coin gauche, une information nettement plus inquiétante. "Les entreprises qui acquittent plus de 7 M € auprès de l'Urssaf doivent les régler exclusivement par virement bancaire." Ah oui mais là non, il va falloir que j'en parle à mon banquier alors. Parce que je vois ça d'ici. Le jour où je paierai 7 M € à l'Urssaf, ça va m'en faire des paperasses supplémentaires pour faire des virements bancaires. Ouh là.
Bon j'y vais, j'ai encore des trucs à remplir. Hélas hélas. Ca dépend ça dépasse.
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