J'ai haï environ 90% de mon temps de scolarité, et comme elle a duré assez longtemps, ça fait un certain nombre d'années assez lugubres. Il y eut de belles exceptions cependant. Il y eut, par exemple, les années passées en compagnie de Madame FR, qui était prof de français et d'histoire-géo de son état. C'est peut-être de là que date mon fourmillement dans les doigts dès qu'il s'agit de rédiger un truc (à l'exception peut-être des petites cases intitulées "renseignements complémentaires" dans les CERFAs). Madame FR, elle avait des histoires extraordinaires à nous raconter. Je vous en raconte une à mon tour parce que vous allez voir, ça peut avoir à voir avec ma situation actuelle.
C'est l'histoire d'un type qui participe à un concours de nouvelles. Il s'agit de compléter le début d'un texte qui ressemble à ça :
C'est l'histoire d'un type qui participe à un concours de nouvelles. Il s'agit de compléter le début d'un texte qui ressemble à ça :
Adelphonse était prisonnier du prince Crapouilloche. Il était enfermé dans un cul de basse-fosse au fin fond du château perdu dans des montagnes inaccessibles. Ses mains étaient prises dans des anneaux d'acier, ses pieds attachés à des cordes plongées dans deux cages où des rats n'avaient qu'à la ronger pour se rapprocher de lui millimètre par millimètre. Il avait une ceinture de cuir fermée par une serrure à combinaison autour de la taille. Sur sa tête, un sac de jute plein de puces empoisonnées. Il pouvait sentir sur son cou l'haleine fétide d'un fauve prêt à déchirer la mince couverture dans laquelle il avait été amené, tout gigotant, dans la cellule. Sous ses pieds, une grille et sous la grille, des bruits inquiétants lui indiquaient qu'il devait se trouver une demi-douzaine de crocodiles probablement affamés. Adelphonse avait rendez-vous dans moins d'une demi-heure à 100 km de là pour récupérer son héritage volé avant le douzième coup de minuit.
Le gagnant du concours, nous avait dit Madame FR, avait répondu en une phrase. Celle-ci :
"D'un bond, il se libéra."
J'y repense souvent en ce moment.
Si vous m'entendez marmonner au retour d'une expédition administrative "d'un bond, je me libérerai", vous saurez dorénavant à quoi je fais référence.
"D'un bond, il se libéra."
J'y repense souvent en ce moment.
Si vous m'entendez marmonner au retour d'une expédition administrative "d'un bond, je me libérerai", vous saurez dorénavant à quoi je fais référence.
1 commentaire:
Allez, bondis ! Et fais-moi goûter des blondies !
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