dimanche 22 mars 2009

Guère épais

Alors là, je me marre. Le dossier "banque" du Café Clochette, qui m'encombre tout ce qu'il peut à l'entrée de ma cuisine parce que je n'arrive pas à trouver un seul coin où le caser entre mes réserves de chocolat et l'étagère des bouteilles de vin, il est tout sauf guère épais. Nonobstant la dimension épique de l'ouvrage et les personnages happés par un destin qui les dépasse, il serait plutôt du genre du roman homonyme du titre de ce billet. Encore que je me sente parfois happée par un destin qui me dépasse, mais plutôt dans la version Woody Allen. Enfin en tout cas, il est bien rare qu'un commerce ouvre sans qu'un partenaire financier ne soit impliqué dans l'affaire et c'est le cas aussi pour le Café Clochette. Il y a la banque de la dame à la voix qui sourit (et qui va bientôt, il paraît, avoir un nouveau bébé, chouette !) et l'association PRESOL. Alors certes, le Café Clochette c'est mon aventure à moi, mon bébé (qui à presque 4 mois ne fait toujours pas ses nuits ou en tout cas pas les miennes puisque j'en fais encore des insomnies), mais je ne suis pas tout à fait seule maître à bord. Il y a des comptes à rendre, des échéances à respecter. Et les inquiétudes y afférentes. Est-ce qu'on va y arriver ? est-ce que cette machine à faire les frites, je n'aurais pas plutôt dû attendre le mois prochain pour l'acheter ? est-il raisonnable de refaire du stock cette semaine ? est-ce que la prochaine échéance va être acceptée par la banque ? est-ce que ça aiderait à passer cette étape en économisant ici ou là ?
Et voilà comment je me retrouve empêtrée. Juste au moment où Christine a accepté de signer un CDI, je suis partagée entre la joie de savoir qu'on peut continuer à travailler ensemble, parce qu'on travaille bien ensemble et que c'est mieux de travailler à deux, et l'inquiétude. Ca tombe pile au moment où quelques centaines d'euros par mois peuvent faire la différence entre passer l'étape suivante et perpétuer le Café Clochette pour quelques mois encore... ou tout arrêter parce que la banque ne m'aura pas accordé le prêt dont j'ai besoin et qui était prévu dès le départ. J'étais si fière d'avoir créé un emploi en ces temps difficiles. Mais si tout s'arrête ?
Comme toujours, c'est la peur de se tromper qui nous retient dans ces moments-là. Mais une fois toutes les analyses faites (et Mister C., encore une fois, a su remettre les pendules à leur place et les aiguilles à l'endroit), il ne reste plus qu'à se lancer. Quand je pense qu'il n'y a pas si longtemps, je m'outrais des entreprises qui jouaient de leurs salariés comme d'une variable d'ajustement, me voilà bien attrapée.
Enfin c'est pas demain la veille que je vais trouver un coin où ranger mon dossier "banque" et lui laisser prendre la poussière.

6 commentaires:

Anonyme a dit…

Je viens enfin laisser un petit mot après ton passage dans ma cuizine. Ayant mis l'adresse de mon blog machinalement sur couleur bébé, c'était une bien jolie surprise. D'autant que j'étais passée boire un thé avec mon grand fiston peu avant la naissance du deuxième.. On avait passé un très bon moment! Et mon chéri est venu au café Clochette m'acheter deux boîtes de ce très bon thé à la menthe sans théine que tu vends... Je souhaite une longue vie au café Clochette et j'y reviendrai vite...

Anonyme a dit…

Te voilà bien soucieuse... Dire que je n'avais pas lu cet article avant notre passage d'aujourd'hui... On aurait pu en parler, ça t'aurait permis d'extérioriser un peu tes inquiétudes... Bon en tout cas nous on reviendra et on reviendra encore !! alors faut le garder ouvert ce café, non mais !
Bises bises...

BrightEyedMum a dit…

Alors un hourrah pour Christine, qui, non contente d'être sensiblement efficace même l'ayant peu vue à l'ouvrage, est en plus souriante et sympathique...

Et sinon, un petit bémol de pourrie de l'orthographe grammaticale comme il se doit (et cela te donne le droit de me rendre la pareille à n'importe quel moment ;-) ) :
"Et les inquiétudes y afférentes", moi j'aurais mis "y afférant"... mais bon, les querelles de grammairiens ne sont rien à côté de tes merveilleux pâtissages...

BrightEyedMum a dit…

Et pour le dossier banque... du courage ? de l'abnégation ? de la patience ? du mister C au moindre tressaillement dans la nuit (est-ce qu'il marche comme la vitamine du même nom ? ou a-t-il l'effet d'une tasse de tension tamer ?) ?

Anonyme a dit…

bon courage..
réécouter Wagner peut-être?
(j'ai pas tilté sur le germain malentendant de l'autre fois, mais j'ai malgré tout mes lettres cinématographiques..)
Bisous!

Anonyme a dit…

Mister C semble de telle expérience et de confiance.. donc... tu dors la nuit!!!

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