lundi 15 septembre 2008

Commerçante

Je signe là ? oui d'accord. Et là, la petite case, c'est quoi ? un code ? Pour commerçante c'est 127 ? Je suis commerçante ??? Je suis commerçante !!!
Ca alors ! ça y est, je suis commerçante ! Enfin non, pas tout à fait, il reste une bonne demi-douzaine de pièces à réunir pour en arriver là, mais on se rapproche. En tout cas, quand j'étais petite, j'ai voulu être fermière-infirmière, institutrice, cueilleuse de fraises, écrivain pour les poulains et Heidi, mais commerçante, jamais. Pour moi une commerçante, c'était une permanente rouge avec des doigts boudinés qui me faisait très peur quand il fallait aller chercher le pain.
Mais me voilà bel et bien presque commerçante, avec un code NAF, un numéro de SIRET, une montagne de CERFA remplis et bientôt une étiquette dans l'oreille si ça continue. Aujourd'hui, j'ai ouvert un compte professionnel dans ma nouvelle banque, puis je me suis rendue à la mairie pour quérir, en compagnie de MiniLoup, une licence me permettant de servir des boissons contre rémunération. Dans un salon de thé, c'est une étape à ne pas négliger, vous comprenez. J'ai rempli un énième CERFA pour déclarer que je désirais une licence, pendant que le monsieur qui me recevait remplissait le sien pour déclarer qu'il avait bien reçu ma déclaration. Pendant ce temps, MiniLoup remplissait son petit camion avec des confettis tombés de la perforatrice. A la sortie, j'ai juste eu le temps de l'empêcher de les jeter en l'air. C'est qu'on est allés à un mariage récemment, ça laisse des traces. Puis nous nous sommes rendus, MiniLoup, les confettis et moi, dans l'autre aile de la mairie pour y faire parapher le troisième exemplaire du document rédigé par le monsieur (le mien, il l'a gardé) par un élu. Oui, un élu. C'est un moment important pour la République que j'ouvre mon salon de thé, et je suis flattée de la nécessité qu'un élu signe ma demande de licence. Hélas, hélas, hélas, pas d'élu dans le bâtiment. Ils étaient tous partis vaquer à leurs occupations hors les murs. L'huissier très poli qui m'a reçue en était désolé. Navré, même, le mot n'est pas trop fort. Il s'est emparé de mon document en me promettant qu'il serait signé à la seconde même où un élu, sans se douter de rien, remettrait un pied dans la mairie. Il m'en a promis un bataillon pour ce soir même, pour une réunion dont je subodore à son ton chuchoté qu'elle doit être de la plus extrême importance. Mais apparemment, pour lui, mon document aussi était de la plus extrême importance et je suis partie rassurée. Ce soir, il va y avoir de la course à l'élu, dans la mairie de Rennes. Je ne m'inquiète pas, cet huissier avait l'air rapide. Tenace et rapide.
J'ai attrapé MiniLoup sous le bras, ramassé un à un les confettis sur le beau tapis rouge de l'escalier, et on est repartis via le manège en direction du magasin qui vend des machines à café. Il me faut, impérativement, une machine à café.
Prochaine étape : le service des douanes. Pour retirer une petite licence de restauration. Encore une licence oui, pour le même genre de chose, mais ça ne relève pas du même service. Je ne pose plus de questions compliquées du genre "pourquoi on ne peut pas tout demander au même endroit ?", j'ai fini par comprendre qu'il y avait de très bonnes raisons et ça me suffit amplement. Et puis ça me fait des trucs à raconter...

7 commentaires:

Anonyme a dit…

et nous ça nous fait des trucs (toujours aussi agréable) à lire....
c'est quand l'ouverture???? c'est que je commence à être impatiente moi!!!!

Anonyme a dit…

super ça avance je te félicite!!

Anonyme a dit…

Juste une hypothèse : l'huissier aurait-il été sensible à tes yeux bleus ou, grand-père lui-même, aurait-il craqué pour les facéties de Miniloup ?

Nathalie a dit…

Bon,
Il faut juste espérer que ladite commerçante aux doigts boudinés ne se reconnaîtra pas.... Le projet n'en est plus un, il prend vie et forme.... Bravo pour réaliser toutes ses démarches avec Miniloup!! Plein de courage pour ses paperasseries et toujours top de te lire!!

La Tulipe a dit…

Et la machine à café?

Pascale a dit…

Sibilune : merci !
Marie : c'est une combinaison de facteurs (et mes yeux bleus rougissent sous le compliment), sans aucun doute, mais je persiste à croire qu'il était doué d'un très grand sens du devoir. Ce fut un beau moment et une grande leçon de civisme pour MiniLoup.
Nath : je doute qu'elle se reconnaisse... heureusement, parce qu'il m'arrive encore de rêver d'elle.
La Tulipe : (il m'a fallu un moment avant de comprendre que c'était toi !) j'y travaille, j'y travaille, tu penses bien.
Enfin Juliette : en toute confidence, je dirais pour l'instant le 15 novembre, mais ce n'est pas gagné.

manuella a dit…

Payer avec ma carte bancaire business ça me rendait toute chose les premières fois.

D'ailleurs je l'ai encore dans un carton...

Commerçante je ne l'ai pas été, non, moi ce qui me plaisait c'étaient les rencontres, heureusement que je n'avais pas à négocier les prix! Que de beaux souvenirs, finalement te lire ce matin, vient de raviver cette vibration qui nous a habité pendant près de 2 ans. Oui car les jeunes commerçants vibrent de leur soif de rencontres, de la soif de proposer quelque chose de différent, la soif de revoir les visages. Ah Commerçante! Tu seras parfaite, avec ta douceur, ton hâvre de paix.

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