Quand on devient maman, on découvre une autre dimension du temps. Il ne se rallonge pas : il épaissit. On apprend à tout faire en même temps. Dans la même minute, il faut consoler un petit qui pleure, essayer de comprendre pourquoi il pleure, prendre sa douche et préparer un petit déjeuner, le tout en prévoyant le repas du soir et, éventuellement, en passant un coup de balai sous la table et un coup d'éponge pour enlever le plus gros de la mare de jus d'orange. Ensuite, il faut trouver un body propre, fourrer le linge de la veille dans la machine à laver, habiller un petit tortillon que ça amuse beaucoup, trouver un doudou du bout d'un doigt de pied et se sécher les cheveux. Le tout en moins de temps qu'il n'en faut au plus grand pour faire des expériences de chimie amusante avec la flaque de jus d'orange et la salière qui traînait sur le plan de travail. On en profite pour ranger quelques boîtes de céréales qui traînaient également et chercher frénétiquement l'éponge qui a disparu depuis la minute précédente. La nuit, c'est la même chose, mais dans le noir.
Quand on ouvre un commerce, et surtout un restaurant, ce genre de compétences est essentiel. On se retrouve donc à gérer un temps émietté, entre les multiples tâches qui doivent absolument être accomplies et dont une large part, hélas, semble totalement inutile au fonctionnement même de l'activité. Rien de plus agaçant que de passer une matinée entière à essayer de débrouiller un embrouillamini administratif alors que l'heure tourne, que midi approche et que si on ne met pas la daube au four là maintenant tout de suite, elle ne sera jamais prête à temps, mais que pour la mettre au four il faut avoir épluché les carottes et pour les éplucher il faut aller les chercher chez la voisine restauratrice chez qui tous les légumes du quartier arrivent dès potron minet, mais pour aller chercher les légumes il faut aller chercher le pain, puisqu'on en profite pour collectiviser les voyages à la boulangerie, mais pour aller à la boulangerie il faut être allé chercher le nouveau carnet de chèques à la banque pour payer le boulanger qui est gentil comme tout et sa femme aussi et qui mérite bien qu'on lui paie sa facture à temps, mais pour aller à la banque il faut avoir fini la compta et rempli les papelards pour les chèques à déposer, mais pour finir la compta il faut avoir trié le brouillard de caisse mais pour trier le brouillard de caisse il faut... Ca n'en finit jamais, tout est toujours dans l'urgence et il n'y a jamais une seule minute qui soit libre de toute occupation. Quand on ne cuisine pas, on pense à la paperasse en retard. Quand on ne fait pas le ménage, on fait la liste des courses. Quand on ne dresse pas une assiette, on jette un coup d'oeil à la messagerie pour les réservations. Tout est essentiel, tout est urgent, ça ne s'arrête jamais.
Heureusement qu'il y a les bons moments ! parce que j'ai un peu l'impression de passer mon temps à me plaindre en ce moment et je déteste ce sentiment. Il est vraiment temps de retrouver enthousiasme et positivité ! Ca va pétiller dans la chaumière, je vous le dis. Et puis reprendre le temps d'être maman, finalement, ça va me faire des vacances !
Bon, sinon demain samedi c'est le premier mai, c'est la fête des travailleurs, si ça vous branche il y a une manif dès 10h30 place de la Mairie et le Café Clochette sera fermé pour cause d'anniversaire d'un grand lynx aux yeux qui rient et de convivialité non commerçante mais légèrement hispanisante, à base de sangria et tapas variés. Toutes les occasions sont bonnes, n'est-ce pas. A la semaine prochaine !
Quand on ouvre un commerce, et surtout un restaurant, ce genre de compétences est essentiel. On se retrouve donc à gérer un temps émietté, entre les multiples tâches qui doivent absolument être accomplies et dont une large part, hélas, semble totalement inutile au fonctionnement même de l'activité. Rien de plus agaçant que de passer une matinée entière à essayer de débrouiller un embrouillamini administratif alors que l'heure tourne, que midi approche et que si on ne met pas la daube au four là maintenant tout de suite, elle ne sera jamais prête à temps, mais que pour la mettre au four il faut avoir épluché les carottes et pour les éplucher il faut aller les chercher chez la voisine restauratrice chez qui tous les légumes du quartier arrivent dès potron minet, mais pour aller chercher les légumes il faut aller chercher le pain, puisqu'on en profite pour collectiviser les voyages à la boulangerie, mais pour aller à la boulangerie il faut être allé chercher le nouveau carnet de chèques à la banque pour payer le boulanger qui est gentil comme tout et sa femme aussi et qui mérite bien qu'on lui paie sa facture à temps, mais pour aller à la banque il faut avoir fini la compta et rempli les papelards pour les chèques à déposer, mais pour finir la compta il faut avoir trié le brouillard de caisse mais pour trier le brouillard de caisse il faut... Ca n'en finit jamais, tout est toujours dans l'urgence et il n'y a jamais une seule minute qui soit libre de toute occupation. Quand on ne cuisine pas, on pense à la paperasse en retard. Quand on ne fait pas le ménage, on fait la liste des courses. Quand on ne dresse pas une assiette, on jette un coup d'oeil à la messagerie pour les réservations. Tout est essentiel, tout est urgent, ça ne s'arrête jamais.
Heureusement qu'il y a les bons moments ! parce que j'ai un peu l'impression de passer mon temps à me plaindre en ce moment et je déteste ce sentiment. Il est vraiment temps de retrouver enthousiasme et positivité ! Ca va pétiller dans la chaumière, je vous le dis. Et puis reprendre le temps d'être maman, finalement, ça va me faire des vacances !
Bon, sinon demain samedi c'est le premier mai, c'est la fête des travailleurs, si ça vous branche il y a une manif dès 10h30 place de la Mairie et le Café Clochette sera fermé pour cause d'anniversaire d'un grand lynx aux yeux qui rient et de convivialité non commerçante mais légèrement hispanisante, à base de sangria et tapas variés. Toutes les occasions sont bonnes, n'est-ce pas. A la semaine prochaine !