Hier soir, grâce à G., concert. Le Grand Logis à Bruz, Dominique A. Comme tout le monde, j'ai connu Dominique A avant tout le monde. C'était le copain du copain d'un copain. C'était il y a longtemps, une autre vie - elle n'avait pas plus de sens que celle-ci, moins sans doute.
Là où les harmoniques de Brassens descendent vers la solidité du sol, celles de Dominique A foncent vers la lumière, avec le courage des oiseaux. Etonnante présence de cet homme-là, planté au milieu, une tension faite homme, droit dans ses gestes qu'il a voulu et qu'il habite pleinement. Ca m'évoque ce spectacle vu récemment, Les justes, au TNB, avec son parti-pris de lenteur et de gestes stéréotypés, raides, étranges : c'était tellement étrange et imposé aux acteurs que la moindre miette d'affect qui dépassait prenait une intensité extraordinaire, et c'est dans les failles de la mise en scène, dans ce qui résistait chez les acteurs, que se dessinait la beauté du texte. Chez Dominique A, c'est le contraire, parce que cette tension, ces gestes - ce recueillement peut-être - sont bien les siens et ces textes viennent du profond de cette imagination. Il les habite donc, comme on dit. Ca ne doit pas être une habitation confortable, mais ça parle ! Et qu'il ait été peu disert entre les chansons, en fait, on s'en fiche, tout est dit quand même. La main qui décrit souplement l'espace, le trépignement bref à la guitare, la voix profonde et soutenue qui ne tremble jamais.
Autour et derrière, David, impassible, sur ses claviers, Sébastien avec un t-shirt noir sous la chemise qu'il a pris la liberté d'ouvrir d'un bouton, du coup, et qui se concentre sur sa batterie, et Thomas, le plus jeune de la bande, qui peut se réfugier dans ses cheveux touffus (car il est aussi chevelu que le chanteur est brillant) ou les envoyer valser pour voir son micro, un briquet à la main pour trouver l'appareil où ficher ses câbles, qui attrape d'une main sa basse en réglant un dernier petit bouton. Une balade figée dans la neige, des bars et des instants manqués mais pas vraiment manqués.
Trois fois ils ont dû revenir, on a retrouvé des morceaux connus, réentendu autrement ceux pas encore trop écoutés. Il ne connaîtra pas le silence, rien que le bonheur pris sur le fait, sans être sûr qu'on en reviendra. Ni remord ni regret. Que c'est beau quand une parole passe et s'incarne.
Chapeau Monsieur A. Quand vous repasserez par Rennes, je vous offrirai le dessert, quelque chose me dit qu'avec votre belle énergie ça ne peut pas vous faire peur. Et merci pour cette belle soirée.
(Au fait, 110°F, ça fait 43°C).
Là où les harmoniques de Brassens descendent vers la solidité du sol, celles de Dominique A foncent vers la lumière, avec le courage des oiseaux. Etonnante présence de cet homme-là, planté au milieu, une tension faite homme, droit dans ses gestes qu'il a voulu et qu'il habite pleinement. Ca m'évoque ce spectacle vu récemment, Les justes, au TNB, avec son parti-pris de lenteur et de gestes stéréotypés, raides, étranges : c'était tellement étrange et imposé aux acteurs que la moindre miette d'affect qui dépassait prenait une intensité extraordinaire, et c'est dans les failles de la mise en scène, dans ce qui résistait chez les acteurs, que se dessinait la beauté du texte. Chez Dominique A, c'est le contraire, parce que cette tension, ces gestes - ce recueillement peut-être - sont bien les siens et ces textes viennent du profond de cette imagination. Il les habite donc, comme on dit. Ca ne doit pas être une habitation confortable, mais ça parle ! Et qu'il ait été peu disert entre les chansons, en fait, on s'en fiche, tout est dit quand même. La main qui décrit souplement l'espace, le trépignement bref à la guitare, la voix profonde et soutenue qui ne tremble jamais.
Autour et derrière, David, impassible, sur ses claviers, Sébastien avec un t-shirt noir sous la chemise qu'il a pris la liberté d'ouvrir d'un bouton, du coup, et qui se concentre sur sa batterie, et Thomas, le plus jeune de la bande, qui peut se réfugier dans ses cheveux touffus (car il est aussi chevelu que le chanteur est brillant) ou les envoyer valser pour voir son micro, un briquet à la main pour trouver l'appareil où ficher ses câbles, qui attrape d'une main sa basse en réglant un dernier petit bouton. Une balade figée dans la neige, des bars et des instants manqués mais pas vraiment manqués.
Trois fois ils ont dû revenir, on a retrouvé des morceaux connus, réentendu autrement ceux pas encore trop écoutés. Il ne connaîtra pas le silence, rien que le bonheur pris sur le fait, sans être sûr qu'on en reviendra. Ni remord ni regret. Que c'est beau quand une parole passe et s'incarne.
Chapeau Monsieur A. Quand vous repasserez par Rennes, je vous offrirai le dessert, quelque chose me dit qu'avec votre belle énergie ça ne peut pas vous faire peur. Et merci pour cette belle soirée.
(Au fait, 110°F, ça fait 43°C).
1 commentaire:
Ben je suis scotchée par ce billet! J'y retrouve tt avec d'autres mots, c'est riche!
Bises.
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