lundi 15 décembre 2008

La valeur de mon travail

On ne s'ennuie jamais longtemps, au Café Clochette. Un coup de vent y amène, non pas Mary Poppins, mais des gens au moins aussi extraordinaires et qui ont l'avantage d'être en 3D, enfin je veux dire que ce sont de vrais gens, enfin je ne sais pas trop ce que je veux dire mais bon bref.
Une maman fatiguée qui vient se réfugier un instant et finit par se mettre à bouquiner tranquille pendant que ses bambins vont vaquer à leurs propres occupations ; une famille presque au complet parce que la maman est en train de faire la cuisine pour le dîner avec les amis et qu'elle a chassé tout le monde pour se concentrer tranquille sur les arcanes du plat prévu ; trois amies pourvues de tout-petits qui tètent ou suçottent leurs doigts en zieutant la drôle de boule à perles qu'on leur a posée sous le nez pour les distraire ; un papa tout seul aux traits tirés avec une petite fille en pleine forme ; une tribu multiforme qui s'est donné rendez-vous...
Comment je faisais, avant ? est-ce que je voyais vraiment les gens ? oui sans doute, mais pas de la même façon.
Je commence à comprendre la fierté du commerçant. Chaque jour, quand on fait le bilan de la journée, on sait que ce qui en ressort dépend des décisions petites ou grandes qu'on a prises. Je n'avais jamais, jusqu'à présent, défini moi-même la valeur de mon travail. Le plat du jour, à quel prix ? les dernières petites tomates de la saison (qui viennent du jardin de la dame des herbes du marché des Lices) à côté de la galette végétarienne, elles sont très jolies mais un peu chères, non ? ou alors il faut augmenter le prix du plat ? mais c'est dommage pour les familles, non ? Si on s'en sort, si on ne s'en sort pas, ça dépend de la façon dont on a conduit les choses ; il s'agit de jongler tout le temps. Ou ai-je lu déjà que le compromis, ce n'est pas entre deux personnes, c'est entre l'idéal et la réalité ? C'est ce qui se passe ici.
Enfin j'aurais peut-être dû suivre les cours de business and management à l'époque où il était encore temps au lieu de faire la maligne avec Shakespeare, ça aurait peut-être été utile aussi...
Et pour finir ces considérations de haute voltige qui n'ont pas dû manquer de vous donner le vertige (moi j'ai les oreilles qui papillonnent, là), ça alors ! on parle de nous au Québec ! Merci à Laurence du Poussette Café pour le lien vers ce billet du blog Mamamiiia. Vla ti pas que nous sommes un phénomène de société, dites !

4 commentaires:

Nathalie a dit…

Bon, je rectifie quand même que je ne les ai pas chassés!!! Que je leur ai suggéré d'aller se détendre au café Clochette pendant mon dur labeur d'éplucheuse de carottes violettes, patates douces et betteraves et de rôtisseuse de noix de veau.... En tout cas, je sais qu'elles ont passé un bon moment avec leur papa et j'étais rassurée. Merci café clochette et Pascale d'accueillir les tribus de ^'mère indigne'. Bisous

Christine Simard a dit…

Si j'avais eu le temps de rester en France un peu plus longuement, je serais certainement allée visité ton café à Rennes! Aurais-tu des photos à m'envoyer? Je pourrais les publier sur mon blogue!

À bientôt!

Anonyme a dit…

Bah moi je parle de toi ici, au café des parents et des enfants de Hérouville St Clair!
Bisous

Anonyme a dit…

"Business and management", mais quelle horreur ! Je suis sûre que Shakespeare t'est bien plus utile ;)
PS : Comment fais-tu pour avoir encore le temps d'écrire ?

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