dimanche 7 décembre 2008

Des fourbis et des sommes

Journée étonnante. Tellement à vous raconter ! Ce sera dans le désordre, parce qu'à l'heure qu'il est j'ai les idées un peu embrouillées. Est-ce aussi le tout petit verre de l'excellent Saint Cyprien dont au sujet duquel nous devisions, le caviste et moi, je ne sais, toujours est-il que la netteté de ma pensée est hors-champ. Et honte sur moi pour ne pas maîtriser le vocabulaire de la photo avec mon atavisme, mais bon à cette heure-ci, voir plus haut.
J'oubliais d'ailleurs, distraite que je suis, que les thés proposés à la théière au Café Clochette sont également en vente dans de jolis paquets qui font de jolis cadeaux.
Bon, alors aujourd'hui, quoi t'est-ce qui s'est passé au Café Clochette ? Déjà, croyez-le ou non, un cours de grec ancien. Ben si. Une demi-douzaine de joyeux hellénistes amateurs ou confirmés, dont yours truly dans la catégorie grand amateur, s'est réunie pour se creuser les méninges et le Bailly. Et puis on a ouvert pour le déjeuner, et la cabane s'est animée et Isabelle et moi on s'est mises à courir partout. Isabelle, décidément, elle est formidable. Elle voit tout, elle repère la plus petite carafe qui manque sur une table et paf, la carafe elle est là. Quand je dis paf, ce n'est pas paf d'ailleurs, ça se fait en douceur et sans heurt. C'est un vrai plaisir de travailler avec elle. Et le reste de la journée, on a enchaîné des périodes calmes et des périodes de grande affluence, qui n'aurait pas changé grand-chose sur le quai du RER B que je fréquentai assidûment à une certaine époque, mais qui au Café Clochette transforme radicalement le lieu, salle ordinaire aux chaises bien alignées, en un salon où l'on se cause, où l'on goûte à grand renfort de chocolat chaud (bio et du commerce équitable, s'il vous plaît, Jérôme de Terra Libra avait bien raison quand il disait qu'il était fameux, merci Jérôme pour le conseil), de jus de fruits (et le Philtre d'Amour [pomme, citron, cassis et épices] du même fournisseur est autant apprécié que le chocolat) et de petits gâteaux. Pour aujourd'hui j'avais fait des meringues : des blancs d'oeuf à température ambiante, battus à grande vitesse par Prosper, auxquels on ajoute à petite vitesse le même poids de sucre glace et encore le même poids de sucre en poudre, on dresse à la petite cuillère sur une plaque, au four à 100°C pendant une heure ou deux, et voilà.
Ah tiens, demain, avant que j'oublie, il y aura encore du jus de pomme bio chaud à la cannelle, il est en train de frissonner tout doucement avant d'infuser toute la nuit. Et il reste des meringues. Et quelques autres petits gâteaux.
En fin d'après-midi, on a ouvert les petites bulles et les présents ont trinqué à la longue vie du Café Clochette pendant que la cabane résonnait de grands abracadabras parce que les petits avaient découvert les baguettes magiques dans la malle. Et puis Isabelle est partie rejoindre ses fistons et j'ai recroquevillé les orteils de frousse avant d'affronter la foule des dîneurs. Et puis je me suis remémoré le RER B et j'ai décidé que bon, c'était faisable, quand même. Et j'ai rigolé (pas à haute voix, je sais bien que ça peut faire peur aux clients une cafelière qui rigole toute seule en cavalant pour poser des nappes sur les tables, un plateau en équilibre sur une main et le carnet à souche entre les dents) en me souvenant de la scène de la matinée, à potron minet, où je m'étais frotté les mains en me disant :
- Oh chouette, une minute de libre, je vais pouvoir repasser les nappes histoire d'avoir de belles tables avec des nappes bien repassées ce soir.
- Hum... où est le fer, déjà ? ah le voilà. Et les nappes ? par ici, non ? oui, par là, je les vois, les voici. Bon, on y va.
- ...
- J'ai plus de table à repasser.
Par une série de péripéties improbables, je me trouve en effet dotée d'un fer mais pas de table à repasser, et vu que je repasse rarement, je ne m'en étais pas encore rendue compte. Anecdote totalement sans intérêt, mais il est évident que ce soir les nappes n'étaient pas totalement raccord avec la platitude de la table, on va dire. Penser à acheter une table à repasser. Et des pinces à nappe pour les retenir sur les tables, parce qu'elles ont une fâcheuse tendance à essayer d'aller voir sous la table si le chat n'y est pas.
Je n'ai pas rigolé toute la soirée, hein, j'étais concentrée comme pas deux et j'ai réussi, encore une fois, à terminer le service en n'oubliant que des couverts pour une dîneuse (qui avait emprunté la fourchette en plastique de son fiston pour ne pas me déranger), une carafe sur une table (Isabelle, quel est ton secret ?) et le dessert de MiniLoup qui n'a pas manqué de me le rappeler, je vous rassure. J'ai vu partir avec regret la souris de l'épaule d'agneau de 7 heures - je signale aux incultes en matière de cuisine qu'un agneau de 7 heures ce n'est pas celui qui prend le Paris-Strasbourg de 7h01, c'est une pièce de viande qui a cuit pendant des heures, 7 en général, au four à basse température et qui se confit tout doucement et que miam - et je signale également que la souris de l'agneau ce n'est pas une peluche qu'on offre à la naissance d'un jeune ovin, peluche en forme de petit rongeur, mais le morceau qui reste sur le manche (l'os) et qui a légèrement grillé et qui concentre toutes les saveurs du plat - vu que j'avais vaguement espéré y goûter moi-même, mais le devoir avant tout.
Pour finir, quelques photos, d'abord celle de mon boucher (le monsieur de droite), puisqu'il a été pris en photo pour l'expo actuelle sur les commerçants de Rennes :
J'aime bien prendre des photos en photo, ça bouge moins que les escargots.
Ensuite, la cuisine à la fin du service :


Et puis la salle à la fin du service, quand les cafés sont servis et que les mouflets profitent de la sagesse des parents pour faire un sapin de Noël avec le porte-manteau :

Quelle journée... Quelles journées... Journées étonnantes, mais journées ordinaires finalement au Café Clochette. Pourvu que ça dure. En tout cas, pour l'instant, si j'en crois mes tableaux qui calculent tout seuls, mathématiquement ça devrait pouvoir durer, nonobstant autres péripéties. Enfin je dis ça sans avoir consulté Mister C., prochaine étape importante dans la gestion du Café Clochette version vrai commerce qui existe pour de vrai.
Allez, à demain tout le monde. Dormez bien et ne laissez pas les bestioles de lit vous mordre.

7 commentaires:

Anonyme a dit…

whaa quel post!
en plus des petits gateaux de l'inauguration, on aura raté l'agneau de 7h.. tu prends des abonnements à la semaine?

Anonyme a dit…

oui c'que c'était chouette! j'ai pas eu la souris, mais j'ai gouter quand même l'agneau de 7h.
et j'ai fondu sur le gatabricot...et mon fils a fait des abracadabras( pour gloupser mon gâteau au passage)!
c'était un vrai bon moment.
et Thom a constaté un truc étrange qui vient confirmer ma lecture et tes interrogations Pascale: il m'a dit " elle marche bizarrement Isabelle : elle court sans décoller les pieds du sol!)...
Alors, serait-ce un de ses secrets??
à bientôt en tout cas, avec plaisir.
Lèna

ps : c'est quoi les bestioles de lit qui mordent???

Nathalie a dit…

Coucou Pascale,
Oui c'était super méga chouettte surtout après la matinée grise mine pour disparition brusque de maman gerbillette!!! Bon, du coup pour assayer de remonter quelque peu mes galons de cuisinière en berne depuis quelque temps, j'ai concocté une blanquette de veau. Pfff, mais avec les devoirs, Eden qui croque les carottes sableuses et Emmanuel qui change les poignées de cuisine en pyjama, je ne sais pas ce que cela va donner.... surtout que les roux et moi (pas les gens hein!!), je ne sais pourquoi : cela colle plus que moyen. Queue de cuillère en bois, j'espère bien l'avoir réussi celui-ci!!
Bisous et à bientôt....

Anonyme a dit…

et ben nous aussi on a trouvé ça très chouette. C'était une première pour nous et il ne faudra forcer personne dans la famille pour nous faire revenir. Les gars (enfin surtout celui qu'on comprend quand il parle) ont trouvé ça "nul chez Pascale parce qu'on est pas resté longtemps"
Alors encore merci à toi pour ce lieu chaleureux, convivial, reposant et féérique. Et longue vie au café clochette.

PS pour Nathalie: encore toutes mes excuses pour le "voleur" de gâteau, il ne se contrôle pas devant les mantécaos et n'avait pas bien compris que chez Pascale c'était plus chez Pascale....

Anonyme a dit…

bon ben j'comprendrais jamais rien à l'informatique.
Pascale au secours tu peux effacer un de mes messages STP. Merci

Anonyme a dit…

Bon ben j'ai pas pu venir alors que bon j'en avait très envie... alors mille mercis pour ton rigolo récit.. je me régale tjs à te lire!!!
Et à mercredi!
Tiens je vais yeuter les bêtes...

Pascale a dit…

cb : demain, une annonce importante ;-) et pour les abonnements, j'y réfléchis.
Lèn : je vais faire des observations scientifiques, merci pour l'hypothèse ! (j'ai ajouté le lien pour les bestioles)
Nathalie : désolée encore d'apprendre la mort de la maman gerbille, j'espère que la famille (humaine et gerbille) se remettra vite de cette perte. Et cette blanquette ? et les poignées ?
Juliette : fait ! c'était chouette de vous voir en famille (je m'attendais presque à vous voir empoigner un pinceau ou un tournevis, la force de l'habitude sans doute !)
Crocus : à tout bientôt en tout cas, j'ai bien noté ta réservation :-)

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