C'est bien connu, la contrainte est mère de créativité. Ah si, ah si, c'est connu, je vous assure. Du temps de ma jeunesse, j'ai habité près de la Campagne à Paris, dans le 20e arrondissement, et il se chuchotait dans les arrière-cours que la forme de la petite rue qui en faisait le tour, une sorte de e minuscule, était cause de l'éviction de cette même lettre du fameux roman de Pérec, La disparition. Il faut dire que, selon la rumeur, la maman de Pérec aurait habité dans le coin (encore que dans un e, je ne vois pas très bien où se cache le coin ; un E, encore, ou un M, je veux bien, mais un e manuscrit, non). Peut-être cela prouve-t-il que parfois, le génie des grands écrivains ne se niche pas dans le giron, mais simplement dans la rue où habite leur maman*.
Tout ça pour dire que se profile à l'horizon du Café Clochette une grande aventure comme seules peuvent en vivre des cafelières en chef et adjointe passablement engourdies par l'inaction et prêtes à toutes les aventures au fond de leur cuisine, même les plus absurdes à première vue. Le grand chantier à venir, c'est de vider le placard de l'épicerie sèche. J'en vois frémir une de l'autre côté de son écran, parce qu'elle l'a fréquenté et s'en souvient encore. Oui, la mouette, nous nous attaquons au Placard. Armées de toute l'espérance que recouvrent deux grands fronts innocents (et plein de tâches de rousseur, quant au mien), nous allons aligner dans les jours qui viennent les boîtes de conserve, pots de miel et autres petits packs de crème UHT. Il doit y avoir également, dans mon souvenir, une bouteille de ketchup, du sucre en roche venu tout droit de chez Bélasie et que certaines petites filles de ma connaissance aiment à croquer au moment du thé, une ou deux boîtes de sardines de la Belle-Iloise pour ma consommation personnelle, des graines d'alfalfa à faire germer, et sans doute les dix boîtes de fécule de maïs que je ramène périodiquement des courses hebdomadaires, persuadée que je suis qu'il n'en reste pas assez pour la prochaine fournée de sablés sans gluten, alors que si bien sûr. Ah, et quelques boîtes de thon et autres olives ramenées d'Espagne et que je garde par nostalgie. Ce que je ne sais pas, c'est s'il reste de cet excellent pesto dégoté dans un coin secret l'an dernier, ni quel fut le sort de mon précieux bocal de griottes au sirop.
Quant aux citrons confits rescapés du dernier poulet aux olives et au citron, il me faut absolument m'assurer de leur nombre exact avant que de racheter innocemment du poulet et des citrons sans soupçonner que la pénurie m'attend à la maison sur le front des citrons confits. Rien de pire que de prévoir une recette et de se retrouver le bec dans l'eau au retour des courses. Si : oublier l'ingrédient principal sur le chariot au magasin. Ca peut arriver.
Ensuite, une fois poussé des "oh" et des "ah" au spectacle des denrées retrouvées, il s'agira d'utiliser la montagne hétéroclite que nous aurons entreposée sur un des plans de travail en inox de la cuisine. La contrainte, c'est d'utiliser un maximum du contenu des placards sans y adjoindre d'ingrédients supplémentaires. Vous voulez jouer ? si je vous propose du maïs en boîte, de la tapenade, une boîte de soupe de poissons cancalaise, des câpres au vinaigre et un sachet de préparation bio pour flan au chocolat (acheté en perspective d'une recette de gâteau miracle sur laquelle je n'ai jamais pu remettre la main), ça vous donne des idées ?
Si oui, faites-moi signe... vous avez droit à toutes les voyelles que vous voulez pour ce faire, mais si ça vous tente version lipogramme, surtout ne vous gênez pas.
* et qui porte aujourd'hui le nom du fiston.
Tout ça pour dire que se profile à l'horizon du Café Clochette une grande aventure comme seules peuvent en vivre des cafelières en chef et adjointe passablement engourdies par l'inaction et prêtes à toutes les aventures au fond de leur cuisine, même les plus absurdes à première vue. Le grand chantier à venir, c'est de vider le placard de l'épicerie sèche. J'en vois frémir une de l'autre côté de son écran, parce qu'elle l'a fréquenté et s'en souvient encore. Oui, la mouette, nous nous attaquons au Placard. Armées de toute l'espérance que recouvrent deux grands fronts innocents (et plein de tâches de rousseur, quant au mien), nous allons aligner dans les jours qui viennent les boîtes de conserve, pots de miel et autres petits packs de crème UHT. Il doit y avoir également, dans mon souvenir, une bouteille de ketchup, du sucre en roche venu tout droit de chez Bélasie et que certaines petites filles de ma connaissance aiment à croquer au moment du thé, une ou deux boîtes de sardines de la Belle-Iloise pour ma consommation personnelle, des graines d'alfalfa à faire germer, et sans doute les dix boîtes de fécule de maïs que je ramène périodiquement des courses hebdomadaires, persuadée que je suis qu'il n'en reste pas assez pour la prochaine fournée de sablés sans gluten, alors que si bien sûr. Ah, et quelques boîtes de thon et autres olives ramenées d'Espagne et que je garde par nostalgie. Ce que je ne sais pas, c'est s'il reste de cet excellent pesto dégoté dans un coin secret l'an dernier, ni quel fut le sort de mon précieux bocal de griottes au sirop.
Quant aux citrons confits rescapés du dernier poulet aux olives et au citron, il me faut absolument m'assurer de leur nombre exact avant que de racheter innocemment du poulet et des citrons sans soupçonner que la pénurie m'attend à la maison sur le front des citrons confits. Rien de pire que de prévoir une recette et de se retrouver le bec dans l'eau au retour des courses. Si : oublier l'ingrédient principal sur le chariot au magasin. Ca peut arriver.
Ensuite, une fois poussé des "oh" et des "ah" au spectacle des denrées retrouvées, il s'agira d'utiliser la montagne hétéroclite que nous aurons entreposée sur un des plans de travail en inox de la cuisine. La contrainte, c'est d'utiliser un maximum du contenu des placards sans y adjoindre d'ingrédients supplémentaires. Vous voulez jouer ? si je vous propose du maïs en boîte, de la tapenade, une boîte de soupe de poissons cancalaise, des câpres au vinaigre et un sachet de préparation bio pour flan au chocolat (acheté en perspective d'une recette de gâteau miracle sur laquelle je n'ai jamais pu remettre la main), ça vous donne des idées ?
Si oui, faites-moi signe... vous avez droit à toutes les voyelles que vous voulez pour ce faire, mais si ça vous tente version lipogramme, surtout ne vous gênez pas.
* et qui porte aujourd'hui le nom du fiston.
6 commentaires:
En parlant de voyelle, ma bouche a fait un o, pardon, plus exactement un oooooooooooooooooooooooooooooo, suivi d'un e prononcé en anglais, ce qui a donné un aïïïïïïïïïïïïïïïe... Je ne sais pas si quelqu'un peut imaginer le chantier dans lequel se lance la cafelière, c'est un truc de fou... Mais après, courageuse exploratrice, tu pourras faire aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaah, de soulagement!! Y'en a qui ont de la chance, ça augure de nouvelles délicieuses recettes, tout ça;)
Tient d'ailleurs en y pensant, je viens de prendre un nouveau livre de cuisine, les recettes inavouables, plein de recettes avec des fonds de placard. Par exemple le gratin biscochamel, des biscottes, du thon en boite, de la béchamel et du gruyère. Ou le mille patte au chocolat, des penne, du chocolat ... Enfin bref, je peux te les amener si tu veux ;)
Mouette : tu as tout compris :-)
Audrey : rhoo là là, je suis le nez dedans depuis que tu me l'as laissé et je n'en décolle plus ! quant au cheesecake, je suis tombée sur la recette du "cheesecake Garance" et je me dis que ça irait très bien pour la semaine prochaine par ici, je m'en vais tester ça... Bises à vous !
Arg garde moi en une part ...
30 ans après, la solution de l'énigme : le gloubiboulga était en fait de l'oucuipo !
Audrey : pas de problème !
cb : ezzactement !
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