dimanche 11 juillet 2010

Toute la nuit tombe sur moi

Les Rennais sont taquins, paraît-il. En tout cas ils aiment à s'auto-taquiner, j'en veux pour preuve le surnom qu'ils ont donné au festival des Tombées de la nuit : les Tombées de la pluie. C'est vrai que c'est assez fréquent, mais pas cette année. Cette année, il fait beau, chaud et encore beau et chaud. Cette année, les dames élégantes arrivent en blanc au Café Clochette et en repartent en noir chic pour le concert du soir. Cette année, la harpe celtique succède à Django et tout le monde est content. Cette année, les meilleurs d'entre nous prennent froid en revenant du concert. Cette année encore, les petits personnages se pavanent sur les murs et je les soupçonne de s'évader la nuit quand personne ne regarde pour revenir prendre la pose au petit matin. Cette année toujours, la cafelière s'efforce de ne pas perdre le nord avec des renversements de texte à répétition et commence à se dire que sa future carrière, ce n'est quand même pas du gâteau. D'ailleurs ce n'est vraiment plus du gâteau. Cette année, après la découverte du fondant chocolat-cardamome, on se penche sur la grave question des cannelés sans gluten, mais rien n'est encore tranché.
Des gens arrivent pour se connecter au Wifi. D'autres repartent en quête d'un concert introuvable. Certains réclament des glaçons, d'autres du pain. C'est un joyeux maelström. Il y a du Pic Saint-Loup à la clé et des verres de cidre avec ou sans cahouètes. Du filet tout mignon sous sa robe enrhubarbée. Du moelleux et du fondant. Des croquants et des sablés. Des carafes en carafe et des cuillères introuvables.
C'est l'été. C'est curieux. C'est vivant. Cette année, pas de Tombées de la pluie. Tombées du lit, peut-être !

Aucun commentaire:

Blog Widget by LinkWithin