Tiens, je vous l'avais bien dit, que la cafelière gardait un billet dans sa manche qui ferait bailler n'importe quelle corneille aux oiseaux. Ca lui prend de temps en temps. Remarquez, en temps ordinaire c'est quelqu'un de très urbain et poli, on ne peut pas lui en vouloir de courir sur le haricot de son lectorat de temps à autre, quand même. Ce n'est pas comme si elle passait son temps à essayer de brouiller les pistes en écrivant des billets cryptiques, non plus. Tiens, hier encore je l'ai vue se gratter la tête pendant un bon quart d'heure à se demander comment elle pourrait bien faire pour simplifier sa recette de curry de légumes d'hiver, histoire de la rendre lisible par le commun des mortels. Pas par moi, donc. A moins de considérer que je suis définitivement mortel, je ne vois pas comment on peut contourner le paradoxe de ma fantômitude.
Vous n'avez jamais réfléchi à ça ? Mais voyons, songez-y une seconde : un fantôme, c'est à la fois mort et vivant, désincarné et incarné, substantiel et insubstantiel, silencieux et bavard. C'est un paradoxe (presque) incarné, en somme. Si vous croyez que je n'ai jamais réfléchi à ça... la condition de fantôme, c'est lourd à porter voyez-vous. Pourtant, je ne pèse rien. Paradoxe !
Enfin je ne vais pas vous en faire un cours d'amphi non plus, deux jours de suite ça commencerait à bien faire. Je vous ai raconté l'année où j'ai été prof ? Enfin j'étais un des assistants du professeur de philologie au Collège royal. Ah, le temps où les humanités étaient considérées... le bon temps... J'étais arrivé là un peu par hasard ceci dit, par un quiproquo qui m'a valu plus tard d'être expulsé sans ambages, mais si j'ai le temps je vous en parlerai un autre jour. Enfin c'était un monde très masculin à l'époque le Collège royal, depuis qu'il s'appelle "de France" ça a un peu changé, on y croise même des doctorantes en jupes, dites donc. J'y ai fait un tour il y a un an ou deux, par nostalgie, et je me suis retrouvé dans le département des études cognitives. J'ai un peu blagué les deux étudiants qui se trouvaient là en bouleversant leurs mesures, ce n'était pas très dur, il suffisait que je passe au travers de l'IRM pour faire apparaître une activité cérébrale qu'ils n'avaient pas du tout l'air d'attendre, c'était très rigolo. Après, j'aurais bien pris un café en terrasse sur le boulevard Saint-Michel, mais quand on est un fantôme, c'est une des choses qu'on ne peut pas faire. Alors j'ai fini ma journée en allant m'asseoir dans un cinéma où j'ai revu un vieux Woody Allen, de la première période. Le seul souci dans un cinéma quand on est un fantôme, c'est si on s'endort : immanquablement quelqu'un vient s'asseoir sur vous et c'est très désagréable.
Un peu comme quand un chat vous chatouille avec ses moustaches en rêvant qu'il chasse la souris. Croyez-moi, par ici, ça arrive. Ici, pas de félins possibles. Ben quoi, moi aussi je peux faire des calembours idiots.
Vous n'avez jamais réfléchi à ça ? Mais voyons, songez-y une seconde : un fantôme, c'est à la fois mort et vivant, désincarné et incarné, substantiel et insubstantiel, silencieux et bavard. C'est un paradoxe (presque) incarné, en somme. Si vous croyez que je n'ai jamais réfléchi à ça... la condition de fantôme, c'est lourd à porter voyez-vous. Pourtant, je ne pèse rien. Paradoxe !
Enfin je ne vais pas vous en faire un cours d'amphi non plus, deux jours de suite ça commencerait à bien faire. Je vous ai raconté l'année où j'ai été prof ? Enfin j'étais un des assistants du professeur de philologie au Collège royal. Ah, le temps où les humanités étaient considérées... le bon temps... J'étais arrivé là un peu par hasard ceci dit, par un quiproquo qui m'a valu plus tard d'être expulsé sans ambages, mais si j'ai le temps je vous en parlerai un autre jour. Enfin c'était un monde très masculin à l'époque le Collège royal, depuis qu'il s'appelle "de France" ça a un peu changé, on y croise même des doctorantes en jupes, dites donc. J'y ai fait un tour il y a un an ou deux, par nostalgie, et je me suis retrouvé dans le département des études cognitives. J'ai un peu blagué les deux étudiants qui se trouvaient là en bouleversant leurs mesures, ce n'était pas très dur, il suffisait que je passe au travers de l'IRM pour faire apparaître une activité cérébrale qu'ils n'avaient pas du tout l'air d'attendre, c'était très rigolo. Après, j'aurais bien pris un café en terrasse sur le boulevard Saint-Michel, mais quand on est un fantôme, c'est une des choses qu'on ne peut pas faire. Alors j'ai fini ma journée en allant m'asseoir dans un cinéma où j'ai revu un vieux Woody Allen, de la première période. Le seul souci dans un cinéma quand on est un fantôme, c'est si on s'endort : immanquablement quelqu'un vient s'asseoir sur vous et c'est très désagréable.
Un peu comme quand un chat vous chatouille avec ses moustaches en rêvant qu'il chasse la souris. Croyez-moi, par ici, ça arrive. Ici, pas de félins possibles. Ben quoi, moi aussi je peux faire des calembours idiots.
4 commentaires:
chacun ses valeurs propres. (moi je continue dans les commentaires cryptique...)
avec un s
C'est un signal fort du côté du transfert, comme aurait pu dire Lacan ;-)
fulgure au poing ! (Goldorak)
pas de surinterprétation des impulsions
(moi)
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