Il m'arrive de loin en loin de longer un cimetière pour rentrer chez moi. Les morts y sont bien rangés. Aujourd'hui, il faisait beau et chaud ; on n'y est pas encore habitués après ce long hiver et ces derniers jours mitigés et tout a encore l'allure de la nouveauté. Du coup, j'ai contourné les morts et rejoint le canal. Un gros chien à l'allure de renard s'est précipité sur une grille pour me hurler dessus, puis il a penché la tête, levé une oreille et il m'a souri. Je lui ai rendu son sourire. Un monsieur à l'air sombre sortait des pompes funèbres, un carton plein de dossiers reliés dans les bras. A côté, les fleurs faisaient grise mine.
Sur le bord du canal, il y a des roses partout, en ce moment, y compris les toutes petites, à moitié sauvages, qui commencent déjà à se répandre sur le trottoir au moindre souffle. Un autre chien-renard minuscule a sauté sur sa grille avec une voix haut perchée. Il ne m'a pas souri. Sur l'eau, un monsieur canard tout seul qui se haussait du col vert pour impressionner des demoiselles absentes coincointait distraitement. Je lui ai tenu compagnie quelques mètres, puis il m'a distancée. J'ai la légèreté de qui croit tous les avenirs ouverts et l'inquiétude qu'aucun ne se réalise. Des pies se chamaillent, j'aime bien les pies, elles ont sur leur plumage le possible et l'impossible, le blanc et le noir et foncent tout droit vers le ciel comme des porteuses de présages.
Un jeune couple du Finistère a garé sa voiture de sport pour venir pécher au bord de l'eau avec une canne à pêche immense, sur des petits fauteuils en toile. Une dame tend sa canne vers une branche chargée de fleurs pour attraper les plus belles, tout en haut. Des jeunes femmes à écharpe ont l'air d'avoir chaud.
J'ai épuisé tout mon carnet de tickets de métro pour noter à l'envol ces jolis détails, il faut vraiment que je m'offre un carnet véritable. C'est l'été.
Sur le bord du canal, il y a des roses partout, en ce moment, y compris les toutes petites, à moitié sauvages, qui commencent déjà à se répandre sur le trottoir au moindre souffle. Un autre chien-renard minuscule a sauté sur sa grille avec une voix haut perchée. Il ne m'a pas souri. Sur l'eau, un monsieur canard tout seul qui se haussait du col vert pour impressionner des demoiselles absentes coincointait distraitement. Je lui ai tenu compagnie quelques mètres, puis il m'a distancée. J'ai la légèreté de qui croit tous les avenirs ouverts et l'inquiétude qu'aucun ne se réalise. Des pies se chamaillent, j'aime bien les pies, elles ont sur leur plumage le possible et l'impossible, le blanc et le noir et foncent tout droit vers le ciel comme des porteuses de présages.
Un jeune couple du Finistère a garé sa voiture de sport pour venir pécher au bord de l'eau avec une canne à pêche immense, sur des petits fauteuils en toile. Une dame tend sa canne vers une branche chargée de fleurs pour attraper les plus belles, tout en haut. Des jeunes femmes à écharpe ont l'air d'avoir chaud.
J'ai épuisé tout mon carnet de tickets de métro pour noter à l'envol ces jolis détails, il faut vraiment que je m'offre un carnet véritable. C'est l'été.