mardi 25 mai 2010

Esprit frappant

Il était une fois... non.
A l'origine il y avait... non.
Au début des choses... non.
Avant que le reste n'arrive... ah zut ! non.
Ici Alphonse, bonjour tout le monde. Ca fait une heure que je me triture la plume à essayer d'écrire le début d'une histoire crédible pour vous raconter ce qui se passe ici, et rien à faire, ça ne me vient pas. Bon, tant pis, je vais vous raconter mes histoires à moi alors.
Timirrou, ces derniers temps, a comme un coup de blues. Il passe la plupart de ses journées tapi dans l'armoire sur un tas de vêtements qu'il a tirés un à un, du bout de la griffe, des cintres où ils pendaient auparavant et qui lui font une couche douillette. On a beau être déprimé, quand on est un chat, on aime son confort. Je ne vais pas lui jeter la pierre, j'en profite aussi, remarquez. Il semblerait que la raison profonde de ce vague à l'âme, ce soit la décision ferme, entière et absolue de la cafelière de refuser de le laisser aller sur le toit. En été, dans la pièce du haut, il fait très chaud et on peut ouvrir les fenêtres de toit en grand pour aérer, mais la dernière fois que la famille a tenté ça, Timirrou a mis les bouts sur les ardoises et il a fallu aller le rechercher parce qu'il n'arrivait plus à rentrer tout seul. Au cas où votre mémoire vous ferait défaut, il s'agit bien du même matou qui a réussi à disparaître dans un mur puis sous le plancher de la courette, oui. Le même, seul et unique. Ces derniers temps, à ceux qui lui demandent conseil pour l'ouverture d'un lieu semblable au sien, la cafelière recommande, comme animal fétiche et/ou mascotte, le poisson rouge. Les félins, en ce moment, on dirait que ça la chiffonne sévère.
A part ça, je passe le temps que je ne passe pas à roupiller sur la pile de vêtements froissés à essayer de ne pas me faire asseoir dessus et à cette époque à Rennes, c'est dur, surtout quand on est un fantôme et qu'on préfère siroter le café des autres en terrasse. Le café des autres, forcément, vu que les serveurs, même les plus aimables et les plus sympathiques, ne me voient pas et ne peuvent par conséquent pas accéder à mon désir, pourtant légitime, de goûter tranquille à ce breuvage qui m'a un jour coûté la vie, mais je vous raconterai ça une autre fois. Les terrasses à Rennes à cette époque, c'est bondé, vous verriez ça. La moindre chose qui ressemble à un siège et qui se trouve plus ou moins sur la voie publique se voit prendre d'assaut par des hordes de jeunes filles en phase de bronzage et de jeunes gens à lunettes noires très chics, ainsi que d'autres hordes de tas de gens divers et variés qui, sous le soleil, ont tous l'air aimable. Et après des mois de grisaille, trouver les gens aimables dans la rue, ça vous requinque n'importe qui, non ?
Enfin, je ne vais pas vous laisser sans vous annoncer la réouverture de la cour intérieure du Café Clochette. Fort modeste au demeurant, puisqu'on n'y met que trois tables, mais c'est un petit patio tout à fait confortable et frais quand il fait chaud dans la grande ville. J'y passe les matinées en ce moment, avant l'ouverture des portes, à contempler les hirondelles. Si vous venez y faire une pause de déjeuner, de goûter ou de dîner, ne vous offusquez pas de devoir reprendre un café, d'accord ? ayez une petite pensée pour un pauvre fantôme...

4 commentaires:

Fred a dit…

Ce serait avec grand plaisir, mais à 4 heures de route, je me contenterais de vous accompagner en pensée.
Mais les filles sont jolies à Paris aussi :)
Frédéric

milene-micoton a dit…

Il va falloir que je trouve un moment pour passer profiter de la terrasse ...
Je vais trouver du temps , si, si !

b buissonniere a dit…

Ca fait longtemps que je ne suis pas passée prendre un café... le mois de mai...

Pascale a dit…

Frédéric : en voilà de gaies pensées, c'est le printemps !
Milène : un prochain dîner du lundi pourrait permettre d'y goûter aussi :-)
Bretagne buissonnière : oui, joli mois de mai, au frais sur la terrasse, il y a de pires destins... à bientôt !

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