lundi 17 mai 2010

Tentatives d'épuisement

Il arrive qu'on se retrouve avec un petit fond de quelque chose dont on ne sait vraiment pas quoi faire. (Surtout quand c'est le fond de l'air et qu'il est frais, mais c'est le sujet d'un autre débat que je n'ai pas le courage d'aborder ici maintenant, vu que ce fond, précisément, est à l'origine d'une sinusite carabidée qui me poursuit depuis une sebaide et que j'ai comme un léger mal de tête, là.)
Non, je voulais parler des petits fonds de sachets de trucs et de machins : trois pruneaux qui se battent en double duel, quelques graines de sésame noir qui ont survécu à la dernière fournée, un bout et demi de gingembre confit qu'on n'a pas réussi à caser dans un sablé, ce genre de choses. Comme on a, parfois, de drôles d'idées, on se dit que ça pourrait peut-être servir à un exercice de style du genre des Papous dans la tête, version culinaire, et que la contrainte est mère de créativité, tout ça. On a aussi sous la main un épatant petit livre de Cléa, Croquez salé !, et des démangeaisons dans la balance à ingrédients. Alors hop, on fait des expériences.
Acte 1. Hacher des champignons séchés. Une poussière s'élève, c'est que ça fait une poudre toute fine les champignons séchés et hachés au robot. La cafelière tousse. L'éléphant qui s'agite dans ses sinus depuis quelques jours fait des sauts périlleux à travers un cerceau rose.
Acte 2. Ca fait quoi, une cuillère à soupe de sésame, quand on mesure en fond de sachet et qu'on a la flemme d'aller chercher une cuillère à soupe dans le pot sur le buffet à l'autre bout de la cuisine ? Ca faisait trop. C'est du sésame noir et ça a transformé la pâte en amas grisâtre et informe qu'on a le plus grand mal à tasser sur le plan de travail où on est supposé en tirer des morceaux à l'aide d'un emporte-pièce.
Acte 3. Où est l'emporte-pièce ? chais pas, pas le courage d'aller chercher dans le tiroir à bazar où MiniLoup a mis de l'ordre il y a trois jours. Il paraît qu'on peut prendre un verre, prenons un verre. Mauvaise idée, la pâte se réfugie au fond du verre et refuse d'en sortir, il faut y aller à la maryse et toutes mes maryses sont trop larges et/ou trop fatiguées au bout de deux ans de bons et loyaux services pour me rendre celui-là. Penser à racheter une maryse.
Acte 4. Le four est chaud. Les petits tas de pâte ont été péniblement disposés sur une plaque à pâtisserie. Hop.
Acte 5. C'est bizarre. Ca sent comme si c'était cuit, ça a l'air cuit, mais ce n'est pas cuit du tout. Dix minutes plus tard, c'est trop cuit. Il reste un peu de pâte pour une ultime tentative en mettant le four un chouia plus fort.
Acte 6. La cafelière et son éléphant s'efforcent d'écrire un billet de blog à partir des expériences du jour.
Acte 7. C'est trop cuit, forcément, quand on se laisse déborder par la litté-rature et qu'on oublie ce qu'on a dans le four.
Acte 8. Pourquoi s'être levée ce matin ? N'ayant aucune bonne réponse à cette question, je retourne me coucher. Bonne journée tout le monde. Si vous avez besoin d'un fond de sésame noir, j'ai ça, mais la passation ce sera pour après la sieste.

PS. Le livre de Cléa, il est vraiment bien. Suffit de respecter les recettes !

2 commentaires:

Clea a dit…

J'imagine très bien la scène... Il m'est d'ailleurs arrivé d'obtenir des résultats similaires en testant des recettes au hasard, et dans ces cas-là mieux vaut en effet rester couché ;)

Anonyme a dit…

Chez moi, ça s'appelle les biscuits jifoutou.
Dans ces cas-là, seule la présentation compte.
bises
Audrey

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