mercredi 26 mai 2010

L'image dans le tapis

Bon, si je fais le compte des activités de la journée, que reste-t-il ? Une certaine amertume certainement, à avoir été témoin de l'indifférence et de l'arrogance mêlées ; je lutte contre la tentation, depuis plus de deux ans, de dire que les administrations de notre beau pays sont propices à abriter la petite-cheffitude de pire espèce, mais il y a des jours où je suis à deux doigts de perdre la bataille. Je ne me doutais pas, à l'époque, du parcours du combattant que représentait l'affrontement avec une machine aveugle et sourde à tout sauf aux Cerfas. Il y a de quoi se mettre profondément en colère, et pourtant la colère est la dernière chose à laquelle on a droit. On rend les gens fous, comme ça.
Plus tard, en train de faire les courses hebdomadaires pour le Café Clochette, je me suis surprise à échanger des saluts avec des tas de gens qui me le rendaient. Tiens ? on dirait que d'une façon ou d'une autre, j'ai fait mon trou dans le milieu. Enfin c'est relatif, il s'agit juste du fait que des gens dont la restauration est le métier me voient et ne se disent pas immédiatement "mais qu'est-ce qu'elle fait là celle-là", c'est déjà pas mal. J'en ai eu la vision d'une page tournée sur ma vie précédente, où je ne tournais que de vraies pages sans guère parler à grand-monde. Qui, il y a quelques jours, me parlait de compétences ? j'ai de plus en plus la certitude que les compétences, elles s'acquièrent dans tous les chemins de la vie et que les plus importantes ne sont pas les plus visibles - parlez-en à n'importe quelle nouvelle maman, tiens. Donc, dans cette nouvelle vie, hop, quelques compétences acquises me permettent de me rendre sans trembler dans un endroit qui grouille de gens tout à fait compétents, en témoigne le contenu de leur chariot. Moi, je ne saurais pas du tout quoi faire avec cinq kilos (au bas mot) de poulpe, par exemple. Total respect.
Plus tard encore, il s'agissait de comprendre qui, des gouttes soudaines sur le toit ou du pigeon égaré sur la verrière, venait de nous déranger face à la question hautement existentielle de la greffe de branches. Précisions sur demande pour ceux que ça intéresse, quant à moi j'ai mis les bouts pour récupérer à l'école un MiniLoup épuisé par les microbes, la chaleur et une longue journée d'école terminée sur le terrain de jeu :
- Ouh là, t'es tout sale, toi.
- Mah non, c'est pas moi, c'est la poussière.
Et puis ce fut une conversation volée sur le trottoir avec le mystérieux r.i. qui vient lire ce blog à la volée et n'arrête pas de me taquiner.
Il ne restait qu'à revenir sur terre en créant des choses à manger à partir des choses achetées plus tôt, à se creuser le ciboulot pour un menu enfant qui sorte de l'ordinaire, vu que la famille de samedi soir m'a fait remarquer que, peut-être, je ne me renouvelais pas beaucoup et que j'en ai conçu une légère blessure à l'égo, à faire une salade d'oranges à l'eau de fleur d'oranger et à mettre au lit un MiniLoup épuisé par cette journée. Je ne sais pas vous, mais moi, rien qu'à vous raconter tout ça, je suis passablement épuisée aussi, dites.
Ce qui tendrait à prouver qu'il n'y avait pas de fil directeur particulièrement important au cours de cette journée, sinon la volonté d'y survivre, et que le sommeil me semble la dernière option envisageable. Dont acte.

3 commentaires:

milene-micoton a dit…

c'est une très bonne initiative : je te suis de ce pas au lit (enfin dans le mien hein !) et puis il pleut et ça tombe mal ...

Vincent a dit…

Tout le monde sait que c'est la poussière qui est sale, pas le porteur de poussière ;-)
Sans elle, tu es propre, bien sur.

Ah, les administrations fermées à toute tentative de dialogue ou d'arrangement, dont on a la désagréable impression de déranger à chaque visite.

Des journées bien remplies ma pauvre Pascale, je compatis et je partage un peu de courage avec toi :D

Bises.

Pascale a dit…

Milène : l'appel du lit c'est quand même le meilleur moment de la journée en fait !
Vincent : merci, t'es un frère :-)

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