mercredi 30 juin 2010

Crumble thaï au poisson blanc et aux crevettes

Dans le fond d'un plat à four, disposez des crevettes décortiquées et des filets de poisson blanc détaillés en gros cubes. Mettez au four à 180°C jusqu'à ce que le poisson soit presque cuit. Videz le plus possible de jus de cuisson. Préparez un appareil avec du mascarpone, du lait de coco, fleur de sel, poivre, versez sur le poisson. Préparez le crumble sans gluten : écrasez à la fourchette des haricots blancs cuits (en boîte ça va très bien), ajoutez le double environ de riz basmati cuit, de la coriandre ciselée, de la noix de coco fraîche râpée (ou en poudre si vous n'en avez pas de fraîche), mélangez bien le tout. Disposez le crumble sur le poisson, saupoudrez d'un peu de noix de coco supplémentaire, mettez au four le temps que ça dore.
Servez avec une salade de légumes croquants à la coriandre.

mardi 29 juin 2010

On achève bien d'imprimer

Cette fois, c'est littéralement qu'une page se tourne. Alphonse en est tout reniflant d'émotion, à tel point qu'il a fini par sortir du bois (enfin de l'armoire) pour venir me tenir compagnie pendant que je mettais la dernière main à notre livre. Je dis notre, parce qu'il y a participé d'active façon, le bougre, et que si les fantômes pouvaient toucher des droits d'auteur, à supposer que notre livre nous rapporte des droits d'auteur, ce qui n'est certes pas gagné, mais sait-on jamais, on a vu plus extraordinaire dans le monde de l'édition, qui est vaste et froid comme un désert la nuit parfois, mais aussi beau comme un bazar oriental d'autres fois, si les fantômes le pouvaient, toucher des droits d'auteur, disais-je avec une totale absence de sobriété dans la formule et une propension agaçante à enchaîner les mots sans reprendre souffle (on dirait que c'est Alphonse en personne qui écrit, dites - mais il se récrie dans mon oreille et rouspète d'une voix à peine voilée que non, c'est même pas vrai, qu'il est un modèle de chameau dans la sobriété), si les fantômes pouvaient, donc, il serait difficile de lui faire un virement bancaire mais il aurait sûrement droit à quelques petits gâteaux mitonnés juste pour lui.
J'ai donc, disais-je avant d'être fort peu élégamment interrompue par moi-même et par un fantôme impertinent mais bien sympathique, fini par tirer un trait à la fin de quelque 300 pages dédiées au Café Clochette, sa vie son oeuvre, enfin sa survie et ses premières années, mettons. Le grand souffle épique qui se dégage de ces pages ne manquera pas de soulever les foules, c'est certain. Ou les pâquerettes. Enfin ça soulèvera ce que ça pourra, pour l'instant j'en suis juste à me réjouir d'avoir enfin terminé. C'est étrange. Tous ces mots sont à la fois très proches de ce que nous avons vécu ici, et très éloignés. Je balance entre l'impression d'avoir livré quelque chose de très intime et l'impression de lire les aventures de quelqu'un d'autre. Ah ! grand paradoxe de la chose écrite et toute cette sorte de choses !
Maintenant, advienne que pourra. J'aurai au moins rempli ma promesse envers les heureux détenteurs d'une onzième carte de fidélité du Café Clochette (on me dit dans l'oreillette - ah non c'est Alphonse qui me dérange la frange - que la douzième est proche pour une petite, enfin grande, famille) et puis on ne sait jamais, ça deviendra peut-être un jour le livre de chevet (bernardin ou bénédictin, au choix, encore que mes goûts personnels me portent plutôt à apprécier l'esthétique bénédictine, chuchote Alphonse dans mon dos) de jeunes créateurs ou trices d'entreprises en puissance. C'est à vous, mes jeunes amis, que je dédie mon coup de chapeau final en guise de trait tiré sur cette aventure littéraire.

dimanche 27 juin 2010

Les sujets les plus graves

- Maman, c'est comment quand on est mort ?
- Euh... qu'est-ce que tu en penses, toi ?
- C'est quand on est tout plat.
- ???
- Oui, comme les insectes, sur le mur.
- ???
- Quand Clochette elle écrase les petits insectes sur le mur, après ils sont tout plats et ils sont très morts, non ?
- Ah... oui.
- Mais moi, je vais pas mourir, hein ?
- Si, mon loup. Tu es un humain, tous les humains meurent. Mais tu as plein de choses à faire avant, des tas de choses à apprendre, des tas de gens à rencontrer, et puis un jour tu seras un homme adulte, comme papa, et puis tu tomberas amoureux et puis tu auras des enfants peut-être bien, et puis tu auras un métier, et puis tu feras des tas de belles choses...
- ...
- Qu'est-ce que tu en penses ?
- ... J'ai peur de quand je suis mort.
- Tu crois que c'est comment, quand on est mort ?
- Peut-être que c'est quand on est tout plat dedans ?
- Peut-être bien, mon loup, peut-être bien...

vendredi 25 juin 2010

Oui, mais de mort lente

Humour culinaire breton : mélangez du beurre, du sucre, du beurre, du sucre et une cuillerée de farine, puis mélangez énergiquement pour alléger la pâte. Ca fait rigo-râler la cafelière à tous les coups de cuillère en bois. Heureusement, c'est plutôt une saison à panna cotta et petits choux au citron avec du coulis de framboise, c'est moins physique comme cuisine. Je sais pas trop ce qu'elle a, la cafelière, elle cherche à s'échapper de sa cuisine au moindre prétexte en ce moment. Le petit loup en résidence étant tout maladou au point de manquer bientôt la fête de l'école, elle a même parcouru la ville en tous sens avec lui sur le dos dans l'écharpe qu'il fréquentait assidûment du temps où il faisait quand même dix kilos de moins.
Le Café Clochette continue, lui, sa vie quotidienne habituelle avec querelles de matous, petits enfants barbouillés de chocolat et haltes tranquilles dans la courette. Quant à moi, je vérifie tous les soirs l'avancée du fameux "Jolies recettes du Café Clochette" d'où je m'efforce d'enlever quelques coquilles et c'est au moins aussi harassant que de parcourir les routes avec une coquille sur un sac à dos. J'ai fait ça, aussi, à la grande époque de ma vie terrestre, avant d'endosser cette tunique d'invisibilité qui me colle à la peau de fantôme. Il y a comme du flottement dans les avenirs par ici. Le mien est, de toute façon, voué à une vie discrète et puis tous les copains sont sur le point de partir en vacances (pourquoi croyez-vous que les fantômes n'ont pas besoin de vacances ?) et je me retrouve un peu seul. Je n'ai pas l'intention de rallier mes pénates estivales avant de voir ce qui va se passer, vous pensez bien. On attend déjà demain pour voir le résultat du battage de pâte version gâteau breton, rien que ça, ça vaut son pesant de croquettes.
Et puis une grande décision nous attend pour l'été : quand ferme-t-on, pour combien de temps, et à quelle date fixer la rentrée ? Il semblerait que le Café Clochette doive rester ouvert au mois de juillet et fermer en août, mais il reste quelques paramètres à identifier, ne serait-ce que la date du miam-miam-poulettes anniversaire du premier, deux-trois anniversaires à caser pour une célébration dans les règles et les escapades promises au loupinet depuis l'été dernier, sous la tente, à batailler avec les mouettes. Je me demande s'il y aurait une petite place pour moi sous la tente. Je pourrais me rendre utile. Enfin il paraît que je ronfle, ça ferait désordre une tente vide qui ronfle en attendant le retour de ses occupants légitimes. Bon, quelques paramètres à identifier, on disait...

jeudi 24 juin 2010

Papeton d'aubergine

Une fois n'est pas coutume, c'est une entrée qui m'a inspirée cette semaine, à base d'aubergine, un légume tout à fait injustement ignoré à mon avis (mais ça n'engage que moi).

Papeton d'aubergine

Faites cuire à la vapeur quatre ou cinq belles aubergines lavées mais non épluchées et coupées en cubes. Ecrasez à la fourchette, ajoutez un verre de crème et 4 oeufs, assaisonnez puis versez dans un moule à cake et mettez à cuire à 180°C pendant 30 à 40 mn. Démoulez délicatement puis servez frais, en tranches, avec une cuillère de bonne sauce tomate et un peu de basilic ciselé. Ou du romarin frais, pour changer. Ou de la sarriette. Enfin ce que vous avez sous la main.

mercredi 23 juin 2010

Nouvelle page, nouveau carnet

Train. Sur les affiches, une famille d'ours roupille béatement, un petit chien est sur le point d'être abandonné. Au buffet de la gare, place du 8 mai 1945, lamentations journalistiques en arrière-plan sur le thème du foot (mais la cafelière se réjouit de ce que l'équipe féminine, leader de son groupe, ait battu hier les copines, dixit un entrefilet dans un journal qui a bien changé depuis son dernier voyage en train), "aux choix" sur la carte (argh et sic) des desserts. Des costards wifitent, d'autres mot-croisottent. Sirotages divers de café 100% pur arabica de Costa Rica.
A l'arrivée, pas d'étourneaux cette année, ils sont en Afrique à cette époque. Un tram déboule et embarque l'héroïne vers son avenir. Le monsieur du café rigole "vous cherchez la fac ? comme tout le monde !" et la grille résiste un instant avant de céder le passage. Le fringant professeur, qui s'y connaît autant en multiplication qu'en partage, me fait visiter les lieux. C'est lumineux, chaleureux comme l'accent du Sud et serein comme un temple. La bibliothèque achève de me conquérir. Comment se démultiplier pour être ici souvent et ne pas quitter la vie d'avant ? cette question ne cesse de me hanter depuis des années.
Une baignoire minuscule et une robe qui laisse dépasser les papattes, dans l'espoir de leur donner quelques couleurs au soleil qui commence à baisser sans abdiquer. Fête de la musique, on sent comme une trépignation-trépidation dans l'air, la foule s'assemble et de dessemble vers le centre. Je déambule, autant pour le mot que j'aime que pour l'expérience. Hotels, folies, caryatides et pastilles. Accordages et accordéons. Sous un micocoulier, je m'attarde pour de roboratives moules-frites avec-un-verre-de-blanc et, comme aurait dit celui qui vécut ici mais n'y est plus (je le sais maintenant), ça le fait. Un monsieur dîne seul et nous échangeons un sourire de célibataire connivence. A la table d'à côté, une dame tient absolument à savoir "mais vous avez du Pic Saint-Loup ?". Le serveur, navré, avoue que non et tente de caser autre chose. Je me retiens très fort de tendre la carte du visite du Café Clochette où, oui madame, on sert du Pic Saint-Loup. Une esquisse de diagramme où surnagent quelques mots grecs (et un Samaritain, mais pas de raton laveur) et je repars. Ruelles, pierre blanche, portes austères et heurtoirs colorés.
La foule, à un moment, n'a plus qu'un seul coeur au rythme des percussions. Un arc de triomphe qui n'a plus besoin de triompher sert de point de repère aux réunis par la voix des ondes électromagnétiques et téléphonées. La place de la Comédie et l'Opéra accueillent une rumba sous la voix rauque d'un chanteur ibérique à guitare. Dans les petites rues, plus haut, c'est la nostalgie du rock qui se chante et se gratte. Les verres sont en plastique et les sourires charmés. Dans la cathédrale, le public retourne le dossier des bancs pour faire face à l'orgue. Une incongrue version de Flower of Scotland succède aux pompes et circonstances avant de mourir chez Bach. Près de la gare, c'est moins acoustique et plus sonore. Quelques-uns ondulent devant une stéréo.
La nuit est courte mais réparatrice et le retour au soleil change le visage de la ville. Il paraît qu'il fait frais. La Bretonne devenue craint les coups de soleil et marche à l'ombre. Deux jeunes à chien et dreadlocks disent venir du Nord : Nantes et Angers. Ils ont déjà les coups de soleil. Les serveurs aux terrasses ont l'air fatigué. Les chevaux de bois du manège se reposent de leur nuit agitée. Une commerçante me narre ses soucis de RSI, nous commisérons à nos aventures respectives.
Entrain. Livre neuf pour la route. Entre deux contemplations de l'intérieur de mes paupières, je regarde passer les veaux, tout petits, tout blancs et sûrement très doux à caresser entre les oreilles, mais ils passent trop vite pour que je puisse leur faire les trois poutoux à la montpellieraine. Le même journal qu'hier, édition actualisée, pavoise sur ses relations privilégiées avec un ténor de la mode qui en a fait un truc impossible à plier pour faire tranquille le sudoku du jour. A la réflexion, je n'ai pas tellement envie de réfléchir. S'il n'y a qu'une leçon à tirer du voyage, c'est de se laisser porter. Laisser flotter les mots et la parole qui vient.
Demain, c'est aujourd'hui.

lundi 21 juin 2010

Excipient à effet notoire

La cafelierre s'apprête à se séparer momentanément de ses racines et à passer deux jours hors les murs du Café Clochette et en ressent comme une exaltation, dites. Comme dirait MiniLoup, "maman, tu vas en voyage pour visiter ton école ?" et oui, je vais en voyage pour visiter ma prochaine école. A la rentrée, je me ferai des couettes et je mettrai mon petit tablier à carreaux, je mettrai mon petit cartable à oreilles sur mon dos et je monterai d'un étage pour allumer mon ordinateur et commencer les cours par correspondance. Plus de chimie amusante version "ça fait quoi du sucre, des oeufs et de la farine" mais grec, hébreu et géographie des Cévennes. Allez hop.
Je vais en profiter pour goûter à la fête de la musique ailleurs qu'à Rennes, mais n'oubliez pas le concert de lundi soir dans le square du Vieux Saint-Etienne, juste en face du Café Clochette !
A mercredi.

dimanche 20 juin 2010

Bibimbap

Le bibimbap vient de faire une entrée remarquée à l'ardoise du Café Clochette, tout ça parce que la cafelière, dans un moment de pénurie livresque, a acheté un bouquin au Papier Timbré (clic) et que le héros du dit livre y dégustait un bibimbap, donc. Le livre, si vous êtes curieux, c'est Les accommodements raisonnables, de Jean-Paul Dubois (si vous ne connaissez pas Vous plaisantez, Monsieur Tanner, du même Jean-Paul Dubois, je vous encourage vivement à foncer dessus et à le dévorer, surtout si vous avez des projets immobiliers). Il aurait degusté des pieds de cochon, comme un autre héros, ça m'aurait moins parlé, mais un plat exotique au nom rigolo, ça ne pouvait pas manquer de me faire dresser l'oreille. Enfin friser les yeux. Enfin bref. Après un petit tour sur internet pour trouver quelques versions de la recette, voici celle qui a fait son apparition cette semaine au Café Clochette. Si vous avez des envies gastronomiques, vous savez ce qui vous reste à faire : trouver le livre qui contient l'objet de votre fringale et le faire parvenir à la cafelière...


Bibimbap (riz mélangé à la coréenne)

Faites cuire du riz selon votre méthode habituelle.
Râpez deux carottes et deux petites pommes de terre et faites-les revenir à la poêle jusqu'à ce qu'elles commencent à dorer. Arrosez d'un trait d'huile de sésame et d'un peu de sauce soja. Réservez.
Couper en tranches très fines du faux-filet de boeuf, faites mariner dans un mélange de sauce de soja, miel, huile de sésame, ail écrasé et graines de sésame. Faites revenir rapidement et réservez.

Epluchez un concombre, détaillez-le en tranches et faites dégorger au sel, réservez.
Coupez en lanières des feuilles de laitue.
Ebouillantez des épinards frais (ou faites cuire selon les instructions des épinards surgelés), arrosez d'huile de sésame et de sauce de soja, réservez.
Enfin, faites cuire deux oeufs sur le plat.
Dans deux grands bols ou assiettes creuses, mettez une petite montagne de riz au centre puis entourez de petits tas de garniture en arrangeant joliment les couleurs. Ajoutez l'oeuf sur le dessus. Accompagnez de do chua (clic) et d'une sauce pimentée (un mélange de miel, huile de sésame et pâte de piment).

Si vous cherchez la recette originale, sachez qu'il y en a des tas, par exemple ici (clic) et ici (clic). Pour une recette en images, allez donc voir par là :












samedi 19 juin 2010

Beam me up, Scotty (there's no life form down here)

C'est l'été. L'été au Café Clochette, c'est une période encore plus étrange que le reste de l'année. On vit au rythme du soleil, puisque lorsque le soleil est de la partie, les familles migrent en masse vers les parcs et les plages et délaissent petites toilettes rigolotes et banquettes vertes du Caf' Cloch'. On s'adapte. On en profite pour faire la compta qui traîne (la compta traîne toujours, c'est constitutif du truc), passer la patte à relaver (comme disent nos voisins helvètes) tout bien soigneusement dans quelques coins perdus qui échappent parfois à mes efforts, chercher la petite bête qui pourrait venir tenir compagnie aux petits dessins surprenants qu'on trouve un peu partout par ici, refaire le stock des jouets en bois, recoller la patte du canard dandinant qui se décolle tout le temps tant il dandine intensivement, faire des gâteaux, bien sûr...
On profite aussi de la terrasse qui reste au frais quand il fait chaud dehors, on se laisse câliner par une Clochette en manque de présence enfantine, on compulse des livres de recettes consacrés aux panna cotta et autres cheesecakes. On se lève avec empressement quand la clochette de l'entrée tintinnabule et on indique au jeune homme ébouriffé qui vient d'entrer où il peut installer son affiche pour un "concert-qui-va-déchirer", entre celle pour la soirée flamenco et celle sur la dernière conférence sur la parentalité, car nous aimons le panachage et la diversité.
On se demande si c'est bien raisonnable de faire ce métier.
On prend tout le temps de déjeuner tranquille et on a même le temps de boire un grand déca en discutant sans être interrompu de bonnes nouvelles et de louveteaux duveteux (ou pas).
On se dit que ça ne va pas durer et que le lendemain, sûrement, on va courir partout et qu'il ne faut pas se laisser prendre au dépourvu.
Le lendemain, on se laisse prendre au dépourvu. C'est l'été, quoi. Ca nous rapproche un peu, un tout petit peu, du rythme de la nature. Encore que. On n'a pas les foins à rentrer. Oui non, en fait ça ne nous rapproche pas tellement du rythme de la nature. Plutôt du rythme lent de l'ironie littéraire, comme chez W.C. Fields, tiens : "n'essayez jamais d'impressionner une femme ! parce que si vous le faites, elle s'attendra à ce que vous mainteniez le rythme tout le restant de votre vie. Et le rythme, mes amis, c'est la dévastation". C'est pas moi qui le dis, hein.

vendredi 18 juin 2010

70 ans après

Une petite fille à un petit garçon dans la cabane à jouets :
- Tu viens jouer à la poupée avec moi ?
- Nan, j'âme mieux jouer avec les petites voitures.

L'Histoire est en marche.
Soixante-dix ans après l'appel, voici le râteau.

Pétition pour le soutien aux sages-femmes

SOUTENEZ LES SAGES-FEMMES

Les sages-femmes sont menacées…

Au nom de la sacrosainte rentabilité, des maternités ferment pour se regrouper au sein de pôles d’accouchements où les conditions de travail ne cessent de se dégrader. En parallèle, l’activité libérale des sages-femmes reste méconnue des femmes et très peu promue par les pouvoirs publics.
• Savez-vous qu’une sage-femme peut assurer le suivi de grossesse dès sa déclaration ?
• À responsabilité et contenu équivalents, un acte de sage-femme tel que la consultation reste sous rémunéré à 17 ou 19 € par rapport au même acte effectué par un médecin (23 € en janvier 2011).
• Des cabinets ferment faute de revenus suffisants malgré un nombre d’actes croissant.
L’exercice libéral ne peut donc pas pallier aux difficultés des femmes à réaliser leur projet de naissance. Présentes pour accompagner les 800 000 naissances en France chaque année, les sages-femmes, spécialistes et garantes de la physiologie, pratiquent les 2/3 des accouchements sous leur seule responsabilité.

Il est capital de préserver la qualité de cet accompagnement, pour que chaque vie soit accueillie avec délicatesse et que naître rime avec « bien naître » pour la mère et l’enfant.
Aujourd’hui l’art de la naissance est en danger.

SAGES-FEMMES MENACEES = FEMMES EN DANGER

Les sages-femmes peuvent assurer un suivi global, respectueux des usagers et de la physiologie, avec une médicalisation à bon escient de la grossesse et de l’accouchement. Elles pourraient assurer leur mission tout en réduisant le coût général des dépenses de santé.
Manifestation le vendredi 18 juin à 10h30, place de la République à Paris, tout en noir, pour marcher vers le Ministère du Budget, quai de Bercy.

Signez la pétition ici : http://petitionsagesfemmes.zigszags.org/

jeudi 17 juin 2010

Ourson prisonnier et prix du livre

Tiens, tu sais pourquoi (hèle le bouquiniste en direction de son voisin et collègue) Derrida est moins cher que Deleuze ? Il se marre lorsque le collègue répond "c't'une question existentielle, ça", l'air soucieux, et puis ils rigolent ensemble en mettant de l'ordre dans les polars.
Au Café Clochette, les enfants se ruent sur les oursons prisonniers. On avait repéré l'idée dans un petit livre sur les verrines il y a peu : un peu de glace, un ourson chocolaté et quelques Mikado et voilà, un ourson en cage que dévorent ces petits.
Tout ça a un petit air d'été, vous ne trouvez pas ?

Story o' my life

Ce qu'il y a de plus irritant et de plus passionnant dans la traduction, c'est le passage d'une langue dans une autre d'un marqueur culturel invisible dans la langue usuelle, essentiellement ces petits bouts de phrase automatiques qu'on se dit entre locuteurs de la même langue, qui ne portent pas à conséquence, font avancer le discours, et disent beaucoup tout en ne disant rien. Une de ces expressions, c'est "story of my life". Si un pékin annonce à un autre "j'ai passé trois heures à étendre mon linge au soleil dans le jardin et là, l'orage a éclaté et j'ai dû tout relaver", l'autre peut tout à fait lui dire "c'est l'histoire de ma vie". En général, c'est plus rigolo que ça, mais là comme ça je n'arrive plus à remettre le neurone sur l'épisode de Friends où cette expression est employée et où c'est vraiment rigolo. Bref.
J'aurais eu tendance à traduire en français par une expression du genre "m'en parle pas" : la deuxième personne se retrouve dans le discours de la première et l'évoque sans s'appesantir. La conversation peut, soit s'arrêter là-dessus et la deuxième personne raconte sa propre histoire, soit continuer et passer à autre chose.
Ce qui me frappe, c'est que si on écoute littéralement ces deux expressions, en réalité elles recouvrent des choses exactement opposées : en anglais, c'est l'histoire qui est centrale, et une histoire c'est ce qui relie des gens entre eux et les ancrent dans une épopée commune avec des incidents propres à chacun. En français, on suspend par l'expression "m'en parle pas" la volonté d'une histoire commune, puisque c'est la volonté exprimée de ne plus parler, de ne plus participer au discours commun.
Après cette introduction effarante de pédanterie, où exactement voulais-je en venir, déjà ? Ah oui. Changer de regard. Si ces deux expressions permettent de donner voix à un sentiment commun, c'est bien qu'on peut penser différemment des choses qui se ressentent pareil. Et ça change tout. Je m'explique.
Si je rate un gâteau, je peux bouillonner d'indignation contre ce four qui fait rien de ce que je lui demande, contre la farine qui était moins humide que d'habitude, sûrement, contre les oeufs qui ne sont pas aussi gros ou contre le beurre qui refusait de fondre en rentrant dans l'appareil alors qu'on lui demandait poliment. Ou alors, je peux me dire, tiens, ça va être compliqué de retrouver la recette exacte de cette petite merveille, j'aurais dû noter comment je m'y prenais. C'est une question de regard.
Ou alors, si je n'arrive pas à trouver une minute pour répondre à toutes les personnes qui, en ce moment, me demandent des précisions sur le Café Clochette parce qu'elles pensent très fort depuis quelque temps à faire quelque chose qui y ressemble et qu'elles ont bondi de joie et sur leur clavier quand elles ont découvert ce blog, je peux soit m'arracher les quelques cheveux qui me restent, soit me dire que c'est bon signe, tous ces gens qui se posent des questions et que ça vaut le coup de prendre le temps de réfléchir à une réponse.
Ou alors, si j'ai un coup de blues parce que l'avenir me semble vraiment incertain tout à coup et que je perds pied à essayer de l'imaginer, je peux soit foncer sur la plaquette de chocolat qui traîne dans mes tiroirs (et ici, croyez-le ou non, les tablettes de chocolat pèsent 5 kg, ce qui vous donne une idée de l'étendue des dégâts à prévoir), soit me dire "bouaf, à la grâce de Dieu, on verra bien". C'est selon. Mais ça change tout.
Vous n'avez pas, vous, de ces alternatives ?
Non ?
Je suis toute seule derrière mon clavier ?
Ah.
Story o' my life.

mercredi 16 juin 2010

Chadoption

- Maman, tu les aimes bien, les chats ?
- Ben oui mon loup, je les aime beaucoup. Pourquoi tu demandes ça ?
- Tu voudrais pas qu'on les donne ?
- Euh... pourquoi tu veux donner les chats ?
- Et bin au marché, en revenant, j'ai vu trois tout petits chats tout blancs, ils étaient troooooop mignoooooons ! et puis je voudrais bien les ramener à la maison et puis les prendre dans mes bras et puis leur faire des petites caresses sur la tête et puis leur donner du lait. Alors tu vois. Paske tu as dit que trois chats c'était le massimum, alors tu vois.
(Moi je dis, cet enfant sait compter. Ce qui est une bonne nouvelle. Il a de l'affection pour les félins, c'est une autre bonne nouvelle. Il a du vocabulaire, troisième bonne nouvelle.
Pour le reste, j'hésite à aborder le thème de la responsabilité ou celui de la litière à changer.)
- Oooooh ! c'est vrai, tu as vu trois petits chats ?
- Oui. Ils avaient des toutes petites griffes et des tout petits yeux et des toutes petites queues et un petit nez rose. Chacun. Et des toutes petites moustaches. Et aussi des toutes petites pattes.
- Ah ? ça faisait combien de petites pattes en tout ?
(Réfléchit.)
- Plein. Tu crois que ça fait trop ?
- Ben ça fait beaucoup, non ?
- Hum...

Là, il réfléchit. Tout n'est pas perdu.

mardi 15 juin 2010

lundi 14 juin 2010

Fête de la musique au Vieux Saint-Etienne

Si vous n'avez pas encore choisi votre programme pour la soirée du 21 juin, je vous suggère de venir voir dans le quartier ce qui se passe. L'association de quartier Entr'Ille et Ville et les commerçants de la rue de Dinan vous invitent à participer à la fête de la musique le lundi 21 juin à partir de 19h30. Voici le programme de la soirée avec les horaires de passage prévus :

JAZZ
19h30 : Les Chapeautés
20h00 : JAZZ'OCAILLES
20h45 : OLHIA
21h30 : TROÏ K
22h15 : Boeuf de jazz vocal

FEST-NOZ
23h00 : "L'Orchestre à puces & les chanteuses Mystère"
23h45 : ZONK HA STRONK

Ca se passe dans le square du Vieux Saint-Etienne et ça promet de la vie et de la voix !

dimanche 13 juin 2010

Bien des choses en somme

Un spectre hante ce blog. Non ! pas Alphonse... un vrai spectre, enfin une inquiétude taraudante, si vous préférez, une ombre qui plane, un doute qui vole, une menace à l'horizon, une fêlure intrinsèque, une faiblesse inhérente, comme un pressentiment...
J'ai passé les quelques derniers jours à mettre en ordre quelques textes issus de ce blog et j'en retire une impression mitigée. Entre l'inquiétude des premiers frémissements de possibilité de l'existence du Café Clochette, les premiers mois et leurs Cerfas terrifiants, le passage du premier anniversaire, puis les débuts de la deuxième année, les recettes et quelques billets sur les chats, ça fait bien du bazar tout ça. Ca ne vous arrive jamais de vous dire que vous avez consacré des mois ou des années à une activité dévorante et qu'au bout du compte, il n'en reste que quelques miettes pas très appétissantes ?
J'exagère un peu : il y a quelques billets que j'aime bien ici ou là. Et puis c'est une mémoire vive de ce qui s'est passé ici au cours de ces deux dernières années et comme je ne tiens plus de journal intime depuis mes 12 ans, à la suite d'une sombre histoire de tiroir à chaussettes visité en mon absence, ça me permet de ne pas oublier les détails rigolos. Mais quand même, j'ai comme l'impression que mon écriture se délite et que ce n'est plus vraiment là que ça se passe.
Pourtant, d'avoir revu en vitesse accélérée les émotions liées à cette aventure m'a un peu mis la tête à l'envers. La grosse tête, d'ailleurs, puisque grâce à Daniel, qui tient le chouette blog recreablog.com (clic), le Café Clochette a connu la semaine dernière une minute de gloire dans Elle édition Bretagne, dites donc ! Toute l'équipe est très fière. Et vu que, comme le précise Daniel, "tous les gâteaux sont maison", vous imaginez la pression ? on a pâtissé toute la semaine. La dernière version de sablés maïs, orange et pépites de chocolat, sans gluten, est particulièrement réussie. Seul bémol : les gâteaux nous explosent entre les doigts à la moindre provocation, ce sont donc des sablés à manger à la cuillère. On ne trouve pas plus original sur toute la place de Rennes. Sûr et certain. Je vous livrerai la recette un de ces jours, à charge pour vous de fournir la petite cuillère.
Où en étais-je ? Ah oui, le blog. Alors c'est officiel, le livre de recettes du Café Clochette ne sera pas un livre de recettes, non m'dame. Ce sera un livre consacré au Café Clochette, avec des recettes dedans. Ceci étant (presque) fait, je suis sur le point d'avoir rempli ma promesse envers les heureux récipiendaires du gros lot du jeu des cartes à papattes, et d'avoir bouclé un genre de boucle en concluant par l'écriture ce qui avait commencé par l'écriture. Alors ce fameux spectre, me direz-vous si vous suivez le fil décousu de ce billet bizarre ? Et bien le spectre, c'est de ne plus arriver à écrire ailleurs qu'autour du Café Clochette. Il eut fallu sans doute que je m'écoutasse et d'autre chose plus tôt explorer quelques traces. Faute de quoi, foin de bocks, limonades, cafés et tilleuls, je me retrouve comme une ado à me tortiller la plume pour trouver les mots pour parler d'autre chose. Ca me renvoie quelques années en arrière, à batailler avec la question qui hante les traducteurs littéraires, de trouver une place face aux mots des autres. Sauf que là, ce sont les miens qui commencent à m'encombrer. L'auto-autodafé est bien tentant parfois. Enfin bref, une page se tourne, pour rester dans l'idée. Je suis curieuse de connaître la suite de l'histoire. Zut, si c'est moi qui l'écris, me voilà coincée...
Enfin, faute de trouver une chute valable à ce billet étrange, je le laisse en suspens façon cliffhanger. J'espère que l'herbe est moelleuse au pied de la falaise.

samedi 12 juin 2010

Le retour des Griboos




Vous souvenez-vous au mois de mars (clic) ? je vous avais parlé de l'accrochage au Café Clochette d'une exposition par le peintre Claude Barbarin, avec ses petits personnages, les Griboos, parce qu'ils sont gris et beaux. Aujourd'hui, Claude est revenu pour remplacer les tableaux qui avaient été vendus. La girafe rose de la table dite "à la girafe" a pris son envol, si j'ose dire, pour être remplacée par un tableau complètement étonnant avec une petite fée la tête à l'envers et une fusée qui part vers un univers inconnu.
Sur l'autre mur, il y a quelques tableaux "nouvelle manière" qui renouvellent avec bonheur l'inspiration du peintre. C'est impressionnant de voir l'évolution de ces personnages. Chaque petit carré de 20x20 cm (au prix de 25€) raconte une histoire, comme une planche de bande dessinée condensée. On note aussi l'apparition de petits animaux, dont un lézard qui a l'air de se balader de toile en toile sur tout le mur. Bref, ça vaut le détour ! En plus, l'artiste est plein de bonnes idées et le moment passé à discuter était un vrai plaisir. N'hésitez pas à aller jeter un coup d'oeil sur son blog, barbapeinture.over-blog.com, ou à aller tailler une bavette pour de vrai là où il expose cet été : à Auray les 17, 24 et 31 juillet ; et du 2 au 29 août, place Chateaubriand à Saint-Malo, tous les jours de 10h à 23h.

vendredi 11 juin 2010

Et piaf !

"En ce mois de juin, les répétitions de la fête de l'école commencent... Votre enfant, pour le spectacle, aura le rôle d'un oiseau : au choix."
Colibri ? autruche ? perruche ? ara ? albatros ? pingouin ? merle ? jars blanc suédois ? coq de basse-cour ? paon ?
Je veux bien lui coller des plumes partout à mon MiniLoup, mais un indice m'aiderait quand même un peu. Ne serait-ce qu'une petite indication géographique. Non ?
Bon. J'envisage de mettre un peu de chaque, alors. Suivant la maxime qui veut que tout oiseau chante à point à qui sait l'emplumer joliment. Non, c'est pas ça ? Pfff.

jeudi 10 juin 2010

- O - - I -


Ah, si seulement...

mercredi 9 juin 2010

Zzzoufff

Voilà-t-y pas qu'on se désolait, Aude et moi, d'une fréquentation en nette baisse la semaine dernière. Le problème, quand il n'y a pas grand-monde, c'est qu'on a tout le temps de cuisiner, et comme on a plein de recettes à tester en retard, on se retrouve avec plein de gâteaux et de petits gâteaux et comme il n'y a personne pour les manger, on a l'air un peu bête (sauf si on est invité le dimanche, auquel cas on peut faire la modeste en disant "oh vous savez, quand on a restaurant...").
Par contre, quand il y a plein de monde et que la semaine précédente on s'est un peu morfondu, on a tendance à être très légèrement pris au dépourvu. Genre, à 12h14 on se dit qu'on aurait peut-être dû sortir les assiettes pour les petits avant que les trente-sept minots (ils n'étaient pas trente-sept ? on aurait dit pourtant !) n'arrivent tout affamés, les pauvrets, alors que la cafelière n'assure ni un ni deux cachous et les laisse le ventre vide pendant qu'elle s'active en pestant sur son manque de préparation. A 12h22, tout était rentré dans l'ordre en cuisine et c'est le ballet de la salle qui commençait. Croyez-moi si vous voulez, Aude a réussi le tour de force de rajouter deux tables en plein service pour installer deux mamans qui s'étaient donné rendez-vous avec les trente-huit et trente-neuvième enfants du jour au Café Clochette. Des visages connus, des visages inconnus, des exclamations "oh regarde, des chats au plafond !" "mais enfin mon fils, les chats ça ne marche p... ah oui tiens, un chat au plafond !" (ça, pour comprendre il faut venir zieuter). Des assiettes de bobotie et du parmentier de cabillaud. Des feuilles de salade qui volent partout dans la cuisine au moment où un MiniLoup aventureux entre en collision avec sa maman échevelée. Des petits gâteaux, des petits choux au citron, coulis de framboise. Des cafés, des assiettes de sablés pour les petits. Quelques mots échangés au détour d'une table.
A 14h32, grand silence blanc. Nous nous regardons interloquées d'avoir survécu (enfin j'exagère un peu, un tout petit peu ; c'est juste que passer de 39 enfants - au moins - à un MiniLoup tout seul qui mange ses fraises tranquillou sur la banquette, ça peut parfois être un peu brutal). Il ne reste plus qu'à débarrasser les tables, décoller un peu de purée ici ou là, nous garnir nos propres assiettes avec la salade qui n'a pas voleté partout et nous asseoir pendant que MiniLoup part à la sieste, un peu fâché pour une histoire de fraises en nombre hélas limité.
Ouf. Ca fait un an et demi et je n'y suis pas encore habituée. Je me retiens cependant de parler en ces murs de "coup de feu" ces derniers temps, ce champ lexical ayant tendance à faire dresser l'oreille velue de mon petit pseudo-quadrupède dont l'intérêt semble tout entier dévolu aux armes, si possible à feu, et qui dort avec une bonne cinquantaine de bâtons pointus à côté de son lit. Il a même réussi à me soutirer un couteau à huîtres, avec la promesse expresse qu'il ne s'en servirait, le cas échéant, que contre les cauchemars. Je me tâte : je m'inquiète ?
Le reste de la journée fut plutôt plus calme, et se termine en douceur.
Au moment de la lecture du soir : "Maman, pourquoi les oiseaux ils ont des plumes ?"
A la fin des infos à la radio : "Le trou de la Sécu atteint la côte d'alerte." (La côte d'Adam, c'était déjà pris).
Je crois qu'une camomille s'impose.

mardi 8 juin 2010

Le blues de l'élu(e)

Un monsieur très légèrement bedonnant, chemise à petites raies fines bleu clair, planté au milieu des pigeons de la place de la Mairie, discute avec son téléphone.
"... oui mais tu vois, je me sens enfermé. J'ai vraiment besoin de fantaisie, là..."
La cafelière lève un sourcil et continue son chemin, non sans s'interroger. Encore un de ces jours où les personnages se sont échappés des romans.
De deux choses l'une ou l'autre. Soit ce monsieur a entamé la fameuse scène dite de l'acte 3, scène 5, "la rupture", et il doit y avoir une Cunégonde en pleurs à l'autre bout du sans-fil (mais au milieu de la place de la Mairie et par téléphone, c'est... comment dire... moyennement courageux peut-être) ; soit c'est un élu de notre belle municipalité échappé brièvement d'une réunion importante dans cet antre souverain de la légitimité républicaine qu'on appelle mairie, et il livre à quelqu'un ses états d'âme.
Allez savoir.

dimanche 6 juin 2010

Conférence

Le jeudi 10 juin à 20h30, aux Champs Libres, le Bureau des temps de la Ville de Rennes vous propose une conférence animée par Sylvie Cadolle (auteur, chercheuse et sociologue) et intitulée "Le temps des recompositions familiales" : "après la séparation du couple vient souvent le temps de la recomposition. Celle-ci se caractérise par la complexité des relations familiales qu'elle provoque. Lorsqu'ils conservent un lien avec leurs deux parents, les enfants doivent s'adapter à deux foyers, deux modes de vie, deux beaux-parents, des demi ou quasi frères et soeurs... Ils sont parfois confrontés à de nouvelles séparations, à la perte de certains liens. Quels temps et rythmes nouveau ces mutations entraînent-elles ? Quelle influence ceux-ci ont-ils sur les liens familiaux ?" Sylvie Cadolle nous invite à adopter une perspective longitudinale, à travers la durée, pour mieux comprendre les mutations de la famille contemporaine. Pour assister à cette conférence, la réservation est conseillée (au 02 23 40 66 00 ou sur place).

samedi 5 juin 2010

La politesse est l'exactitude des affamés ; ou, de l'inflation comme une variable correctrice des velléités éducatives maternelles

- Maman, je peux avoir du dessert ?
- Oui, comment on demande ?
- Maman, je peux avoir du dessert au chocolat ?
- Euh... Oui mais je veux dire, comment on demande poliment ?
- Maman, je peux avoir du dessert au chocolat si il en reste ?
- ...
- S'il-te-plaît, maman, si il en reste, je voudrais bien du dessert au chocolat.
- Ah ! ben voilà, ça c'est drôlement poli !
- Oui, mais ça prend drôlement du temps.
- ...
- Paske maintenant, j'ai tellement faim que maintenant je voudrais bien deux desserts au chocolat.
- Comment on dem... ?
- S'il-te-plaît, maman, je pourrais avoir trois desserts au chocolat ?

vendredi 4 juin 2010

Swing low

J'ai pris hier soir ma première leçon de chant, version gospel. C'est très simple : il faut avoir de la voix, chanter juste et avoir le rythme dans la peau.
Ahem.
Sur les trois plans, ça va poser un léger problème. Oui. Bon. Il est vrai que dans mes jeunes années, il m'est arrivé d'avoir la faiblesse de vouloir faire de la musique, un penchant tout à fait encouragé par des géniteurs inconscients et qui a valu assez de soupirs à mes professeurs successifs pour repousser le Mont Blanc de dix centimètres vers l'Italie. Mais j'ai cru que, l'âge aidant, les choses avaient pu s'améliorer sans que je m'en aperçoive. L'expérience d'hier soir a montré qu'il n'en était rien. Le filet de voix qui me sert de sirène à incendie pourrait servir de standard idéal à la portion de jus de citron nécessaire sur une sole, la justesse de mon oreille n'a d'égale que la pertinence des idées gauchisantes de notre ministre de la France-qu'elle-est-bien-belle-ma-brave-dame et le rythme euh... ben j'en ai pas la moindre velléité de trace d'un petit bout de présence. Tout ça est très contrariant.
Ce matin, en cuisine, profitant du fait qu'aucune association n'avait prévu d'investir les lieux pour y tenir une permanence ou un atelier, j'ai fait une tentative en solitaire. Je n'ai jamais vu les chats aussi épouvantés, sauf peut-être le jour où un MiniLoup tout petiot s'est approché à quatre pattes de leur assiette pleine de petits bouts de crevettes et les a tous gobés un par un.
Mais je ne m'avoue pas vaincue. Histoire de ne pas perdre de temps et de concentrer les activités, j'ai prévu de m'atteler à des sessions de récitation des verbes grecs irréguliers, version gospel, en épluchant mes oignons. Si j'arrive à caser un ou deux pas de danse, ma félicité sera à son comble.
Il faut que je prévienne les voisins. Ca va swinguer.

jeudi 3 juin 2010

Demande à la soupière

Il semblerait qu'un bon baromètre de l'âme humaine soit les outils de notre profession ("the tools of one's ploy"). N'ayant pas sous la main de varlope, outre le fait que ça ne fait pas partie de ma panoplie de petite cuisinière illustrée et le fait non négligeable que je n'ai absolument aucune idée de ce qu'on est censé faire avec une varlope malgré le fait annexe que j'en aime bien le nom, je me contente de ce que j'ai, ce qui démontre à coup sûr une force d'âme exemplaire mais là n'est pas la question, vous en conviendrez aisément. Enfin vous en conviendrez. Peut-être.
En ce moment donc, j'ai une drôle d'histoire avec les verres. Il suffit qu'une certaine personne de ma connaissance passe dans la rue en me faisant coucou à travers la devanture pour que paf, j'en casse un. Pourquoi, mystère. Je le sentais déjà venir la semaine dernière, où l'un d'entre eux m'a sauté des mains pour atterrir (indemne, celui-là) à l'envers, dans le chili con carne qui était en train de mijoter tranquillement sans rien reprocher à personne. Il y a eu du chili partout sur les murs, ça faisait très Pollock première manière. Un signe, peut-être, que je ferais mieux de me consacrer à l'art qu'à la cuisine ? allez savoir. (Au cas où, ce soir je me mets au chant, vous aurez donc tout loisir demain de venir me reprocher les averses à prévoir.) Ce matin, un verre tout seul, tout triste, était posé sur la première marche du Café Clochette, devant ma porte. Il était vide, grand, plein de traces de doigts, et tout à fait égaré. Je me demande si faire le tour du quartier pour en retrouver le propriétaire légitime sera suffisant ou si je devrais faire des affichettes. Quelqu'un, quelque part, sans doute, en pleure la disparition.
Tiens, en parlant de disparition. Où est donc passé mon chouette ouvre-capsule ? Mon caviste m'en avait offert un pour l'ouverture il y a un an et demi et il m'avait accompagné jusqu'à il y a peu avec une constance louable. Sauf qu'il a disparu depuis trois semaines. Ca vaudrait peut-être le coup de faire des doubles affichettes. Faute de maîtriser la technique du briquet et en raison d'un attachement sentimental peut-être un peu bêbête pour mes dents de devant, je me suis rabattue sur un petit ôte-capsule en métal qui fait son office, certes, mais ce n'est pas pareil. On n'a pas nos vieilles habitudes.
Un autre qui me tourne le dos ostensiblement ces jours-ci malgré une vie commune sans histoires jusqu'à présent, c'est mon grand couteau d'inspiration japonaise. Depuis que je lui ai reproché un peu vertement sans doute la perte d'un tout petit bout de doigt, il me bat froid. Il se passe un truc, là. Je le sens bien. Je m'en vais surveiller les objets comme du lait sur le feu, aujourd'hui.

mercredi 2 juin 2010

Il joue à être garçon de Café

A la radio : "... ruée vers l'or... ville de pionniers... feu de camp..."
- Maman, c'est quoi des pionniers ?
- C'est des gens qui vont s'installer là où personne n'est encore jamais allé.
- Oh ! on pourrait faire ça ?
- Oui, pourquoi pas. Tu voudrais aller où ?
- A Glasgow !

mardi 1 juin 2010

L'oeil

Ni dans la tombe, ni de Moscou, voici l'oeil de Timirrou...
(photo PB)
Blog Widget by LinkWithin