mardi 30 décembre 2008

Ah, la mer

Journées agitées au Café Clochette, avec une cafelière maladroite qui ne cesse de casser des affaires et de se coincer les doigts dans les charnières, avec un grand finale ce soir lors de l'expédition recyclables au bout de la rue, quand le graaaaand carton qui contenait le grrrros cadeau de MiniLoup a explosé en plein vol, laissant échapper sur le trottoir gelé toutes les pelures de cadeaux, petits bouts de cartons et autres morceaux de scotch épars. Un petit coup de vent et hop, voilà la cafelière fâchée de tant d'acharnement du sort qui court après ses machins jusque sur la route où elle manque se faire écraser par une voiture. Une voiture blanche, si vous voulez tout savoir.
Je me suis calfeutrée dans ma cuisine, opération plus difficile qu'il n'y paraît dans une pièce totalement dépourvue de porte et donc ouverte à tous les courants d'air. Et à tous les quadrupèdes, cela va sans dire. D'ailleurs, voici ce qui se passe ici lors des agapes de Noël au moment de l'ouverture des huîtres :
En tout cas, ça sent rudement bon ce soir, ce ne sont pas les félinounets qui vont me contredire. La preuve, en images toujours. Dialogue.

- A ton avis, ya quoi là-dedans ?
- Hum, difficile à dire. De la viande, c'est sûr. Mais le cognac me trouble. Du veau ? du jarret peut-être ?

- Naaaaan, pas du jarret ! des paupiettes, à la limite !

- Ben si tu sais, pourquoi tu demandes ?

- Euh, on nous observe, là.
- Ah tiens, ouais.

- Alors, ya quoi dans la casserole ? Des patates ? no way ! chuis sûre que c'est de la viande !
[- Ben si tu sais, pourquoi tu demandes ?]
- Ah ah, très drôle. Nan sérieux ?

- Alors, elle a dit quoi ?
- Chuuuut ! je la travaille au corps, là. Elle va lâcher l'info.

- Mais elle lâche rien du tout, elle cliquète, tu vois bien ! viens m'aider à niffer, quoi, on saura jamais sinon.

Ah qu'elle est dure, la vie des chats au Café Clochette.

Lundi, ce fut la mer. Pour ceux qui n'habitent pas Rennes et savent juste que la Bretagne c'est à l'ouest, sachez que la mer est à trois quarts d'heure du Café Clochette, et que quand il fait beau la moitié de Rennes est à Cancale. Dont les habitants bipèdes du dit Café, heureux comme tout, au moins pour ceux qui mesurent moins d'un mètre vingt, de crapahuter les pieds dans la boue à la recherche de coquillages et d'une pelletée de sable de choix. La chasse fut fructueuse. Je vous prie de bien vouloir admirer l'accord des couleurs dans la tenue du petit sablophile :

Ben quoi ? les bottes assorties au seau, c'est pas chic ça ?

mercredi 24 décembre 2008

Please welcome

(Roulements de tambour, quelques cymbales aussi).


Please welcome.....


Eustache Archambaud Augustin Louis de Mirlia

J'aimais beaucoup Archambaud, que j'eusse aimé orthographié Archambault par un mystère qui ne tient qu'à un fil, mais ça ressemble beaucoup à Clérambault et ça m'a un peu fichu les foies, alors ça sera en deuxième prénom seulement. Augustin Louis et Mirlia sont particulièrement inventifs et pourvus d'une histoire fascinante si on gratte un peu. Augustin Louis était semble-t-il négligent envers les manuscrits des copains ce qui est de mauvais Galois, mais pour tout le reste il a Euler d'un homme digne et compatissant. Je sais, ces jeux de mots ne valent pas tripette, que voulez-vous c'est la fin de l'année. Pardon monsieur Cauchy.
Mirlia m'intrigue beaucoup. Ca fait un nom de famille épatant.
Ce sera finalement Eustache en petit nom quotidien pour mon aspirateur, parce que dans une maison pleine de moustaches j'aime bien que ça rime.
Bravo pour cette belle imagination et les commentaires de présentation qui m'ont bien fait rire.

A tous, que ce Noël vous soit doux, en famille ou ailleurs, parmi vos frères humains ou dans un désert figuré ou réel, sensible aux effluves d'encens ou de nourritures plus terrestres...
Joyeux Noël à tous !

lundi 22 décembre 2008

Sablés sans gluten

Quand les temps sont gris dedans et dehors, une seule chose à faire : pâtisser. Aussi MiniLoup et moi nous sommes-nous retroussé les manches, avons-nous pris notre courage à deux mains et sorti tous les petits paquets de farine sans gluten avant le plonger dans l'impro. MiniLoup insista pour des amandes, alors d'accord, on a rajouté des amandes, moi je militais pour un petit bout d'écorce confite mais il faut savoir faire des concessions. Et j'ai eu bien raison de céder parce que c'est rudement bon.

Sablés aux amandes sans gluten

Mélanger 200 g de farine sans gluten (votre mélange perso ou un mélange du commerce) avec une bonne pincée de sel et une petite cuillerée à café de bicarbonate de soude. Ajouter la moitié d'un verre à moutarde d'huile (arachide ou tournesol), faire sabler du bout des doigts, et tant pis si ça ne sable pas des masses. Ajouter 100 g de sucre en poudre. Dans un bol, battre légèrement au fouet deux blancs d'oeufs ; il suffit de faire mousser légèrement. Ajouter un jaune d'oeuf, battre à nouveau puis ajouter au mélange précédent. Pétrir rapidement, ajouter un peu de farine si ça colle trop, former une boule et laisser reposer quelques minutes. Faire une douzaine de boulettes, les aplatir légèrement sur une plaque à pâtisserie, poser une amande au milieu, l'enfoncer légèrement puis dorer avec le jaune d'oeuf restant. Cuire à 200°C pendant une quinzaine de minutes, ça doit bien dorer.

Je soupçonne que cette recette peut se décliner de multiples façons. A vous de jouer.

vendredi 19 décembre 2008

Lichettes, photos et papier

Les chats vont-ils s'habituer aux nouveaux matous des murs ? Vais-je retrouver le tire-bouchon pour mettre une lichette de vin blanc dans mon rôti de dinde à l'étouffée ? Le Café Clochette est-il destiné à durer ? Que de questions en suspens.
Tout à l'heure, je courus à la banque porter des sous et en prendre d'autres sous une forme différente (cherchez pas, on ne peut comprendre ça qu'avec des années de pratique du commerce, il paraît), lorsque semble-t-il le monsieur (ou "un" monsieur en tout cas) de l'accessibilité vint me rendre visite pour me remettre un papier. Il précisa à toutes fins utiles qu'il n'était pas porteur de bonnes nouvelles. Ca, je m'en doutais un peu. Toujours est-il que je n'ai pas vu ce monsieur, reparti illico sans finalement me laisser ce papier, sans doute crut-il bon de me laisser bénéficier de la trève des confiseurs. Et pour en remercier les confiseurs, j'ai fait des écorces d'orange confites tout l'après-midi. Quelques jours ou semaines de répit avant d'en savoir plus. Croisons les doigts, les griffes et les coussinets pour que les choses prennent une tournure positive. Quant à moi, je laisse ça en suspens pendant les fêtes.
D'ailleurs pendant les fêtes, le Café Clochette reste ouvert. Ce sera fermé le jour de Noël et le jour de l'An, sinon c'est business as usual par ici, à ceci près que mes boîtes débordent de confiseries et que je ne désespère pas de mettre la main sur une recette de bûche de Noël sans gluten que je pense vous soumettre pour approbation à la cuillère (un coup pour oui, deux coups pour non).
J'ai égaré le tire-bouchon et je soupçonne fortement un des matous de me l'avoir chipé. Ce matin encore, Clochette s'amusait à saisir mes torchons entre deux crocs pour les emmener faire un tour sous les tables. Elle a réussi à en kidnapper trois avant que je ne mette le hola à cette activité certes ludique mais pas très utile en cuisine. Alors ce tire-bouschtroumpf, mystère. C'est embêtant, vu que j'avais l'intention d'ajouter une lichette de vin blanc à la lichette de cognac qui a servi à faire gonfler les raisins secs. Heureusement, personne ce soir ne consomme de vin, sinon j'aurais eu toutes les peines du monde à convaincre un de mes loustics d'ouvrir la bouteille à la griffe, car la méthode, si elle est éprouvée, n'en reste pas moins périlleuse.
Enfin, les murs du Café Clochette sont désormais le lieu d'une expo photo avec notamment cinq photos de beaux chats signées par Dominique, qui a également laissé des cartes postales ; les photos sont en vente à 20 euros, les cartes à 2 euros. Je compte quant à moi en faire une belle provision pour mes cartes de nouvel an, mais je veux bien vous en laisser quelques-unes...
Je file, j'ai un rôti non aviné mais tout entouré de belles carottes et de petits champignons qui attend de passer au four. Enfin si quelqu'un met la main (ou la patte) sur mon tire-bouchon, ça m'arrangerait quand même...

mercredi 17 décembre 2008

Ce satané gluten

Je suis en train de cuire une nouvelle fournée de Ze Brownie, mais cette fois en version sans gluten. Vu que.
Début de semaine difficile au Café Clochette, avec un MiniLoup en état d'agitation maximum et une maman de MiniLoup qui ciboulotte à fond : "je suis pas une bonne maman, j'ai plus de temps pour mon fils"... "trop de bouleversements en trop peu de temps"... "l'école c'est dur, l'apprentissage de la collectivité, tout ça"... Et puis cet eczéma qui revient... La seule chose qui l'aidait à canaliser son énergie pendant 6mn37, c'était MéJerry et Bugs Bunny tout nouvellement découverts ("Qu'est-ce qui se passe, mon loup, dans le dessin animé ?" "Je sais pas. (Intense réflexion). Ya un lapin".)
Jusqu'à ce soir où on a fini par se rendre compte que ça ressemblait fort à du déjà vu, toute cette histoire. Analyse rétrospective des menus des derniers jours. Les pâtes de lundi soir ? ben non, le quinoa, pas de problème ; la galette de riz et fromage ? ben non pourtant, pas un gramme de farine là-dedans ; le gâteau sans gluten ? par définition pas de problème. Alors ? où est le souci ? Alors on étudie les étiquettes. Et après vérification sur le paquet de spaghetti au quinoa, ces spaghetti sont composés à 90% de farine de blé dur. Donc de gluten quasi pur. Et voilà.
Ca fait un an environ que MiniLoup ne mange plus de gluten qu'accidentellement et ça faisait un an environ qu'on n'avait pas revécu d'épisode aussi dur, avec un petit bonhomme qui fait tous les efforts du monde pour se contrôler et qui n'y arrive pas ; qui piétine les affaires, qui lance les peluches à travers la pièce, qui coince la queue du chat dans la porte. Qui se met à pleurer pour n'importe quoi, la plus petite chose prenant des allures de Kilimandjaro. Et qui pleurniche pour avoir un bout de pain, un petit gâteau, n'importe quoi qui contienne du gluten, alors que d'habitude ça le laisse froid.
Quel soulagement ! il va y avoir encore deux ou trois jours d'énervement qui va aller décroissant, il va réussir petit à petit à contrôler ses gestes devenus saccadés, il va s'intéresser à nouveau à des activités diverses et variées.
Et moi, en attendant, je pâtisse sans gluten. On m'avait dit que c'était très compliqué, qu'il fallait tout réapprendre. Mais vu qu'il y a un an j'étais persuadée que la pâtisserie de toute façon ce n'était pas pour moi, j'ai tout appris en même temps. Et finalement c'est assez rigolo, ça développe la créativité. Essayez, vous verrez bien. Par exemple, il suffit de remplacer la farine dans Ze Brownie par de la farine de châtaigne, un peu de farine de quinoa et de la fécule de maïs. Et hop. Miam. Pas vrai, MiniLoup ?

mardi 16 décembre 2008

Repos, ha ha ha

Que fait la cafelière pendant ses jours de congé ? Déjà, permettez-moi un rire sardonique en sourdine, parce que "congé" c'est un bien grand mot tout à fait usurpé, vu que je cours encore plus pendant mes congés que pendant que je travaille. Ceci étant fait, que fait-elle donc, la cafélière ?
Elle soudoie une des baby-sitters de MiniLoup pour qu'elle cesse de jouer aux petites voitures avec lui pour m'aider à trier mes placards de fringues. Vu que je sais aussi bien m'habiller que le pape faire des claquettes (A. de son lointain Québec aura peut-être des infos exclusives sur le sujet) et que j'en ai marre de garder des vêtements d'avant MiniLoup, dont certains datent du lycée, c'est dire comme je renouvelle souvent. La prochaine étape, c'est une expédition shopping que j'attends avec curiosité et un brin d'inquiétude.
Elle court le Net pour trouver LE truc qui permet de garder les plats au chaud en attendant de les servir, sans qu'ils surcuisent ni qu'ils dessèchent.
Elle va chercher un MiniLoup à l'école, tout ronchon parce qu'il vient de comprendre que la maîtresse ne va pas venir passer Noël avec nous.
Elle prépare les confiseries qui vont venir se joindre aux assiettes de dégustation à partir de cette semaine. Les petits gâteaux, c'est pour demain, aujourd'hui on compulse les recettes.
Elle appelle les fournisseurs pour qu'ils fournissent ou précisent quand ils le feront, vu que Noël approche et que certains enfants de ma connaissance sautillent sur place à chaque fois qu'ils me voient en me demandant quand arrivera le jouet tant convoité. Si l'enfant n'est pas au courant, il n'est pas rare qu'une maman fasse de même.
Elle racle le fond du sac de croquettes en pestant parce qu'il va falloir aller en racheter, quels morfales (morfaux ?) ces matous.
Elle fait sa liste de courses pour Belasie, vu qu'il n'y a presque plus de bon riz parfumé, qu'il faut faire provision de citrons confits et que le niveau de cannelle est dangereusement bas.
Elle se demande pourquoi elle vous raconte tout ça. Et se morfond en contemplant la pile de factures à trier et de formulaires à remplir de derrière ses touches. Et revient vous le raconter, parce qu'il n'y a pas de raison qu'elle soit la seule à souffrir en silence face à ces affreux CERFAS.
Elle va se coucher tôt en même temps que MiniLoup, parce que les microbes rôdent et qu'il vaut mieux leur offrir le moins de prise possible. Pas sûr que la position horizontale soit moins dangereuse que la verticale, mais dans le doute, on va essayer.

lundi 15 décembre 2008

La valeur de mon travail

On ne s'ennuie jamais longtemps, au Café Clochette. Un coup de vent y amène, non pas Mary Poppins, mais des gens au moins aussi extraordinaires et qui ont l'avantage d'être en 3D, enfin je veux dire que ce sont de vrais gens, enfin je ne sais pas trop ce que je veux dire mais bon bref.
Une maman fatiguée qui vient se réfugier un instant et finit par se mettre à bouquiner tranquille pendant que ses bambins vont vaquer à leurs propres occupations ; une famille presque au complet parce que la maman est en train de faire la cuisine pour le dîner avec les amis et qu'elle a chassé tout le monde pour se concentrer tranquille sur les arcanes du plat prévu ; trois amies pourvues de tout-petits qui tètent ou suçottent leurs doigts en zieutant la drôle de boule à perles qu'on leur a posée sous le nez pour les distraire ; un papa tout seul aux traits tirés avec une petite fille en pleine forme ; une tribu multiforme qui s'est donné rendez-vous...
Comment je faisais, avant ? est-ce que je voyais vraiment les gens ? oui sans doute, mais pas de la même façon.
Je commence à comprendre la fierté du commerçant. Chaque jour, quand on fait le bilan de la journée, on sait que ce qui en ressort dépend des décisions petites ou grandes qu'on a prises. Je n'avais jamais, jusqu'à présent, défini moi-même la valeur de mon travail. Le plat du jour, à quel prix ? les dernières petites tomates de la saison (qui viennent du jardin de la dame des herbes du marché des Lices) à côté de la galette végétarienne, elles sont très jolies mais un peu chères, non ? ou alors il faut augmenter le prix du plat ? mais c'est dommage pour les familles, non ? Si on s'en sort, si on ne s'en sort pas, ça dépend de la façon dont on a conduit les choses ; il s'agit de jongler tout le temps. Ou ai-je lu déjà que le compromis, ce n'est pas entre deux personnes, c'est entre l'idéal et la réalité ? C'est ce qui se passe ici.
Enfin j'aurais peut-être dû suivre les cours de business and management à l'époque où il était encore temps au lieu de faire la maligne avec Shakespeare, ça aurait peut-être été utile aussi...
Et pour finir ces considérations de haute voltige qui n'ont pas dû manquer de vous donner le vertige (moi j'ai les oreilles qui papillonnent, là), ça alors ! on parle de nous au Québec ! Merci à Laurence du Poussette Café pour le lien vers ce billet du blog Mamamiiia. Vla ti pas que nous sommes un phénomène de société, dites !

dimanche 14 décembre 2008

Petits carrés chocolatés

Une recette testée et approuvée par ma testeuse de recettes de choc et plébiscitée depuis par le papa de la petite fille qui ne voulait plus quitter mes bras hier soir que j'en étais toute émue... Le dit papa s'en est mis plein les doigts parce que le chocolat n'avait même pas refroidi mais il avait l'air content quand même. Je ne suis même pas sûre que la maman de la jolie petite fille a pu y goûter, mais maintenant qu'elle a la recette, elle a les cartes en main. Bon ap', J. !

Petits carrés chocolatés

Dans un robot ménager, mettre 240 g de farine, 240 g de beurre doux, 160 g de sucre roux, un sachet de sucre vanillé, une bonne pincée de sel et un jaune d'oeuf. Mixer et transférer la mixture dans un plat à four (20 x 30 cm environ), bien tasser. Cuire à 160°C une trentaine de minutes, il faut que la pâte soit cuite. Au sortir du four, déposer sur la pâte les carrés de deux plaques de chocolat, celui que vous voulez (sauf le chocolat blanc, qui en réalité n'est pas vraiment du chocolat d'ailleurs, enfin faites vos expériences perso et dites-moi ce que ça donne). On peut aider le chocolat à s'étaler à la spatule ou repasser quelques secondes au four si nécessaire. Disposer enfin des noix diverses dessus (amandes, pistaches, noix, noisettes, pignons...) de façon artistique.
Enfin, attendre que le tout ait bien refroidi et couper en petits carrés entre les noix avec un grand couteau tranchant.

samedi 13 décembre 2008

Vade retro felinas

Il fait un temps de canin. Je suis rentrée trempée du marché des Lices où quelques péquins faisaient piteusement la queue devant les étalages où les potirons se noyaient déjà. J'ai laissé tomber les champignons et ramené mon kilo d'épinard, un chou vert et des carottes pour le sauté de veau, plus des bricoles de mon fournisseur officiel de produits libanais.
Ah ! quel temps ! au moment où je vous parle, les voitures balancent de grandes gerbes d'eau sur les trottoirs en passant et je n'ai pas vu passer un passant depuis au moins 20 mn. Autant vous dire qu'ici, c'est le grand désert blanc. C'est la première fois que je ne "fais" pas un seul couvert pendant un service et ça me fait tout drôle. D'autant que j'ai passé des heures en cuisine ce matin pour concocter mon sauté de veau, un osso bucco et une galette végétarienne au fromage, sans compter l'embeurrée de chou, les petites salades de l'assiette d'hiver et la mousse au chocolat... Ben voilà : j'attendais des tas de gens transis et me voilà toute seule, transie itou. Le commerce, ya pas à dire, c'est une activité aléatoire parfois. J'ai mis du jus de pomme à la cannelle sur le feu en espérant attirer les foules, pour l'instant ça ne marche pas plus que ça.
C'est que je m'ennuie, moi ! Je sais, je devrais en profiter pour étiqueter les livres, remplir enfin le CERFA de déclaration de travaux pour la devanture ou un autre des multiples papelards qui traînent dans le coin ou prendre des photos de mes chats qui font la sieste tout emmêlés pour se tenir chaud sur le canapé. Au lieu de ça, me voilà.
Bon allez, je vous raconte un dernier truc et je vais travailler, quand même. En ce moment, c'est la guerre avec les matous. Ils sont tirés par le bout de leur petite truffe toute tapissée de cellules olfactives hyper efficaces jusque dans la cuisine où je m'évertue à leur indiquer qu'ils n'ont rien à faire là, leurs cellules et eux. Difficile de leur expliquer que pour pouvoir leur payer leurs croquettes quotidiennes, il faut bien que je défende bec et ongles la bonne nourriture qui leur passe sous le nez ; une histoire de proie et d'ombre qui les laisse de glace. Ce qui les rend particulièrement fous de désir de rester camper là, c'est le poulet rôti ; hier soir, où le poulet rôti était au menu, j'ai fait décamper une bonne demi-douzaine de chats furibards d'être délogés du tabouret près du four. M'est avis que la nuit dernière, où une nouvelle épaule d'agneau a confit tout doucement pendant des heures, ils sont restés plantés là les yeux écarquillés et la truffe aux abois. Ca expliquerait leur petite mine ce matin et la sieste prolongée dans laquelle ils sont présentement plongés. Les veinards.

PS. Je n'ai pas encore pris de décision quant au nom de mon aspirateur. Ce matin, j'ai passé un coup de balai parce que je n'ai pas osé le sortir du placard pour le lui annoncer... Ca vient, mon grand, ça vient. J'aime beaucoup les propositions déjà arrivées !

jeudi 11 décembre 2008

Du nom des choses

Encore une journée riche en émotions au Café Clochette. Elle a commencé par la réunion "bambins" de La Leche League, avec Magali qui étrennait son tout nouveau statut d'animatrice. Merci pour ce bon moment Magali, tu as pris une relève difficile avec brio !
Suivirent un déjeuner avec des assiettes de salade d'hiver et des gens qui papottent, puis des thés-petits gâteaux avec des gens qui passent et qui s'installent, et puis... tout le reste, quoi.
Merci pour vos messages suite au billet d'hier et ne vous inquiétez pas : je vais bien, MiniLoup aussi. J'ai appris la mort de quelqu'un que j'aurais aimé mieux connaître et j'en ai été très touchée.
Mais je ne vous laisserai pas sur ça, j'ai un mot bien plus léger à vous dire sur la domesticité du Café Clochette (ça se dit toujours, ça ? on va inventer une nouvelle façon de le dire, alors).
Je réalise ce soir que j'entretiens désormais une relation des plus intimes avec mon aspirateur. Avant, on était copains, mais pas très proches, je veux dire qu'on ne passait pas nos loisirs ensemble si on avait autre chose à faire de plus intéressant. Dernièrement, hasard ou nécessité, nos chemins ne cessent de se croiser (ce qui est des plus agaçants vu que l'individu est pourvu d'un fil et moi de pieds). Et nous voilà à nous fréquenter assidûment. Et misère de misère, il n'a même pas de nom le pauvre, et j'ai l'imagination en berne ce soir. J'ai donc besoin d'un petit coup de main pour prénommer l'olibrius, si vous n'avez rien de mieux à faire. Ca évitera peut-être à Prosper et consort de continuer à le regarder de haut (il faut dire que Prosper est posé sur le plan de travail et que X n'y monte jamais, ça crée une hiérarchie automatique). Mais je vous en prie, ne l'appelez pas Evariste. C'est le nom de l'ex, et ça le met en pétard qu'on parle de lui.

mercredi 10 décembre 2008

Page blanche

cat

Il arrive que je n'aie rien à vous dire. Rarement, c'est vrai. Mais ça arrive. Que les petits incidents du quotidien hors Café Clochette et les vraies tristes nouvelles soient juste un poids qui pèse lourd et pas le prétexte à narration par ici.
Ce soir, donc, rien de spécial ici parce que trop ailleurs. Mais je reviens... bientôt.

mardi 9 décembre 2008

Oh la tête

Merci M. de m'avoir envoyé ce petit bout de journal... j'avoue à ma grande honte ne lire "Le Journal"* que très rarement et je n'avais pas vu que ça avait paru.

* Ouest France bien sûr (prononcer Ouesteuh France).

lundi 8 décembre 2008

Nostalgie ?

On vient gentiment de me convier à un séminaire sur « Le marquage anaphorique en question dans quelques extraits de /Sartoris/et de /Flags in the Dust/ de William Faulkner ». Hum. Je me tâte. Ca me changerait des mantecaos, mais il faudrait que j'aille réviser mes fiches sur ce que peut bien vouloir dire le marquage anaphorique.
C'est un tournant stratégique dans ma carrière.
Nan, allez, je reste ici. Le four, c'est 195°C pour les mantecaos, je parie que William Faulkner ne le savait même pas.

Pas l'temps, là, mais youpi

Ben non j'ai pas l'temps, là, vu que je vaque en coulisses à l'intendance tendance on court tout le temps.
Mais quand même, youpi laouti, allez donc zieuter ça :
J'ai la grande chance d'avoir des amis qui ont participé de tas de façons différentes à la création du Café Clochette, qui le pinceau ou la perceuse à la main, qui, comme M'dame CB, le clavier au bout des doigts (elle est aussi très forte en assemblage de meubles). C'est beau, non ? Le Café Clochette a donc, dorénavant, son site internet et de temps en temps, vous pourrez aller cliquer pour voir ce qui s'y passe et ce qui s'y mange.
Bon, je file, j'ai des magrets sur le feu, là. Merci encore cb, youpi tralalaouti !
PS : le dessin, bien sûr, est de Florette.

dimanche 7 décembre 2008

Des fourbis et des sommes

Journée étonnante. Tellement à vous raconter ! Ce sera dans le désordre, parce qu'à l'heure qu'il est j'ai les idées un peu embrouillées. Est-ce aussi le tout petit verre de l'excellent Saint Cyprien dont au sujet duquel nous devisions, le caviste et moi, je ne sais, toujours est-il que la netteté de ma pensée est hors-champ. Et honte sur moi pour ne pas maîtriser le vocabulaire de la photo avec mon atavisme, mais bon à cette heure-ci, voir plus haut.
J'oubliais d'ailleurs, distraite que je suis, que les thés proposés à la théière au Café Clochette sont également en vente dans de jolis paquets qui font de jolis cadeaux.
Bon, alors aujourd'hui, quoi t'est-ce qui s'est passé au Café Clochette ? Déjà, croyez-le ou non, un cours de grec ancien. Ben si. Une demi-douzaine de joyeux hellénistes amateurs ou confirmés, dont yours truly dans la catégorie grand amateur, s'est réunie pour se creuser les méninges et le Bailly. Et puis on a ouvert pour le déjeuner, et la cabane s'est animée et Isabelle et moi on s'est mises à courir partout. Isabelle, décidément, elle est formidable. Elle voit tout, elle repère la plus petite carafe qui manque sur une table et paf, la carafe elle est là. Quand je dis paf, ce n'est pas paf d'ailleurs, ça se fait en douceur et sans heurt. C'est un vrai plaisir de travailler avec elle. Et le reste de la journée, on a enchaîné des périodes calmes et des périodes de grande affluence, qui n'aurait pas changé grand-chose sur le quai du RER B que je fréquentai assidûment à une certaine époque, mais qui au Café Clochette transforme radicalement le lieu, salle ordinaire aux chaises bien alignées, en un salon où l'on se cause, où l'on goûte à grand renfort de chocolat chaud (bio et du commerce équitable, s'il vous plaît, Jérôme de Terra Libra avait bien raison quand il disait qu'il était fameux, merci Jérôme pour le conseil), de jus de fruits (et le Philtre d'Amour [pomme, citron, cassis et épices] du même fournisseur est autant apprécié que le chocolat) et de petits gâteaux. Pour aujourd'hui j'avais fait des meringues : des blancs d'oeuf à température ambiante, battus à grande vitesse par Prosper, auxquels on ajoute à petite vitesse le même poids de sucre glace et encore le même poids de sucre en poudre, on dresse à la petite cuillère sur une plaque, au four à 100°C pendant une heure ou deux, et voilà.
Ah tiens, demain, avant que j'oublie, il y aura encore du jus de pomme bio chaud à la cannelle, il est en train de frissonner tout doucement avant d'infuser toute la nuit. Et il reste des meringues. Et quelques autres petits gâteaux.
En fin d'après-midi, on a ouvert les petites bulles et les présents ont trinqué à la longue vie du Café Clochette pendant que la cabane résonnait de grands abracadabras parce que les petits avaient découvert les baguettes magiques dans la malle. Et puis Isabelle est partie rejoindre ses fistons et j'ai recroquevillé les orteils de frousse avant d'affronter la foule des dîneurs. Et puis je me suis remémoré le RER B et j'ai décidé que bon, c'était faisable, quand même. Et j'ai rigolé (pas à haute voix, je sais bien que ça peut faire peur aux clients une cafelière qui rigole toute seule en cavalant pour poser des nappes sur les tables, un plateau en équilibre sur une main et le carnet à souche entre les dents) en me souvenant de la scène de la matinée, à potron minet, où je m'étais frotté les mains en me disant :
- Oh chouette, une minute de libre, je vais pouvoir repasser les nappes histoire d'avoir de belles tables avec des nappes bien repassées ce soir.
- Hum... où est le fer, déjà ? ah le voilà. Et les nappes ? par ici, non ? oui, par là, je les vois, les voici. Bon, on y va.
- ...
- J'ai plus de table à repasser.
Par une série de péripéties improbables, je me trouve en effet dotée d'un fer mais pas de table à repasser, et vu que je repasse rarement, je ne m'en étais pas encore rendue compte. Anecdote totalement sans intérêt, mais il est évident que ce soir les nappes n'étaient pas totalement raccord avec la platitude de la table, on va dire. Penser à acheter une table à repasser. Et des pinces à nappe pour les retenir sur les tables, parce qu'elles ont une fâcheuse tendance à essayer d'aller voir sous la table si le chat n'y est pas.
Je n'ai pas rigolé toute la soirée, hein, j'étais concentrée comme pas deux et j'ai réussi, encore une fois, à terminer le service en n'oubliant que des couverts pour une dîneuse (qui avait emprunté la fourchette en plastique de son fiston pour ne pas me déranger), une carafe sur une table (Isabelle, quel est ton secret ?) et le dessert de MiniLoup qui n'a pas manqué de me le rappeler, je vous rassure. J'ai vu partir avec regret la souris de l'épaule d'agneau de 7 heures - je signale aux incultes en matière de cuisine qu'un agneau de 7 heures ce n'est pas celui qui prend le Paris-Strasbourg de 7h01, c'est une pièce de viande qui a cuit pendant des heures, 7 en général, au four à basse température et qui se confit tout doucement et que miam - et je signale également que la souris de l'agneau ce n'est pas une peluche qu'on offre à la naissance d'un jeune ovin, peluche en forme de petit rongeur, mais le morceau qui reste sur le manche (l'os) et qui a légèrement grillé et qui concentre toutes les saveurs du plat - vu que j'avais vaguement espéré y goûter moi-même, mais le devoir avant tout.
Pour finir, quelques photos, d'abord celle de mon boucher (le monsieur de droite), puisqu'il a été pris en photo pour l'expo actuelle sur les commerçants de Rennes :
J'aime bien prendre des photos en photo, ça bouge moins que les escargots.
Ensuite, la cuisine à la fin du service :


Et puis la salle à la fin du service, quand les cafés sont servis et que les mouflets profitent de la sagesse des parents pour faire un sapin de Noël avec le porte-manteau :

Quelle journée... Quelles journées... Journées étonnantes, mais journées ordinaires finalement au Café Clochette. Pourvu que ça dure. En tout cas, pour l'instant, si j'en crois mes tableaux qui calculent tout seuls, mathématiquement ça devrait pouvoir durer, nonobstant autres péripéties. Enfin je dis ça sans avoir consulté Mister C., prochaine étape importante dans la gestion du Café Clochette version vrai commerce qui existe pour de vrai.
Allez, à demain tout le monde. Dormez bien et ne laissez pas les bestioles de lit vous mordre.

vendredi 5 décembre 2008

Autopromo

Tiens donc, voilà Noël qui approche... J'étais tellement occupée que je l'ai à peine vu approcher, à petits pas de MiniLoup, vu que c'est quand même par nos enfants que Noël nous touche autant. Les lumières place Sainte-Anne, les senteurs de cannelle, les rendez-vous familiaux pour les jours stratégiques, tout ça c'est pour bientôt. Et les cadeaux, ah la la, les cadeaux. Pour le cousin qu'on ne voit jamais, pour la grand-mère qui aime "les histoires vraies, parce que les romans c'est pas comme dans la réalité", pour le petit-neveu qui ne jure que par la déco yin et yang (si si, ça existe, j'en ai eu confirmation aujourd'hui). Ou alors on peut choisir la méthode alternative : un cadeau pour chacun, au hasard d'un tirage au sort le soir du réveillon. Ou alors, des cadeaux juste pour les enfants.
Pour ajouter ma petite pierre, je vous rappelle que des jouets en bois sont en vente au Café Clochette et qu'un catalogue est disponible pour ce que je n'ai pas en stock. Et puis tant que j'y suis, si c'est de la haute culture que vous avez envie d'offrir, laissez-moi vous dire un mot d'un auteur inconnu, John Kendrick Bangs. J'ai une tendresse toute particulière pour lui parce que je l'ai découvert totalement par hasard et que j'en suis tombée raide dingue tout de suite. Le coup de foudre littéraire. C'est très chic, pour un éditeur ou un traducteur, d'annoncer qu'on a découvert un auteur totalement inconnu. Ce n'est pas totalement vrai de John Kendrick Bangs. Il fut un auteur des plus prolifiques dans les Etats-Unis du 19ème siècle, et des plus drôles aussi. C'est lui qui fut l'auteur de deux romans prenant place au bord du Styx, avec des personnages qui discutent le bout de gras comme Sherlock Holmes, Bonaparte et Socrate, à se chercher des poux dans la tête pour savoir si le glaive est plus fort que la plume, entre autres. Ces joyeuses bandes de gais lurons se retrouvent dans certaines des centaines de nouvelles qui coulèrent du stylo de Mister Bangs, ainsi que d'autres tout aussi savoureux. J'ai eu l'honneur et l'insigne avantage de traduire pour les éditions Rivages un choix de nouvelles de Bangs et j'en suis très fière et encore émue. C'est drôle, voilà tout. J'en riais à haute voix en bataillant avec mon dictionnaire. Alors si vous ne savez pas quoi offrir, ma foi... ça peut tout à fait faire l'affaire. Et puis ça va peut-être vous sembler étrange, mais je n'ai rien à gagner à vous le dire, sinon votre reconnaissance éventuelle de vous l'avoir fait connaître si ça vous plaît vraiment, vu que j'ai vendu les droits d'auteur sur ma traduction et que je ne toucherai rien sur les ventes (à moins d'atteindre les tirages de Harry Potter m'enfin ça m'étonnerait quand même un chouia). Ca s'appelle Présence d'esprits, c'est de John Kendrick Bangs, c'est paru chez Rivages en 2007, c'est plein de fantômes rigolos, et c'est le dernier livre que j'ai traduit. C'était le bon temps !
Bon ce n'est pas tout à fait vrai, cette dernière phrase. Parce que là en ce moment, je m'amuse bien pour tout vous dire. C'est fou toutes les choses qu'il faut savoir faire. Discuter avec le caviste sans se rendre ridicule, par exemple, c'est tout un art. Distinguer la cuisse du fruit, je savais faire chez un canard à l'orange, pas encore chez un merlot. J'apprends.
Allez, pour vous laisser sur votre faim : demain, il y aura des tendrons de veau façon belle-maman (la recette suivra un de ces jours), une assiette végétarienne avec des petites salades (poire-crevette, couscous de coriandre et aubergine entre autres), de la quiche et peut-être, si vous êtes sages, du gâteau. Enfin des gâteaux.
Et au cas où vous l'auriez oublié : c'est l'inauguration demain ! Il y aura du pétillant du côté de l'apéro du soir, mais le reste de la journée, les boissons sont déjà offertes !

mercredi 3 décembre 2008

Ze brownie

J'ai longtemps cherché une bonne recette de gâteau au chocolat. Quand je faisais part de cette quête, tout le monde s'exclamait illico "attends, cherche plus, j'ai la meilleure recette du monde !". Mais à moi, il semble qu'une recette de gâteau au chocolat, c'est comme une paire de chaussettes : ça ne se prête pas. Eventuellement, en cas d'urgence, certes, mais sur le principe je suis intransigeante.
Ce qui me pousse donc ce soir à vous donner ma recette de gâteau au chocolat. Je ne veux rien en échange, faute de remettre en cause ce qui, ça ne vous aura pas échappé, était toute une philosophie de vie : la bonne recette de gâteau au chocolat ça s'approprie, ça se goûte, ça se teste, et un jour peut-être ça devient la vôtre à vous et rien qu'à vous. Que vous vous empresserez de vouloir refiler à tout le monde, mais ainsi va la vie et la nature humaine.
Alors bon bref, revoici une recette, parce que tout le monde le vaut bien et parce que moi je la trouve très bonne.
Ah oui, rectification pendant que j'y pense : ce n'est pas techniquement un simple gâteau au chocolat, c'est un brownie au chocolat. Juste histoire que les choses soient claires. Foin de ces verbiosités, la voici la voilà.

Ze brownie au chocolat
Faire fondre doucement 150 g de bon chocolat (bio et du commerce équitable, c'est encore mieux) dans 150 g de beurre. Battre 3 oeufs, 250 g de sucre et un peu de vanille. Ajouter au mélange de chocolat. Ajouter 100 g de farine puis 125 g (soit un sachet) d'amandes en poudre. Mettre dans un plat carré ou rectangulaire recouvert de papier sulfurisé, enfourner à 180°C. Ensuite, tout dépend de votre four. Ca peut prendre 20 mn, ça peut prendre 3/4 d'heure. Il faut qu'un couteau ressorte humide, mais pas chargé de pâte. Sortir du four et laisser reposer un moment avant de couper en morceaux.

A vous les variations et l'appropriation. Que ce gâteau vous soit un phare sur la longue route de la recherche de la recette parfaite. Amen.

Tribu koala

Timirrou n'aime pas la foule. Or Timirrou a la fâcheuse habitude de manifester son mécontentement, dans le salon de l'étage, par les voies urinaires plutôt que par la voie diplomatique. Donc en ce moment, il arrive que Timirrou et moi ayons des mots assez vifs. Il arrive aussi que le café soit vide et que MiniLoup fasse la sieste et c'est le moment privilégié où ce petit coquin félin vient taper la discute. Il se plante devant moi, se lèche une patte mine de rien, puis me fixe et dit "miou". Je lui réponds, il baille (c'est dire l'intérêt de ma conversation), puis il vient frotter son nez au bas de mon pantalon, tend les oreilles pour un gratouillis et part reprendre sa sieste interrompue. C'est toujours un moment calme et reposant.
Demain matin, un autre représentant serein du monde animal sera représenté ici puisque c'est la première fois que l'association Tribu Koala vient ici. Vous y rencontrerez Magali qui est une pro du portage et qui vous montrera donc comment installer votre bébé ou bambin dans une écharpe. C'est à 10h et c'est demain matin, ici au Café Clochette. Tous les renseignements sont sur le blog de Tribu Koala.

PS. Magali précise qu'il est nécessaire de réserver : 4 familles maximum !

mardi 2 décembre 2008

N° 13404*01

Ah ça non, je ne m'avoue pas vaincue. Ceux qui me connaissent savent que je rebondis toujours (ça a ses avantages d'être (légèrement) dodue) et les autres sont sur le point de le découvrir. Je m'en vais commencer par le plus facile, et par remplir mon trois cent milléunième CERFA, le bien ou mal nommé n° 13404*01 de son petit nom. Celui-là, c'est pour la devanture. Allez hop, si je dois revendre la maison, je veux au moins revendre un Café Clochette et pas un atelier de photographe, non mais des fois. Alors on y va, on fonce, on tape la route. Où est mon stylo ?
Et demain, le Café Clochette ouvre ses portes... j'allais dire "comme d'habitude" comme si je faisais ça depuis des années. Ben on va la construire, l'habitude. A base de petits gâteaux (mantecaos pour demain et autres petites choses) et d'une bonne dose de ténacité.

Quant à l'autre souci, plus sérieux, je me donne le temps de réfléchir posément à la façon dont je vais pouvoir présenter une demande de dérogation. Trop d'éléments m'échappent encore. Je me contenterai pour l'instant de vous citer, pour la bonne bouche on va dire, les trois derniers points du document intitulé

FICHE ACCESSIBILITE DES ERP
Contenu du dossier de demande d'autorisation d'aménager (3 ex)
art. R 111-19 à R 111-19-24 du code de la construction

(...)
9. Pour les établissements pénitentiaires, militaires, les centres de rétention administrative et les locaux de garde à vue, les chapiteaux, tentes et structures gonflables ou non, les hôtels-restaurants d'altitude et les refuges de montagne et les établissements flottants, la notice indique comment le projet satisfait aux règles particulières fixées par les arrêtés (non parus à ce jour)
10. Si les travaux sont relatifs à une enceinte sportive, un établissement de plein air ou un établissement conçu pour offrir une prestation visuelle ou sonore, la notice indique comment le projet satisfait aux caractéristiques prescrites par les arrêtés (non parus à ce jour).
11.Dans le cas où une dérogation aux règles d'accessibilité est demandée, la notice indique :
 les règles auxquelles le demandeur souhaite déroger,
 les éléments du projet auxquels s'appliquent ces dérogations
 les justifications de chaque demande.
 Et les mesures de substitutions proposées si l'établissement remplit une mission de service public.

M'est avis que certains responsables de refuges de montagne et d'établissements flottants doivent se gratter la tête encore plus que moi ce soir.
Pour ce qui est des centres de rétention administrative, je vous rappelle ou vous apprends que demain soir, place de la mairie à Rennes, de 18h à 19h, se tient un cercle de silence, comme chaque premier mercredi du mois.

lundi 1 décembre 2008

On ferme

Vous avez un peu suivi les péripéties administratives - ou pour être exacte, vous en avez eu un aperçu, c'était tellement lassant que j'en ai laissé la plus grande partie dans les limbes des histoires jamais racontées. Les aller-retours, les mails, les coups de fil, les bureaux écrasés sous la lumière des néons, des gens gentils et d'autres exécrables, des heures perdues, d'autres pleines de détails rigolos ; tout ça sur la dernière année, pour aboutir la semaine dernière à l'ouverture du Café Clochette dans la légalité.
Sauf que... Sauf qu'il me manque l'autorisation de repeindre la devanture. Bon, on va se remettre au dossier, refaire les copies, renvoyer les documents, reremplir un CERFA ou deux, retourner à la Poste pour un recommandé. Ca peut se faire. J'ai franchement mieux à faire, mais ça peut se faire.
Sauf que... Je viens de parler à une dame qui me dit que je ferais mieux d'aller voir mon notaire ce soir pour mettre la maison en vente. Je n'ai pas, voyez-vous, l'autorisation d'ouvrir ce restaurant parce que l'accessibilité n'en est pas conforme. Il est obligatoire de se conformer aux normes en vigueur en matière d'accès des handicaps sous toutes leurs formes (c'est la formule utilisée par cette dame : les handicaps, et pas les gens qui les portent...). J'appelais pour proposer qu'elle vienne voir et qu'on discute de ce que j'avais fait en faisant appel à des artisans bien mieux qualifiés que moi pour créer une rampe digne de ce nom et des sanitaires accessibles, en faisant au mieux des contraintes de la maison du 16e siècle. Elle me dit qu'elle ne va quand même pas se déplacer, quelle blague, et que je n'avais qu'à ouvrir une épicerie. Je lui explique qu'il y a une table à langer dans les sanitaires et elle se marre :
- Et pourquoi pas des petites toilettes pour les enfants pendant qu'on y est !
- Euh, oui...
Elle manque s'étrangler.
- Comment ???? vous ne mettez pas les 1,20 m nécessaires pour les handicaps et vous mettez des petites toilettes pour les enfants ????
- Euh, oui, les enfants sont ma clientèle principale, si vous permettez que je le dise comme ça.
- Quoi ????? mais pourquoi ????
- Ben euh... parce que c'est un lieu qui les accueille...
- Mais pour quoi faire ? Enfin peu importe, vous pouvez toujours demander une dérogation si ça vous chante, mais à mon avis vous n'avez aucune chance. Vous recevrez une injonction de fermer, comme d'autres commerces, même des grands noms, sur la place de Rennes, et c'est tout.
- Et cette commission, c'est quoi ?
- Il y a des représentants des commerces, si je puis dire, et des représentants des handicapés.
- C'es dommage qu'il n'y ait pas des représentants des enfants...
- Hein ? quoi ? pour quoi faire ?
- Parce que eux, ils auraient peut-être compris l'intérêt du Café Clochette plutôt que l'intérêt de l'application aveugle de la loi...
- Oui enfin, votre pente elle est à 8,5 et pas à 8, faut pas l'oublier quand même ! c'est pas moi qui fais la loi ! Et vos sanitaires, c'est n'importe quoi !
- Merci madame. Je vais réfléchir. Soit une visite au notaire soit un nouveau dossier pour une dérogation improbable, je vais voir.

Désolée, je suis amère aujourd'hui. Je n'arrive plus à prendre la distance nécessaire pour traiter ça avec humour. Peut-être parce que j'ai très peur que cet endroit soit détruit par des considérations aussi dénuées d'humanité. En plus je n'ai pas dormi pour cause de MiniLoup qui a des crocs qui poussent. Ca n'aide pas. Demain peut-être, ça ira mieux. Parce que c'est pas tout ça mais j'étais en train de concocter des petits plats aux petits oignons, moi, et que le menuisiser est en train de poser des nuages et que c'est déjà beau et que j'attends avec impatience de pouvoir peindre un soleil pour aller avec ; et puis la porte en verre est arrivée et ça ressemble enfin à un commerce. Alors ? l'ancienne porte ? je la garde au cas où, ou je l'envoie avec une petite pensée émue finir sa vie ailleurs ?
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