lundi 25 janvier 2010

The Man With the Squeaky Shoes

De temps en temps, un monsieur entre et demande des petits gâteaux. Ce n'est guère étonnant : j'en vends. Personnage un peu étrange, plutôt bel homme, cheveux grisonnants, il a pour particularité principale d'avoir des chaussures qui grincent sur le lino du Café Clochette. C'est toujours à l'oreille que je le reconnais, avant même de lever le nez de mes touches - car il a pour autre particularité d'arriver systématiquement pendant que je rédige un billet de blog. Pourquoi, mystère. En général, il entre et fonce vers moi, nous nous saluons avec la plus grande urbanité et il contemple le chaos ambiant. Car il a pour troisième particularité de venir, le plus souvent, quand tout le monde est parti après un service du soir, pendant ma pause blog avant de débarrasser les tables. Alors on discute pendant que je saisis mon plateau et que j'empile les verres, les gobelets des petits et les tasses à café. Il lui arrive de récupérer les bouteilles de vin vides et de me les tendre, mais je ne peux jamais les attraper parce que j'ai les deux mains occupées par mon plateau. Alors il les repose. Il tournicote un peu, va voir les poissons, consulte l'ardoise pour voir ce qu'il y avait ce soir-là au menu. Il finit par s'asseoir devant son assiette de petits gâteaux. On dirait qu'il a quelque chose à me demander mais qu'il n'ose pas. Alors on se contente de bavarder, je lui raconte mes aventures avec (et avant) les collégiens, on parle de renverser des tables (mais on ne le fait pas, j'ai encore l'aspirateur à passer, merci bien) et d'avenir incertain. Il me raconte ses histoires mais je suis trop bien élevée pour vous les raconter à mon tour. Il mange ses petits gâteaux, il retournicote un moment et puis il finit par repartir pour des cieux plus ou moins cléments, je ne sais pas.
Parfois, quand j'ai des insomnies, je pense au monsieur aux chaussures qui grincent. Je me demande bien ce que c'est, qu'il n'ose pas me demander. Moi qui n'impressionne même pas mes chats, je ne vois pas trop comment je l'impressionnerais, mais c'est l'impression qu'il donne. Que c'est mystérieux. Ca me rappelle l'inspectrice, tiens.
Ah au fait, l'inspectrice, j'ai eu de ses nouvelles, figurez-vous. Il va falloir que je vous en parle un de ces jours.

4 commentaires:

Magali a dit…

Il est peut être amoureux ! va savoir :-))

La Mouette a dit…

C'est aussi ce que j'ai pensé, il en pince pour toi!! S'il a des airs de mister T, y'a peut-être moyen de s'arranger... Ah, quel bourreau des coeurs, cette cafelière, quand même!!!

Anonyme a dit…

un soupirant?!

Pascale a dit…

Vous étiez bien perspicaces, mesdames ;-)

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