mercredi 2 septembre 2009

La malédiction de la sardine


Au cours d'un week-end de vacances à la mer, dans mon expérience, il y a généralement un objet qui vous agace au plus haut point et s'efforce de vous faire sortir de vos gonds. J'ai notamment une longue histoire de détestation des fermetures Eclair. Cette dernière escapade à la mer nous a permis de nous frotter à la sardine.
On arrive, on déballe la tente, on étale tout par terre pour l'avoir sous les yeux et on commence à chercher les sardines. Nom d'un ptit bonhomme, où sont-elles passées ? la dernière fois qu'on a replié la tente, on les a bien mises dans le sac avec le reste pourtant ! MiniLoup acquiesce : "voui, on les a mises dans le sac ! même, elles se coinçaient tout le temps et elles voulaient pas rentrer, tu te souviens maman ?" (nota bene : la rébellion sardinesque remonte donc à la fois précédente).
On secoue tous les objets un à un, on retourne le sac trois fois, on écarte les brins d'herbe, rien. On déplie la première couche de la tente et là, pouf, les voilà. Elles s'étaient cachées les coquines. On les sort du sac, on les compte, on les aligne une à une sur le sol, bien toutes dans le même sens. On se retourne une minute pour une histoire de tendeur qui traîne et dans lequel les papattes du petit loup se sont empêtrées. Quand on revient, il en manque une. Pour de vrai. Elle a pris la poudre d'escampette. Et ici, pas de chat sur le dos duquel mettre la disparition inopinée. Pas les mouettes, quand même ? J'en aperçois une qui ressemble furieusement à la mouette de Gaston, mais quand même, non, je ne puis y croire.
Une seule stratégie s'offre à nous : faire comme si tout était normal. Donc on déplie la tente, on enfonce la première sardine du premier coin - rectification : on s'aperçoit qu'on n'a pas de maillet. La dernière fois, c'est un sympathique voisin (pourvu d'un beau cerf-volant, mais ça n'a rien à voir) qui nous avait prêté le sien le temps qu'on monte notre tente. Ici, pas de voisin, c'est la fin de saison, il n'y a plus une seule tente à la ronde. Et c'est pas la mouette là-haut qui va nous prêter un maillet. On met à contribution le loupinet qui nous dégote un superbe caillou qui fera très bien l'affaire.
Aïe.
La première sardine est en place. Le terrain est caillouteux. N'épiloguons pas. Notre index gauche plie encore, tout va bien.
Deuxième sardine. Okay. Troisième. Le quatrième coin approche. La sardine maléfique rigole dans son coin - enfin pas dans son coin, elle n'y est pas encore, mais vous voyez ce que je veux dire.
Premier coup de caillou, elle se plie en deux, façon nez sur les genoux. On tire dessus pour la retirer, elle refuse. Ca glisse, on se retrouve pouf bing dans l'herbe. MiniLoup se bidonne. La mouette renchérit. On grinchonne, ça augmente encore leur hilarité. On saisit une autre sardine pour attraper la rebelle, ça résiste, la deuxième se plie également. On ignore royalement les éclats de rire dans notre dos. On redresse la deuxième sardine à coups de caillou, aïe, on cherche de quoi retirer la première et on dégote dans le fond du coffre, sous les matelas et autres duvets, le truc qui sert à déboulonner les écrous des roues, vous voyez ce que je veux dire ? On attrape la sardine de malheur avec le truc, on tire, on tire, on tiiiiiii...
Que s'est-il passé ? c'est toute la tente qui a cédé, quatre sardines retirées d'un coup, la tente qui valse, on se retrouve empêtrée dans un linceul vert bouteille pas des plus seyants. L'hilarité à côté atteint des sommets, ces deux-là vont se briser des côtes, c'est sûr. J'attends d'une seconde à l'autre le "ponf" de la mouette qui tomberait par terre, les ailes drapées sur le ventre, le bec grand ouvert et les yeux rouges de rire.
Je vous passe les dix minutes qui suivent, de dépêtrage, réalignement de vertèbres, émergeage de toile et autres reprises de dignité approximative.
On est allés louer un mobil-home. Et ben c'était très chouette. Le camping à la dure, c'est plus de mon âge. Besoin d'une tente, quelqu'un ? il manque une sardine et deux autres sont salement amochées, à part ça... bon courage.

3 commentaires:

juliette a dit…

merci de me faire rire de si bon matin
bises

Emilie a dit…

Moi aussi cet article me rend de bonne humeur !!!! Merci Pascale et Mini-loup !!

Nathalie a dit…

Je me marre toute seule devant mon écran. Biz de nous 5!!!

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