Parfois, vous vous trouvez prise dans le tourbillon d'une salle comble pleine de gens qui ont faim. Et qui, aussi surprenant cela soit-il, vous demandent de les nourrir. Comme, maintenant, il y a écrit "restaurant" sur la devanture, vous n'avez pas d'excuse et devez obtempérer. Donc vous courez partout comme un petit lapin à pile et nourrissez tous ces gens qui ont faim. Qui repartent ensuite, l'air satisfait et le moufflet barbouillé de glace à la vanille. Seul problème, il n'y a ensuite plus rien à manger dans la maison. Et c'est toujours un restaurant. Donc dans deux-trois heures, il est à prévoir que vous devrez faire face à la honte si jamais vous n'avez rien à manger et que d'autres gens (ou les mêmes s'ils reviennent, ça arrive) viennent eux aussi mettre les pieds sous la table. Peut-être auriez-vous dû y croire, que c'était un restaurant, et cuisiner en conséquence des grandes marmites plutôt que vos petites casseroles habituelles de cuisine familiale et sereine.
Vous jurez - parce que vous avez des lettres - qu'on ne vous y reprendra pas et vous vous écroulez, les cheveux en déroute et le souffle court, sur votre chaise à vous et rien qu'à vous posée devant l'ordinateur. Et puis vous vous relevez très vite parce qu'il traînait sur votre chaise une dizaine de griffes au bout d'un chat qui dormait et fut réveillé par votre effondrement sur la dite chaise. Rien que de très ordinaire. Vous foncez en cuisine et faites ce qu'il faut pour créer de la nourriture de vos blanches mains, en souhaitant avoir des journées de quelques heures de plus que les gens qui vous entourent, juste histoire de rester à flot.
Alors le lendemain, vous vous levez avec les poules (dont vous subodorez qu'elles se lèvent bien en même temps que vous mais au milieu d'une bourgade de la taille de Rennes, les poules ne sont pas légion à la ronde et vous ne pouvez guère vous baser sur leur caquettement pour en déduire l'heure idéale de votre lever matinal) et vous foncez dans la cuisine commencer par éplucher trois kilos de pommes de terre. Avant de réaliser que ce jour-là, vous n'aviez pas prévu de purée au menu. Tant pis, vous la faites quand même et vous enchaînez sur les entrées. Vous n'avez pas d'idées pour les entrées. Vous enchaînez sur les plats. Zut, vous n'avez toujours que vos casseroles. Et pas l'envie du tout de faire comme si. Alors vous ressortez tranquilou vos casseroles et vous vous lancez dans le mitonnage serein, comme d'hab, d'une gentille daube et d'un curry délicat. A taille humaine : pour dix ou douze convives, pas plus.
Ce qui fait que deux-trois heures plus tard, au moment du service, vous vous retrouvez à espérer que tout le monde ne voudra pas en même temps de la daube ou du curry, vu que la taille de vos casseroles est toujours la même... Par contre, question purée de pommes de terre au romarin frais, aucun souci.
En fin de service, après vous être fait piqueter le jean sur les griffes du même chat que la veille, vous recogitez à qu'est-ce-que-je-vais-bien-pouvoir-leur-faire-à-manger-encore. Parce que deux-trois heures plus tard...
Vous jurez - parce que vous avez des lettres - qu'on ne vous y reprendra pas et vous vous écroulez, les cheveux en déroute et le souffle court, sur votre chaise à vous et rien qu'à vous posée devant l'ordinateur. Et puis vous vous relevez très vite parce qu'il traînait sur votre chaise une dizaine de griffes au bout d'un chat qui dormait et fut réveillé par votre effondrement sur la dite chaise. Rien que de très ordinaire. Vous foncez en cuisine et faites ce qu'il faut pour créer de la nourriture de vos blanches mains, en souhaitant avoir des journées de quelques heures de plus que les gens qui vous entourent, juste histoire de rester à flot.
Alors le lendemain, vous vous levez avec les poules (dont vous subodorez qu'elles se lèvent bien en même temps que vous mais au milieu d'une bourgade de la taille de Rennes, les poules ne sont pas légion à la ronde et vous ne pouvez guère vous baser sur leur caquettement pour en déduire l'heure idéale de votre lever matinal) et vous foncez dans la cuisine commencer par éplucher trois kilos de pommes de terre. Avant de réaliser que ce jour-là, vous n'aviez pas prévu de purée au menu. Tant pis, vous la faites quand même et vous enchaînez sur les entrées. Vous n'avez pas d'idées pour les entrées. Vous enchaînez sur les plats. Zut, vous n'avez toujours que vos casseroles. Et pas l'envie du tout de faire comme si. Alors vous ressortez tranquilou vos casseroles et vous vous lancez dans le mitonnage serein, comme d'hab, d'une gentille daube et d'un curry délicat. A taille humaine : pour dix ou douze convives, pas plus.
Ce qui fait que deux-trois heures plus tard, au moment du service, vous vous retrouvez à espérer que tout le monde ne voudra pas en même temps de la daube ou du curry, vu que la taille de vos casseroles est toujours la même... Par contre, question purée de pommes de terre au romarin frais, aucun souci.
En fin de service, après vous être fait piqueter le jean sur les griffes du même chat que la veille, vous recogitez à qu'est-ce-que-je-vais-bien-pouvoir-leur-faire-à-manger-encore. Parce que deux-trois heures plus tard...
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