vendredi 29 avril 2011

A vendre

Une dernière chance. Dire ici que le Café Clochette est à vendre, c'est une dernière chance pour que l'activité ne s'arrête pas définitivement.
Il m'en coûte beaucoup de venir vous dire ça, mais c'est vrai : si dans quelques jours personne ne s'est manifesté pour manifester le désir de reprendre l'affaire (l'affaire, c'est laid quand même comme mot, non ?), il ne me restera comme option que de dissoudre la dite affaire et de vendre la maison telle que nous l'avons achetée il y a sept ans, vide. Alors certes, ça peut donner lieu à des billets de blog tout à fait échevelés de raconter les péripéties de la fin du Café Clochette mais, comment dire... cette perspective ne suffit pas à m'enjouer.
Je réalise que mes lecteurs fidèles auront peut-être quelques doutes : à force de raconter ici les mésaventures, les fatigues et les soucis, ce blog n'est peut-être pas, en effet, la meilleure tribune pour dire quelle extraordinaire aventure ce serait pour des repreneurs éventuels que de s'installer ici et de pousser dehors les savates de la cafelière pour les remplacer par leurs propres chaussons à pompons. Certes ! et pourtant je le pense, que c'est une belle aventure.
Alors advienne que pourra... En un mot comme en sang, l'annonce se présente ainsi :

Le Café Clochette est ouvert depuis deux ans et demi, il vient d'entrer au guide du Routard et dans le Petit Futé. Accueil des familles avec enfants (chaises hautes, toilettes aménagées, table à langer, vente de jouets...). La maison et le commerce sont indissociables ; maison de 150 m2 (grand salon, salle de bain, deux grandes chambres aménageables) et restaurant-salon de thé de 60m2 (une vingtaine de places assises), cuisine entièrement équipée. En plein centre-ville, tout près du métro Ste Anne. Prix : 200000€

Vous pouvez me contacter à l'adresse suivante pour des informations supplémentaires.

samedi 23 avril 2011

Des tristesses

Comment on écrit quand on ne sait plus comment écrire ? Comment on écrit quand on a des choses tristes à dire à des gens qui n'ont pas mérité de les entendre ?
Ce soir, mes amis, c'est la cafelière historique qui vous écrit et elle a des tristesses dans les yeux parce que c'est triste ce qui se passe, à la fois triste et joyeux, mais triste surtout.
A toutes les mamans, il y en eut beaucoup, qui nous écrivaient pour avoir des renseignements sur l'entreprise, sa structure et ses réalités, nous n'avons jamais répondu que très honnêtement : envisager d'ouvrir une telle structure, c'est dur, et il faut le faire les yeux ouverts. Aujourd'hui, je n'enlèverais pas un mot à ce que nous avons pu leur écrire, et il me faut leur raconter la suite de l'aventure. La suite de l'aventure, c'est qu'un petit commerce de ce genre, mené comme j'ai voulu le mener, n'est viable que si on y met tout son coeur, toute son âme et toute son énergie. Et au bout de deux ans et quelque d'ouverture, je dois me rendre à l'évidence : mettre tout son coeur, toute son âme et toute son énergie dans quelque chose, c'est possible seulement si c'est votre vie tout entière qui y est engagée et que vous renoncez à toute autre vie. Je n'ai pas fait ce choix-là : j'ai choisi une vie incertaine mais vivante à une vie connue mais enfermée au quotidien. Les deux magnifiques personnes qui m'ont succédé ici, Aude et Solo, que beaucoup d'entre vous connaissent et apprécient, ont vécu leur passage ici à la manière d'un sacerdoce et ce qu'elles ont réussi à faire, personne d'autre qu'elles n'aurait pu réussir à le faire.
Mais voilà, on ne vit pas que pour ça. On a une vie à côté, on aime, on espére, on croit qu'il existe quelque chose en dehors. Et parfois on se dit que le sacerdoce a, peut-être, ses limites existentielles. Et que ces mots affreux, "cessation définitive d'activité", sont une réalité qui pourrait bien un jour s'appliquer à votre rêve, votre bébé, votre fierté.
Le Café Clochette est en vente et la maison qui le contient aussi. Je ne sais pas, aujourd'hui, qui viendra y vivre après moi. Ce n'est pas un lieu ordinaire, cette maison. Il y est né plein de rêves et un bébé. D'ailleurs le destin qui a toujours un tour de plus dans sa poche a poussé aujourd'hui sur le pas de ma porte le photographe qui habitait ici avant moi. C'était sa première visite depuis sept ans qu'il nous avait vendu la maison... il a pu y faire un petit tour pour voir à quoi ça ressemblait maintenant, avant de repartir. Je souhaite profondément que le Café Clochette continue, qu'il poursuive son bonhomme de chemin sans moi, qu'il continue à accueillir des parents, des enfants, des grands-parents, des gens seuls et des gens accompagnés, des petits et des grands... Mais je n'en sais rien. Peut-être bien que l'aventure s'arrête.
Quand on a fini par entendre ces mots-là, on repense à tout ce qui a précédé. Je pense, mes amis, à votre fidélité. Je pense à ceux qui ont monté cette étagère, fixé ce meuble au mur, peint ce bout de plafond. Je pense aux larmes épanchées sur une épaule amie quand je croyais que jamais le Café Clochette ne verrait le jour. Je pense aux éclats de rires partagés pendant nos dîners de filles. Je pense aux petits que j'ai connus quand ils ne savaient pas encore marcher et qui ont maintenant petits frères et petites soeurs et font les quatre cent coups avec leurs jeunes copains d'école. Je pense à tous ces gens extraordinaires que je n'aurais jamais connu autrement. Je pense à Isabelle et Christine. Je pense à Karine des Libellules qui a vécu ça avant moi. Je pense à mes voisins, mes voisines, qui continuent leur rêve et font vivre ce quartier. Je pense à ceux qui s'exclameront "oh non !". Je pense à tous ces visages connus qui sont devenus des visages amis. Je pense à des sourires, des hésitations, des fatigues immenses et des plaisirs furtifs. Je pense à ce petit vin que je servais aux débuts du restaurant. Je pense à toutes ces recettes que je ne testerai jamais. Je pense à vous, et à moi aussi. Et j'ai plein de tristesses dans les yeux.
Mais je sais aussi que ces deux ans passés dans ce rêve-là n'auront pas été vains. Que toute rencontre humaine est la seule qui vaille et qu'ici, il s'est passé plein de moments qui n'auraient pas pu être vécus ailleurs. Je sais aussi que ça n'aura pas changé la face du monde et que la vie continue. Alors tout simplement, je vous dis que j'ai aimé vivre cette aventure, que j'ai aimé vous connaître, de près ou de loin, et que je vous souhaite de repenser parfois au Café Clochette avec le petit pincement de coeur qui dit "ah oui, je me souviens...". Et qu'il y a encore un bout de route à faire avec ceux, nombreux, qui sont devenus des amis et à qui je tiens.
A vous tous, un grand merci pour tout.

mercredi 13 avril 2011

Obscur sortilège

Une mini-louve revêtue d'une cape, avec l'air si sérieux et décidé d'un Petit Prince qu'on n'oserait esquisser un moindre sourire de peur que le charme ne se rompe, me présente un éventail des cartes de visite du Café Clochette.

- Oh, tiens les cartes d...

- Les cartes de "devination".

- Ah des cartes de ... divination?!

- Mais non, des cartes de "devination". Parce que tu vois, je joue aux pirates et on doit tirer des cartes de "devination". C'est très très important. Mais attention, on peut tomber sur une carte qui jette un sort de "candidation". Alors, c'est très très grave ! Il faut appeler les pompiers de la fée des djinns pour nous "décandidiser", avant qu'il ne soit trop tard !


A ces mots, je sens l'émerveillement candide ressurgir au grand galop dans le quotidien le plus dérisoire... P., tu es sûre que c'est grave la "candidation"?

vendredi 8 avril 2011

Clochette terrasse le trottoir

Que Pascale ne s'inquiète. La féline fée du café ne s'est pas échappée ! Simplement ces derniers jours de beau temps sonnent l'heure d'une nouvelle expérience ensoleillée pour le café. Et ce, grâce à un voisin, avec lequel fleurent bon entraide et complémentarité des services. D'ailleurs, celui-ci a une partie de sa librairie consacrée à la littérature jeunesse. Rien que de l'écrire, une envie un peu timbrée de feuilleter du papier s'immisce soudainement...

Dorénavant, Le Café Clochette propose donc aussi de se restaurer au soleil de midi, côté rue avec vue sur la vie grouillante du quartier, le Vieux Saint Etienne et ses marronniers, les rencontres fortuites de passants du coin de rue et les sérénades discrètes des oiseaux amoureux...

Pour les adeptes de l'ombre et les jeunes enfants, la terrasse intérieure n'est pas en reste, surtout par cette chaleur (options chants volatiles, espiègleries féeriques impromptues et rue en sourdine intégrées).

Quant à la carte du salon de thé, elle devrait bientôt afficher sa carte d'été avec quelques spécialités gourmandes glacées. A suivre...
Blog Widget by LinkWithin