mardi 8 juin 2010

Le blues de l'élu(e)

Un monsieur très légèrement bedonnant, chemise à petites raies fines bleu clair, planté au milieu des pigeons de la place de la Mairie, discute avec son téléphone.
"... oui mais tu vois, je me sens enfermé. J'ai vraiment besoin de fantaisie, là..."
La cafelière lève un sourcil et continue son chemin, non sans s'interroger. Encore un de ces jours où les personnages se sont échappés des romans.
De deux choses l'une ou l'autre. Soit ce monsieur a entamé la fameuse scène dite de l'acte 3, scène 5, "la rupture", et il doit y avoir une Cunégonde en pleurs à l'autre bout du sans-fil (mais au milieu de la place de la Mairie et par téléphone, c'est... comment dire... moyennement courageux peut-être) ; soit c'est un élu de notre belle municipalité échappé brièvement d'une réunion importante dans cet antre souverain de la légitimité républicaine qu'on appelle mairie, et il livre à quelqu'un ses états d'âme.
Allez savoir.

3 commentaires:

fred a dit…

Et tu ne l'as pas revu quelques heures plus tard en train de parler d'un bouton à rajouter à son pardessus, comme dans les Exercices de style de Queneau ?
Bises ! et continue de nous faire partager ces petits moments suspendus dans le temps !!

Pascale a dit…

Fred : il n'avait ni cou court ni cou long ni tresse ni même chapeau, aussi n'ai-je point un seul instant supputé que c'eut pu être lui, je dois l'avouer. Mais là je doute. Bises à vous !

fred a dit…

Hey... Qui sait ? Le fantôme de Queneau flottait peut-être dans les parages ?...
Re-bises !
(je retourne à mes cartons)

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