C'est l'été. L'été au Café Clochette, c'est une période encore plus étrange que le reste de l'année. On vit au rythme du soleil, puisque lorsque le soleil est de la partie, les familles migrent en masse vers les parcs et les plages et délaissent petites toilettes rigolotes et banquettes vertes du Caf' Cloch'. On s'adapte. On en profite pour faire la compta qui traîne (la compta traîne toujours, c'est constitutif du truc), passer la patte à relaver (comme disent nos voisins helvètes) tout bien soigneusement dans quelques coins perdus qui échappent parfois à mes efforts, chercher la petite bête qui pourrait venir tenir compagnie aux petits dessins surprenants qu'on trouve un peu partout par ici, refaire le stock des jouets en bois, recoller la patte du canard dandinant qui se décolle tout le temps tant il dandine intensivement, faire des gâteaux, bien sûr...
On profite aussi de la terrasse qui reste au frais quand il fait chaud dehors, on se laisse câliner par une Clochette en manque de présence enfantine, on compulse des livres de recettes consacrés aux panna cotta et autres cheesecakes. On se lève avec empressement quand la clochette de l'entrée tintinnabule et on indique au jeune homme ébouriffé qui vient d'entrer où il peut installer son affiche pour un "concert-qui-va-déchirer", entre celle pour la soirée flamenco et celle sur la dernière conférence sur la parentalité, car nous aimons le panachage et la diversité.
On se demande si c'est bien raisonnable de faire ce métier.
On prend tout le temps de déjeuner tranquille et on a même le temps de boire un grand déca en discutant sans être interrompu de bonnes nouvelles et de louveteaux duveteux (ou pas).
On se dit que ça ne va pas durer et que le lendemain, sûrement, on va courir partout et qu'il ne faut pas se laisser prendre au dépourvu.
Le lendemain, on se laisse prendre au dépourvu. C'est l'été, quoi. Ca nous rapproche un peu, un tout petit peu, du rythme de la nature. Encore que. On n'a pas les foins à rentrer. Oui non, en fait ça ne nous rapproche pas tellement du rythme de la nature. Plutôt du rythme lent de l'ironie littéraire, comme chez W.C. Fields, tiens : "n'essayez jamais d'impressionner une femme ! parce que si vous le faites, elle s'attendra à ce que vous mainteniez le rythme tout le restant de votre vie. Et le rythme, mes amis, c'est la dévastation". C'est pas moi qui le dis, hein.
On profite aussi de la terrasse qui reste au frais quand il fait chaud dehors, on se laisse câliner par une Clochette en manque de présence enfantine, on compulse des livres de recettes consacrés aux panna cotta et autres cheesecakes. On se lève avec empressement quand la clochette de l'entrée tintinnabule et on indique au jeune homme ébouriffé qui vient d'entrer où il peut installer son affiche pour un "concert-qui-va-déchirer", entre celle pour la soirée flamenco et celle sur la dernière conférence sur la parentalité, car nous aimons le panachage et la diversité.
On se demande si c'est bien raisonnable de faire ce métier.
On prend tout le temps de déjeuner tranquille et on a même le temps de boire un grand déca en discutant sans être interrompu de bonnes nouvelles et de louveteaux duveteux (ou pas).
On se dit que ça ne va pas durer et que le lendemain, sûrement, on va courir partout et qu'il ne faut pas se laisser prendre au dépourvu.
Le lendemain, on se laisse prendre au dépourvu. C'est l'été, quoi. Ca nous rapproche un peu, un tout petit peu, du rythme de la nature. Encore que. On n'a pas les foins à rentrer. Oui non, en fait ça ne nous rapproche pas tellement du rythme de la nature. Plutôt du rythme lent de l'ironie littéraire, comme chez W.C. Fields, tiens : "n'essayez jamais d'impressionner une femme ! parce que si vous le faites, elle s'attendra à ce que vous mainteniez le rythme tout le restant de votre vie. Et le rythme, mes amis, c'est la dévastation". C'est pas moi qui le dis, hein.
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