dimanche 13 juin 2010

Bien des choses en somme

Un spectre hante ce blog. Non ! pas Alphonse... un vrai spectre, enfin une inquiétude taraudante, si vous préférez, une ombre qui plane, un doute qui vole, une menace à l'horizon, une fêlure intrinsèque, une faiblesse inhérente, comme un pressentiment...
J'ai passé les quelques derniers jours à mettre en ordre quelques textes issus de ce blog et j'en retire une impression mitigée. Entre l'inquiétude des premiers frémissements de possibilité de l'existence du Café Clochette, les premiers mois et leurs Cerfas terrifiants, le passage du premier anniversaire, puis les débuts de la deuxième année, les recettes et quelques billets sur les chats, ça fait bien du bazar tout ça. Ca ne vous arrive jamais de vous dire que vous avez consacré des mois ou des années à une activité dévorante et qu'au bout du compte, il n'en reste que quelques miettes pas très appétissantes ?
J'exagère un peu : il y a quelques billets que j'aime bien ici ou là. Et puis c'est une mémoire vive de ce qui s'est passé ici au cours de ces deux dernières années et comme je ne tiens plus de journal intime depuis mes 12 ans, à la suite d'une sombre histoire de tiroir à chaussettes visité en mon absence, ça me permet de ne pas oublier les détails rigolos. Mais quand même, j'ai comme l'impression que mon écriture se délite et que ce n'est plus vraiment là que ça se passe.
Pourtant, d'avoir revu en vitesse accélérée les émotions liées à cette aventure m'a un peu mis la tête à l'envers. La grosse tête, d'ailleurs, puisque grâce à Daniel, qui tient le chouette blog recreablog.com (clic), le Café Clochette a connu la semaine dernière une minute de gloire dans Elle édition Bretagne, dites donc ! Toute l'équipe est très fière. Et vu que, comme le précise Daniel, "tous les gâteaux sont maison", vous imaginez la pression ? on a pâtissé toute la semaine. La dernière version de sablés maïs, orange et pépites de chocolat, sans gluten, est particulièrement réussie. Seul bémol : les gâteaux nous explosent entre les doigts à la moindre provocation, ce sont donc des sablés à manger à la cuillère. On ne trouve pas plus original sur toute la place de Rennes. Sûr et certain. Je vous livrerai la recette un de ces jours, à charge pour vous de fournir la petite cuillère.
Où en étais-je ? Ah oui, le blog. Alors c'est officiel, le livre de recettes du Café Clochette ne sera pas un livre de recettes, non m'dame. Ce sera un livre consacré au Café Clochette, avec des recettes dedans. Ceci étant (presque) fait, je suis sur le point d'avoir rempli ma promesse envers les heureux récipiendaires du gros lot du jeu des cartes à papattes, et d'avoir bouclé un genre de boucle en concluant par l'écriture ce qui avait commencé par l'écriture. Alors ce fameux spectre, me direz-vous si vous suivez le fil décousu de ce billet bizarre ? Et bien le spectre, c'est de ne plus arriver à écrire ailleurs qu'autour du Café Clochette. Il eut fallu sans doute que je m'écoutasse et d'autre chose plus tôt explorer quelques traces. Faute de quoi, foin de bocks, limonades, cafés et tilleuls, je me retrouve comme une ado à me tortiller la plume pour trouver les mots pour parler d'autre chose. Ca me renvoie quelques années en arrière, à batailler avec la question qui hante les traducteurs littéraires, de trouver une place face aux mots des autres. Sauf que là, ce sont les miens qui commencent à m'encombrer. L'auto-autodafé est bien tentant parfois. Enfin bref, une page se tourne, pour rester dans l'idée. Je suis curieuse de connaître la suite de l'histoire. Zut, si c'est moi qui l'écris, me voilà coincée...
Enfin, faute de trouver une chute valable à ce billet étrange, je le laisse en suspens façon cliffhanger. J'espère que l'herbe est moelleuse au pied de la falaise.

2 commentaires:

cb a dit…

bho dis donc hé !

Madalen a dit…

Tu vas écrire /faire publier un livre sur la café avec tes recettes entre autres ? Oui ?

Ce serait très bien ,déjà ,après tu laisserais ce blog et tu écrirais tout autre chose ,je suis persuadée que tu as de quoi .:-))
Bises ,ça me manque de ne plus passer .

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