Emportée par l'enthousiasme d'une solitude temporaire de maman sans loup - enthousiasme tempéré par une tristesse diffuse certes, mais ne barguignons pas ; que voulez-vous, l'état parental est forcément lié à une certaine ambivalence, c'est comme ça - emportée disais-je par l'entousiasme, j'ai rebranché la télé. Ah oui c'est sûr, ce n'est pas enthousiasmant comme procédé ni même comme idée mais on fait ce qu'on peut. Deux de mes trois monstres à quatre pattes, tapis dans l'ombre, attendaient leur heure, j'en ai eu la preuve quand j'ai dû bagarrer ferme pour tirer le fil de dessous le canapé, sans m'apercevoir que de l'autre côté, ils étaient deux, donc, à s'arc-bouter pour ne pas laisser échapper leur proie. Dix-douze minutes de combat inégal et la solution s'imposa : pousser la télé contre le canapé pour ne pas avoir à tirer sur ce satané fil. Du coup, j'ai dû m'asseoir par terre, mais ça permet de lutter contre l'arthrose qui me guette, surtout que dans deux jours je franchis un seuil supplémentaire dans le compte des années (en d'autres termes, je me fais vieille, heureusement que de bonnes âmes ont accepté de me tenir compagnie en cette épreuve). Bon alors j'étais là par terre tranquille avec mon verre sous la main et une assiette pleine de salades (destinées par leur action non-grossissante à m'aider à soulager mes articulations bientôt souffrantes, donc) quand la pluie s'est mise à tomber. Chose banale à première vue, sauf dans une maison pleine de fenêtres et de chats. Le temps d'aller fermer les fenêtres et de revenir, la moitié de ma salade avait disparu (voir ici, clic) et le contenu de mon verre noyait doucement les miettes perdues entre les lattes du parquet. C'est comme ça que j'ai loupé le début d'Urgences.
Ca faisait trois ans que j'avais décroché. J'ai eu un peu de mal, une fois les dégâts ambiants réparés et mon assiette re-remplie, à suivre le déroulement de l'intrigue. L'intrigue secondaire, je veux dire, entre les personnages récurrents. Je ne savais plus du tout qui était le petit ami de qui. C'est qu'ils sont nombreux, en plus. J'ai plus ou moins laissé tomber l'espoir de comprendre le fin mot de tout ça. Il restait donc les intrigues médicales. Pfiou. C'est pourtant une cafelière habituée à manipuler la viande fraîche qui vous le dit, j'en ai encore le coeur qui bat. Enfin qui bat fort, enfin vraiment fort quoi, la chamade comme qui dirait - les docs, là, ils avaient l'air de penser qu'un coeur qui bat c'est normal, en tout cas ils ont mis un point d'honneur à faire repartir tous ceux qui leur tombaient sous la main. Soit j'ai pris un coup de vieux - enfin ça oui d'accord c'est acquis - soit le sevrage de télé m'a rendue particulièrement sensible au pathos télévisuel, mais les longs regards vers les cieux où se lisaient toute la douleur humaine m'ont presque fait verser des larmes et les péripéties médicales m'ont fait me cacher les yeux dès qu'il y avait une goutte de sang. Pfiou.
Pendant ce temps, les terreurs velues s'étaient approchées et ont fini nichées contre moi, comme si elles n'avaient jamais entendu le mot "bêtise", et elles n'ont même pas frissonné de la truffe quand je me suis caché les yeux derrière leurs oreilles qui traînaient entre la télé et moi et que j'ai essuyé mes yeux sur leur pelage. Quand les trois épisodes ont été terminés, j'étais toute courbaturée, le plancher était baigné de mes larmes, les chats étaient humides et mon verre était vide, mais les félins se sont levés, ont fait le gros dos, se sont étirés et sont allés croquer quelques croquettes pour supplémenter la salade.
Demain soir, c'est sûr, je fais de la broderie. Et pas devant la télé. Remarquez, rien que l'idée de devoir me battre pour le fil me fatigue.
Ca faisait trois ans que j'avais décroché. J'ai eu un peu de mal, une fois les dégâts ambiants réparés et mon assiette re-remplie, à suivre le déroulement de l'intrigue. L'intrigue secondaire, je veux dire, entre les personnages récurrents. Je ne savais plus du tout qui était le petit ami de qui. C'est qu'ils sont nombreux, en plus. J'ai plus ou moins laissé tomber l'espoir de comprendre le fin mot de tout ça. Il restait donc les intrigues médicales. Pfiou. C'est pourtant une cafelière habituée à manipuler la viande fraîche qui vous le dit, j'en ai encore le coeur qui bat. Enfin qui bat fort, enfin vraiment fort quoi, la chamade comme qui dirait - les docs, là, ils avaient l'air de penser qu'un coeur qui bat c'est normal, en tout cas ils ont mis un point d'honneur à faire repartir tous ceux qui leur tombaient sous la main. Soit j'ai pris un coup de vieux - enfin ça oui d'accord c'est acquis - soit le sevrage de télé m'a rendue particulièrement sensible au pathos télévisuel, mais les longs regards vers les cieux où se lisaient toute la douleur humaine m'ont presque fait verser des larmes et les péripéties médicales m'ont fait me cacher les yeux dès qu'il y avait une goutte de sang. Pfiou.
Pendant ce temps, les terreurs velues s'étaient approchées et ont fini nichées contre moi, comme si elles n'avaient jamais entendu le mot "bêtise", et elles n'ont même pas frissonné de la truffe quand je me suis caché les yeux derrière leurs oreilles qui traînaient entre la télé et moi et que j'ai essuyé mes yeux sur leur pelage. Quand les trois épisodes ont été terminés, j'étais toute courbaturée, le plancher était baigné de mes larmes, les chats étaient humides et mon verre était vide, mais les félins se sont levés, ont fait le gros dos, se sont étirés et sont allés croquer quelques croquettes pour supplémenter la salade.
Demain soir, c'est sûr, je fais de la broderie. Et pas devant la télé. Remarquez, rien que l'idée de devoir me battre pour le fil me fatigue.
6 commentaires:
Des lecteurs à l'esprit mathématique dans le coin ? Voici une petite devinette. Prenez un nombre pas premier niché entre deux nombres premiers. Ajoutez-y un et appelons ce dernier nombre "x". Maintenant, prenez le xième dans la série des nombres premiers. Ben voilà, j'ai ça. Grands dieux.
Non mais arrête, tu n'en es qu'à ta 3e ou 4e vie, tu as le temps d'en inventer encore plein ! Ce n'est ni l'énergie ni l'imagination qui te manquent, alors le péril de l'arthrose, bof...
Passe un bon anniversaire -))
N'exagérons rien ! Et puis il faut des personnes d'expérience pour aider une future madame à passer sa dizaine l'hiver prochain... Bizzzzzzzz et alors tu ne te pâmes pas comme dans le réel quand le sang est télévisuel ?
Asksh : onomatopée traduisant généralement désappointement et résignation à la fois devant un chat-pardage de salade en règle.
Tu es toute jeunette,il n'y a te regarder.C'est simple ,non?
Sinon,moi je dis qu'il est temps que MiniLoup regagne sa maison-Clochette...!
Le plein de bises!!
Bon anniversaire à notre cafelière préférée ;-)
heu moi je te remercie de me laisser moins seule avec le même nombre premier là.
(mais sinon 1 n'étant pas premier, ni composé d'ailleurs, il n'est pas nécéssaire d'ajouter 1.. ou c'est moi qui n'ai pas bien compté.. ou en fait, tu as 17 ans et dans ce cas, tu es bien précoce)
comysto : cosmétique mythomanique.
(et je te souhaite un joyeux anniversaire + 1 puisque je n'ai pu le faire de visu)
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