Je dois faire la différence entre un univers actuel et un univers virtuel. L'actuel, c'est ce qui se passe dans mon restaurant chaque jour : les clients, les commandes, la nourriture qui arrive et repart, les livraisons de boissons, le mijotage des plats, l'épluchage des légumes, les additions, les rouleaux de pièces, les billets, les chèques, les réservations, les habitués, le chahut, le doux chahut des enfants et des adultes réjouis. Le virtuel, c'est ce qui m'arrive par la poste et se perd aussitôt dans mes tiroirs : des formulaires, des assignations, écrits dans un langage que je trouve barbare et auxquels je ne condescends pas à répondre, des chiffres qui s'accumulent toujours dans la même colonne, la colonne des débits.
Ce qui précède n'est pas de moi, ça n'empêche que j'ai eu un gros sentiment de déjà-vu quand je l'ai lu. C'est d'Agnès Desarthe, dans Mangez-moi. Christine m'a prêté ce livre en me disant qu'elle avait pensé à moi en le lisant et je vois un peu pourquoi... Je me trouve aussi chanceuse, en tout cas, que l'héroïne de ce livre qui arrive à créer, un peu malgré elle, un lieu chaleureux et vivace. Comme quoi, même dans la réalité, on peut sûrement y arriver...
Pourtant je n'en suis pas sûre tous les jours. Je suis certaine que ce qui a été créé ici est une bonne chose, ça oui. Mais le reste, l'entreprise, c'est une autre paire de manches. Je suis en suspens au-dessus du gouffre depuis quelques jours, dans l'attente de savoir si oui ou non l'aventure va continuer.
Une des plus belles prières qu'il m'ait été donné d'entendre, c'en est une qui dit "j'ai faim, donne-moi quelqu'un à nourrir". Ces derniers temps, je ne sais comment dire à ceux qui viennent combien je suis heureuse de les nourrir. L'être humain étant ce qu'il est, c'est quand il voit qu'il risque de perdre quelque chose qu'il comprend combien il y tient. Oui, c'est dur de se dire que l'aventure peut s'arrêter. Mais je suis toujours ravie de vous nourrir.
Bon, foin de ces jérémiades, je suis en vacances avec mon MiniLoup dimanche soir et je commence à ne plus être très concentrée, je rends la monnaie trois fois, j'oublie de compter des trucs, j'oublie les blancs battus dans les gâteaux... Vive les vacances !
Ce qui précède n'est pas de moi, ça n'empêche que j'ai eu un gros sentiment de déjà-vu quand je l'ai lu. C'est d'Agnès Desarthe, dans Mangez-moi. Christine m'a prêté ce livre en me disant qu'elle avait pensé à moi en le lisant et je vois un peu pourquoi... Je me trouve aussi chanceuse, en tout cas, que l'héroïne de ce livre qui arrive à créer, un peu malgré elle, un lieu chaleureux et vivace. Comme quoi, même dans la réalité, on peut sûrement y arriver...
Pourtant je n'en suis pas sûre tous les jours. Je suis certaine que ce qui a été créé ici est une bonne chose, ça oui. Mais le reste, l'entreprise, c'est une autre paire de manches. Je suis en suspens au-dessus du gouffre depuis quelques jours, dans l'attente de savoir si oui ou non l'aventure va continuer.
Une des plus belles prières qu'il m'ait été donné d'entendre, c'en est une qui dit "j'ai faim, donne-moi quelqu'un à nourrir". Ces derniers temps, je ne sais comment dire à ceux qui viennent combien je suis heureuse de les nourrir. L'être humain étant ce qu'il est, c'est quand il voit qu'il risque de perdre quelque chose qu'il comprend combien il y tient. Oui, c'est dur de se dire que l'aventure peut s'arrêter. Mais je suis toujours ravie de vous nourrir.
Bon, foin de ces jérémiades, je suis en vacances avec mon MiniLoup dimanche soir et je commence à ne plus être très concentrée, je rends la monnaie trois fois, j'oublie de compter des trucs, j'oublie les blancs battus dans les gâteaux... Vive les vacances !