lundi 20 juin 2011

Granularithé

Le docoteur des chats, l'autre jour, a prescrit à Timirrou des granules d'homéopathie. Perplexité sans fin de la cafelière félino-pourvue : comment administrer des granules à un chat ? Surtout s'il s'agit d'un chat du Café Clochette, habitué à voir les petits tubes bleus perchés tout en haut du vaisselier derrière le comptoir en cas de chute accidentelle d'un tout-petit dans le coin jeu - des tubes fort convoités par toute la population féline locale puisqu'on peut, d'un coup de patte, les envoyer valser joyeusement dans un recoin sombre où la cafelière, espèrent-ils en se gaussant, ne les retrouvera jamais. C'est sans compter, mes chatons, sur le déménagement qui nous pend au nez et qui va me faire explorer dans les moindres détails ces fameux recoins laissés à l'abandon ces dernières années. Je pense me trouver bientôt à la tête d'un trésor de tubes de granules, de sachets de sucre, de baballes en mousse et de diverses vis et autres boutons.
Bref. Donner des granules à un chat, c'est finalement comme donner des granules à un bébé : soit on lui fait suçoter, soit on les fait fondre dans un peu d'eau. Je vois mal mon Timirrou suçoter des granules simplement si je lui demande, il serait plutôt du genre à se débattre comme si ça vie en dépendait dès que j'essaie de lui faire avaler un truc même minuscule, même supposé "appétant" (la bonne blague). Quand à lui faire boire un peu d'eau, que voulez-vous, c'est un chat. Il ne boira qu'exactement quand il l'aura décidé, et donc selon toute probabilité en plein milieu de la nuit, ce qui m'obligerait à lutter contre le sommeil pour lui tendre une coupelle quand il commencerait à bailler de la façon si caractéristique qui précède un étirement en règle et un lapage délicat d'eau fraîche ; quand à laisser la gamelle d'eau en accès libre avec les granules subrepticement fondues dedans, ça signifie que les deux autres choupinettes velues vont s'y abreuver aussi. Je suis tout à fait perplexe.
Encore que ça n'est rien par rapport à la perplexité qui m'a saisie ce matin, au magasin des voitures. Je m'y connais encore moins en voiture qu'en psychologie féline. Un vendeur compatissant m'a repêchée au rayon des bidons d'huile (je crois que c'était de l'huile) où je m'étais égarée pour m'envoyer me perdre au rayon des autocollants en forme de lézards, alors que je cherchais un réhausseur pour MiniLoup. J'ai fini par laisser tomber et je suis allée faire une provision de citrons confits à Bélasie.
Car cette semaine, je m'amuse à refaire les mêmes plats que la toute première semaine d'ouverture du Café Clochette : bricks au thon, lasagnes chèvres-épinards, poulet au citron confit. Je me tâte pour refaire un chili con carne. Pour les desserts, ce sera brownie, cheesecake à la framboise, gâteau banane-chocolat. Sûrement panna cotta. Peut-être blondie aux abricots et chocolat blanc. Pourquoi ces précisions ? Parce que c'est la dernière semaine où vous pourrez venir goûter tout ça. Et où moi je pourrai cuisiner toutes ces succulences. Demain matin, j'irai pour la dernière fois faire les courses dans le magasin gigantesque où il fait très froid.
C'est la semaine des dernières fois. J'ai le museau humide et froid. Ce n'est pas chez moi un signe de bonne santé, juste de grande nostalgie. Mais ça va être une belle semaine, je le sens.

4 commentaires:

Anonyme a dit…

ta manière de décrire des situations, des scènes de vie...est tout-à-fait délicieuse!! j'espère que ton blog continuera à vivre, même une fois l'aventure Clochette terminée :)

Fred a dit…

Belle dernière semaine. Paris pense à vous.
Frédéric

Pascale a dit…

Merci lointains amis !
Kristina : j'écrirai oui bien sûr, mais une bonne partie de ma production littéraire ne sera plus accessible que le dimanche matin ;-) Ca va, l'été est là ?
Fred : un bisou à Maya, j'espère que vous allez bien.

Anonyme a dit…

l'été était là il y a quelques jours...mais ironiquement, hier et aujourd'hui, c'est pluie continue au menu!!!

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